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23/03/2022 20:26

BEAUNE : La Cité des vins a franchi le cap de la moitié du chantier

«On a fait le plus dur», a soufflé le directeur du groupe Rougeot ce mercredi 23 mars lors d'une visite de chantier du bâtiment beaunois du réseau de la Cité des climats et des vins de Bourgogne.
Un an après la pose de la première pierre, la construction de la Cité des vins de Beaune se mène tambour battant par les équipes du groupe Rougeot. Une visite de chantier s'est déroulée ce mercredi 23 mars 2022 dans le cadre des Grands Jours de Bourgogne pour faire le point sur l'avancement du chantier.

Projet porté par la Ville de Beaune, cofinancé par le Département de la Côte-d'Or et la Région Bourgogne-Franche-Comté, la Cité des vins beaunoise représente un investissement initial de 14 millions d'euros. Avec les bâtiments de Mâcon et de Chablis, elle constituera le réseau de la Cité des climats et des vins de Bourgogne.


Un quartier de huit hectares


Le Bureau interprofessionnel des Vins de Bourgogne assure la maîtrise d'ouvrage de l'équipement beaunois qui sera le centre d'interprétation des climats du vignobles de Bourgogne, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2015. Avant la crise sanitaire, le BIVB tablait sur 120.000 visiteurs annuels.

Près de la sortie Beaune centre de l'A6, entre la Bouzaize et le Palais des Congrès de Beaune, la municipalité aménage un nouveau «quartier complet», comme le signale Olivier Le Roy, directeur de la Cité des climats et vins de Bourgogne.

Sur huit hectares, l'on trouvera des hôtels et restaurants ainsi qu'une halle événementielle et une galerie commerciale spécialisée sur l'art de vivre à la française entoureront la Cité des vins beaunoise.

Le cap de la moitié de la construction


«On a réalisé 50% du chantier», indique David Guillot, directeur général du groupe Rougeot, «en bon maçon, je considère que l'on a fait le plus dur». L'ossature de la future Cité des vins est montée jusqu'au troisième niveau, étape indispensable avant de réaliser les niveaux quatre et cinq.

Selon David Guillot, le chantier se révèle «très technique», alliant de l'acier, du béton, du bois, du verre, avec «des calculs très pointus». 90% des entreprises sont locales. En pic d'activité, le chantier mobilise 80 personnes.

Le bâtiment fera 24 mètres de haut sur 5 niveaux avec 35 mètres de diamètre. La structure est métallique, suspendues à deux noyaux centraux de béton où passeront ascenseurs et escaliers, avec des planchers bois, des façades en béton de chanvre de 36 cm –  «une première en France», s'enthousiasme David Guillot – et deux rampes en béton de Comblanchien symbolisant la vrille de la vigne.

Malgré le recours à des matériaux biosourcés et géosourcés, le chantier se révèle tributaire des conséquences de la sortie de crise sanitaire : hausse des coûts de matières premières et difficultés d'approvisionnement concernant l'acier par exemple. L'inauguration reste maintenue pour la vente des vins des Hospices de Beaune de novembre prochain. Elle sera suivie d'une phase de rodage pour une ouverture complète au début de la saison touristique en 2023.

Du béton de Comblanchien


La vrille de béton qui entourera le bâtiment est en cours de préfabrication. Architecte de l'agence Siz'-ix, Emmanuelle Andreani vante «un béton qui ressemble à du marbre de Carrare tellement il est lisse et blanc».

«Un béton, c'est gris, c'est gris-bleu», détaille-t-elle, «je voulais qu'on aille chercher les couleurs de la Bourgogne, les couleurs de Comblanchien, ces beiges-là. On a pris des agrégats d'ici, qui ont une teinte assez claire, comme la pierre de Comblanchien, qui donnent une teinte plus chaude. Les liants ont été éclaircis. C'est pour ça que l'on a cette qualité, cette couleur», explique Emmanuelle Andreani en montrant un segment de rampe coulé en place à partir du béton produit par l'entreprise beaunoise Vicat.

Les flancs apparaissent lisses car une attention particulière a été portée au coffrage utilisé pour couler le béton. En hauteur, ils ne porteront pas de couvertines mais des stries dans un matériau brut qui aura été arasé. «On a une ligne très pure», s'enthousiasme Emmanuelle Andreani.

En partie basse, le socle du bâtiment sera recouvert d'un véritable mur de pierres de Comblanchien, autostable mais adossé au mur de béton pour des questions de résistance sismique.

Un engagement de performance énergétique sur sept ans


«C'est un bâtiment extrêmement vertueux dans ses données environnementales», assure Emmanuelle Andreani. Le bâtiment est classé E3C1, un niveau intermédiaire entre la RT 2012 et la RE 2020 qui correspond au minimum réglementaire introduit en 2017. Selon l'architecte, sans la consommation d'énergie des équipements scénographiques, ce serait un bâtiment passif.

Une pompe à chaleur en géothermie et des panneaux solaires photovoltaïques compléteront l'approvisionnement en énergie. L'eau sera récupérée et réutilisée.

Le groupement ayant remporté le concours d'offres a présenté des engagements énergétiques incluant la maintenance sur sept ans.

Une Gestion Technique Centralisée permettra de suivre en temps réel l'évolution des données relevées par des capteurs et les systèmes informatiques du bâtiment. L'analyse est confiée à Clévia, une filiale d'Eiffage.

L'ouvrage s’insérera dans un parc labellisé Biodivercity puisque la Ville de Beaune fait le pari du «zéro carbone». 400 arbres seront plantés autour de la Cité, les véhicules à moteur thermique seront bannis du site et des navettes électriques feront la jonction avec les parkings.

Des techniques de constructions dérivées des ponts


Le rez-de-chaussée comprendra l'espace d'accueil, la boutique, la billetterie ainsi que 1.300 m² d'espace d'exposition. Juste au-dessus, 2.000 tonnes de terre seront installées pour permettre la culture de la vigne, «on reconstitue un climat de Bourgogne», indique Emmanuelle Andreani.

Pour autant, des techniques dérivées de celles utilisées pour la construction des ponts ont été utilisées afin d'avoir peu de poteaux au milieu de la salle d'exposition. Le bâtiment pourra accueillir jusqu'à mille personnes.

Au premier étage, des espaces de séminaires serviront au BIVB pour ses animations et pourront être loué à des entreprises.

Au deuxième étage, l’École des vins du BIVB. Au troisième étage, des bureaux pour le BIVB. Au quatrième étage, un bar panoramique avec sa terrasse. Au cinquième, une grande terrasse panoramique.

Le bar proposera une petite restauration centrée sur les accords mets-vins. Les restaurants proprement dits seront implantés autour de l'équipement culturel.

Si l'accès aux espaces d'exposition sera effectivement payant – au plein tarif de 15 euros incluant deux dégustations – l'accès à la terrasse panoramique et au bar sera gratuit.

Jean-Christophe Tardivon

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