
Le Premier ministre assure que cet accord permettra de «garantir l’avenir des officines et renforcer l’offre de soins de proximité». En conséquence, les pharmaciens d'officine ont levé leur mouvement de grève.
Communiqué du Premier ministre du 24 septembre 2025 :
Le Premier ministre a reçu, ce mercredi 24 septembre, la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et les syndicats représentatifs de la profession (FSPF et USPO). Depuis la publication, le 4 août dernier, d’un arrêté modifiant les plafonds de remises commerciales accordées aux pharmacies, les pharmaciens d’officine ont exprimé leurs fortes inquiétudes quant à la viabilité de leur modèle économique.
La réunion de ce jour a permis d’aboutir à un accord équilibré, combinant des réponses immédiates et des engagements structurants pour l’avenir des officines :
- L’offre de soins de proximité sera renforcée grâce à l’accompagnement de missions de santé publique dans 900 pharmacies rurales et plus globalement dans les territoires fragiles ;
- Une mission est lancée sur les flux financiers de la distribution du médicament, afin d’éclairer les futures décisions ;
- Le Gouvernement suspend partiellement, pour une durée minimale de 3 mois, l’application de l’arrêté.
- Le Gouvernement suspend partiellement, pour une durée minimale de trois mois, l’application de l’arrêté : le taux de remise sur les génériques revient à 40%. Les biosimilaires gardent le même taux à la hausse prévue dans l'arrêté à hauteur de 15%.
En parallèle, une mission est lancée pour analyser les flux financiers du circuit de distribution du médicament.
L’offre de soins de proximité est également renforcée à travers cet accord. Les pharmaciens pourront proposer de :
- Réaliser des tests d’orientation diagnostique pour les angines ou les cystites, avec prescription d’un traitement si nécessaire ;
- Renouveler les ordonnances de contraceptifs oraux jusqu’à six mois après leur expiration ;
- Prolonger, jusqu’à trois mois, le renouvellement de traitements chroniques stables (comme l’hypertension ou le diabète), afin d’éviter toute rupture de soins.
Ce protocole d’accord marque une avancée concrète dans la transformation du rôle des officines, en les inscrivant pleinement dans la réponse aux besoins de santé de proximité. Sa mise en œuvre fera l’objet d’un suivi régulier.
Communiqué de l'Union de syndicats de pharmaciens d'officine du 24 septembre 2025 :L’USPO, la FSPF et l’Ordre national des pharmaciens ont été reçus ce soir par le Premier ministre et ses conseillers. Nous avons réitéré notre demande de suspension de l’arrêté du 4 août dernier avant toute négociation économique.
Depuis le début de la mobilisation en juin dernier, l’USPO propose l’ouverture d’un avenant conventionnel économique n°2 visant à réajuster et à prioriser les objectifs de santé publique permettant aux pharmacies de répondre durablement aux besoins des patients sur tout le territoire.
Le Premier Ministre et ses services proposent aujourd’hui à la profession de :
- suspendre pour minimum trois mois l’application de l’arrêté litigieux sur la partie concernant le plafond de remise sur les génériques,
- lancer une mission conjointe IGAS-IGF aux côtés des travaux de l’Assurance Maladie et de la Cour des Comptes pour “analyser de manière objective les flux financiers du circuit de distribution du médicament”,
- renforcer les missions de santé publique des pharmacies, en particulier de celles situées en zone rurale sans médecin,
- et envisage de généraliser l’expérimentation OSyS¹.
Même si cet effort d’une suspension trimestrielle paraît court pour aboutir dans les négociations, ce délai permettra d’avancer et d’espérer obtenir un retrait complet de l’arrêté litigieux.
Le contexte économique de l’Etat et de l’Assurance Maladie oblige le gouvernement à trouver des sources d’économies compatibles avec un aménagement des ressources territoriales de santé.
Le Premier ministre souhaite que les pharmacies continuent et aient les moyens d’œuvrer pour une amélioration du service aux patients dans les territoires ruraux, là où les déserts médicaux sont les plus criants.
L’accord prévoit un engagement commun pour soutenir l’économie des officines tout en maîtrisant les dépenses de santé, notamment par le développement de la substitution des biosimilaires.
La survie des officines et de leurs services à la population, notamment dans les territoires déjà malmenés par le déficit de temps médical, doit être au cœur de la stratégie de santé publique de notre pays et du PLFSS 2026.