
«Le travail paye, la conviction paye, le programme attire», s'est félicitée, ce dimanche 7 juillet, la nouvelle députée écologiste qui s'attend à une «cohabitation» avec Emmanuel Macron.
Dans la deuxième circonscription de la Côte-d'Or, ce dimanche 7 juillet 2024, a été élue Catherine Hervieu (EELV-LE), investie par Les Écologistes dans le cadre de l'accord électoral du Nouveau Front populaire.
Avec une participation de 69,95%, Catherine Hervieu a récolté 53,63% des suffrages (24.498 voix), contre 46,37% pour Tatiana Guyenot (RN) (21.184 voix).
Les voix de Benoît Bordat se portent sur Catherine Hervieu
Catherine Hervieu a ainsi gagné près de 11.000 voix entre les deux tours, bénéficiant potentiellement d'un très bon report des plus de 12.000 électeurs du député sortant Benoît Bordat (FP) et des quelques 1.000 électeurs de l'écologiste Julien Gonzalez (EAC).
Pour sa part, la candidate du Rassemblement national a gagné environ 4.000 voix, bénéficiant probablement d'un report des près de 4.000 voix de Laurent Bourguignat (LR, NE) qui n'avait pas donné de consigne de vote en vue du second tour.
«Il était très important qu'on engage le front républicain face au Rassemblement national», relève Catherine Hervieu
«Le travail paye, la conviction paye, le programme attire et les valeurs pour lesquelles je suis engagée depuis de nombreuses années, ça paye», réagit Catherine Hervieu.
«Il était très important qu'on engage ce qu'on a appelé le front républicain face au Rassemblement national», relève-t-elle au regard des désistements entre les deux tours. «Les candidats ne sont pas propriétaires des voix des électeurs donc on a fait une campagne de conviction entre les deux tours pour rencontrer des élus locaux qui se posaient des questions, pour rencontrer les habitants qui avaient besoin d'être rassurés pour dire qu'effectivement, notre programme était tout à fait applicable et que, une fois qu'on était élu, de toutes façons, on n'était pas élu que d'une seule formation politique ou d'un rassemblement qui s'était constitué mais il faudra bien qu'on représente l'ensemble des Français et des Françaises.»
Dans cette optique, François Rebsamen (PS, FP), maire de Dijon et président de la Fédération progressiste dont Benoît Bordat était le seul député dans la législature précédente, a adressé ses «félicitations» à Catherine Hervieu en souhaitant qu'elle «n'oublie pas» avoir «bénéficié du désistement républicain du député sortant» (
lire le communiqué).
L'écologiste anticipe une «cohabitation»
«La question est de répondre aux trois urgences», développe l'écologiste. «Il y a une urgence sociale, qu'on partage assez largement et que des électeurs nous ont exprimé. Une urgence démocratique parce que, à force d'avoir refusé un scrutin à la proportionnelle depuis des années – une proposition que nous défendons, nous les écologistes pour, vraiment, qu'il y ait une adéquation plus précise avec les électeurs et le mode de scrutin. (…) Il faut vraiment clarifier de telle sorte que tout le monde s'y retrouve un peu plus. La troisième urgence, c'est l'urgence climatique et environnementale.»
«Il va falloir qu'on se mettre en organisation de travail», envisage-t-elle. «Il y a un président qui s'appelle Emmanuel Macron, j'espère qu'il sortira une majorité suffisamment claire. On sera sans doute dans un mécanisme qui s'appelle la cohabitation. Il faudra tenir compte de ce qui s'est passé avec le front républicain au deuxième tour et embarquer sur des priorités qui doivent nous rassembler. Il y a la question du pouvoir d'achat ; les gens nous l'on dit, quel que soit le territoire. Il y a la question des retraites. Il y a la question du climat. Il y a la question aussi du service public ; les territoires ruraux nous l'ont bien exprimée aussi.»
Pas de choix de Premier ministre pour l'instant
À ce stade, Catherine Hervieu ne se prononce pas sur le choix d'un Premier ministre éventuel, préférant attendre une «analyse fine des résultats» et leur déclinaison en «équilibres politiques» entre les composantes du Nouveau Front populaire.
Également élue à la Ville de Dijon, à la Métropole de Dijon et au conseil départemental de la Côte-d'Or, siégeant à chaque fois dans l'opposition, la nouvelle députée n'a pas encore décidé la façon dont elle se conformera aux règles sur le non-cumul des mandats.
Jean-Christophe Tardivon