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11/09/2024 13:22
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SANTÉ : Les recommandations des pédiatres concernant les vaccins obligatoires

En cette période de rentrée scolaire et avant l’arrivée des virus hivernaux, la Dijonnaise Brigitte Virey, présidente du Syndicat national des pédiatres français fait le point sur le calendrier des vaccinations des enfants. Bronchiolite, coqueluche, rougeole... comment limiter une vague épidémique ? 
Selon le Ministère de la santé, la loi rend obligatoires, depuis le 1 er janvier 2018, onze vaccins pour les enfants de moins de 2 ans. Il s’agit, des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l’hépatite B, le méningocoque C, le pneumocoque et l’Haemophilus influenzae b. Cela signifie que pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018, ces vaccinations obligatoires conditionnent l’entrée ou le maintien dans toute école, garderie, colonie de vacances ou autre collectivité d’enfants. La preuve de leur réalisation est exigée pour l’admission ou le maintien en collectivité depuis le 1er Juin 2018. Pour les enfants nés avant le 1er janvier 2018, seuls trois vaccins restent obligatoires (diphtérie, tétanos et poliomyélite).


Brigitte Virey : «Après la période Covid, et les tensions qu’il y a eu autour du vaccin, il a fallu rappeler aux parents l’intérêt de l’obligation vaccinale pour leurs enfants. L'objectif de la vaccination est de protéger la santé de tous les enfants et de lutter contre les épidémies qui réapparaissent en France, notamment en raison d'une couverture vaccinale insuffisante chez les bébés de moins de 2 ans. J’en profite d’ailleurs pour dire que, concernant les adultes, les rappels sont recommandés à âges fixes, 25, 45, 65 ans, puis ensuite tous les 10 ans, hors vaccin contre le Covid ou encore la grippe saisonnière»

Concernant la bronchiolite, au CHU Dijon Bourgogne, lors de la saison épidémique 2022-2023, l'établissement de santé dijonnais a compté entre 700 et 1.000 passages aux urgences pédiatriques, dont environ 260 hospitalisations et 70 réanimations mais aucun décès direct. (Lire notre article ICI)
 
«On a eu une forte épidémie de bronchiolite après la période Covid qui a submergé les hôpitaux mais aussi les cabinets de ville. Du coup l’an dernier il a été annoncé un vaccin pour protéger contre les bronchiolites de type Virus Respiratoire Syncytial (VRS). Un virus qui se transmet par voie aérienne via la toux et les éternuements des personnes infectées. Malheureusement il n’y a pas eu assez de doses ce qui a entrainé une certaine panique chez les parents. Cette année la campagne a repris depuis début septembre et il devrait y avoir suffisamment de doses en pharmacie. Les médecins et les pédiatres vont pouvoir vacciner les nourrissons, et tous ceux née à partir 1er janvier 2024. C’est une bonne chose parce qu’il faut savoir que la bronchiolite peut donner des infections respiratoires importantes avec des détresses respiratoires. Une situation qui nécessite de l’oxygène, et pour en avoir, le nourrisson doit être hospitalisé le plus souvent en service de réanimation»
 
La vague épidémique de rougeole que la Bourgogne-Franche-Comté avait subi il y a quelques années n'est plus qu'un mauvais souvenir. Malgré tout, la maladie n'est pas éradiquée.
 
«C’est une maladie extrêmement contagieuse. Une personne touchée par la rougeole peut contaminer 15 à 20 personnes. En fait il faudrait vacciner 95% des enfants pour limiter la circulation du virus, et malheureusement on n’y est pas du tout. Autant les autres maladies comme la diphtérie, le tétanos et poliomyélite sont bien suivies, autant le vaccin contre la rougeole c’est plus compliqué. Les parents font généralement la première dose, mais zappe la seconde. Et sans ce rappel le vaccin n’est pas efficace. La rougeole peut entrainer des problèmes respiratoires. Vous pouvez aussi avoir des encéphalites qui sont des inflammation du cerveau et qui laissent quelques fois des séquelles»
 
Protéger les nourrissons de la coqueluche
 
«Il faut être vigilant face à la coqueluche. Pour rappel la personne vaccinée va protéger tout son entourage. Pour les grands-parents en contact avec leurs petits-enfants nourrissons, il est important de se faire vacciner en particulier contre la coqueluche. Pour certaines personnes âgées ou imuno déprimées qui ne peuvent pas recevoir certains vaccins, il faut être vigilant. En effet, le nourrisson de moins de deux mois ne peut pas être protéger parce qu’il n’a pas été vacciné. Ce sont les personnes de son entourage qui lui transmettent la coqueluche. En revanche, si la maman c’est fait vacciner contre la coqueluche pendant sa grossesse, le bébé sera protégé»
 
Les parents peuvent-ils se soustraire à cette obligation vaccinale ? 
 
«Non, la loi c’est la loi. Les enfants qui entrent en crèche ou encore l’école doivent avoir leur carnet de vaccination à jour. Ce carnet doit être vérifié par les établissements. En cas de manquement, on doit rappeler aux parents étourdis, l’importance de la vaccination. Mais si certains s’obstinent à ne pas vouloir vacciner leur enfant, il est possible d’aller jusqu’en justice. C’est une démarche difficile et longue. Mais on a vu, auprès de certaines sectes comme Les Témoins de Jéhovah qui refusent la vaccination, la possibilité de retirer l’autorité parentale pendant 24 heures, le temps de faire le ou les vaccins. C’est très exceptionnel, mais si la vie de l’enfant est jugée être en danger, la justice peut intervenir»

                                                                                                                                                                 
Norbert Banchet
                                                                                                                                                                Photo : NB - JCT



                                 

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