Recherche
Pour nous joindre
redaction.infosdijon@gmail.com
SMS au 07.86.17.77.12
> Côte d'Or > Côte d'Or
29/09/2021 08:57

CÔTE-D’OR : Bilan des régionales, divisions à Dijon, candidat des Républicains à la présidentielle, préparation des législatives... les dossiers de la rentrée politique de François-Xavier Dugourd

Le président de la fédération départementale des Républicains revient sur les derniers résultats électoraux et se projette en direction des prochaines échéances. Ce jeudi 23 septembre, il assure que le climat s'est «apaisé» après que des «divergences stratégiques» sont apparues lors des régionales.
«Globalement, notre mouvement s'est plutôt bien tenu», indique François-Xavier Dugourd en guise de bilan des élections départementales et régionales à l'heure de la rentrée politique et de la préparation des nouvelles échéances.

Interrogé par Infos Dijon ce jeudi 23 septembre 2021, le président de la fédération de Côte-d'Or du parti des Républicains met en avant «une prime aux sortants», les treize présidents de Région ayant été reconduits.

«Premier parti» des élus locaux


«On est le premier parti de France, incontestablement, en termes d'élus locaux», assure François-Xavier Dugourd. Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse et Xavier Bertrand ont été réélus avec «des scores assez impressionnants». «Gilles Platret a fait le meilleur score des candidats qui était en conquête sur l'ensemble des Régions de France», souligne celui qui a été élu conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté et siège désormais en tant qu'opposant à Marie-Guite Dufay.


«Gilles [Platret] ferait un excellent président de Région. Aujourd'hui, les conseils régionaux ont des compétences très importantes, en particulier en matière d'économie, de mobilités, de transport. C'est vraiment des leviers fondamentaux pour notre pays. Quand on voit ce que font un certain nombre de présidents de Régions – de droite comme de gauche – qui transforment complètement leur territoire, qui impulsent une dynamique forte et que l'on compare avec la Bourgogne-Franche-Comté, j'ai peur que l'on roupille à nouveau et que l'on soit reparti pour sept ans d'immobilisme. Alors qu'avec le talent qu'a Gilles [Platret], je pense qu'il y aurait eu une transformation en profondeur de la politique régionale et que, véritablement, on aurait tiré parti de tous les atouts de notre région qui sont immenses et aujourd'hui sous-exploités. C'est le choix des électeurs, il faut le respecter. Maintenant, on prépare la suite», analyse François-Xavier Dugourd.

«Aujourd'hui, le climat s'est bien apaisé»


L'accord conclu par Gilles Platret avec les représentants régionaux de Debout La France, parti souverainiste de Nicolas Dupont-Aignan, a provoqué un clash avec François Sauvadet dont des proches ont quitté la liste.

«Avec François, on travaille depuis des années ensemble, ça fait un certain nombre d'années que je suis son premier vice-président, je suis aujourd'hui vice-président délégué, on s'entend parfaitement bien. On a eu cette divergence sur la liste régionale mais, en revanche, un accord complet sur les départementales où j'ai soutenu tous les candidats de la majorité départementale. On a choisi ensemble ces candidats. Il n'y a pas une feuille de cigarette entre nous», explique le conseiller départemental élu sur le canton Dijon 1.

Le président de la fédération réfute toute idée de «courants» différents au sein des Républicains de Côte-d'Or suite à ces régionales mais reconnaît que des «divergences stratégiques» se sont exprimées. «Aujourd'hui, le climat s'est bien apaisé. Il a fallu un peu de temps et d'échanges. Il y a le temps de la campagne et il y a le temps de l'action au sein des différentes collectivités».

«On travaille pour reconquérir les Français»


Une fête des Républicains s'est déroulée à Chalon-sur-Saône en rassemblant les fédérations départementales de la région pour à la fois remercier les militants et ressouder les troupes. Des réunions en Côte-d'Or auront lieu début octobre au niveau des circonscriptions.

«On est le seul parti à avoir ce maillage aussi important de militants», souligne le président. La fédération de Côte-d'Or revendique 800 adhérents à jour de cotisation, «contrairement à un mouvement comme En Marche, c'est des clics, c'est virtuel, ça n'existe pas vraiment». La fédération peut également se targuer de compter un député – Rémi Delatte sur la deuxième circonscription – et un sénateur – Alain Houpert – issus de ses rangs.

«Néanmoins, la situation n'est pas euphorique», concède François-Xavier Dugourd, «on est totalement conscients de la désaffection globale de la classe politique par les Français et du travail que l'on a à faire de reconquête d'une grande partie de la population, notamment la population jeune». «On construit un projet, on travaille pour reconquérir les Français», ajoute-t-il.

«L'émergence du phénomène Zemmour n'est pas anodin, c'est un vrai signal», réagit François-Xavier Dugourd alors qu'une partie de la jeunesse manifeste son intérêt pour le polémiste en collant des affiches à son effigie. À ce stage des débats, le Républicain considère les propositions d’Éric Zemmour comme «lacunaires».

Le président de la fédération constate «un vivier actif» de jeunes militants sur le campus de l'université de Bourgogne mais déplore qu'ils soient volatiles au gré de la poursuite de leurs études. François-Xavier Dugourd constate également «un vrai déficit de femmes» parmi les militants. «On a un travail énorme à faire». Le point de vue des Républicains sur les sujets de l'éducation et de l'environnement ne seraient pas assez relayés pour attirer les jeunes.

Une équipe «renouvelée» pour un projet d'alternance à Dijon en 2026


Au niveau dijonnais, une nouvelle actualité a été créée au sein des Républicains avec une division du groupe d'opposition de la droite et du centre en trois (lire notre article). Là encore, François-Xavier Dugourd réfute toute scission : «c'est largement une question du fonctionnement interne du groupe et peut-être de management du groupe, (…) il ne faut pas y voir non plus des différences idéologiques. Les Républicains ne sont concernés qu'en partie, le groupe municipal est composite, il y a différentes sensibilités politiques».

«Je regrette vraiment ce qui se passe mais il ne faut pas lui donner une importance démesurée, c'est une réorganisation de l'opposition municipale», analyse François-Xavier Dugourd qui préfère se projeter vers les prochaines municipales.

«La question, c'est comment, pour 2026, la droite et le centre vont pouvoir proposer un projet d'alternance qui soit fort, avec une équipe largement renouvelée, avec des talents qu'il faut peut-être aller chercher également à l'extérieur du groupe municipal, en l'associant bien sûr, avec en particulier des jeunes», explique le président de la fédération.

«Au niveau de la majorité, si la façade est présentable, si on creuse un peu et qu'on écoute, il semblerait que ce ne soit pas si uniforme que ça et qu'en particulier, la 'guerre de succession' est un peu ouverte entre Nathalie Koenders et Antoine Hoareau [NDLR : socialistes, respectivement première adjointe et adjoint au maire de Dijon]. Il y a des courants assez forts qui sembleraient pas forcément en parfaite harmonie», glisse le Républicain.

Un «candidat unique» pour la présidentielle


Au niveau national, le 25 septembre dernier, les militants LR avaient le choix entre une primaire ouverte ou un congrès pour désigner leur candidat à l'élection présidentielle de 2022. Ils ont choisi un congrès où le vote sera limité aux adhérents des Républicains mais les candidatures ouvertes aux personnalités extérieures au parti. Une modalité qui va permettre à Valérie Pécresse (Libres) et à Xavier Bertrand (indépendant) de participer. Les autres candidats sont Michel Barnier, Éric Ciotti et Philippe Juvin.

La formule du congrès avait la préférence de François-Xavier Dugourd : «cela donne de la valeur à l'adhésion à un parti politique, c'est un juste retour des choses par rapport à l'engagement militant».

En tant que président de fédération, il ne donnera pas de consigne de vote mais, «à titre personnel», il reconnaît un intérêt pour la démarche de Michel Barnier. Pour autant, il assure qu'il organisera «de manière la plus équitable possible» avec le secrétaire départemental le temps des débats afin de permettre aux adhérents de se faire leur propre opinion.

«Il y a la nécessité absolue d'avoir un candidat unique», martèle François-Xavier Dugourd. C'est à dire une seule personnalité à même de fédérer les suffrages des conservateurs et des libéraux voire des chrétiens-démocrates. «Si on fait autrement, c'est suicidaire pour notre mouvement. (…) Il faut gagner cette élection présidentielle, c'est l'objectif principal. Il va falloir mettre de côté certaines amertumes, voire certaines rancunes, pour trouver le meilleur ou la meilleure. (…) Je suis convaincu que c'est extrêmement ouvert, y compris pour gagner cette élection», assure-t-il.

Les réunions publiques du temps du débat seront ouvertes à tout le monde, y compris aux personnes qui n'adhèrent pas aux Républicains afin d'enclencher une dynamique pour la campagne de la présidentielle en elle-même. «On est dans une campagne un peu éclair, on voit bien une certaine volatilité de l'électorat», constate François-Xavier Dugourd. Le candidat devrait être désigné d'ici début décembre.

«De réelles chances» aux législatives


«Compte-tenu de la fréquentation de l'offre politique, on va vivre des présidentielles qui vont être un peu différentes du schéma habituel de la Vème République», analyse François-Xavier Dugourd qui envisage une potentielle «déconnexion» entre la présidentielle et les législatives (qui vont d'ailleurs arriver deux mois après).

Entre les députés qui ont quitté En Marche et ceux qui sont «discrédités», François-Xavier anticipe une opportunité pour les Républicains lors de ces élections législatives. «Le parti macroniste va d'échec en échec aux élections locales».

Les candidats seront sélectionnés par la commission nationale d'investiture des Républicains en concertation avec les présidents et secrétaires de fédération ainsi qu'avec les parlementaires du territoire. Le processus va durer d'octobre à décembre. Au plus tard, en janvier, les candidats seront connus.

«Je n'ai pas encore pris ma décision», indique – après un temps d'hésitation et un sourire – celui qui a été réélu aux départementales sur le canton Dijon 1 qui fait partie de la première circonscription de la Côte-d'Or.

«Il semble que j'ai une certaine légitimité sur ce territoire. (…) J'attends de discuter avec les adhérents, avec les élus de la circonscription». Localement, le président de la fédération considère que les Républicains ont «de réelles chances» de victoires sur les première, deuxième et quatrième circonscriptions.

Jean-Christophe Tardivon


Infos-dijon.com - Mentions légales