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01/06/2021 18:26
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RÉGIONALES : «Nous doublerons l'aide aux entreprises qui montreront une appétence pour innover», annonce Denis Thuriot

Le 26 mai dernier, les auditions se sont poursuivies à la Maison des Entreprises à Dijon avec la venue de Denis Thuriot, candidat de la majorité présidentielle qui incite à «accepter» la fusion des Régions et «à se mettre en mode projet» en s'inspirant des «bonnes pratiques» du privé.
L'ancien président du MEDEF de la Nièvre connaît bien le maire de Nevers pour avoir travaillé sur des dossiers économiques entre 2013 et 2017. Ce mercredi 26 mai, c'est en tant que président du MEDEF Bourgogne-Franche-Comté que Jean-Philippe Richard reçoit Denis Thuriot (LREM), candidat aux élections régionales avec la liste «Notre région partout et pour tous», soutenu par la majorité présidentielle.

Le président tutoie le candidat et son «appétence pour le monde des affaires» est rappelé lors de sa présentation. Avocat de profession, Denis Thuriot démarre son temps d'expression libre en mode «très haut débit» pour faire passer un maximum d'informations dans les dix premières minutes à commencer par le fait d'avoir le statut de «profession libérale» et donc d'être lui-même «chef d'entreprise».


«S'inspirer du monde de l'entreprise»


Denis Thuriot fait «le constat d'une Région qui ne s'est pas bien mariée, la Bourgogne et la Franche-Comté sont encore trop prégnantes» tout en nuançant aussitôt son propos : «dire Bourgogne-Franche-Comté, ce n'est pas renier les spécificités, y compris dans le monde de l'économie, des filières de l'industrie, premier vecteur développement économique de notre région Bourgogne-Franche-Comté, juste avant l'agroalimentaire».

Le candidat propose «d'accepter» la fusion pour ne pas «ramer à contre-courant», de se revendiquer «Bourguignons-Francs-Comtois» afin de porter une identité à l'international et ainsi favoriser l'attractivité.

Équipements sportifs et culturels ainsi que les solutions de mobilité et d'intermodalité sont soulignées comme facteurs incitatifs à l'installation de familles et d'entreprises sur le territoire.

«J'appliquerai à la Région ce que j'ai appliqué avec un peu de succès à la Ville de Nevers et à Nevers Agglomération : s'inspirer du monde de l'entreprise. Il y a deux mondes que l'on oppose trop : le monde public et le monde privé. Il faut prendre les bonnes pratiques des deux (…) et se mettre en mode projet», prône Denis Thuriot.

«Je pense qu'un chef d'entreprise est progressiste», indique celui qui considère que la gauche et la droite sont des «clivages dépassés». En référence au «livre bleu», Denis Thuriot estime que «notre programme s'inscrit dans un certain nombre de ses propositions».

«Promouvoir l'industrie innovante»


«La Région a beaucoup employé et s'est mis quinze millions de charges supplémentaires qu'on aurait pu, à mon avis, utiliser autrement et notamment dans l'économie», tacle le Marcheur à l'adresse de la présidente sortante concernant sa gestion du personnel de la collectivité.

Relais assumé d'Emmanuel Macron en Région, Denis Thuriot entend inscrire son éventuelle action dans «un plan de relance démultiplié» car «la Région doit être dans l'accompagnement». Fonds d'aide au reclassement et Plan Régional d'Investissement dans les Compétences devraient être ainsi augmentés.

En conclusion de son propos sur l'attractivité, Denis Thuriot indique vouloir «promouvoir l'industrie innovante», notamment «pour accompagner la transition écologique raisonnablement» car, selon lui, «l'environnement, ce n'est pas une politique, c'est une question d'éducation, à l'école, dans nos entreprises». Et de citer la gestion des déchets, «une nouvelle forme d'économie».

Rebondissant sur la fusion des conseils régionaux, le candidat insiste sur le fait d'«associer tous les atouts plutôt que de les séparer» et propose de «mettre en valeur les filières» en favorisant la «connexion» des pôles d'excellence avec les entreprises.

«Votre approche de l'attractivité est assez en phase avec ce qu'on a noté dans notre 'livre bleu'», glisse le modérateur qui interroge le candidat sur ses propositions concrètes. «La première mesure que je prendrai (…) sera de vous associer (…) pour décider ce que l'on va décider sur le mandat d'appui économique», répond-il. Dans ce cadre, la foncière Bâtifranc, les garanties bancaires et l'Agence Économique Régionale pourraient être renforcées.

«Donnant-donnant» concernant l'égalité femmes-hommes et le tutorat


Au chapitre de la formation, Denis Thuriot envisage un changement de méthode pour «l'intégrer dans toutes nos politiques publiques» en regroupant «l'économie, la formation générale et l'enseignement» pour favoriser notamment le «dialogue» entre la collectivité et les universités. L'orateur donne l'exemple des «campus connectés» pour développer l'offre de l'enseignement supérieur sur différentes sites du territoire.

Pour répondre aux besoins des métiers en tension, le Marcheur propose d'accompagner les entreprises dans leur transition numérique et d'abonder les aides aux secteurs soutenus par le plan de relance national. «La Région est un relais des actions de l’État. Quand la Région s'octroie des aides, il faut le dire qu'elles sont de l’État», glisse Denis Thuriot.

«Je le dis sans être méchant : on sera très attentif sur l'aide que nous donnerons aux entreprises à toutes celles qui démontrent avoir fait des effort dans l'égalité femmes-hommes et dans l’accompagnement du tutorat, du mentorat, etc.», assure le candidat sans pour autant parler de conditionnalité à ce stade mais plutôt un «donnant-donnant».

«On peut promouvoir les petits territoires»


En réponse aux entrepreneurs installés en zones rurales, Denis Thuriot indique souhaiter «avoir une Région de réalisations, de résultats et d'objectifs tel que vous le portez dans l'entreprise et moins administrative». «On peut promouvoir les petits territoires», assure-t-il en faisant référence aux filières de la gastronomie, de l'industrie automobile ou du bâtiment. «Une Région qui doit être facilitatrice et pas bloquante», résume-t-il.

Le candidat met en avant «l'innovation au service de l'Homme, au service de l'entreprise» au moment d'évoquer le chantier des infrastructures, en particulier numériques. «Nous doublerons l'aide aux entreprises qui montreront une appétence pour innover», annonce-t-il.

Comme la veille, la question de l'écotaxe régionale fait son retour parmi l'assistance. «L'idée, c'est de ne pas pénaliser les entreprises, (…) de respecter la concurrence. Notre pays est traversé par des sociétés étrangères qui concurrence de façon un peut abruptes nos sociétés de transport», analyse Denis Thuriot qui envisage de «la mettre au débat» après l'élection.

Habitant de Nevers, Jean-Philippe Richard évoque le prolongement de l'autoroute A26, reliant Calais à Troyes pour contourner Paris. L'entrepreneur neversois aimerait voir se faire la branche Troyes-Auxerre-Bourges. «Je m'engage à remettre le sujet au goût du jour», déclare le candidat alors que l’État empile les études à ce sujet, concluant qu'«il n'y a pas de sujet tabou».

Jean-Christophe Tardivon

Le MEDEF auditionne des candidats sur les enjeux économiques



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