En vue des prochaines échéances électorales, le parti d'Éric Ciotti phosphore afin d'élaborer «des idées claires, des solutions qui soient précises», comme l'a expliqué François-Xavier Dugourd, ce lundi 9 octobre. «Il y aura un candidat LR à Dijon», a glissé Guillaume Ruet au sujet des municipales de 2026.
«Les Républicains sont au travail», assure François-Xavier Dugourd, président de la fédération de la Côte-d'Or, au moment de présenter, ce lundi 9 octobre 2023, la démarche des «États généraux de la droite» voulue par le président national Éric Ciotti.
«C'est une réflexion politique d'une ampleur assez inédite, à la fois au plan national et au plan local. Derrière, c'est un projet de société qu'on est en train de construire, une nouvelle ligne politique forte, un nouveau logiciel», explique l'héritier du gaullisme.
Il s'agit pour les Républicains de «redevenir le parti des idées» pour élaborer «des idées claires, des solutions qui soient précises, concrètes, applicables, des solutions qui soient décapantes, dérangeantes».
Définir «un projet global de société»
Éducation, santé, logement, sécurité, immigration, économie, politique étrangère... de nombreux thèmes seront abordés lors de réunions ouvertes à des non-adhérents afin de déboucher sur «un projet global de société» présenté en mars 2024.
Si l'achèvement de la démarche est prévu peu avant les élections européennes de juin 2024, c'est plutôt la préparation des municipales de 2026 et de la présidentielle de 2027 qui est envisagée.
Pour mener cette démarche, les Républicains comptent sur en premier lieu sur «leur force militante» et sur «les élus locaux». En Côte-d'Or, la fédération recense environ 700 adhérents à jour de cotisation. Un «effet Éric Ciotti» se ferait sentir avec «le retour d'anciens adhérents» et «l'arrivée de nouveaux».
Une réunion par circonscription
De premières rencontres de ces «États généraux de la droite» ont eu lieu à Chevigny-Saint-Sauveur, en juillet dernier, avec «une soixantaine de personnes» puis à Chanceaux, dans la quatrième circonscription, en septembre dernier, en présence du seul député LR de la Côte-d'Or, Hubert Brigand, devant «une cinquantaine de personnes».
Ce jeudi 12 octobre, une réunion est prévue à Talant pour s'emparer du thème de «la sécurité» en invitant des syndicalistes policiers.
Le jeudi 23 novembre, Beaune accueillera des échanges sur «l'éducation et la famille» avec la participation d'enseignants et de parents d'élèves.
Une réunion sera organisée par la suite sur le territoire de la deuxième circonscription.
«La France a besoin d'une droite républicaine qui soit forte»
«Nous sommes convaincus que la France a besoin de nous parce que la France a besoin d'une droite républicaine qui soit forte dans un paysage politique particulièrement complexe avec une gauche éparpillée façon puzzle», analyse François-Xavier Dugourd, paraphrasant les dialogues signés Michel Audiard pour le film «Les Tontons flingueurs».
«Le macronisme n'existe pas, il tient à un homme mais derrière, il n'y a pas véritablement de pensée, d'unité idéologique. L'extrême-droite, on sait bien que les solutions qu'elle porte constitue un certain nombre de dangers pour notre pays», poursuit-il.
«Des mondes parallèles se sont constitués au fil des années dans un certain nombre de territoires»
«Le pays traverse une crise économique et social sans précédent parce qu'il y a de plus en plus de Français qui ont du mal à assumer des fonctions fondamentales. (…) Que des gens ne puissent pas se nourrir dans notre pays, c'est quand même une évolution dans notre société particulièrement alarmante. D'autres ne peuvent pas se déplacer du fait, en particulier, du coût des carburants, notamment en milieu rural. De plus en plus de Français ont du mal à se loger avec 2 millions de personnes qui sont en mal logement et une crise du logement sans précédent», développe François-Xavier Dugourd.
«Leur sécurité n'est plus assurée dans un certain nombre de territoires. (…) Les émeutes qui ont eu lieu au mois de juillet ont bien marqué des évolutions en profondeur dans notre pays. Des mondes parallèles se sont constitués au fil des années dans un certain nombre de territoires. Ils sont hors du champ de la société telle qu'on la vit traditionnellement avec des économies parallèles, des organisations parallèles, un droit parallèle avec un droit de tuer et le développement de trafics considérables», ajoute-t-il.
«Le gaullisme est encore d'actualité»
«Quand on voit le poids de la France en Europe et dans le monde, on voit bien que la voix de la France est de moins en moins écoutée. Il y a eu l'affaire du Niger, on a été éjecté du pays sans ménagement, ou l'affaire du Maroc. On voit bien notamment que la politique africaine de la France est un échec patent», prolonge l'élu des Républicains.
«Il y a nos valeurs sur lesquelles on ne transige pas : la responsabilité, l'autorité, la famille, le mérite, le travail, l'indépendance de la France...», résume François Xavier Dugourd, «des valeurs qui ont fondé le gaullisme qui est encore d'actualité».
«Notre objectif, c'est de regagner Dijon»
Une fois passée les élections internes (
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«Dijon est à la fin d'un cycle», estime François-Xavier Dugourd, «notre objectif, c'est de regagner Dijon, mon objectif personnel, c'est qu'on gagne Dijon, un objectif largement partagé par le mouvement. Cela fera partie d'un des objectifs majeurs de la fédération».
«On y travaille avec différentes générations. Il y a des groupes de jeunes qui réfléchissent sur des projets pour Dijon pour les 20, 30, 40 ans. (…) Le dossier est ouvert», insiste le président de la fédération. «Il faut que l'on construise un discours urbain qui soit plus, qui soit attractif pour toutes les générations. La population a énormément évolué, les problématiques des villes ont énormément évolué.»
«L'un des enjeux est de garder notre maillage territorial»
«Il y aura un candidat LR à Dijon», anticipe Guillaume Ruet, «tout est possible, j'y crois, il y a une attente forte». «Mais, il n'y a pas que Dijon. La responsabilité des Républicains est d'avoir des candidats partout, sur tous les territoires de la Côte-d'Or. L'un des enjeux est de garder notre maillage territorial. On va attirer, on va former. On est le premier parti des élus en France et on entend bien le rester.»
«Les Républicains sont très bien représentés à la campagne», enchaîne Alain Lamy, responsable des relations avec les élus au sein de la fédération et maire de Blaisy-Bas. «À nous de remotiver l'ensemble des troupes.»
«On a va chercher à parler aux jeunes de leurs problèmes»
«Aujourd'hui, c'est extrêmement compliqué de parler politique avec les jeunes (…) parce qu'ils pensent que la politique ne sert à rien», concède Charles Bourgadel, délégué départemental adjoint des Jeunes Républicains qui participe à «l'école de formation» mise en place au niveau national par Éric Ciotti.
«Les Républicains, ce n'est pas un parti ancien, c'est un parti d'histoire. C'est un parti qui doit pouvoir parler aux jeunes. (…) Au nombre d'encartés, on est le parti jeune avec le plus d'adhérents», revendique Charles Bourgadel.
«On a va chercher à parler aux jeunes de leurs problèmes», explique-t-il, «j'ai parlé à l'université avec des jeunes qui font des études et qui ne font qu'un seul repas par jour».
Le 19 octobre prochain, les Jeunes Républicains de Côte-d'Or prévoient une réunion dans un bar dijonnais pour «véhiculer les problématiques de la jeunesse». D'autres événements devraient suivre à un rythme mensuel.
Jean-Christophe Tardivon