Recherche
Pour nous joindre
redaction.infosdijon@gmail.com
SMS au 07.86.17.77.12
> Côte d'Or > Côte d'Or
20/02/2022 05:54
9627 lectures

CÔTE-D'OR : La journée des jeunes chasseurs 2022

Invités par la fédération départementale des chasseurs de Côte-d'Or, une vingtaine de nouveaux titulaires du permis de chasser ont découvert la forêt de Chamberceau ce samedi 19 février. Le président de la fédération Bourgogne-Franche-Comté a mis l'accent sur les consignes de sécurité.
Le petit matin au sud du plateau de Langres. Le soleil s'élève progressivement au-dessus de l'horizon et réchauffe un ancien corps de ferme. À présent situé au bord de l'autoroute A31, au nord de Selongey, entre Dijon et Langres, c'est le rendez-vous de chasse de la fédération des chasseurs de la Côte-d'Or.

«C'est la journée de récompense des nouveaux à l'examen du permis de chasser», s'enthousiasme Pascal Secula, président de la fédération départementale et de la fédération régionale Bourgogne-Franche-Comté en ouvrant l'événement ce samedi 19 février 2022.

La tradition est établie depuis une quinzaine d'années : une vingtaine de personnes tirées au sort parmi les meilleurs résultats de la promotion sont invitées par la fédération. En 2021, 350 personnes se sont inscrites pour passer le permis de chasser dont 15% de femmes. Dans l'ensemble, le taux de réussite a été de 72%.


L'Office Français de la Biodiversité est compétent en matière de chasse


Autour du président de la fédération se trouvent le capitaine David Chou, commandant en second de la compagnie de gendarmerie d'Is-sur-Tille, et deux agents de l'Office Français de la Biodiversité pour sensibiliser les néochasseurs aux questions de sécurité. Olivier Jacquand, président des louvetiers de la Côte-d'Or, suit lui aussi cette journée.

Philippe Loison, responsable du service départemental de Côte-d'Or pour l'Office Français de la Biodiversité, indique «participer à ces journées jeunes chasseurs dans le cadre de la sécurité à la chasse». En Côte-d'Or, l'OFB compte actuellement douze agents opérationnels.

Depuis 2020, l'OFB résulte de la fusion de l'Agence française pour la biodiversité (AFB) et de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Cet établissement public a la compétence de police administrative et judiciaire concernant la chasse ; il organise l'examen du permis de chasse.

Baisse tendancielle des accidents de chasse depuis les années 2000


«Bienvenue à Chamberceau ! Dans une chasse bien organisée, on donne les consignes de sécurité avant la partie de chasse», rappelle Pascal Secula en prenant la parole devant la quarantaine de personnes rassemblées en arc de cercle dans la cour de l'ancienne ferme. Depuis l'âge de 15 ans, Pascal Secula chasse dans cette forêt de 2.000 hectares qui abrite notamment des cervidés et des sangliers.

«La chasse, c'est une passion», souligne-t-il tout en admettant que la pratique suscite des controverses. Selon le décompte de l'ONCFS, le nombre d'accidents de chasse est passé de 186 en 2001 (dont 23 mortels) à 131 en 2019 (dont 7 mortels).

Selon les rapports de l'OFB, les principales causes de ces accidents sont de «mauvaises manipulations de l'arme», le «non-respect de l'angle de 30°» des tirs, et les «tirs à hauteur d'homme ou en direction d’habitations et de routes ouvertes à la circulation».

«Le permis de chasser est basé quasi uniquement sur la sécurité», défend Dominique Rigaud, vice-président de la fédération départementale, chargé de la formation et de la sécurité, en référence à la nouvelle formule nationale du permis de chasse instaurée en 2019. Une formule accompagnée d'un geste du gouvernement en direction des chasseurs avec un coût divisé par deux.

Vêtement orange fluo de rigueur


Les principales règles sont les suivantes : armes vides de munition positionnées dans leur étui lors des déplacements, attente de la sonnerie de début de traque pour charger son arme puis décharger lors de la sonnerie de fin de traque, aucun tir dans la traque sauf exception indiquée par le chef de ligne, immobilité au poste, ne pas contrôler un éventuel tir pendant la traque, ne pas tirer les animaux rentrant dans la traque, ne pas tirer en direction de l'autoroute...

La «règle des 30°» par rapport à ses voisins se matérialise en définissant un rectangle de cinq pas sur trois dont les coins bornent le cône de tir possible par rapport à la position du chasseur posté. Les tireurs sont immobiles, alignés tous les cinquante mètres par exemple par le chef de ligne. Les traqueurs accompagnés de leurs chiens sont mobiles et battent la forêt pour rabattre le gibier en direction des tireurs.

À noter que depuis 2015, le port d'un gilet ou d'une veste fluorescente orange – la couleur réglementaire –  s'est généralisée en France. Il est obligatoire en Côte-d'Or pour tout participant à une action de chasse : tireur, traqueur, accompagnateur ou observateur.

Pour communiquer, les chasseurs utilisent une trompe, la pibole. Un coup long signale le début de traque. Un coup long et un coup court pour la fin de traque.  Deux coups pour annoncer un renard, trois coups un chevreuil, quatre coups un sanglier, cinq coups un cerf, six coups une biche ou un jeune. En cas de gibier tué, plusieurs coups courts, c'est le «rigodon».

La Côte-d'Or, «un des plus beaux départements de France au niveau des cervidés»


«Ça fait partie aussi de la chasse de ne pas tirer», rappelle Dominique Rigaud en évoquant des règles de sécurité ou les dispositions du plan de chasse qui détermine le nombre de prélèvements potentiels parmi chaque espèce durant la saison.

Ainsi, pour cette journée, le tir de grands cervidés n'est pas autorisé, le quota de la saison étant déjà atteint. «Le cerf est emblématique de la Côte-d'Or, on veut faire vieillir cette population», signale Dominique Rigaud. «On est un des plus beaux départements de France au niveau des cervidés et au niveau des trophées. On a une gestion qualitative. On a des animaux en suffisance, sans trop non plus. On a des beaux animaux qui portent des bois et des trophées exceptionnels.»

Une journée pour chasser sur un nouveau territoire


La particularité de la journée est que seuls les jeunes chasseurs sont postés pour les tirs. Des accompagnants plus expérimentés étant auprès d'eux.

Originaire de Châtillon-sur-Seine, Antoine, 24 ans, travaille à Paris durant la semaine et pratique la chasse toutes les deux semaines. Il a passé son permis de chasser en 2021. Ce samedi, il a choisi une carabine Express 9.3x74R équipée d'une lunette de visée pour cibler le gros gibier. Il est accompagné par Jean-Luc.

«Ça permet de chasser dans des territoires que l'on n'a pas forcément l'habitude de chasser», explique Antoine à propos de cette journée organisée par la fédération. «Ça permet de voir aussi la faune et la flore sauvage qui peut y avoir dans d'autres secteurs.»

Bien que jeune chasseur, Antoine a déjà été invité une journée dans des sociétés de chasse allant de dix à quarante personnes. Une action dans une société de chasse permettant la pratique durant une saison représente un budget oscillant entre 500 et 800 euros en moyenne.

De ce fait, la fédération encourage l'adhésion à l'association des Jeunes et nouveaux chasseurs de Côte-d'Or, présidée par Romain Gally, présent ce jour, afin de faciliter l'accès temporaire à des sociétés de chasse.

Baptême du sang et ban bourguignon


Se déroulant traditionnellement en fin de journée, Pascal Secula avance le rapport à la pause déjeuner pour mettre en avant le tableau de chasse déjà bien garni à l'issue de la matinée : trois chevreuils et deux sangliers. Un autre sanglier supposé blessé fera l'objet d'une recherche dans la forêt pendant l'après-midi.

Durant ce rapport, chaque tireur évoque ses observations et son résultat. Pascal Secula procède à un baptême du sang pour les jeunes chasseurs ayant effectué ce jour à leur premier prélèvement. Ils sont trois en milieu de journée à recevoir ainsi sur le visage des traces du sang même de leur animal tué. Ponctué de ban bourguignon, le rapport se termine par deux sonneries : au chevreuil et au sanglier.

La saison des cervidés s'arrêtera en cette fin février et fin mars pour les sangliers. La journée Jeunes chasseurs est donc un des derniers événements de la saison de chasse pour la fédération. Un temps envisagée début mars, une manifestation nationale pour défendre les revendications des chasseurs a été annulée. Les fédérations préférant attendre le résultat de la présidentielle pour porter leur voix auprès du président de la République élu.

Jean-Christophe Tardivon

Les chasseurs confrontés au changement climatique


Les chasseurs ont l'obligation de déclarer leurs armes à un nouveau service d'information


Les sonneurs ponctuent la journée chasse et venaison de la Foire de Dijon


À Dijon, le tour de chauffe des chasseurs avant la présidentielle
























































Infos-dijon.com - Mentions légales