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14/06/2022 19:28

CÔTE-D’OR : La commune de Saint-Seine-l'Abbaye reçoit le premier SylvoTrophée

Valorisant l'intérêt qu'une commune porte à sa forêt au sein du Pays Seine-et-Tille en Bourgogne, la première édition du Côte-d'Or SylvoTrophée s'est déroulée le 9 juin dernier. François Sauvadet et Catherine Louis ont remis le prix à Fabien Cordier, maire de Saint-Seine-l'Abbaye.
Le Département de la Côte-d'Or et le Pays Seine et Tille ont imaginé un nouveau trophée pour valoriser l'engagement dans la charte forestière de territoire tandis que le Centre régional de la propriété forestière de Bourgogne-Franche-Comté (CRPF) a apporté son soutien.

Ce jeudi 9 juin 2022, la cérémonie de remise du prix Côte-d'Or SylvoTrophée s'est déroulée à Saint-Seine-l'Abbaye en présence de François Sauvadet (LCOP), président du conseil départemental de la Côte-d'Or, de Catherine Louis (LCOP), présidente du Pays Seine-et-Tille en Bourgogne, des conseillers départementaux de la majorité Marc Frot, Alain Lamy et Sébastien Sordel, de maires de communes du Pays, de représentants de l'Office national des forêts et de Raoul de Magnitot, président du CRPF.


Première charte forestière de territoire en Bourgogne


En 2010, la communauté de communes du Pays de Saint-Seine a mis en place la première charte forestière de territoire (CFT) en Bourgogne, telle qu'instaurée par la loi d'orientation forestière en 2001. La CFT a permis notamment de développer la filière bois-énergie.

En 2011, la CFT a été renouvelée et étendue au territoire du Pays Seine-et-Tilles en Bourgogne regroupant à présent trois communautés de communes (Vallées de la Tille et de l'Ignon, Tille et Venelle ainsi que Forêts, Seine et Suzon), soit cinquante communes forestières.

L'animation de la charte forestière est financée par l'Union européenne (28.000 euros par an), le Département (15.000 euros) et, à partir de 2023, par la Région.

Le Centre national de la propriété forestière encourage «la gestion durable et multifonctionnelle de la forêt»


Le Centre national de la propriété forestière (CNPF) est un établissement public administratif piloté par les élus de collectivités propriétaires de forêts. Sa déclinaison régionale s'étend sur la Bourgogne-Franche-Comté.

En région, l'établissement assure une mission générale d'orientation de la gestion et d'amélioration de la production des forêts privés par l'élaboration des schémas régionaux et les codes de bonne pratique sylvicole de forêt privée et par l'agrément des plans de gestion. Le CRPF emploie 45 personnes avec, en Côte-d'Or, deux bureaux : à Dijon et à Saulieu.

Selon Raoul de Magnitot, le CNPF encourage «la gestion durable et multifonctionnelle de la forêt» en conseillant et en formant les propriétaires sur les aspects économiques, sociaux et environnementaux.

La forêt couvre plus d'un tiers de la Côte-d'Or


En Bourgogne-Franche-Comté, le schéma régional de gestion sylvicole est en cours de révision pour intégrer l'adaptation des forêts au changement climatique. 95% des forêts de plus de 25 hectares sont soumises à plan de gestion.

La filière forêt-bois régionale est forte de 4.600 établissements et représente 25.600 emplois dont 19.200 salariés (soit 2,2% du salariat régional)

En Côte-d'Or, avec 322.000 hectares, la forêt couvre plus d'un tiers du territoire dont 72% de feuillus (principalement du chêne et du hêtre). Il s'agit du cinquième département le plus boisé de France. Les forêts privées représentent 25.000 hectares répartis auprès de 40.000 propriétaires. La taille moyenne d'une forêt privée est de 4,40 hectares.

L'enjeu du renouvellement des essences


«La forêt est souffrante par rapport au changement climatique, à l'invasion des scolytes», alerte Catherine Louis en prenant la parole pour cette première édition du SylvoTrophée.

«La réserve naturelle régionale [du Val Suzon] est particulièrement touchée. Les épiceas sont voués à disparaître, il va falloir réfléchir pour les prochaines années à voir comment renouveler les essences. (…) Nous avons des projets importants pour les années à venir quant à ce massif forestier», indique-t-elle en signalant que le Pays Seine-et-Tille en Bourgogne travaille en lien avec l'Office national des forêts.

«Nos forêts constituent un patrimoine naturel exceptionnel»


«On a un positionnement stratégique au cœur de plusieurs grands massifs forestiers», déclare à son tour François Sauvadet, «ce sont des enjeux économiques, écologiques et sociaux».

«On trouve toujours le bon équilibre avec les activités aussi de chasse auxquelles nous sommes tous très attachés dans nos secteurs qui sont aussi des activités très importantes économiquement pour nos communes et qui font partie de nos traditions de la campagne», développe-t-il.

«Le marché du bois est, d'une manière tendancielle, en plein développement, y compris dans l'utilisation pour l'habitat. Chacun connaît les vertus du matériau bois et notre bois est reconnu pour sa qualité exceptionnelle. Il est exporté, j'aimerais mieux qu'il soit valorisé davantage y compris dans notre avantage», souligne le président du Département.

«[La forêt] est prépondérante dans la lutte contre le changement climatique. Un tiers du territoire départemental est boisé donc la forêt sera plus que jamais un de nos poumons», insiste François Sauvadet. «On n'a toujours fait un choix stratégie de soutenir l'activité agricole, de soutenir nos forestiers.»

Le président du Département indique également que l'enveloppe pluriannuelle consacrée à la réorganisation foncière agricole sera «tenue» avec 4 millions d'euros. Cela inclut la forêt avec notamment l'accompagnement des communes pour renouveler les essences d'arbres.

«Nos forêts constituent un patrimoine naturel exceptionnel qui mérite d'être davantage mis en valeur à destination du grand public», déclare François Sauvadet tout en nuançant : «la forêt doit être un espace partagé et respectueux de chacun des usages».

Saint-Seine-l'Abbaye récompensée pour «sa parfaite connaissance de sa forêt»


«L'art et le bois, ça fait bon ménage», lance François Sauvadet à l'adresse de Lise Lemoine qui a sculpté le SylvoTrophée. La graphiste et créatrice d'objets en bois a fondé l'Atelier de Lise à Vaux-lès-Grenant, dans la vallée de l'Ouche.

François Sauvadet et Catherine Louis remettent alors le prix à Fabien Cordier (sans étiquette), maire de Saint-Seine-l'Abbaye, qui se déclare «très honoré» sous les applaudissement des autres participants : les maires de Chanceaux, Chaignay et Saint-Martin-du-Mont ainsi que le forestier Dominique Debost.

«On essaie de valoriser autant le patrimoine forestier que le patrimoine architecturale de notre commune», souligne ensuite Fabien Cordier. Saint-Seine-l'Abbaye compte 800 hectares de forêt dont une partie autour des sources de la Seine.

La commune a été récompensée pour «sa parfaite connaissance de sa forêt, de son histoire, du patrimoine qui lui est relié» et son «anticipation» des effets du changement climatique.

Jean-Christophe Tardivon

La résilience de la forêt du Val Suzon face au changement climatique





















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