
Futur campus urbain d'enseignement supérieur dédié aux humanités, aux arts et à la culture, le Campus Maret a été présenté officiellement, ce vendredi 19 septembre. Selon la rectrice de région académique, le projet va «renforcer l'attractivité et le rayonnement» de la Bourgogne-Franche-Comté.

Les bâtiments de l'ancien Grand Séminaire de Dijon vont bientôt connaître une nouvelle métamorphose pour devenir un campus d'enseignement supérieur. Au centre-ville, le Campus Maret prendra place dans des bâtiments du XVIIIème siècle rénovés pour accueillir 700 étudiants de l'antenne dijonnaise de Sciences Po Paris, de École nationale supérieure d'art et design de Dijon ainsi que de l’École supérieure de musique Bourgogne-Franche-Comté sans oublier 150 étudiants logés dans une résidence du CROUS Bourgogne-Franche-Comté.
Ce vendredi 19 septembre 2025, les représentants des différentes parties prenantes ont marqué le lancement officiel du projet. Les fouilles d'archéologie préventive terminées – elles ont révélé des vestiges gaulois et romains –, le chantier débutera en 2026 sous la maîtrise d’ouvrage de la région académique de Bourgogne-Franche-Comté tandis que l'architecture est signée par le cabinet parisien Chartier-Dalix.
Le coût des travaux est estimé à 20,4 millions d'euros. Ouverture prévue au début 2028, potentiellement avant les élections régionales.
«Un campus des humanités, arts et culture»
«Nous sommes rassemblés autour d'un projet singulier, un projet destiné à poursuivre le récit d'un site qui, du Grand Séminaire de Dijon au siège du CROUS, a connu plusieurs vies et, donc, demain, entamera une nouvelle existence et accueillir un campus des humanités, arts et culture, ouvert sur son environnement, rassemblant les étudiants de trois écoles nationales», a déclaré Nathalie Koenders (PS) après avoir rappelé ses souvenirs d'étudiante, datant des années 1990, ayant pris sur ce site des repas servi par le CROUS.
«C'est vraiment l'installation de la vie étudiante au cœur même de notre site patrimonial remarquable que ce projet incarne», a insisté la maire de Dijon.
Le projet va «renforcer l'attractivité et le rayonnement» du territoire
«Ce projet ambitieux répond aux besoins immobiliers des établissements d'enseignement supérieur et porte une vision innovante fondée sur le décloisonnement des disciplines», a indiqué Nathalie Albert-Moretti.
«Ce projet constitue l'une des opérations très structurante et vraiment très emblématique du volet enseignement supérieur du contrat de plan État-Région 2021-2027» a souligné la rectrice de la région académique Bourgogne-Franche-Comté. «Il va contribuer à renforcer l'attractivité et le rayonnement de l'enseignement supérieure et de la recherche à l'échelle de la ville de Dijon, de la métropole dijonnaise, largement engagée sur le sujet, et plus largement, à l'échelle de l'ensemble de notre région.»
«Cette transformation vient incarner magnifiquement plusieurs évolutions initiées par [la loi de séparation de l’Église et de l’État] : l'émancipation de l'éducation, (…) l'accès égal au savoir, (…) la construction d'une citoyenneté éclairée, (…) et une plus grande mobilisé sociale en donnant à chacune et à chacun les moyens d'apprendre et de s'émanciper par la culture et le savoir», a-t-elle ajouté en précisant que les entreprises intégreront au moins 150 heures de chantiers-écoles dédiés à des élèves à besoins spécifiques.
La Région a apporté 52 millions d'euros pour l'enseignement supérieur à Dijon
«Ces dernières années, la [Région Bourgogne-Franche-Comté] a investi 52 millions d'euros dans les bâtiments scolaires ou universitaires», a pris soin de rappeler Jérôme Durain (PS), président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, alors que François Rebsamen avait, il y a peu, critiqué l'apport de la collectivité aux établissements supérieurs de la métropole dijonnaise au regard de l'apport à ceux de l'agglomération bisontine.
«Nous considérons que la Bourgogne a besoin de ressources universitaires, de recherche, d'enseignement supérieur», a complété Jérôme Durain, «l'enjeu, pour nous tous, est bien de rester au cœur du mouvement des idées, au cœur du mouvement du monde». «Si nous ne restons pas dans la course, on sera à la périphérie du monde qui bouge.»
«Peut-être qu'à l'avenir, on n'aura plus les moyens d'être aussi généreux», a-t-il toutefois prévenu.
«Un lieu d'épanouissement et de rencontre»
«Ce projet illustre la vitalité de notre territoire», a enchaîné Florence Bernard , «ce campus est un projet pensé pour les étudiants». «En Bourgogne-Franche-Comté, les jeunes bénéficient d'un cadre de vie et d'études particulièrement propice à leur bien-être.»
«Ce futur campus offrira aux 700 étudiants qu'il accueillera un lieu d'épanouissement et de rencontre, associant convivialité, interdisciplinarité, ouverture sur le monde et vitalité culturelle», a anticipé la secrétaire générale pour les affaires générales adjointe auprès du préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté.
«L'exemplarité environnementale» du futur Campus Maret
Florence Bernard a particulièrement souligné «l'exemplarité environnementale» recherchée dans le projet : «nous démontrons concrètement que nous pouvons agir en rénovant les bâtiments existant pour garantir performance énergétique, sobriété et confort face au changement climatique, en privilégiant les matériaux biosourcés issus des filières régionales et en favorisant un aménagement en cœur de ville bien desservi par des transports en commun décarbonés, riche en services, en logements, afin de limiter l'usage de la voiture individuelle».
Brève réaction de François Rebsamen
«Nous sommes ici dans la ville capitale régionale de Bourgogne-Franche-Comté», a déclaré François Rebsamen (FP), président de la Métropole de Dijon, pour une brève réaction aux propos précédents de Jérôme Durain.
En écho aux souvenirs de Nathalie Koenders, François Rebsamen a indiqué que les premières œuvres du peintre Yan Pei-Ming – qui étaient installées à l'époque dans le restaurant universitaire Maret – seraient prochainement exposées par le musée des Beaux-Arts.
Après la diffusion d'une vidéo reprenant les projections visuelles du cabinet Chartier-Dalix, les représentants des parties prenantes ont symboliquement dévoilé un panneau de permis de construire.
Jean-Christophe Tardivon
Plan de financement
Dans le cadre du contrat de plan État-Région 2021-2027 :
20,4 millions d'euros d'investissement dont
* 7,5 millions d'euros financés par l’État dont
5,6 millions d'euros par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et
1,5 million d'euros par le ministère de la Culture
* 8,8 millions d'euros par la Région Bourgogne-Franche-Comté
* 4,1 millions d'euros par la Métropole de Dijon dont
un million d'euros au titre du contrat Territoire en action passé avec la Région




































