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06/02/2023 09:48
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ASSEMBLÉE NATIONALE : «Je veux faire en sorte que celles et ceux qui sont en situation de vulnérabilité puissent avoir demain une retraite digne de ce nom», déclare Fadila Khattabi

Ce vendredi 3 février, la présidente de la commission des affaires sociales s'est exprimée sur la motivation de la majorité présidentielle et sur la technique parlementaire : «la NUPES, c'est l'obstruction, l'obstruction, et rien que l'obstruction».
Ce lundi 6 février 2023, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificative arrive à l'Assemblée nationale. Il sert de véhicule législatif à la réforme du système de retraite voulue par Emmanuel Macron et portée par Élisabeth Borne.

Après le «47-3», les Français vont découvrir le «47-1», un article de la Constitution retenu par le gouvernement pour encadrer les débats parlementaires et les faire tenir en cinquante jours. Si le 26 mars à minuit, les parlementaires ne sont pas prononcés, le gouvernement sera autorisé à mettre en œuvre le projet par ordonnances.


Une importante contestation sociale


Depuis le début du mois de janvier, le projet de réforme fait face à l'opposition unitaire des syndicats accompagnée d'une importante mobilisation sociale se traduisant par des grèves et des manifestations.

Le 31 janvier dernier, au niveau national, on a recensé entre 1,3 million (selon le ministère de l'intérieur) et 2,8 millions de manifestants (selon la CGT). Rien qu'à Dijon, environ 12.000 personnes ont parcouru les rues du centre-ville (lire notre article).

Présidente de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale


En marge d'une visite d'une résidence étudiante dijonnaise touchée par la prolifération de punaises de lit (lire notre article), ce vendredi 3 février 2023, Fadila Khattabi s'est exprimée sur la technique parlementaire et la motivation d'une telle réforme.

Ancienne adhérente du PS, Marcheuse de la première heure, à présent membre de Renaissance, principal parti de la majorité présidentielle, Fadila Khattabi est députée de la troisième circonscription de la Côte-d'Or et présidente de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.

«La NUPES, c'est l'obstruction, l'obstruction, et rien que l'obstruction»


«On a passé trois jours en commission, il y avait pratiquement 7.000 amendements. On n'a pas pu tous les examiner. L'examen du texte s'est achevé. Je pense que, malheureusement, la stratégie qui a été mise en place notamment par la NUPES, c'est l'obstruction, l'obstruction, et rien que l'obstruction.»

«Je regrette vraiment cette décision dans la mesure où, les Français, ce qu'ils veulent, c'est un débat, qu'on leur explique pourquoi on fait cette réforme qui implique un effort qui est demandé aux Français.»

«Il y a bien sûr des améliorations»


«L'objectif premier étant la sauvegarde de notre système par répartition qui est basé sur la solidarité intergénérationnelle. Ce sont celles et ceux qui travaillent qui, de part leurs cotisations, permettent le versement des pensions aux retraités.»

«Dans le cadre de cette réforme, il y a bien sûr des améliorations. Je me réjouis de la revalorisation des petites pensions qui concerne notamment les femmes à la fois pour le flux et également pour le stock. La prise en compte des congés parentaux, la prise en compte des congés des proches aidants. Là aussi, ce sont beaucoup les femmes qui arrêtent leur carrière pour accompagner une personne en situation de vulnérabilité.»

«J'aurais voulu que l'on parle également de l'emploi des seniors qui est source d'angoisse pour nos compatriotes. (…) Quelle mesure on peut mettre en place pour favoriser le maintien des seniors dans l'emploi ? Malheureusement, je crains que nous ne puissions arriver à l'article 7.»

«Il n'est jamais facile de réformer»


«On s'attendait à une forte mobilisation. On est dans un pays démocratique. Les syndicats sont dans leur rôle. La manifestation est de droit, le droit de grève est inscrit dans la Constitution. Ce qui est important, c'est d'expliquer pourquoi on fait cette réforme.»

«Toutes les fois où il y a eu une réforme des retraites, cela a toujours impliqué de très fortes mobilisations. Il n'est jamais facile de réformer, il n'est jamais facile effectivement de demander de faire un effort d'une année ou deux années supplémentaires alors que, je le rappelle, tous les pays autour de nous le font.»

«Je remarque que le Maroc va également passer de 60 à 65 ans pour équilibrer les comptes.»

«Je veux sauvegarder notre système de protection sociale»


«Je ne suis pas favorable à un système par capitalisation. Je veux sauvegarder notre système de protection sociale et faire en sorte, justement, que celles et ceux qui sont en situation de vulnérabilité puissent avoir demain une retraite digne de ce nom.»

«Je vais être quinze jours quasiment dans l'hémicycle. (…) Au bout de quinze jours, le texte ira au Sénat pour examen. J'espère que les choses vont avancer et que les deux chambre vont pouvoir – par le biais de la commission mixte paritaire – être conclusives. Je ne peux pas préempter le déroulé de ces débats.»

La députée a indiqué avoir reçu «tous les syndicats» qui l'avaient sollicitée précédemment. Après deux semaines intensives à l'Assemblée nationale, la députée envisage d'organiser «une réunion» d'explications en circonscription.

Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon


Fadila Khattabi en meeting à Dijon, le 16 juin 2022 (archives JC Tardivon)


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