
«L’idée, c’est un tapis rouge qui guide naturellement vers l’entrée du théâtre», a expliqué l'architecte Mickaël Dos Santos lors de la présentation du projet, ce mercredi 11 juin.
Les pelleteuses n’ont pas encore investi le parvis du Théâtre Mansart que la future halle fait déjà parler d’elle. Porté par le Crous Bourgogne-Franche-Comté, ce projet de 500 000 € financé grâce à la Contribution Vie Étudiante et de Campus (CVEC) doit transformer, d’ici l’automne, un simple espace de passage en véritable lieu de vie, de culture et de rencontres pour les étudiants du campus Montmuzard.
Un parti-pris architectural tout en discrétion
Aux commandes, l’architecte Mickaël Dos Santos, ancien étudiant de l’Université de Dijon et ancien habitué des planches du Théâtre Mansart, revendique une approche respectueuse de l’existant :
« Nous nous sommes appuyés sur la trame du bâtiment pour “poser” la halle : une façade charbon, sobre, qui complète sans concurrencer l’architecture d’origine. La couleur noire abstrait, elle laisse la place à la vibration des poteaux et à la lumière. L’idée, c’est un tapis rouge qui guide naturellement vers l’entrée du théâtre. »
« Un lieu convivial, fonctionnel et inclusif »
C’est le triptyque martelé par Murielle Baldi, directrice générale du Crous BFC, pour résumer les ambitions du projet :
« Nous créons un espace alternatif que les étudiants pourront véritablement s’approprier : se retrouver, organiser des spectacles, mais aussi tout simplement manger un sandwich à l’abri. Et nous le faisons avec la CVEC, cet “impôt” payé par les étudiants ; nous avons à cœur d’en faire un usage exemplaire. »
La nouvelle halle doit également renforcer la visibilité du Théâtre Mansart, trop souvent méconnu comme équipement du Crous, et améliorer l’accessibilité du site, notamment pour les personnes en situation de handicap.
La lumière comme architecture sensible
Marion Noël, éclairagiste du projet, a conçu la lumière non comme un ajout, mais comme une continuité naturelle de l’architecture. Pas de projet préconçu : son approche s’appuie sur les lignes de la halle, son rythme, sa sobriété. L’éclairage se glisse dans les interstices, souligne les circulations et sécurise les déplacements quotidiens, tout en amplifiant l’intensité lumineuse à l’approche de l’entrée du théâtre pour créer un véritable cœur vibrant. La couleur, utilisée en lumière indirecte, devient signalétique : une lumière rouge peut ainsi signaler un événement en cours, attirer les passants ou inviter les étudiants à franchir le seuil du théâtre. Pensé comme un outil scénographique mais aussi convivial, l’éclairage contribue à faire de la halle un lieu de vie, propice aux échanges avant ou après spectacle. Enfin, un travail particulier a été mené sur l’ensemble du parvis, jusqu’au mobilier d’éclairage, afin d’assurer une cohérence esthétique et fonctionnelle avec le bâtiment et ses usages.
La voix des étudiants jusque dans le nom
Pour Antoine Vélon, vice-président étudiant du Crous, cette halle coche toutes les cases :
« C’est un lieu multifonctionnel à la croisée de trois missions : la culture avec le théâtre, le logement avec la résidence Mansart, et la restauration avec le Resto U’. Il pourra abriter des initiatives associatives, des concerts, des projets en plein air… bref, répondre aux besoins concrets de la vie étudiante. »
Fidèle à la démarche participative qui a façonné le Schéma territorial de la vie étudiante 2024-2029, le Crous lancera à la rentrée une consultation pour choisir le nom du nouvel espace : La Promenade, L’Avancée ou L’Entracte ? Les étudiants auront le dernier mot.
En attendant l'automne :
- Calendrier : travaux de juillet 2025 à octobre 2025, ouverture au public prévue fin 2025.
- Budget : 500 000 € (CVEC).
- Objectifs : créer un lieu de vie convivial et inclusif, soutenir les initiatives étudiantes, renforcer l’accès à la culture.