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01/10/2022 09:46

DIJON : Le campus dijonnais centré sur l’Union européenne

Ce vendredi 30 septembre marque les 150 ans de Sciences Po et les 20 ans du campus dijonnais. Directeur de l'institution, Mathias Vicherat dresse un bilan, confirme l’ouverture d’un campus en hyper-centre et revient sur le dispositif d’écoute avec France Victimes.
Présent à Dijon depuis 2001, le campus européen de Sciences Po (l’Institut d’Etudes Politiques de Paris) accueille des étudiants français et internationaux, notamment centre-européens pour leurs deux premières années d’études à Sciences Po (programme du collège universitaire de Sciences Po). En plus d’un programme commun à tous les étudiants de Sciences Po, les enseignants à Dijon apportent une spécialisation en affaires européennes, avec un accent sur les questions concernant l’Europe centrale et orientale. Pour cette rentrée 2022-2023, 279 étudiants sont inscrits représentants 32 nationalités différentes
 

Les 150 ans de Sciences Po et les 20 ans du campus dijonnais


Après la rentrée solennelle des nouveaux étudiants ce vendredi 30 septembre à 14h30 à Dijon Métropole, c’est au coeur du square des Bénédictins que les festivités ont officiellement été lancées en début de soirée. Une réception rassemblant une centaine d’anciens élèves, des 20 promotions qui ont fréquenté le campus depuis sa création en 2001 ont été reçus notamment par Mathias Vicherat le Directeur de Sciences Po, Lukas Macek directeur du campus de Sciences Po à Dijon, François Rebsamen Maire de Dijon et Président de Dijon Métropole ou encore Fabien Sudry Préfet de Côte-d’Or et Préfet de Bourgogne Franche-Comté.
Dans la soirée une conférence-débat s’est tenue sur le Campus européen de Sciences Po, avenue Victor Hugo, sur le thème : Couvrir la guerre en Ukraine, retour d’expérience de journalistes sur le terrain avec Hélène Bienvenu, Madeleine Leroyer et Clara Marchaud, trois journalistes et anciennes du campus dijonnais.

L’occasion pour Mathias Vicherat, Directeur de Sciences Po de faire le point sur les 20 ans du campus dijonnais

Mathias Vicherat : «Beaucoup de choses ont changé. Je suis sorti de Sciences Po il y a 20 ans, et depuis l’école est devenu très internationale. Nous avons 50% d’étudiants étrangers contre 10 % il y a 20 ans. Socialement l’école s’est ouverte avec 30% de boursiers contre 6% et en terme de nombre d’élèves, nous sommes passés de 4 000 à 15 000 étudiants à Science Po. A Dijon nous avons 32 nationalités et depuis son installation 1 500 étudiants sont venus de l'Europe entière étudier Alors en 150 ans, le changement est bien évidement énorme mais nous avons gardé nos racines axées sur le pluralisme, l’interdisciplinarité et des valeurs d’humanisme»

Le campus dijonnais centré sur l’Union Européenne 


«Nous avons sept campus basés au Havre, Menton, Nancy, Paris, Poitiers et Reims. Le campus de Dijon est lui, très centré sur l’union européenne et on voit qu’il y a, actuellement, un regain d’intérêt pour l’UE, certainement lié à des évènements géopolitiques comme la guerre en Ukraine qui a montré le rôle de l’Europe. La crise sanitaire a aussi montré que l’Union Européenne pouvait se développer sur cet événement, tout comme la transition écologique. Il y a donc un retour de l’Europe et le campus de Dijon qui est donc centré sur l’Union Européenne, l’Europe Centrale et Orientale, a une attractivité plus grande pour les étudiants. Ce qui le différencie des autres campus»

Des étudiantes ukrainiennes


«Le campus de Dijon a été solidaire  depuis le début de la guerre en Ukraine. J’ai pris la décision d’accueillir soixante réfugiées ukrainiennes, puisque les étudiants sont eux, sur le front. Avec une bourse de vie de 1 000 euros nous avons levé de l’argent auprès de donateurs publics et privés pour les aider dans leur parcours de scolarité. De son côté, le campus de Dijon c’est fortement mobilisé et une vingtaine de réfugiées ukrainiennes ont été accueillies par les étudiants notamment au niveau du logement»

Une cellule d’écoute avec France Victimes


«Concernant les violences sexuelles et sexistes, celles-ci existent malheureusement toujours dans tous les campus et notamment à Dijon. Pour y faire face, j’ai tout de suite voulu l’an dernier, professionnaliser le dispositif déjà mis en place avec une cellule d’écoute de l'association France Victimes. Depuis quelques mois, cette initiative permet une écoute professionnelle des victimes mais a aussi permis l’embauche d’une magistrate à la tête de la cellule d’enquête. A ce jour nous avons un dispositif beaucoup plus robuste. Et le bilan sera connu en début d’année 2023, soit un an après le renforcement de ce concept»  

Un futur campus sur le site Maret


«Le projet est bien avancé. Le futur campus, Art et Humanité, rassemblera en plus de Sciences Po, les écoles de L’ENSA Dijon et le l’ESM Bourgogne Franche-Comté dans de nouveaux locaux. C’est un projet qui devrait voir le jour d’ici à trois ans grâce au soutien de la Ville de Dijon, la Métropole et la Région Bourgogne Franche-Comté. Des aides fidèles depuis 20 ans qui ont permis d’avoir des structures adaptées pour nos élèves qui peuvent étudier dans un campus ou il fait bon vivre, ce qui fait que de plus en plus d’étudiants viennent à Dijon. Actuellement 14% de la population dijonnaise est étudiante»
 

«Pouvoir continuer à s’ouvrir en maintenant l’excellence»


«Pour cette nouvelle rentrée j’ai un vœu qui serait de pouvoir continuer à s’ouvrir en maintenant l’excellence avec une curiosité de tous les jours pour les étudiants. Nous sommes dans un monde où nous avons besoins de plus d’ouverture à l’autre, de diversité. Pour moi, la diversité est une richesse tout comme la rencontre de l’autre, et j’aimerai que nos étudiants et nos étudiantes poursuivent ce dessin de Sciences Po depuis 150 ans, c’est-à-dire l’ouverture, la tolérance, l’humanisme et le pluralisme»

                                                                                                                                                                        Norbert Banchet
                                                                                                                                                                        Photos : N.Banchet