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21/04/2021 03:23

CÔTE-D’OR : Damien Rameau est le nouveau responsable de l'UDI Jeunes

Inscrit à l'UDI depuis 2019, Damien Rameau a reconstitué une équipe de jeunes au sein de l'UDI de Côte-d'Or alors que la section était en sommeil. Il soutiendra les candidats UDI lors des prochaines échéances électorales, à commencer par François Sauvadet.
Passionné de politique et de chevaux de trait, Damien Rameau se partage entre Pouilly-en-Auxois et Semur-en-Auxois. Il a 34 ans et habite Bellenot-sous-Pouilly.

Ce jeudi 15 avril 2021, pour Infos Dijon, Damien Rameau revient sur son parcours politique, du centre-gauche au centre-droit, et évoque les thèmes de société qu'il souhaite aborder dans les prochains mois.

«Les chevaux de traits, c'est un patrimoine français qu'il faut sauvegarder»


Dans les premiers temps de sa formation, Damien Rameau se prépare à des études agricoles en fréquentant le lycée de Semur-en-Auxois mais les contraintes de l'installation hors cadre familial le conduisent à opter pour les métiers du bâtiment en passant par la voie de l'apprentissage jusqu'à un brevet professionnel de couvreur-zingueur au CFA du Bâtiment à Dijon.


En 2010, il chute d'un toit et doit changer de métier. Damien Rameau passe alors le permis poids lourd et super lourd. Il effectue alors des livraisons au sein d'exploitations agricoles. En 2017, il rejoint les services techniques du conseil départemental de la Côte-d'Or en tant qu'agent d'exploitation des routes.

Pendant quelques années, Damien Rameau a élevé des chevaux de trait auxois et percherons. «Les chevaux de traits, c'est un patrimoine français qu'il faut sauvegarder», souligne-t-il.

Aujourd'hui, son engagement pour la défense de ce patrimoine l'amène à être juge lors des concours de modèles et allures. Récemment encore, il participait à la sélection des chevaux de trait auxois pour le Salon de l'Agriculture. Lors de la Fête de la Bague, Damien Rameau organise bénévolement la course des chevaux de trait à Semur-en-Auxois.

«J'étais toujours du côté minoritaire»


Autre passion de Damien Rameau, la politique. «C'est la vie de tous les jours», explique-t-il. En 2005, il est approché par Michel Neugnot (actuel secrétaire fédéral du Parti Socialiste en Côte-d'Or) pour faire campagne aux municipales de 2006 à Semur-en-Auxois. Damien Rameau devient membre du PS.

«J'ai décidé de m'engager pour des valeurs que j'avais, à gauche, et j'ai fait de nombreuses années à gauche mais j'étais toujours du côté minoritaire. Je ne suis pas en politique pour avoir une place, je suis en politique pour défendre des idées et je voyais bien que je restais très souvent minoritaire : deux contre cinquante dans une salle. Je ne voulais pas quitter parce que je défendais mes idées», confie Damien Rameau.

«Un jour, je me suis dit que je devenais en désaccord sur beaucoup de choses. La fin de tout, ça a été après l'élection de François Hollande», se souvient Damien Rameau, citant l'exemple de «la fusion des régions».

«Avec amertume et regret», le vingtenaire rompt publiquement avec le Parti Socialiste en 2014. La même année, Damien Rameau soutient Catherine Sadon (divers centre), alors élue maire de Semur-en-Auxois, puis réélue au premier tour en 2020.

«Mes valeurs sont complètement au centre-droit»


«Aujourd'hui, je me retrouve en désaccord complet avec ce qui est à gauche. J'ai beaucoup de mal avec le chemin emprunté par la droite même si je reconnais que le parti des Républicains est un de nos partenaires et qu'il faut travailler ensemble. Mes valeurs sont complètement au centre-droit. À l'UDI, je me retrouve vraiment bien avec des gens de valeur et des élus de terrain», déclare Damien Rameau.

Ce sont les élections européennes de 2019 qui ont amené Damien Rameau à rejoindre l'UDI : «Jean-Christophe Lagarde [NDLR : président de l'UDI et tête de liste] avait un vrai bon projet pour les européennes». Si le trentenaire endosse l'héritage de l'UDI, il souhaite avant tout «écrire les pages suivantes, au service de tous et d'une société que je désire toujours plus juste».

«Je suis très satisfait du démarrage»


Là, au niveau national, l'UDI Jeunes constate l'arrivée de la nouvelle recrue alors que la section jeunes au sein de l'UDI de Côte-d'Or était en sommeil depuis plusieurs années. En 2020, malgré la crise sanitaire qui restreint les échanges, Damien Rameau relève le challenge de constituer une équipe.

«En quelques mois, sans pouvoir faire de manifestation ou démarcher des gens, on est une dizaine de jeunes», signale Damien Rameau. Un nouveau bureau a été désigné le 29 mars dernier (lire le communiqué).

«Je suis très satisfait du démarrage», s'enthousiasme le nouveau responsable de l'UDI Jeunes en Côte-d'Or. L'annonce du renouvellement de la section a d'ores et déjà attiré de nouveaux membres potentiels, la plupart n'ayant pas connu d'engagement dans un parti politique auparavant. «C'est en train de prendre de l'élan, on n'a pas fini d'entendre parler de l'UDI Jeunes en Côte-d'Or», anticipe-t-il.

«Je défendrai toujours le monde agricole et rural»


En ce qui concerne les personnalités de l'UDI en Côte-d'Or, Damien Rameau se dit «totalement en phase» avec François Sauvadet (actuel président du Département) qu'il soutiendra lors de la campagne des élections départementales de juin prochain.

Le jeune UDI est en contact avec Anne-Catherine Loisier (divers centre) : «nous avons une très grande sénatrice en Côte-d'Or, (…) on a travaillé sur des dossiers ensemble, je lui ai fait des propositions notamment sur le monde agricole». «Je défendrai toujours le monde agricole et rural. J'en fais partie. J'ai été élevé dans ce milieu-là. Je vis dans ce milieu-là», prend soin de souligner Damien Rameau.

Un soutien est également apporté à Pascal Grappin, président de la fédération de Côte-d'Or de l'UDI et conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté sortant : «je souhaite qu'il soit réélu». De plus, Damien Rameau signale «une vraie amitié» avec  les responsables de la section dijonnaise, Franck Ayache et Ludovic Bonnot : «ils font un travail réel de terrain».

«On veut du neuf, il faut de nouvelles idées»


Sans adhérer à l'ensemble des propositions d'Emmanuel Macron, Damien Rameau a trouvé «extraordinaire» sa campagne pour l'élection présidentielle de 2017 et, surtout, le fait de rassembler des ministres venant de la droite et de la gauche dans un même gouvernement : «il a surfé sur une vague de ras-le-bol».

Néanmoins, le jeune UDI ne cache pas une forme de déception face à l'exercice du pouvoir : «aujourd'hui, on en revient au même qu'avant, de la vieille politique politicienne ; on prend des anciens pour faire croire qu'on fait du neuf. Non, on veut du neuf, il faut de nouvelles idées».

Le discours du centriste se teinte de critique des élites : «on a des gens qui sortent des grandes écoles qui vont dans les grands bureaux. Mettons des gens qui savent ce que c'est le travail pour aussi décider».

Peu convaincu par la généralisation du cumul des mandats - «un député-maire, ça ne me choquait pas» - instauré en 2014 et mis en pratique à partir de 2017, Damien Rameau a fait évoluer sa réflexion sur ce que l'on appelle le le «non-cumul dans le temps» : «quelqu'un avant, qui aurait fait cinq mandats, après tout, s'il a apporté [au territoire] et si les gens l'ont réélu, c'est démocratique, ça ne me choquait voit ; (…) est-ce qu'on se rend compte qu'un sénateur de plus de 80 ans va, demain, faire une loi pour les retraites pour quelqu'un qui est en milieu de carrière, un maçon par exemple ? À un moment donné, il faut être en cohérence. Je pense qu'il y a quelque chose à faire sur ce sujet pour arrêter ce genre de chose où les gens sont attachés à leur siège et qu'ils ne veulent pas laisser la place».

Pour renouveler la politique et les élus, Damien Rameau préfère retenir une des propositions portées par Jean-Christophe Lagarde : la reconnaissance du vote blanc pour augmenter la participation. «N'oubliez pas qu'il y a des gens qui n'avaient pas le droit de voter qui sont morts pour ça, respectez ça au moins, allez voter», lance-t-il en s'adressant aux jeunes en général.

«Liberté, écologie et humanisme»


Dans les semaines à venir, les jeunes UDI participeront aux campagnes des différents candidats aux élections départementales et régionales et, même, comptent bien voir des colistiers issus de leurs rangs. En l'occurrence, Damien Rameau a postulé pour les régionales : «je suis disponible».

Cependant, le nouveau responsable entend poursuivre le travail sur les idées et les valeurs résumées par les trois mots de «liberté, écologie et humanisme». À cela s'ajoute une dimension populaire : «je suis un salarié avec deux enfants et qui côtoie la vie de tous les jours tout simplement et je ne comprends pas que, des fois, des décisions qui sont arrivées de tout là-haut soient à l'encontre de ce que l'on a besoin, nous, tout en bas».

Deux thématiques seront probablement mises en avant dans les prochains mois. Tout d'abord, les conséquences des Égalim et le partage de la valeur ajoutée avec les agriculteurs : «j'ai beaucoup d'amis agriculteurs. Quand on voit le travail qu'ils fournissent, quand on voit la rémunération aujourd'hui et quand on voit tous les revendeurs de la sortie de la ferme jusqu'à la mise en vitrine, bien sûr qu'on peut faire la redistribution correctement pour les agriculteurs».

«Je veux une écologie positive et pas punitive. Une écologie réelle, pas de la démagogie», réagit Damien Rameau, appelant à «travailler mondialement» la thématique environnementale et défendant l'industrie nucléaire. «Allez voir comment fonctionne une ferme, (…) les agriculteurs préservent la planète et ce sont de très bons écolos», assure-t-il.

Ensuite, la fin de vie. «Cela me touche personnellement», indique Damien Rameau à propos de la seconde thématique puisqu'il est adhérent de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité.

D'autres thèmes pourront être abordés en fonction du temps imparti puisque les visioconférences se révèlent chronophages comme l'égalité hommes-femmes et, bien sûr, la jeunesse. «Nous en sommes à trois réunions. À l'heure actuelle, tout le monde dépose ses souhaits. On va toucher tous les sujets», annonce Damien Rameau en précisant que l'équipe décidera des priorités.

En plus des campagnes électorales, un autre chantier s'annonce, interne au parti celui-là, puisque le 29 mai prochain se déroulera le congrès national de l'UDI.

Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon


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