> Bourgogne - Franche-Comté > Bourgogne - Franche-Comté
25/11/2022 17:55

VIOLENCES INTRAFAMILIALES : Emmanuel Macron annonce que la Côte-d'Or expérimentera le pack «Nouveau départ»

«Le moment où l’on dépose la plainte est un changement de vie», déclare le président de la République, ce vendredi 25 novembre à l'école de gendarmerie de Dijon.



Lors de son premier mandat, Emmanuel Macron avait fait de l'égalité entre les femmes et les hommes une priorité. Cette priorité est également celle de son second quinquennat. Suite à la visite de l’école de gendarmerie de Dijon, le président s’est prêté à un micro-tendu où il a évoqué le sujet des violences intrafamiliales mais aussi l’affaire Mc Kinsey ou le sujet de la réintégration des soignants non-vaccinés contre la Covid-19. 


Violences intrafamiliales


« Vous le savez, j’en avais fais la priorité du premier quinquennat, c’est aussi une grande cause du deuxième quinquennat :  l’égalité femmes/hommes. La lutte contre les violences est absolument essentielle, beaucoup de choses ont été faites. Tout d’abord alerter au plus tôt, je rappelle que ce sont ces dernières années que nous avons décidé en particulier que c’était une mesure emblématique : que le numéro 3019 soit disponible 24h/24 et 7jours/7.
Je remercie vraiment l’ensemble du monde associatif et l’association qui gère ce dispositif. Les efforts se poursuivent mais c’est un point essentiel pour que les victimes puissent parler et avoir accès à quelqu’un. Nous avons également démultiplié les numéros d’urgence ainsi que les points d’accès. La période du covid nous a permis d’avancer très fortement car cette période nous a permis d’avoir des accès directs dans les pharmacies et les supermarchés. On a aussi mis en place un système beaucoup plus simple dans nos hôpitaux  pour pouvoir récolter la plainte mais aussi garder les preuves quand il y a eu des agressions notamment des agressions sexuelles. Ensuite il y a eu un travail extrêmement important ces dernières années de formation de nos gendarmes et de nos policiers. »
 

« Ce que nous souhaitons continuer de faire c’est renforcer la réponse judiciaire et nous serons cet après-midi avec la ministre à Dijon, aux cotés de nos magistrats pour continuer d’avancer sur ce sujet. On a également mis beaucoup de moyens en place pour qu’il y ait une réponse très rapide. Les téléphones « graves dangers » qui sont mis en place sur décision des magistrats. Nous en avons 3400 déployés, 3800 sont financés et nous allons en refinancer près de 1000 dès l’année prochaine.
Nous avons les bracelets d’éloignement qui sont absolument essentiels. On en a 900 qui sont aujourd’hui déployés il y a absolument aucune limite en capacité et de plus en plus nos magistrats décident pour éloigner les conjoints violent de mettre en place ces dispositifs. Et puis on a tout ce l’on souhaite renforcer pour permettre aux femmes qui sont victimes de ces violences d’être mieux prises en charge et mieux protégées. »


« Le moment où l’on dépose la plainte est un changement de vie, on va peut-être devoir quitter son domicile pour se mettre à l’abri et on a besoin d’être accompagné dans ce changement par les associations et par les services de l’État. Et c’est l’objectif de ce pack « nouveau départ » que nous allons expérimenter dès les prochains mois en Côte-d’Or. Cela va permettre qu’il y ait un accompagnement vers le logement, vers l’emploi. Mais aussi un accompagnement financier, la prise en charge des enfants...
Un accompagnement beaucoup plus homogène mais aussi beaucoup plus simple pour les victimes. Car beaucoup de ces dispositifs existent mais il faut à chaque fois faire des démarches différentes. Et quand on est déjà victime on est vite perdu face à ce maquis administratif. »


« Je souhaite que l’on puisse aussi développer massivement les maisons de victimes, les maisons de femmes. Plusieurs associations ont mené depuis plusieurs années des initiatives remarquables à cet égard et nous souhaitons pouvoir les renforcer et les démultipliées. Car ce sont des lieux où on peut recueillir, où on peut protéger, où on peut réguler toutes ces difficultés administratives… 
Malgré tout ce qui a été fait, nous continuons d’avoir des féminicides et nous continuons d’avoir des violences. Aussi longtemps qu’il y en aura nous continuerons de ne rien lâcher de ce combat. »

Actualisé le 27 novembre 2022 :


Selon Isabelle Rome,  le pack «Nouveau départ» correspondra à un guichet unique pour permettre aux victimes de violences conjugales de bénéficier d'allocation, de garde des enfants, d'insertion professionnelle, de formation, d'hébergement d'urgence ou encore d'accompagnement psychologique.


Juridiction spécialisée sur les violences intrafamiliales


« Nous avons deux parlementaires mandatés sur le sujet des juridictions spécialisées. Il faut former et spécialiser. Il faut être très ambitieux et mettre le maximum de moyens. Mais il faut se garder d’avoir une ou deux personnes dans ce département qui ne s’occuperaient que de ce sujet qui est essentiel. On voit bien qu’il y a derrière la nécessité de former encore plus mes juges des enfants et des affaires familiales sur ce sujet et cette matière. Aussi, il faut sans doute d’avantages spécialiser, qu’il y ait une dominante avec des pôles d’expertises. Il faut absolument que tout le monde soit mieux formé au sujet des violences faites aux femmes. »

« Nous sommes très fiers de cette école de gendarmerie. Il y a eu un travail de formation des gendarmes déjà en poste. Maintenant nous avons la totalité de nos jeunes qui sont formés à ce sujet. Il n’y a pas un gendarme, pas un policier qui sorte de formation sans avoir été formé à ce sujet. Ce qui me frappe c’est qu’il y a déjà un vrai savoir à la fois théorique mais aussi au niveau de la bienveillance qu’il y a à avoir auprès des victimes. »


L'affaire Mc Kinsey


« Je me suis exprimé à ce sujet quand j’étais candidat. J’ai appris comme vous dans la presse qu’il y avait des associations et des élus qui avaient décidé de saisir la justice et c’est normal que la justice face son travail. Elle le fait librement, elle va mettre la lumière sur ce sujet. Vous savez, mes comptes de campagne de 2017 ont déjà été soumis à des procédures, aux juges et ont déjà été validés par les procédures que nos lois prévoient.
Ceux de 2022 sont en chemin comme tous les autres candidats et je pense que c’est une très bonne chose. C’est une bonne chose que toute la lumière soit faite ainsi que la transparence. Les choses se feront normalement, elles se feront avec sérénité et transparence. 
Personne ne m’a écrit, personne ne m’a appelé. Il y a un sujet avec beaucoup d’attaques politiques qui ont été faites sur la question du cabinet de conseil. C’est sur ce sujet qu’a été ouverte une instruction judiciaire. Je veux que la politique face son travail de manière normale. »

« La justice pourra pleinement vous le dire. Un Président de la République ne va pas s’amuser à aller distribuer tel ou tel marché. Dans une campagne présidentielle il y a des femmes et des hommes, il y a des magistrats, des journalistes, des personnes dans des cabinets de conseils et ils s’engagent et donnent sur leur temps libre du temps. Ça a toujours été comme ça. »


Les manifestations en Iran 


« Ce qui se passe en Iran avec la révolution qui est en cours nous concerne parce que c’est une révolution pour l’universalisme que nous portons. Ce sont des femmes qui se battent pour leur dignité, pour l’égalité avec les hommes. Mais se sont aussi beaucoup d’hommes et de jeunes qui se battent pour l’égalité. L’égalité femmes/hommes ce n’est pas seulement le sujet des femmes, c’est le sujet d’une société digne et équitable.
Je suis très admiratif de ce combat qui est mené par la société iranienne. Le rôle de la France c’est d’abord de les reconnaître, de souligner leur courage, de dire notre admiration, de protéger celles et ceux qui compte tenu de leur combat sont menacés et veulent fuir un régime où ils risqueraient la peine de mort. C’est également de continuer d’obtenir de ce régime et de ce décideur des choses utiles pour le peuple iranien.  C’est aussi pour ça que j’assume de continuer le dialogue et que j’essaye d’expliquer que c’était une voie absolument nécessaire. De le faire en assumant nos désaccords mais continuer de discuter est important. »

Les soignants et le vaccin contre la Covid-19


« Je veux saluer le rôle de nos soignants, leur mobilisation et leur esprit de responsabilité. Ça n’a pas été une décision en opportunité politique au moment où ça a été fait. Ça été une décision scientifiquement établie sur une recommandation scientifique d’un conseil indépendant. Il faut que la décision politique soit scientifiquement établie. Si les scientifiques et les médecins nous disent « C’est souhaitable d’un point de vue scientifique, de réintégrer ces soignants » alors il faut que le gouvernement le fasse.
Ce n’est pas un choix politique. Je pense qu’il ne faut pas sous-estimer le fait que nous parlons de soignants qui au pic de l’épidémie encore aujourd’hui considèrent ce n’est pas un devoir déontologique de se vacciner. Je ne sais pas si vous, si vous mettez demain vos parents à l’hôpital et qu’ils attrapent le Covid alors qu’il y avait un moyen de les protéger, vous soyez ravis. Cette décision a été faite avec une recommandation politique et elle sera levée quand les scientifiques nous diront que nous pouvons le faire. 
J’ai essayé de toujours, depuis que le virus est arrivé sur notre sol, mener les choses de la même manière : en faisant reposer nos décisions sur la science, d’avoir un principe de responsabilité de chacun et d’avoir un principe de proportionnalité. 
Alors tant qu’il n’y a pas d’avis scientifique à ce sujet, je pense que c’est compliqué de les réintégrer. »

Manon Bollery
Photographies Jean-Christophe Tardivon
et Arthur Deballon


Emmanuel Macron entend constituer un «écosystème» pour lutter contre les violences intrafamiliales


«C'est l'enfer, c'est sans arrêt», témoigne une victime auprès d'Emmanuel Macron


«La formation à la gestion des violences intrafamiliales est primordiale», signale Isabelle Gandré


L'école de gendarmerie de Dijon forme à la gestion des violences intrafamiliales


Le contexte du déplacement d'Emmanuel Macron sur le sujet des violences faites aux femmes