La Députée de Saône et Loire, élue dans le circonscription du Charolais,
adresse une lettre ouverte cinglante à Mariee-Guite Dufay, présidente
du Conseil Régional de Bourgogne - Franche-Comté. Josiane Corneloup
dénonce la «rupture du principe d'égalité»... Et claque : «L’idéologie
anti-enseignement privé et anti-agriculture qui a cours
aujourd’hui au Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté est devenue
INSUPPORTABLE»
La Région Bourgogne Franche Comté marche sur la tête
Lettre ouverte à Marie Guite DUFAY, Présidente du Conseil Régional
Madame la Présidente,
Puisque
vous n’avez pas daigné répondre à mon courriel vous alertant dès le 18
juillet sur l’absurdité et l’iniquité du nouveau règlement des
transports scolaires, qui met des familles et leurs enfants dans des
situations intolérables, au nom de l’irrecevable motif d’une
harmonisation de la compétence transports entre les différents
départements composant la région Bourgogne-Franche-Comté, je vous
adresse cette lettre ouverte.
J’espère que celle-ci appellera cette
fois non seulement une réponse de votre part, mais la mise en place d’un
transport gratuit acheminant ces enfants dans l’établissement qu’ils
ont choisi en raison des enseignements que ne dispense pas leur
établissement de secteur ou des formations professionnelles pour
lesquelles il n’existe pas d’établissement de secteur mais que
persistent à invoquer vos services.
L’incompréhension est totale
devant cette rupture du principe d’égalité. Il est indispensable
d’examiner les appels au secours de toutes les familles avec toute
l’attention qu’ils requièrent et de revoir ce règlement pour accéder aux
légitimes demandes de tous ces parents.
Je pourrai ajouter des
dizaines de cas à la liste que je vous ai déjà communiquée, illustrant
les stupéfiantes incohérences du nouveau règlement adopté le 31 mai 2024
par la Région. Parmi elles ; la préconisation formulée par cette
dernière, afin de bénéficier de la gratuité des transports, d’aller
étudier à Mâcon ou à Chalon alors que ces élèves pourraient le faire à
Paray-Le-Monial, à quelques kilomètres de leur domicile ? Où est la
cohérence d’un tel dispositif qui pénalise des élèves dont la plupart
doivent intégrer un établissement d’enseignement privé ? La Région
souhaite-t-elle rallumer la guerre entre enseignements public et privé,
alors que tous deux cohabitent très bien et sont complémentaires ; force
est de déplorer que ce n’est pas la première mesure édictée par la
Région, qui défavorise l’enseignement privé. C’est ainsi que les budgets
de ses établissements ont été amputés des 2.5 millions d’euros de
subventions d’investissement alloués chaque année par votre
collectivité.
L’harmonisation régionale des règlements départementaux
des transports scolaires s’est faite au détriment de nos territoires
ruraux et de ses particularités, qui ne sont pas prises en compte, ce
qui engendre une incompréhension, une exaspération et un désespoir des
parents d’élèves discriminés.
C’est ce même désespoir qui mine les
nombreux éleveurs impactés par le fiasco de votre gestion des aides
européennes à la modernisation des exploitations et à l’installation des
jeunes agriculteurs ; tous, en dépit des promesses récurrentes de la
Région, n’en peuvent plus d’attendre que leurs dossiers soient instruits
ou leurs aides versées. Ils regrettent certainement de ne pas exercer
leur beau métier chez leur voisin, en Région Auvergne-Rhône-Alpes, où
les dossiers sont traités à temps et les aides versées dans la foulée.
En
conclusion, partageant les interrogations de nombreux élus
bourguignons, j’ignore si la Franche Comté a gagné avec la création de
cette grande région ; en revanche, je puis assurer que la Bourgogne,
elle, a beaucoup perdu. Comment s’étonner dès lors qu’une récente étude
du cabinet de recrutement Robert Half, classe la Région
Bourgogne-Franche-Comté bonne dernière en termes d’attractivité ?
Face
à ces multiples dysfonctionnements, je vous adjure de réagir et de
prendre enfin toutes les mesures à même d’une part, de prendre en charge
gratuitement les enfants sans solution de transport à ce jour, en
suspendant l’application du règlement voté le 31 mai 2024, et d’autre
part en mettant un terme au mépris qu’oppose votre majorité à nos
éleveurs. L’idéologie anti-enseignement privé et anti-agriculture qui a
cours aujourd’hui au Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté est
devenue INSUPPORTABLE.
Je me tiens à votre disposition pour débattre
de ces deux problèmes majeurs auxquels des solutions doivent être
apportées sans tarder.
Espérant de votre part une prise de conscience
de la gravité de cette triste dérive, et dans l’attente de votre
réponse à mon interpellation, je vous prie, Madame la Présidente,
d’agréer l’expression de mes salutations distinguées.
Josiane CORNELOUP
Députée de Saône et Loire