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06/03/2024 03:16
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SANTÉ : Le Professeur François Ghiringhelli lauréat pour la seconde fois du Prix du Fonds Amgen France pour la Science et l'Humain, une première !

Jamais auparavant un lauréat avait été distingué deux fois lors de ce prestigieux prix scientifique. La remise de prix s'est déroulée ce mardi 5 mars, au centre anti-cancer Georges-François Leclerc, à Dijon.
Lors de la cérémonie de remise des prix du Fonds Amgen France pour la Science et l'Humain, ce mardi 5 mars 2024, le Professeur François Ghiringhelli, du Centre de Lutte Contre le Cancer Georges-François Leclerc (CGFL) à Dijon, a été distingué pour son projet novateur intitulé « Rôle des rétrovirus endogènes et du microbiome intratumoral dans la réponse aux combinaisons de chimio-immunothérapie sur 2 cohortes prospectives ». C'est la deuxième fois que le Professeur Ghiringhelli remporte ce prestigieux prix, ce qui souligne son engagement et son excellence dans le domaine de la recherche en cancérologie... Mais c'est aussi une première puisque jamais auparavant un lauréat avait été distingué 2 fois. Son projet a été choisi parmi 8 autres initiatives axées sur le thème «De la médecine de précision à l'optimisation du parcours de soins pour une expérience patient améliorée», lors de cette quatrième édition du concours.


Professeur Ghiringhelli 

Professeur de cancérologie à l'université de Bourgogne, au centre Georges François Leclerc
Directeur de l'UMR INSERM 1231 


Vous pouvez nous parler de ce deuxième prix que vous avez reçu ?
« Ce prix vise à développer des stratégies pour trouver des marqueurs qui vont nous permettre de prédire l'efficacité des traitements d'immunothérapie dans le cancer du poumon.
L'immunothérapie c'est un traitement standard du cancer du poumon, malheureusement pas forcément efficace chez tous les malades. Il y a un enjeu de trouver des moyens pour prédire l'efficacité de ces traitements, pour les administrer que aux malades qui vont en tirer bénéfice et pouvoir faire bénéficier d'autres traitements aux autres malades.
Dans ce programme, on va grâce au séquençage de l'ADN et de l'ARN, caractériser les tumeurs, déterminer la présence de bactéries dans les tumeurs ou de virus endogènes et voir si ces virus ou ces bactéries sont associés à la réponse à l'immunothérapie. »

Ce nouveau financement ça ne veut pas dire qu'il faut arrêter de faire des dons ? 
« La recherche en médecine, en biologie, est très coûteuse. À l'heure actuelle, on a besoin d'énormément de nouvelles technologies, de séquençage de l'ADN et d'autres techniques. Les machines coûtent très cher, les analyses coûtent extrêmement cher. Vous avez besoin de beaucoup de personnel pour faire des analyses statistiques, bioinformatiques. Donc vous imaginez le coût des études et sans cet argent, on est incapable de faire de la recherche de bon niveau et on perd en capacité à être en concurrence avec les autres pays. On a besoin d’énormément d'argent pour réussir à rester au même niveau que les pays en pointe comme les Etats-Unis. »

C'est la deuxième fois que vous obtenez ce prix et ça n’était jamais arrivé avant, quel sentiment vous avez à ce sujet? 
« Je suis très très content, heureux et fier de l'équipe.
J’espère que ces financements vont nous permettre d'aboutir à des innovations qui vont se traduire rapidement à des innovations et des bénéfices pour les malades qu'on traite dans le service. »


Nathalie Varoqueaux 

Membre du conseil d'administration du fonds Amgen France pour la science et l'humain
Directrice médicale Amgen France
 

Quel est votre rôle aujourd'hui ?
« Aujourd'hui, je viens remettre le prix du fonds Amgen, un fond qui a été créé il y a 4 ans maintenant, en faisant le constat qu'il y avait des équipes d'excellence en France et tout un écosystème qui méritait qu'on crée des collaborations et qu'on puisse repérer des projets particulièrement intéressants pour les aider à les financer. »

Pour un chercheur, ce prix est plus une décoration ou a-t-il vraiment un impact sur leur travail ? 
« Ça a vraiment un impact parce que les prix qui ont été remis, François Guérigueli le disait tout à l'heure, ça ne permet pas de financer un projet en entier mais ça sert de catalyseur et on voit que la brique qu'on a apportée permet de passer à l'étape d'après, c'est-à-dire l'essai clinique. Donc oui, c'est important. Les financements sont ce qu'ils sont en France pour la recherche. Il faut que tous les acteurs puissent y contribuer. On y contribue à notre façon, sur des thématiques qui sont en lien avec notre R&D. »

C’est la deuxième fois que le Professeur Ghiringhelli  est lauréat. C’est un événement de rare ?
« Oui, c'est quelque chose de rare, parce que c'est le seul pour lequel il y a eu un doublé, j'ai envie de dire. C’est relativement rare, parce que pour chaque appel à projet, on a environ entre 50 et 100 projets qui sont soumis. Et à chaque appel à projet, on récompense 8 projets. Le ratio est quand même assez sélectif. Donc d'être récompensé 2 fois montre qu'il y a vraiment des sujets d'intérêt portés par cette équipe et qui sont reconnus par un panel d'experts très reconnus internationalement dans différents domaines. »

Ça donne une belle image du centre ?
« Ça donne une très bonne image du centre et ça permet d'une façon un peu différente d'engager des discussions parce que c'est comme ça que naissent les projets, c'est en connaissant bien sur quoi les équipes travaillent. Ça ne veut pas forcément déboucher tout de suite sur une collaboration, une collaboration ça se construit petit à petit. Ça fait plaisir de voir que cette équipe est capable de transformer l'essai à chaque fois qu'ils mènent un projet. »

Marion Thibaudin et Caroline Truntzer

Chercheuses dans l'équipe du Professeur Ghiringhelli 

« Ce prix est très positif. C’est motivant, ça montre que tout ce qu'on fait a du sens au final. Ça donne la finalité de tout ce qu'on fait au quotidien et ça donne envie de poursuivre dans cette direction-là. 
Oui, ça permet vraiment de nous donner les moyens de faire de la recherche directement sur les prélèvements des patients et avec des technologies qui sont de pointe et qui coûtent cher et qui du coup permettent de répondre à des questions qui ont du sens pour la prise en charge des patients. 
Il y a toujours besoin d'argent pour pouvoir mener des projets de recherche à bien. Au centre les dons sont répartis sur des projets de recherche, sur des projets qui peuvent favoriser le confort des patients et sur les soins de support. C’est important potentiellement de pouvoir recevoir de l'argent des dons, pour pouvoir faire avancer ces différentes thématiques-là dans le cadre du cancer. »

Manon Bollery
©Manon Bollery


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