Les équipes de la Croix-Rouge française sont doublement mobilisées autour des missions sociales d'accompagnement des personnes touchées par la précarité et des missions sanitaires de lutte contre l'épidémie de la Covid-19.

Ce mercredi 22 décembre 2021, Christophe Talmet, président territorial de la Croix-Rouge française en Côte-d'Or, effectue pour Infos Dijon un point de situation concernant les déclinaisons opérationnelles de ces deux missions de l'association d'aide humanitaire.

Plus de 500 bénévoles en Côte-d'Or

La direction territoriale de la Côte-d'Or comprend quatre unités locales : Beaune, Châtillon-sur-Seine, Dijon Métropole et Montbard. Dans le département, 527 bénévoles sont engagés dont 400 sur le territoire de la métropole dijonnaise.


Christophe Talmet était jusqu'à il y a peu président de l'union locale Dijon Métropole de la Croix-Rouge ; Nicolas Taché lui a succédé à cet échelon intercommunal.

Le délégué départemental rend hommage à l'engagement des bénévoles, plusieurs d'entre eux ayant été touchés par l'épidémie de coronavirus malgré les précautions prises.

Les maraudes quotidiennes de la Croix-Rouge française

«Auprès des personnes vulnérables, on est acteur toute l'année avec le Samu social et des maraudes régulières», explique Christophe Talmet. À partir du 31 octobre, les maraudes deviennent quotidiennes, de 18 heures à 23 heures, sur le territoire de la métropole dijonnaise.

Par équipe de quatre à six personnes, les bénévoles apportent de la soupe chaude et du café. Ils partagent des discussions avec les personnes qui à la rue.

Pour certaines personnes, identifiées par le Samu social, l'équipe prend contact et les transporte vers des centres d'hébergement d'urgence. Un rapide et discret bilan de santé physique et mentale est réalisé pour éventuellement alerter les professionnels de santé ou la Direction départementale de l'Emploi, du Travail et des Solidarités.

Relais des CCAS

À Beaune, Montbard et Beaune et Châtillon-sur-Seine, les unités locales rayonnent tout autour de leur agglomération pour distribuer des colis alimentaires et vestimentaires aux personnes qui ont des soucis financiers identifiées par les centres communaux d'action sociale ainsi que par les réseaux d'assistantes sociales.

La Croix-Rouge française peut également être alertée d'une situation d'urgence, du fait que quelqu'un, quelque part est en souffrance. «On va prendre contact, c'est aussi notre travail», souligne Christophe Talmet. Les équipes effectuent un travail d'évaluation et informent alors les autorités sociales.

«Avec le covid, on a constaté un phénomène d'isolement social chez certaines personnes âgées ; on est au delà du samu social, c'est le travail du projet aller vers», précise le délégué départemental et donnant l'exemple d'une dame «très âgée» pour laquelle l'unité locale fait des courses à sa place.

Une présence auprès des étudiants en difficulté

Chaque premier dimanche du mois, un restaurant éphémère est installé dans une salle mise à disposition par la Ville de Dijon où s'activent des restaurateurs dijonnais qui confectionne un menu de qualité pour les personnes vivant dans la rue.

De plus, depuis un an, l'unité locale de Dijon Métropole est présente sur le campus de l'université de Bourgogne à raison de trois après-midis par semaine dans les locaux de l'épicerie solidaire de la Febia au profit des étudiants en difficulté.

Une fois par trimestre, avec des soignants du CHU Dijon-Bourgogne, la Croix-Rouge française met en œuvre un véhicule ambulance-infirmerie pour procéder à un contrôle de santé auprès des personnes qui vivent dans la rue.

Prochainement, entre Noël et le jour de l'An, l'opération «cadeaux dans les boîtes à chaussures» sera renouvelée à Beaune et à Dijon. Les commerçants sont les relais pour la collecte de cadeaux distribués auprès des personnes vulnérables : dans des EHPAD, au Centre Médico-Educatif La Rose des Vents à Messigny-et-Vantoux ainsi qu'aux personnes à la rue.

Mise en œuvre du centre de vaccination de la Toison d'or

La lutte contre l'épidémie de la Covid-19 s'effectue en lien avec la préfecture de la Côte-d'Or et l'Agence Régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté. Les principales orientations concernent la sensibilisation, le dépistage et la vaccination.

La Croix-Rouge française intervient dans des entreprises ou des collèges pour les actions de sensibilisation, ainsi qu'à la demande de la préfecture de la Côte-d'Or (lire notre article). «Les demandes sont exponentielles dans des entreprises notamment pour faire des dépistage», constate le responsable départemental.

Depuis septembre, la Croix-Rouge gère le centre de vaccination installé dans une ancienne cellule commerciale du centre de shopping Toison d'or. L'équipe est constituée de dix-huit bénévoles et de cinq salariés.

En effet, grâce à un financement de l’État, cinq étudiants ont été recrutés afin d'organiser des centres de vaccination éphémères en Côte-d'Or. «C'est une manière de les faire rentrer sur le marché du travail», signale Christophe Talmet.

Un dispositif de vaccination éphémère

L'association a pris contact avec l'ensemble des mairies de la Côte-d'Or pour proposer un dispositif de vaccination éphémère. La Croix-Rouge se déplace avec un véhicule et s'installe dans une petite salle pour organiser l'accueil des patients. Un binôme infirmière-secouriste peut également se rendre aux domiciles des personnes.

«On va augmenter les effectifs de bénévoles secouristes qui ont l'autorisation de vacciner du médecin qui est présent», annonce le délégué départemental à propos des équipes qui arment les centres de vaccination.

Avec un minibus et une ambulance dotés d'équipements spéciaux anti-Covid-19, la Croix-Rouge française intervient également en renfort des transports intra-métropolitains à effectuer à la suite d'appels de la préfecture pour isoler des patients à l'hôtel. L'association assure alors l'approvisionnement en nourriture et le suivi des gens.

Bientôt un Caf'Tiers sur la métropole dijonnaise

Par ailleurs, le travail de fond de l'unité territoriale se poursuit pour rechercher des financements ou inventer de nouvelles modalités d'action. Le projet Caf'Tiers, correspondant à un tiers-lieu itinérant pour lutter contre l'isolement, est toujours en cours d'instruction.

Financé par France Relance, le volet métropolitain est, lui, en passe d'être finalisé. En revanche, pour intervenir dans le reste de la Côte-d'Or, des contacts ont été pris avec la Région et le Département pour rassurer Olivia Grégoire, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable, sur les financements potentiels (lire notre article).

Comme l'explique Christophe Talmet, «on fait quelque chose d'innovant qui est complémentaire des autres associations, on ne veut pas prendre la place de qui que ce soit, on veut juste boucher les trous dans la raquette ; l'intérêt, c'est l'inter-associatif au bénéfice des plus vulnérables».