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23/04/2021 08:57

RELATIONS INTERNATIONALES : «La vaccination est un chantier prioritaire au Maroc», indique le consul de la circonscription de Dijon

En Bourgogne-Franche-Comté, le consulat général du royaume du Maroc est nouvellement administré par Mohammed El Hamouli qui connaît bien la région. Ce mardi 20 avril, le consul est revenu sur les difficultés liées à la crise sanitaire.
En régions, les Marocains résidant en France peuvent se tourner vers les consulats pour toutes les formalités administratives. Les consulats dépendent du ministère des Affaires étrangères du royaume du Maroc.

La circonscription de Dijon compte 84.193 immatriculés et recouvre neuf départements : Côte-d'Or, Doubs, Jura, Nièvre, Haute-Saône, Saône-et-Loire, Yonne ainsi que Aube et Haute-Marne.

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Nommé consul général du royaume du Maroc à Dijon en septembre 2020, Mohammed El Hamouli est revenu en terres connues. En effet, il était adjoint dans ce même consulat de 2011 à 2015.

Mohammed El Hamouli est marié et père de trois enfants. Diplômé de l’ENA à Rabat en 1993, il a rejoint le ministère des Affaires Étrangères marocain pour occuper différentes fonctions au sein de la Direction des Ressources Humaines en qualité de chef de service et chef de division.

Par la suite, il a également exercé la fonction de consul adjoint à Almeria et Algesiras en Espagne, puis à Dijon donc. «J’ai eu le temps d’apprécier cette belle région, la convivialité de ses habitants et les développements prometteurs de plusieurs secteurs économiques», indique le nouveau consul alors qu'il répond ce mardi 20 avril 2021 aux questions d'Infos Dijon.

«Nouer des contacts étroits avec les autorités locales»


Quelle est votre mission ?

«Ma mission, en tant que consul général, consiste à assurer la continuité du travail engagé par mes prédécesseurs, notamment l'établissement des documents officiels et la tenue de l’État civil, ainsi que la protection de mes concitoyens résidents ou de passage dans la circonscription consulaire et aussi de nouer des contacts étroits avec les autorités locales et les acteurs économiques, scientifiques, culturels…»

Comment avez-vous participer à la gestion du premier confinement ?

«Depuis que les autorités françaises ont décrété, officiellement, un confinement total le 17 mars 2020, un certain nombre de marocains arrivés dans la région Bourgogne-Franche-Comté dans le cadre de visites familiales, de soins médicaux, d’affaires ou d’échanges universitaires, etc., se sont retrouvés bloqués en France.»

«Une cellule de crise a été mise en place pour recenser les personnes bloquées et suivre leur situation, suivre la situation pandémique dans la région et intervenir, si nécessaire, auprès des autorités françaises en faveur de ceux dont la durée de séjour légale est dépassée.»

«Le nombre total des personnes bloquées recensées dans la circonscription consulaire était de 152 (adultes et enfants) qui ont été pris en charge par le consulat. Leur rapatriement, a été opéré le 25 juin 2020.»

Au Maroc, priorité aux personnes les plus vulnérables


Quelle est la situation au Maroc en cette période de pandémie ?

«Les mesures prises dès le premier jour par le Maroc pour affronter la pandémie de Covid ont été un exemple d’efficacité et de solidarité en Afrique. Cette gestion a été saluée par l’Organisation Mondiale de la Santé. Ceci concerne toutes les mesures prises immédiatement après la découverte des premiers cas Covid au Maroc : le confinement décrété en mars 2020, la décision de fermeture des frontières ainsi que la campagne de vaccination réussie qui a touché jusqu’à présent plus de 8 millions de personnes, Marocains et étrangers résidant dans le Royaume.»

«La création d’un Fonds Covid pour venir en aide aux ménages, qui ont perdu la source de leurs revenus, et aux entreprises suite à la paralysie de l’économie, s’est révélée être une initiative très judicieuse pour que les citoyens, notamment dans le secteur informel, puissent supporter les effets du confinement.»

«La stratégie suivie par les autorités marocaines pour contenir la crise sanitaire s’est faite sur la base de cinq facteurs fondamentaux : l’anticipation, la solidarité et la prévention, l’approche globale et la priorité accordée aux personnes vulnérables.»

«Le lancement récemment du projet de généralisation de la protection sociale au Maroc, constitue un acte de solidarité collective, décidé en pleine pandémie, pour que les personnes les plus vulnérables puissent bénéficier d'une protection sociale et d'indemnités qui préservent leur dignité.»

«La pandémie a eu un impact sur les coutumes du ramadan»


Le mois de ramadan a débuté le 13 avril dernier. La crise sanitaire induit-elle une approche particulière ?

«Jeûner le mois de ramadan est l’un des cinq piliers de l’Islam pendant lequel tout musulman pratiquant doit s’abstenir de manger, boire, fumer et avoir des relations charnelles de l’aube jusqu’au coucher du soleil. La durée quotidienne du jeûne varie selon la localisation géographique et le nombre de jours alterne entre 29 et 30 selon le calendrier lunaire.»

«Des exemptions existent pour certaines catégories de personnes telles que les enfants, les personnes malades, les personnes qui ont des troubles de la raison, et les personnes âgées dont le corps ne peut pas supporter le jeûne.»

«Le mois de Ramadan est une période spirituelle pendant laquelle chaque personne teste de se priver pour ressentir la faim des pauvres en qui elle devrait penser.»

«La pandémie a eu un impact sur les coutumes du ramadan surtout pour les prières du soir et les réunions de rupture du jeûne entre familles qui n’ont plus été possibles suite à la mise en place du couvre-feu de 19h à 6h.»

«Nous espérons retrouver une vie normale grâce à la vaccination»


Avez-vous des conseils à donner à la population marocaine de la circonscription de Dijon durant cette crise sanitaire ?

«Le contexte que nous vivons est inédit, la pandémie a impacté le quotidien et les déplacements des personnes. En attendant le retour à la normale, nous appliquons toutes les décisions prises par le gouvernement français au sein de nos locaux et nous restons dépendants des décisions prises par le Maroc également. Actuellement les frontières sont fermées entre les deux pays et nous continuons à informer nos concitoyens de toute nouvelle dans ce sens.»

«Nous espérons retrouver une vie normale grâce à la vaccination qui est un chantier prioritaire au Maroc et en France. Actuellement, pour cette campagne vaccinale, le Maroc a recours aux vaccins Astra Zeneca et Sinopharm.»

«Toutefois nous conseillons à la communauté marocaine de rester vigilante et de continuer à respecter les gestes barrières et d’éviter les déplacements et les réunions familiales non obligatoires.»

Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon