«Nous sommes prêts pour cette rentrée», a déclaré le président du conseil départemental, ce mardi 29 août, en visitant le collège de Recey-sur-Ource. En 2023, la collectivité a mobilisé 14,6 millions d'euros pour entretenir et équiper 47 collèges publics.
Tout comme les enseignants et les élèves, les agents du conseil départemental de la Côte-d'Or préparent leur rentrée. Si le ministère de l’Éducation nationale gère les questions d'enseignement, la collectivité assure l'entretien et l'équipement des collèges publics ainsi que la restauration des élèves.
Dans les 47 collèges publics et 7 collèges privés, près de 23.700 élèves sont attendus lors de cette rentrée scolaire de septembre 2023, dont près de 19.000 dans les établissements publics.
De son côté, le Département mobilise 517 agents qui participent au fonctionnement des collèges publics.
Visite du collège de Recey-sur-Ource
Ce mardi 29 août 2023, François Sauvadet (UDI), président de la collectivité, a effectué une visite de pré-rentrée au sein du collège Henri Morat, à Recey-sur-Ource pour échanger avec les équipes de cet établissement du Châtillonnais et présenter les travaux financés dans les 54 collèges du département.
Étaient présents parmi la délégation notamment Laurent Schembri (UDI) maire de Recey-sur-Ource, Hubert Brigand (LR), député de la Côte-d'Or, Catherine Louis (LCOP), vice-présidente du conseil départemental de la Côte-d'Or, Valérie Bouchard (LCOP) et Christophe Verdot (LCOP), conseillers départementaux du canton de Châtillon-sur-Seine, Jérémie Brigand (LR), président de la communauté de communes du Pays châtillonnais, Sabine de Meester, inspectrice de l'information et de l'orientation de l’Éducation nationale en Côte-d'Or, Stéphane July, parent d'élèves indépendant et membre du conseil d'administration, ainsi que Mélissa Mougin, élève de troisième et conseillère départemental jeune.
«La présence de proximité est importante»
Maire de Recey-sur-Ource, Laurent Schembri se félicite de cette «attention de longue date» portée aux collèges de la Côte-d'Or par le Département et les collectivités locales. «On a une attention toute particulière aux scolaires et à la jeunesse.»
«Quand on est à Gurgy-la-Ville, à Beneuvre, à Recey, on est à des distances d'autres établissements qui ne permettent pas à des jeunes d'avoir une scolarité s'il faut faire 50 km pour aller au collège le matin et 50 km le soir. La présence de proximité est importante, (…) ce qui permet d'avoir, dans un bassin de vie raisonnable, l'accès à l'école primaire, avec les différents pôles scolaires qui sont présents, et l'accès au collège», analyse-t-il.
«Il fait bon vivre et travailler ici»
Seul collège du cœur du parc national de forêts, le collège Henri Morat accueille dans un environnement boisé environ 120 élèves venant des secteurs de Recey-sur-Ource et Aignay-le-Duc mais aussi d'une partie de la Haute-Marne voisine.
Les locaux sont répartis entre une demeure bourgeoise du XIXème siècle léguée à la commune et des bâtiments récents dont un gymnase.
«Il fait bon vivre et travailler ici», indique Emmanuel Brecq, principal sortant, en s'adressant à Gurvan Le Marec qui lui succède à la rentrée, arrivant du collège d'Is-sur-Tille.
«Nous avons vécu une année de travaux, (…) avec les bruits de marteaux-piqueurs et la poussière générée», nuance Emmanuel Brecq en songeant aux perturbations durant la précédente année scolaire avant de bénéficier des fonctionnalités des nouveaux équipements.
Une attention pour les élèves en situation de handicap
Des travaux d'accessibilité pour les personnes en situation de handicap ont permis l'installation d'un ascenseur, l'implantation de deux places de stationnement dédiées, de toilettes spécifiques, de nouveaux locaux de rangement ou encore de dalles podotactiles. Des portes ont été agrandies.
Précédemment, à l'extérieur, un préau avait été créé pour abriter les élèves. À l'intérieur, une grande pièce près de l'entrée a été séparée en trois parties afin de constituer un pôle de vie scolaire avec une salle de permanence, un foyer et le bureau des assistants d'éducation.
Mélissa Mougin considère «très pratique» le résultat des travaux effectués au collège. En particulier, «le préau, ça change beaucoup ; en été, on était un peu au frais, c'était vraiment mieux».
Du côté des équipements numériques, le collège compte désormais quatre dalles tactiles, «atout pour nos élèves mais aussi pour les enseignants», selon Emmanuel Brecq.
Des «difficultés d'approvisionnement» en produits locaux
Alors que la restauration propose régulièrement des repas «100% Côte-d'Or», «élèves et personnels ont plaisir à manger ici le midi». Toutefois, le principal souligne «les satisfactions que l'on a à travailler ces produits mais aussi les difficultés que l'on peut être amené à rencontrer telles que la recherche de fournisseurs et les livraisons pour nos petites quantités».
«Je n'ignore pas les difficultés d'approvisionnement», commentera François Sauvadet en envisageant un travail en binôme entre la collectivité et l’Éducation nationale sur ce sujet.
Cependant, le principal se félicite de l'instauration par le Département du tarif de 2 euros par repas, notant «une forte baisse des contentieux de paiement». L'équipe de la restauration atteint un taux de gaspillage alimentaire ne dépassant pas 5%.
«Nous sommes prêts pour cette rentrée scolaire»
«On veut réaffirmer l'importance de la présence territoriale de nos collèges», déclare François Sauvadet à l'heure où des classes sont menacées de fermeture du fait d'une baisse démographique. «Notre volonté est de maintenir tous nos collèges, (…) une volonté ferme de maintenir tous nos collèges en Côte-d'Or tant que les questions pédagogiques ne sont pas remises en cause, c'est à dire tant qu'il y a des effectifs qui permettent l'épanouissement collectif et individuel des enfants.»
«Nous sommes prêts pour cette rentrée [scolaire]», poursuit-il, «de nombreux travaux ont été engagés, les équipements ont été réalisés».
«Nous continuons d'investir dans nos collèges»
«On a confiance dans l'avenir de nos collèges, dans l'avenir de nos territoires départementaux. (…) Nous continuons d'investir dans nos collèges», martèle François Sauvadet en abordant les sujets financiers.
«Il n'y a pas de petit collège, il n'y a qu'une grande mission, celle d'accompagner nos enfants», a déclaré le président du Département durant la visite en abordant le thème du financement des équipements quelque soit la taille et la localisation de l'établissement.
Globalement, la collectivité prévoit de consacrer 40 millions d'euros à l'éducation pour l'année 2023-2024 dont 14,6 millions d'euros pour la construction et la rénovation d'établissements publics.
En particulier, un plan pluriannuel de déploiement de préaux est assorti d'une enveloppe de 4 millions d'euros. Il sera complété par un prochain plan de désimperméabilisation des cours bitumées assorti de la plantation de mille arbres. «Une priorité du Département», selon le président de la collectivité. Chaque collège pouvant engage la réflexion afin de redessiner les cours, notamment en lien avec le conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CAUE).
Le centriste insiste sur les travaux d’accessibilité aux personnes en situation de handicap, vus comme «une responsabilité morale» : «il faut que chacun puisse vivre sa différence, non pas dans l'indifférence mais pleinement, au milieu d'autres». «L'école doit rester inclusive, ouverte à tous.»
«Le repas n'est pas un impôt, c'est un service à la population»
Concernant la restauration, le président du Département signale que les produits de Côte-d'Or entrent, en moyenne, à hauteur de 55% dans la composition des repas des collégiens. «Cela garantit une traçabilité, cela fait de la valeur ajoutée pour nos producteurs», insiste-t-il.
Bien que tarifé 2 euros aux familles, le repas coûte 10,52 euros à la collectivité, hors investissement. «C'est un effort de 5,7 millions [d'euros]», relève François Sauvadet qui s'«oppose» aux tarifs en fonction des revenus des parents : «le repas n'est pas un impôt, c'est un service à la population ; (…) quand, dans la même cantine, vous avez des repas à un euro et des repas à neuf euros, c'est des coups de canif à la République !»
Le président du Département note que la fréquentation des cantines de certains collèges ont augmenté de 30% à la suite de l'instauration de cette mesure durant la crise sanitaire : «des familles qui ont des difficultés financières, on leur offre la chance, à ces jeunes, d'avoir un repas complet et on n'a pas altéré la qualité».
«L'école de la République, les collèges de la République doivent être accessibles au plus grand nombre, y compris sur les prestations périphériques», revendique-t-il.
«Il faut que les moyens technologiques soient au service de l'éducation»
Concernant les équipements numériques, à fin 2022, 221 dalles numériques tactiles étaient installé dans les collèges publics du département. Le Département compte terminer l'année 2023 en ayant déployé cent dalles supplémentaire.
Le nombre varie suivant les collèges : quatre à Recey-sur-Ource, une trentaine à Longvic où les bâtiments ont été reconstruits.
Chaque année, 1,6 million d'euros sont fléchés pour financer l'acquisition d'équipements innovants comme les dalles tactiles venant remplacer les tableaux interactifs ou le renouvellement du matériel existant.
Entre ordinateurs et casques de réalité virtuelle, certains équipements numériques sont mobiles afin de pouvoir circuler dans différentes classes. Les enseignants sont accompagnés dans leur utilisation par le réseau pédagogique Canopée.
«Cela va être des équipements pérennes», assure François Sauvadet qui entend «poursuivre le progrès technologique» en favorisant ainsi les outils mobiles. «Il faut que les moyens technologiques soient au service de l'éducation.»
Le président du Département estime que «la fracture n'est pas générationnelle, elle d'abord sociale» à propos de l'accès au numérique. 40% de la population française connaîtraient des difficultés liées à l'utilisation d'outils numériques.
«Il faut que l'on retrouve le chemin de la confiance dans notre école»
Élargissant le propos, le centriste salue les enseignants et les chefs d'établissement à l'heure où «le pays est traversé par beaucoup d'interrogations, (…) l'école est à la croisée de ces problématiques de société».
«Je voudrais redire la confiance que j'ai dans les équipes éducatives», déclare-t-il sobrement au sujet de l'
abaya, vêtement considéré comme un symbole religieux islamique que le ministre de l’Éducation nationale compte interdire formellement après une période où la décision était laissée à l'appréciation des chefs d'établissement.
«Il ne faut pas que les parents s'exonèrent de leur propre responsabilité», note néanmoins François Sauvadet, «il faut que l'on retrouve le chemin de la confiance dans notre école». «On n'aura pas de bonne éducation nationale si on ne retrouve pas le chemin de la confiance. (…) On doit le respect à nos maîtres et enseignants.»
Le président du Département termine son propos en présentant les dictionnaires imprimés qui seront remis aux nouveaux collégiens en cette rentrée scolaire.
Jean-Christophe Tardivon