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04/01/2023 08:57

TOURISME : La nouvelle Cité internationale de la Gastronomie de Lyon

Situé dans le Grand Hôtel-Dieu, le pôle culturel lyonnais participe à la valorisation du Repas gastronomique des Français au sein du réseau dont Dijon fait également partie. Après des débuts difficiles en 2019, la Métropole de Lyon a récemment proposé une nouvelle version au public.
Entre la place Bellecour et le Rhône, s'élève le Grand Hôtel-Dieu de Lyon. Dans ce secteur inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 1998, l'ancien hôpital fondé par le clergé a été transformé en 2018 en un espace commercial avec des boutiques, des restaurants, des bars...

Le site accueille également la Cité internationale de la Gastronomie de Lyon, un espace culturel. Ainsi, comme la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin de Dijon, l'équipement lyonnais participe à la valorisation du Repas gastronomique des Français tel que labellisé par l'UNESCO en 2010 au titre du patrimoine culturel immatériel.


«Transmettre aux jeunes générations» le patrimoine de l'Hôtel-Dieu de Lyon


Si la vocation hospitalière du site remonte au XIIème siècle, le style néoclassique qui a perduré jusqu'à nous date du XVIIIème siècle. Il est dû aux plans du Bourguignon Jacques-Germain Soufflot. Le Grand Dôme ne sera pourtant achevé qu'au XIXème siècle.

En 2009, alors que la plupart des activités médicales ont déjà été transférées sur d'autres sites, les Hospices civils de Lyon décident de reconvertir l'Hôtel-Dieu. Est retenue une équipe constituée d'Eiffage Immobilier, la chaîne hôtelière Intercontinental ainsi que les architectes Didier Repellin et Albert Constantin. En 2015, Crédit Agricole Assurances a racheté les droits au bail du Grand Hôtel-Dieu auprès d'Eiffage. Le foncier reste la propriété des Hospices civils de Lyon.

Selon l'architecte en chef des monuments historiques Didier Repellin, «le Grand Hôtel-Dieu est sûrement le bâtiment le plus riche en histoire et le plus passionnant de la ville de Lyon. (…) C’était le lieu de l’humanisme par excellence, le premier hôpital considéré comme très moderne. (…) C’est toute cette mémoire vivante de la médecine, de tous ceux qui ont été heureux ou malheureux, de tous ceux qui ont œuvré dans cet hôpital qu’il est intéressant de transmettre aux jeunes générations».

Ouverture du Grand Hôtel-Dieu en 2018


L'ouverture du nouvel équipement de 2,2 hectares s'est échelonnée entre avril 2018 et octobre 2019. Autour de ses 8.000 m² de cours, jardins et cloître, il compte 14.000 m2 de bureaux, 17.000 m2 de commerces, 40 boutiques et restaurants, l'hôtel Intercontinental 5 étoiles de 144 chambres et 13.000 m² sans oublier la Cité internationale de la gastronomie de 4.000 m². La partie immobilière d'habitation est marginale avec 837 m² de logements locatifs.

La direction du Grand Hôtel-Dieu a revendiqué 5 millions de visiteurs durant la première année d'exploitation et 4 millions de visiteurs en 2021.

Nouvelle Cité internationale de la Gastronomie, nouveau tarif


La Cité internationale de la Gastronomie correspond au pôle culturel du site. Elle relève de la Métropole de Lyon. Le 20 octobre dernier, l'espace a de nouveau reçu du public après avoir connu quelques vicissitudes.

La première mouture avait ouvert en octobre 2019. Avec 24 euros pour une entrée associée à une dégustation d'amuse-bouches et d'un vin, le tarif avait été jugé élevé. De plus, les professionnels de la gastronomie affichaient alors une certaine défiance. La crise sanitaire débutant en mars 2020 avait achevé l'exploitation du site.

Jusqu'au 31 décembre dernier, l'accès aux expositions de la nouvelle version était gratuit afin de relancer l'équipement. Le tarif plein s'établit à présent à 7 euros sans dégustation (tarif réduit 4,50 euros).

Actualisé le 6 janvier 2023 : La Métropole de Lyon indique que, durant la période de gratuité d'octobre à décembre 2022, 30.000 visiteurs ont fréquenté les nouvelles expositions. Ce total se révèle déjà supérieur à celui de la première phase d'exploitation.

«Être conscient des enjeux de l’environnement, de l’agriculture, de l’alimentation»


La nouvelle version s'attache toujours à faire le lien entre l'alimentation et la santé. Toutefois, elle porte une attention particulière aux jeunes générations avec un espace dédié aux enfants et affiche la volonté d'inclure plus encore les professionnels des filières de la gastronomie, de la restauration, de l’agriculture, de l’alimentation et de la santé.

«Il ne sera plus seulement question du bien manger et d’enseignement, mais d’un regard à transmettre sur le monde, parce qu’il s’agit de la vie de notre planète», explique le chef triplement étoilé Régis Marcon, membre fondateur du fonds de dotation de la Cité.

«Aujourd’hui, être conscient des enjeux de l’environnement, de l’agriculture, de l’alimentation n’est plus un plaisir que l’on s’offre, c’est un devoir. L’enjeu est simple et impératif : savoir quelle humanité nous offrons aux générations actuelles et futures», ajoute-t-il.

Intégration dans le projet alimentaire territorial de la Métropole de Lyon


Le Cité a été principalement financée par du mécénat, à hauteur de 10,4 millions d'euros, auquel ont participé notamment le groupe SEB, Valrhona, Eiffage, ou encore le groupe Mérieux, ainsi que par la Métropole de Lyon (3 M€), la Ville de Lyon (2 M€) et l’État (1 M€).

La Métropole de Lyon revendique un nouveau projet «tout aussi innovant et créateur de progrès que l’histoire de l’édifice qui l’abrite, tant en abordant la réflexion sur les enjeux économiques et écologiques de l’alimentation de demain».

La collectivité voit là «un lieu où il sera possible de venir travailler, échanger, promouvoir, expérimenter, innover... À la fois autour de la cuisine étoilée et de l’alimentation du quotidien, au-delà des frontières de la gastronomie».

En 2020, lors des élections métropolitaines se déroulant au suffrage universel, l'écologiste Bruno Bernard (EELV) a pris la tête de la Métropole de Lyon, succédant ainsi à Gérard Collomb (PS) et David Kimelfeld (LREM).

L'infléchissement écologiste de la collectivité se retrouve dans le nouveau projet de la Cité internationale de la Gastronomie de Lyon qui est intégré au projet alimentaire territorial.

«En lien avec la politique agricole et alimentaire de la Métropole de Lyon, le défi que souhaite relever la Cité est de concilier dans un même lieu une gastronomie vivante, locavore, valorisante pour les métiers de l’alimentation et de l’agriculture du territoire, à travers différentes formes (expositions, espaces de co-working, événements...). Pérenniser et développer l’agriculture biologique et l’agro écologie est l’une des priorités de la Métropole de Lyon, pour une meilleure résilience du territoire», revendique la collectivité.

Ainsi, au pied de l'escalier menant à l'espace principal, la toute première exposition que le public peut découvrir est consacrée à l'agriculture locale.

La culture du banquet et le patrimoine de l'Hôtel-Dieu


Se déployant sur la majeure partie du premier étage, l'exposition «Banquet» propose jusqu'au 5 novembre 2023 une immersion de la cuisine à la table avec des dispositifs numériques et ludiques conçus par la Cité des Sciences et de l’Industrie.

Dans cet espace, sous le Dôme des Quatre-Rangs haut de 32 mètres, treize cuillères géantes autour d'une assiette surplombent la salle. Cette création du maître verrier Vincent Breed date de 2019. Elle symbolise le taux de survie des malades qui entraient à l'Hôtel-Dieu : treize sur quatorze.

Le parcours est prolongé par un rappel du patrimoine hospitalier puis la reconstitution de l'apothicairerie de la Charité, datant de la fin du XVIIème siècle.

L'espace «Bonnes tables, belles tables» est centrée sur le service à la française. Des tables qui seront renouvelées au gré des saisons.

Accessible jusqu'au 22 janvier 2023, le «SEB Discovery» propose une vidéo retraçant l’histoire du fleuron mondial du petit équipement domestique fondé en 1857 à Selongey, en Côte-d'Or.

De plus, la «gastroludothèque Miam-Miam» s'adresse aux enfants avec une cuisine en modèle réduit et un parcours centré sur le cycle de l'alimentation, de la production agricole à la consommation.

Les projets de Tours et Rungis


Concernant les autres villes du réseau, les projets sont loin d'être aussi avancés que ceux de Dijon et de Lyon, notamment en ce qui concerne les propositions pour le grand public.

Le site de Tours est centré sur la Villa Rabelais ou «Maison des cultures gastronomiques», ouverte en 2021. L'ancien manoir du XIXème siècle accueille l’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation et une bibliothèque de 450 ouvrages consacrés à la gastronomie. L'IEHCA fut justement l'initiateur de l’inscription à l’UNESCO du Repas gastronomique des Français. L'institut organise des animations et des ateliers.

En lien avec le plus grand marché de produits frais de France, la dernière des quatre cités devrait s'implanter à Rungis avec l'objectif de créer un «trait d'union» avec Paris et de bénéficier à terme du nouveau métro pour un trajet en dix minutes. Initialement envisagée en 2024, l'ouverture a été repoussée à 2027.

Jean-Christophe Tardivon

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