Le plan alimentaire territorial (PAT) du conseil départemental de la Saône-et-Loire, intitulé «La restauration collective, levier d’une politique alimentaire territoriale pour tous, en Saône-et-Loire» a retenu l'attention du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation.

Ce jeudi 3 mars 2022, lors d’une cérémonie  sur le stand du ministère au Salon international de l'Agriculture, André Accary (divers droite) et Frédéric Brochot (divers droite), respectivement président et vice-président en charge de l'agriculture du Département, ont reçu le document officiel, signé par le ministre Julien Denormandie, des mains de Bruno Ferreira.

2,1 millions d'euros pour 25 lauréats

Prévus dans l'article 39 de la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014, les PAT ont pour ambition de fédérer les différents acteurs d’un territoire autour de la question de l’alimentation, contribuant ainsi à la prise en compte des dimensions sociales, environnementales, économiques et de santé.

Dans toute la France, concernant les PAT, 25 lauréats ont été retenus parmi 58 dossiers. L'enveloppe nationale s'élève à 2,1 millions d'euros résultant d'un cofinancement du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, de l'ADEME, du ministère des Solidarités et de la Santé ainsi que du plan France Relance. La répartition des financements en direction des lauréats n'est pas encore connu.

En Bourgogne-Franche-Comté, le Département de Saône-et-Loire est un des deux seuls lauréats de cet appel à projets avec la communauté d'agglomération du Grand Sénonais, dans l'Yonne.

«Conforter les actions déjà menées par le Département»

«Le Département de Saône-et-Loire agit depuis longtemps en faveur de l’agriculture et mène une politique agricole ambitieuse qui tient compte de ces enjeux, notamment en valorisant et développant des filières locales et en soutenant le développement du 'manger local' avec une alimentation saine et de qualité pour tous les Saône-et-Loiriens», a indiqué la collectivité.

Dans ce cadre, le Département de Saône-et-Loire a candidaté pour faire reconnaître les actions menées en matière d’alimentation de proximité.

Selon la collectivité, «cette labellisation Plan alimentaire territorial donnera lieu à des soutiens financiers qui permettront pendant les trois prochaines années de poursuivre et conforter les actions déjà menées par le Département de Saône-et-Loire (plateforme Agrilocal71, formations du personnel de la restauration collective, interventions d’exploitants agricoles auprès des collégiens, opérations AOP dans les collèges…) et de lancer les nouvelles actions déjà envisagées (Charte Villes et Territoires sans perturbateurs endocriniens, diversification des productions et des filières agricoles…)».

Le levier de la restauration collective

À terme, l’objectif de ce PAT est de pérenniser et créer les outils et équipements nécessaires au développement des filières alimentaires de proximité, en ciblant dans un premier temps les restaurants des collèges puis d’autres restaurants avec les collectivités (écoles, crèches, centres de loisirs, foyers et établissements médicaux-sociaux) en partenariat avec les collectivités.

«La restauration collective est un levier important pour faire bénéficier le plus grand nombre d’une alimentation locale de qualité», a-t-on expliqué du côté de la collectivité. Avec ce PAT, le Département ambitionne «d’intégrer pleinement les projets de territoires en cours en se positionnant comme facilitateur et coordinateur à un niveau départemental».

«Rapprocher encore davantage le producteur et le consommateur»

«C'est une très belle reconnaissance. On a été soutenu par l'ensemble des EPCI [NDLR : les structures d'intercommunalité] et par le préfet de la Saône-et-Loire», s'est félicité Frédéric Brochot à l'issue de la cérémonie.

«La démarche a été engagée en 2021. (…) On s'est inscrit pour venir en soutien des différents PAT des EPCI que l'on a sur notre territoire», a insisté le vice-président. «Le but est de voir les projets qu'ils ont et d'arriver à mutualiser pour que le Département soit là en appui pour faire des outils qui soient appropriés à notre département sur la transformation afin que l'ensemble du territoire puisse en bénéficier».

«Il s'agit de rapprocher encore davantage le producteur et le consommateur et de réapprendre à manger du saisonnier», a envisagé Frédéric Brochot.

Ce sera le cas notamment dans les cantines des collèges gérés par le Département, cela sur le modèle de ce que l'Autunois-Morvan a déjà mis en place dans le cadre de son propre PAT dont une mutualisation de l'abattoir d'Autun avec la Communauté Urbaine Creusot-Montceau. «C'est pour amplifier le mouvement», a assuré le vice-président.

Concrètement, le principe de créer une légumerie est acté avec ce projet labellisé par le ministère. Il reste à construire le cahier des charges et à identifier les producteurs intéressés. Le lieu d'implantation n'est pas encore défini. Dans les prochaines semaines, l'ensemble du plan sera peaufiné pour le décliner dans les PAT des communautés de communes.