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01/11/2021 19:24

CÔTE-D’OR : La filière de la nutrition animale reçoit le soutien de France Relance

Le plan France Relance accompagne le projet d'extension de l'outil de production des établissements Sirugue implantés dans le Val de Saône. L’État apporte 924.000 euros, la Région 800.000 euros. Le 27 octobre dernier, le préfet Fabien Sudry et le conseiller régional Alain Becquet ont effectué une visite du site.
Spécialiste de l’approvisionnement en nutrition animale, l'entreprise Sirugue est lauréate du plan France Relance dans le cadre de l’appel à projets «Résilience-relocalisation».

Implantée à Esbarres, dans le Val de Saône, l'entreprise a fait l'objet d'un déplacement du préfet de la Côte-d'Or le mercredi 27 octobre 2021. Autour du préfet, on retrouvait Alain Becquet (divers gauche), maire de Seurre et conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, et Emmanuelle Coint (LR), vice-présidente du conseil départemental de la Côte-d'Or.

Étaient également présents Sébastien Delacour (sans étiquette), président de la communauté de communes Rives de Saône, et Patrick Jacquet (sans étiquette), premier adjoint au maire d'Esbarres.


Puisqu'il s'agissait d'une entreprise familiale, Corinne, Arthur et Mathieu Sirugue faisaient également partie de la délégation. À noter que Corinne Sirugue est adjointe au maire d'Esbarres et vice-présidente de l'intercommunalité.

France Relance accélère les investissements de l'entreprise Sirugue


Depuis Esbarres, l'entreprise Sirugue produit 100.000 tonnes d'aliments destinés à la nutrition animale. Des aliments qui nourrissent des animaux d'élevage qui produisent du lait, de la viande ou encore des œufs pour l'homme.

À l’origine, spécialiste de la volaille et du porc, l’entreprise s’est diversifiée sur le ruminant (bovins, ovins, caprins) au début des années 2000 au point que cette filière est devenue majoritaire dans la société.

Le financement de France Relance vient accompagner des investissements des établissements Sirugue : extension de l’unité de production, achat d’un nouveau broyeur, d’une mélangeuse et d’une presse. Le coût est estimé entre 10 et 12 millions d'euro. Le plan de relance national apporte 924.485 euros tandis que le plan de relance régional abonde de 800.000 euros environ.

Ces deux aides vont permettre à Denis Sirugue de «voir l'avenir sereinement» et de réaliser «plus rapidement» la seconde phase de son projet d'extension de l'entreprise.

Située à quelques centaines de mètres de la Saône, l'entreprise est implantée depuis 1956 au bord d'un de ses affluents, la Vouge (la même qui prend sa source à Vougeot et passe par l'abbaye de Cîteaux). Le site correspond à une Installation Classée pour la Protection de l'Environnement soumise à déclaration (ICPE déclaration).

«On est informatisé de A à Z»


Arrivée des matières premières, broyage, fabrication des granulés, tamisage, répartition dans les quarante cellules d'expédition... ce mercredi, Fabien Sudry suit attentivement les explications concernant les différentes étapes du processus.

Chaque jour ouvrable, le ballet des camions débute à 5 heures du matin pour se terminer à 20 heures le soir. Le système de pilotage du remplissage des camions est suivi par ordinateur et caméra. L'installation de ce système est en cours de finalisation. «On est informatisé de A à Z», insiste le chef d'entreprise.

60% du volume de l’usine pour des filières de qualité


Le suivi de la qualité des matières premières et de la production est réalisé en interne pour plus de réactivité. Des vérifications et des analyses très spécialisées sont confiées à un prestataire.

«On est très pointu sur la nutrition des animaux. (…) On fait de la cuisine comme les humains mais pour les animaux», explique Denis Sirugue. Les céréales sont achetées en «qualité alimentaire» même s'il s'agit de nourriture pour animaux. «Pour la surveillance des mycotoxines, on a la même exigence que la nutrition humaine», signale-t-il.

Les filières qualité supérieures, régionales ou nationales, représentent aujourd’hui 60% du volume de l’usine. Elles se déclinent en trente cahiers des charges différents : Label Rouge, Bleu Blanc Coeur, Volailles fermières de Bourgogne, Porc de Franche-Comté, Filière qualité Carrefour...  

Les 700 formules évoluent en fonction de la qualité des matières premières. Ainsi, la baisse moyenne d'un point du taux de protéine des blés cette saison 2021 a conduit à adapter les formules. Les dosages des matières premières se font au kg près et le microdosage des minéraux aux 100 grammes près.

Des matières premières majoritairement locales


60% des approvisionnements en matières premières viennent de Bourgogne-Franche-Comté (dont une large part du Val de Saône). L'entreprise est impliquée dans des démarches locales telles que le sainfoin et la luzerne venant de la coopérative de Baigneux-les-Juifs en haute Côte-d’Or.

25% des approvisionnements viennent du reste de la France est 15% d'importations (Europe et Amérique du sud). Le site valorise également des ingrédients issus de brasseries (comme les drèches) ou d’industries agroalimentaires (farine de biscuit et coques de cacao).

Filière «100% française» en vue


La demande des propres clients des éleveurs qui commandent à l'entreprise Sirugue détermine les produits à fournir. La production de l'alimentation animale est de plus en plus sélective par élevage.

Ainsi, la demande de Danone d'avoir une filière «100% française» se répercute jusqu'à Esbarres où Denis Sirgue concède que «c'est difficile» car «ça coûte un peu plus cher» mais «on veut croire au local», ajoute-t-il.

«L'investissement a fait que l'on a pu rentrer des matières premières nouvelles pour essayer de répondre à des filières qui veulent faire du 100% français», signale l'entrepreneur. Les premières fabrications destinées aux fournisseurs de Danone ont été réalisées le 25 octobre dernier.

«La loi Egalim 2 devrait permettre de réguler encore un peu plus la relation entre les producteurs et les distributeurs», signale le préfet tandis que l'enjeu porte sur la répercussion de ces coûts de production.

Plus aucun CV reçu depuis la crise sanitaire


Alors que les investissements devraient entraîner la création d’une vingtaine de postes, du non-diplômé à l’ingénieur, l'entreprise est confrontée à des difficultés de recrutement. «Je cherche des gens qui ont la tête sur les épaules qui veulent travailler, des agents de fabrication même sans le bac», lance Denis Sirugue alors que, depuis la crise sanitaire, l'entreprise ne reçoit plus aucun CV.

La nutrition animale locale contribue à la souveraineté alimentaire


À l'issue de la visite, Emmanuelle Coint se dit «très attentive à la bonne santé des entreprises» tandis qu'Alain Becquet souligne que ,«dans le cadre du plan de relance, l’État a mis le Val de Saône à l'honneur».

«Cette entreprise développe de beaux projets qui participent à la souveraineté alimentaire de notre pays en produisant ce qui est utile pour les animaux – l'alimentation pour les animaux – et notre pays importe trop, malheureusement, de protéines végétales pour les animaux», déclare à son tour Fabien Sudry.

Plus généralement, en Côte-d'Or, 15 millions d'euros ont été attribués à des entreprises de l'agroalimentaire. En Bourgogne-Franche-Comté, 2.000 projets agricoles ont reçus 50 millions d'euros au titre de France Relance.

Selon le préfet, il s'agit d'«une aide massive pour la transformation de nos industries agroalimentaires, la meilleure compétitivité de celles-ci et, si possible, un peu de souveraineté retrouvée».

Jean-Christophe Tardivon

Sirugue nutrition animale
35 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel
48 employés en comptant les transporteurs attitrés
100.000 tonnes d'aliments produits par an






































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