L’augmentation des
malades de Parkinson est estimée à 30% d’ici à 2030 au niveau national. La
Bourgogne est la seconde région de France la plus touchée. Rencontre avec
Christian Billaut responsable du Comité régional France Parkinson.
A l’occasion de la
journée mondiale de la maladie de Parkinson le 11 avril dernier, de nombreux
comités organisent tout au long de ce mois différentes opérations de
sensibilisation à la maladie. En Côte-d’Or le rendez-vous est fixé ce vendredi
21 avril à Talant. Cet évènement d’information, de sensibilisation et de
partage ouvert à tous, en entrée libre, se tiendra à Talant en présence
notamment du Docteur Gwendoline Dupont, neurologue au CHU Dijon, spécialisée
dans la maladie de Parkinson.
La maladie de Parkinson
La maladie de
Parkinson est une maladie neuro-dégénérative caractérisée par la
destruction d'une population spécifique de neurones : les neurones à dopamine
de la substance noire du cerveau. Ces neurones sont impliqués dans le contrôle
des mouvements. Les causes exactes sont inconnues, mais plusieurs facteurs
favorisent la dégénérescence des neurones. Il est en effet généralement admis
qu'une interaction entre des prédispositions génétiques et des facteurs
environnementaux entraîne la maladie de Parkinson.
Quels sont les
premiers symptômes ?
Christian Billaut :
«C’est très compliqué de les déterminer avec précision. Il faut être prudent.
Malgré tout il y a une constante avec des pertes d’odorat, des rêves trop agités,
une démarche difficile, une écriture moins lisible, la voix devenant rauque, des
gestes du quotidien plus lents notamment lors de la toilette. Et puis il peut y
avoir des troubles non-moteur comme la fatigue, les troubles du sommeil, un
petit état dépressif, une perte de motivation, une hyper salivation. Encore une
fois les symptômes de départ sont différents c’est pour cela que nous avons des
difficultés à cerner la maladie. D’autant que l’on ne connait pas encore les
causes précises de cette maladie. D’ailleurs les généralistes n’envoient pas
forcément leur patient spontanément chez un neurologue»
Des chiffres toujours
en hausse en Bourgogne
«Selon les dernières
études au niveau national, 60% des hommes sont concernés et 40% chez les
femmes. La Bourgogne est la seconde région de France la plus touchée par
Parkinson. En 2021 il y avait 6 500 malades, actuellement, selon l’Agence Régionale
de Santé Bourgogne Franche-Comté, le nombre est passé à 8 300 cas déclarés.
Ce triste classement pourrait être due à des facteurs défavorisant comme les toxicités
liés à des produits utilisés trop fortement dans un environnement rural et
viticole. La zone Dijon jusqu’à Chagny est vraiment pointée du doigt. La
Saône-et-Loire est le département le plus concerné en Bourgogne. Et sur l’ensemble
de la Bourgogne-Franche-Comté le nombre de malades de Parkinson atteint les 14 300
cas déclarés»
Ou en est la recherche ?
«La recherche avance,
mais pas suffisamment vite évidemment. On aimerait trouver LE médicament qui guérirait
Parkinson, mais nous en sommes loin. En revanche nous avons des traitements qui
ralentissent l’évolution de la maladie. Nous avons de pôles recherches, un peu
partout dans le monde et notamment en France comme à Lille ou Grenoble, qui
font des essais sur des malades. Des résultats positifs sont là, mais pas assez
probant pour les divulguer à grande échelle»
Une maladie à multiple
facettes
«Dans cette maladie on
ressence au moins 60 symptômes différents et pas forcément des tremblements comme
on le croit trop souvent. Du coup les traitements doivent être adaptés à chaque
patient. L’évolution varie d’une personne à l’autre. Les malades finissent
par avoir des difficultés à se déplacer. Ils peuvent commencer à prendre appuis
sur une canne, puis un déambulateur jusqu’au fauteuil roulant. Les membres
supérieurs peuvent aussi perdent en force musculaire. Il y a
aussi les troubles de la parole, de la déglutition, de la digestion,
du sommeil. Il faut savoir que
Parkinson est la deuxième maladie la plus invalidante après les AVC»
La présence indispensable des aidants
«Ils ont un rôle essentiel dans la prise en charge des
malades. Ils sont souvent des conjoints, des enfants ou un voisin. Ça peut
aller à aider les patients à se lever d’une chaise, à marcher, jusqu’à faire leur
toilette et leur donner à manger. Du coup l’aidant va perdre toute son
indépendance parce que le malade pourra de moins en moins rester seul.
L’association en Côte-d’Or organise des formations pour les aidants avec cinq
modules de 3 heures. Cela leur permet de mieux comprendre la maladie, de
connaitre les aides financières auxquelles ils ont droit et d’avoir
régulièrement des soutiens notamment psychologique»
Norbert Banchet
Les rencontres à l'occasion de la journée mondiale de la maladie de Parkinson dans le département de la Côte-d'Or auront lieu ce
vendredi 21 avril 2023 à Talant, de 14h à 17h salle Edmond Michelet, 6 Allée Poussinneau . Accès libre. (Programme complet ICI)