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19/09/2021 16:35

BIODIVERSITÉ : «Les aires protégées, ça ne veut pas dire que l'on met des territoires sous cloche», rappelle Stéphane Woynaroski

Le conseiller régional est revenu ce samedi 18 septembre sur l'intérêt des réserves naturelles régionales pour la préservation de la biodiversité. La collectivité consacre 900.000 euros par an à leur financement.
«Le changement climatique et la perte de biodiversité sont les deux dangers auxquels nous sommes confrontés et ils sont totalement liés», a déclaré Stéphane Woynaroski (PS) ce samedi 18 septembre 2021 depuis la forêt du Val Suzon, à quelques kilomètres au nord de Dijon.

La Bourgogne-Franche-Comté compte 20.000 espèces animales et végétales différentes dont 1.600 classées sur la «liste rouge» de l'Union internationale pour la conservation de la nature car menacées de disparition.

Président sortant de l'Agence Régionale de la Biodiversité et coprésident de la réserve naturelle régionale du Val Suzon qui fête ses dix ans cette année, le conseiller régional s'exprimait au retour du Congrès mondial de la nature qui s'est tenu du 3 au 11 septembre derniers à Marseille.

900.000 euros par an pour les réserves naturelles régionales


Le socialiste se félicite que le président de la République ait rappelé en ouverture de ce congrès la participation de la France à une coalition mondiale visant à atteindre 30% d'aires protégées sur l'ensemble de la planète (contre 15% des milieux terrestres et 7% des milieux marins actuellement). À l'échelle de la France, la Stratégie Nationale pour la Biodiversité a pour objectif d'atteindre ces 30% dès 2022.

Concernant les événements récents en Bourgogne-Franche-Comté, en 2019, a été créé le parc national de forêts de 242.000 hectares, à cheval sur la Côte-d'Or et la Haute-Marne. Tout récemment, le parc naturel régional du Doubs horloger de 104.000 hectares a été constitué (lire le communiqué). Une nouvelle réserve naturelle régionale de 49 hectares devrait bientôt être constituée autour d'une tourbière du Bief du Nanchez, dans le Haut Jura.

La Bourgogne-Franche-Comté compte 18 réserves naturelles régionales représentant 5.000 hectares, ce qui la positionne à la troisième place des régions françaises en superficie (Corse comprise).

En 2021, la Région a fléché 900.000 euros pour le financement des réserves naturelles régionales. Dans son plan de relance régional consécutif à la crise sanitaire, la collectivité a dédié un million d'euros à la protection de la biodiversité. À noter que le siège national de Réserves Naturelles de France est installé dans l'écoquartier Heudelet à Dijon.

«Sans la biodiversité, on ne peut rien faire»


«La biodiversité, on a toutes et tous besoin pour respirer. L'oxygène et l'air, c'est les plantes vertes. L'eau potable est filtrée par des bactéries. La nourriture, c'est de la biodiversité. On ne mange que du vivant. Nos industries sont basées sur la biodiversité. La plupart de nos médicaments ont commencé par des molécules qui sont extraites de la biodiversité. Sans la biodiversité, on ne peut rien faire», martèle le socialiste qui appelle, comme l'UICN, à «des changements transformateurs» tout en reconnaissant les difficultés qui s'annoncent.

D'où une demande de réglementation stipulant les activités favorables à la préservation de la biodiversité ou l'encadrement des pratiques nocives. Pour autant, «les aires protégées, ça ne veut pas dire que l'on met des territoires sous cloche», tient à rappeler l'élu régional.

Des réglementations pour les aires protégées


Le parc national et la réserve naturelle participent de la catégorie des aires protégées (retrouver les différents types sur le site du ministère de la Transition écologique). Les conseils régionaux ont la compétence du classement des réserves naturelles régionales.

Un parc naturel régional contribue à protéger la biodiversité et au développement économique du territoire. Un tel parc a une charte mais n'a pas de réglementation. Le parc national et la réserve naturelle ont une réglementation considérant les activités interdites ou autorisées.

Le plus haut niveau de protection en France s'applique dans les parc nationaux comme, pour la Bourgogne-Franche-Comté, au niveau du «cœur» spécifiquement délimité du parc national de forêt.

Jean-Christophe Tardivon

La résilience de la forêt du Val Suzon face au changement climatique