Tolérance vendredi et lundi soirs, fermeté samedi et dimanche soirs. Le week-end pascal est un week-end de transition alors que les mesures renforcées que connaissait la Nièvre sont généralisées à toute la Bourgogne-Franche-Comté. Exemple de contrôles en sortie d'A6 à Pouilly-en-Auxois ce vendredi 2 avril.
Comme sur l'ensemble du territoire national, les gendarmes sont fortement mobilisés en Côte-d'Or pour assurer la sécurité de ce week-end pascal. L'enjeu n'est pas seulement lié à la crise sanitaire, il s'agit également de surveiller les lieux de culte alors que perdure la menace terroriste.
Des contrôles routiers auront lieu tout le week-end, jusqu'à mardi, pour vérifier la régularité des déplacements alors que le régime du couvre-feu s'applique entre 19 heures et 6 heures du matin et que les mesures de freinage renforcées pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 débutent ce dimanche matin.
Contrôles dans le territoire et sur les grands axes
Ce vendredi 2 avril 2021, dès 19 heures les gendarmes sont à pied d’œuvre à la sortie de la barrière de péage de sortie de l'A6 à Pouilly-en-Auxois. Il en est de même autour de Dijon aux péages de Crimolois et de Perrigny. Près de l'A6, sont ainsi mobilisés le peloton motorisé de Pouilly-en-Auxois et une unité de l'Escadron départemental de sécurité routière (EDSR), soit douze militaires encadrés par le commandant Frédéric Lest.
Il s'agit de «contrôler l'ensemble des déplacements avec un rappel de la règle aux automobilistes qui doivent avoir leurs attestations de déplacements avec une certaine tolérance qui sera appliquée parce que l'on comprend que les gens puissent avoir besoin de s'organiser dans les maisons familiales» comme l'explique le général Édouard Hubscher qui commande la région de gendarmerie Bourgogne-Franche-Comté.
La «tolérance» en question n'est valable que pour vendredi et lundi soirs. Samedi et dimanche soirs, le couvre-feu sera «strictement appliqué», ainsi qu'à partir de mardi. Un «nombre conséquent» de gendarmes seront mobilisés durant le week-end dans le territoire et sur les grands axes.
«On a beaucoup de découvertes de stupéfiants»
Les contrôles ont été nombreux ce vendredi soir à Pouilly-en-Auxois mais les verbalisations concernant le régime de circulation ont été limitées, les voyageurs ayant expliqué qu'ils venaient s'isoler en Bourgogne, certains avec des coffres particulièrement remplis.
En revanche, les contrôles d'alcoolémie et la recherche de stupéfiants ont donné des résultats puisque les contrôles se déroulent dans le cadre d'une réquisition du procureur de la République de Dijon, ce qui permet de mettre en œuvre de tels tests ainsi que de faire ouvrir les coffres des véhicules pour procéder à des vérifications. «Les gens qui se déplacent nous intéressent tout particulièrement», glisse le le général Édouard Hubscher, «on a beaucoup de découvertes de stupéfiants et de conduites sous l'emprise de stupéfiants».
«Il y aura une forte contrainte sur les déplacements»
«L'objectif est de permettre à la force publique d'être visible pour assurer un contrôle des règles sanitaires dans cette période où le gouvernement vient d'arrêter de nouvelles restrictions», explique à son tour le préfet de la Côte-d'Or, Fabien Sudry, ajoutant qu'«il y a une présence renforcée dans l'espace public par nos policiers, par nos gendarmes, c'est une très forte implication de leur part».
Le préfet rappelle la nouvelle règle en vigueur dès dimanche 6 heures du matin : sauf motif impérieux, il sera interdit de se déplacer à plus de dix kilomètres du domicile ou de l'endroit choisit pour s'isoler.
«Il y aura une forte contrainte sur les déplacements et les policiers et les gendarmes auront cette mission de contrôler si chacune et chacun respecte les prescriptions. C'est une question d'égalité devant la règle. Il ne s'agit pas de compliquer la vie des gens. Il n'y a aucune raison que l'immense majorité de nos concitoyens, ce qui est le cas, respecte les règles sanitaires qui sont nécessaires pour la protection de tous et qu'à l'inverse, une petite minorité se croit exonérée de l'application de ces règles, mettant en danger leurs concitoyens», indique le préfet. Depuis le début du régime du couvre-feu à 18 heures, le 16 janvier dernier, 3.000 contrôles ont été effectués en Côte-d'Or.
Attention aux regroupements
Les gares seront sous surveillance de la police notamment la gare de Dijon. Les forces de sécurité intérieure seront également vigilantes pour éviter les regroupements sur la voie publique. À Lyon, par exemple, à titre préventif, la préfecture a interdit pour un mois l'accès aux quais de Saône rive gauche en journée. De la même façon, la consommation d'alcool sur la voie publique est maintenant proscrite sur tout le territoire national.
La préfecture de la Côte-d'Or a même été plus loin en restreignant la vente à emporter des bars et restaurants aux bouteilles encapsulées (
lire le communiqué). «Il peut y avoir quelques tentations parfois, en milieu de journée, en fin de journée, quand on a fait ses courses, autour du marché», évoque Fabien Sudry. Sous couvert de vente à emporter, une «reprise de distribution d'alcool qui pouvait être consommé à proximité des bars» avait été repérée, notamment sur l'agglomération dijonnaise. «L'épidémie se transmet lors de ces moments de consommation, de restauration», alerte le préfet.
«Nous serons là pour protéger les offices des grands sites»
«Les fêtes pascale sont pour la communauté catholique une occasion de rassemblement dans les églises. Nous avons un dispositif de sécurisation des églises, à la cathédrale de Dijon en particulier, par des policiers et des gendarmes qui seront renforcés par l'unité Sentinelle qui sera visible et présente au moment des offices notamment à Dijon (
lire notre article). Je me suis entretenu avec l'évêque de Dijon qui est tout à fait conscient des responsabilités qui sont les siennes pour que les jauges soient respectées dans les églises. Nous avons recommandé également qu'il n'y ait pas de chorale dans les églises», précise le préfet de la Côte-d'Or.
Dans toute le département, les forces de sécurité intérieure ont pris contact avec les curés des paroisses pour rappeler les consignes de vigilance puisque le plan Vigipirate est toujours placé au niveau de l'«urgence attentat» dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Comme l'indique le général Édouard Hubscher, «nous serons là pour protéger les offices des grands sites».
Jean-Christophe Tardivon
Actualisé le 6 avril 2021 :Bilan des contrôles du 2 avril 2021- Pas de verbalisation relative aux mesures sanitaires car le mot d'ordre était à la tolérance;
- 3 conduites en ayant fait usage de stupéfiants;
- 1 conduite malgré un permis annulé;
- 1 étranger en situation irrégulière;
- 3 infractions diverses à la police de la route.
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