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12/11/2022 08:54

CÔTE-D’OR : Le «devoir citoyen» des élus du Conseil départemental des Jeunes

«Vous êtes des serviteurs des collèges», a indiqué Catherine Louis, ce mercredi 9 novembre, lors de la séance d'installation du Conseil départemental des Jeunes. Durant les premiers débats, a été abordée la thématique du harcèlement à l'école.
Tous les deux ans, les élèves des 54 collèges publics et privés de la Côte-d'Or sont appelés à voter pour des camarades de classes de cinquième ou de quatrième afin de les représenter au sein du Conseil départemental des Jeunes (CDJ).

De façon trimestrielle, l'assemblée départementale juniors, présidée par Catherine Louis (LCOP), se réunit au siège du Département, à Dijon, et chaque élu devient ainsi «acteur de la démocratie locale en participant à des débats qui permettent d’écouter l’autre et d’accepter les décisions prises à la majorité». Durant la mandature, les élus juniors feront des propositions en matière de citoyenneté, de devoir de mémoire ou encore d'environnement.

Ce mercredi 9 novembre 2022, la session d'installation a été animée par Catherine Louis, présidente de la commission jeunesse, vie associative et éducation, Mohamed Antar, référent du CDJ au sein du cabinet du président du Département, et Céline Schmitt, conseillère principale d'éducation, chargée de mission auprès de la directrice académique de la direction départementale des services de l’Éducation nationale en Côte-d'Or (DASEN 21).

L'«aventure exceptionnelle» des élus juniors


«Siéger dans cette assemblée est un engagement important, vous avez un rôle essentiel», déclare solennellement Catherine Louis en accueillant les nouveaux conseillers départementaux jeunes. «Vous allez vivre une aventure exceptionnelle au sein du CDJ.»

«Vous êtes des serviteurs des collèges, vous avez un devoir citoyen», poursuit Catherine Louis, «ça complète ce que vous apprenez au collège par vos enseignants qui produisent un travail exceptionnel».

«Cet engagement révèle la diversité et l'inestimable richesse que vous représentez», complète Céline Schmitt. «Votre jeunesse, alliée à une certaine maturité, vous permet de traiter et de comprendre des thèmes sociétaux complexes mais passionnants. (…) Les valeurs de fraternité, d'entraide, de solidarité et d'exemplarité sont au cœur de cette assemblée et sont le noble devoir de tout citoyen.»

«On représente 24.000 collégiens»


Élu lors de la mandature précédent, Émilien apporte également son témoignage : «ça nous a changé, ça nous a permis d'apprendre beaucoup de choses, de découvrir beaucoup de lieux». Ses camarades et lui ont ainsi pu découvrir le Parlement européen à Strasbourg, la préfecture de la Côte-d'Or et les services du Département.

«Via cette écharpe, on ne représente pas que nous-mêmes, on représente 24.000 collégiens», indique Emilien aux nouveaux élus en les incitant à «perpétuer les CDJ».

En lien avec le devoir de mémoire, les CDJ pourront notamment porter leur écharpe bleue lors de cérémonies commémoratives parfois dans l'enceinte même du collège quand le responsable d'établissement est volontaire.

Les élus juniors pourront choisir de siéger dans trois commissions : la première concernant le sport, l'handisport, l'olympisme, la citoyenneté, le devoir de mémoire et l'engagement, la deuxième portant sur l'environnement et la troisième sur la citoyenneté européenne et les relations internationales.

«Le harcèlement existe dans tous les collèges»


Avant la pause méridienne, François Sauvadet (LCOP), président du conseil départemental de la Côte-d'Or, a rejoint l'assemblée pour un temps d'échanges avec les élus juniors portant sur la restauration scolaire et le harcèlement à l'école.

Lors de la précédente mandature, ont été réalisées des vidéos contre le harcèlement à l'école. «Le harcèlement existe dans tous les collèges, ce n'est pas tabou, il faut en parler», alerte Catherine Louis à la veille de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école organisée le 10 novembre par l’Éducation nationale (lire le communiqué).

«Il faut toujours respecter ceux qui vivent leur différence»


Les élus juniors réagissent volontiers à ce sujet sensible, suggérant notamment de développer les boîte aux lettres permettant de signaler discrètement les situations problématiques.

Les élèves partagent également des témoignages comme cette élève qui indique que dans son établissement «le personnel de cantine donne des surnoms» alors que ses camarades n'osent pas dire que cela ne leur convient pas.

Une autre élève évoque des difficultés en espagnol : «la prof a fait plus pour me rabaisser plutôt que de m'aider à comprendre». Une situation que certains de ses camarades ont vécu.

Une autre encore évoque la situation d'une personne transgenre souhaitant être considérée comme un garçon et se retrouvant victimes d'insultes de la part de garçons tandis qu'une autre encore incite à développer les actions de sensibilisation pour lutter contre l'homophobie.

«Il faut toujours respecter ceux qui vivent leur différence ou qui expriment des positions différentes», réagit François Sauvadet, «c'est notre affaire à nous parce que c'est l'affaire du respect que l'on doit se porter les uns envers les autres»

Une autre élève relate des remarques générales à caractère sexiste de la part d'un enseignant. «Il y a un problème», reconnaît alors François Sauvadet, défenseur de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes notamment dans la fonction publique, soulignant que le sujet relevait de la compétence des services de l’Éducation nationale.

La première partie de la séance d'installation s'est terminée par la remise des écharpes puis la réalisation d'une photographie officielle sur le perron du bâtiment du Département.

Jean-Christophe Tardivon

Témoignages autour de la restauration scolaire dans les collèges de la Côte-d'Or