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09/09/2021 12:28

CÔTE-D’OR : Sécurité sociale, réforme des retraites, école inclusive... les dossiers de la rentrée de Fadila Khattabi et Didier Martin

Les deux députés LREM de la Côte-d'Or abordent la rentrée sous l'angle des affaires sociales. Ce jeudi 9 septembre, Didier Martin met au bilan «des mesures vraiment de gauche» et Fadila Khattabi envisage les priorités autour de «l'accompagnement de nos anciens».
À l'Assemblée nationale, la commission des affaires sociales compte parmi ses membres deux Côte-d'Oriens. Au premier chef, Fadila Khattabi, députée de la troisième circonscription, présidente de la dite commission, et Didier Martin, député de la première circonscription. Ce jeudi 9 septembre 2021, les deux élus LREM ont établi un point de situation à l'occasion de la rentrée parlementaire.

Rentrée scolaire, université d'été du MEDEF 21, échanges avec les représentants du secteur du bâtiments ainsi qu'avec des agriculteurs... «on fait une rentrée sur le terrain», martèle Didier Martin.

«Maintenir le dialogue avec les partenaires sociaux»


«On a essayé de maintenir au mieux le dialogue avec les territoires, avec les acteurs, avec les élus, avec les partenaires sociaux. On les a reçus régulièrement pour essayer d'expliquer ce que nous faisions au quotidien pour redresser le pays», rappelle Fadila Khattabi alors que cette rentrée fait suite à la crise de la Covid-19 mais aussi aux manifestations contre la réforme des retraites.

Une rentrée qui est aussi l'occasion d'un pré-bilan de la majorité présidentielle : suppression de la taxe d'habitation, réévaluation de la prime d'activité, reste à charge zéro sur les soins dentaires et l'optique... «Des mesures vraiment de gauche qui sont en application», lance Didier Martin.

Des «signaux forts» à émettre à partir de la réforme des retraites


«On va travailler jusqu'au bout», indique Fadila Khattabi devant l'embouteillage législatif qui s'annonce dans les derniers mois de la XVème législature : six textes d'initiative gouvernementale et quatorze textes d'initiative parlementaire. Parmi les textes qui vont être étudiés, la députée a déposé une proposition de loi sur la lutte contre les discriminations.

La priorité sera donnée aux textes partis au Sénat et devant revenir en seconde lecture à l'Assemblée nationale (portant par exemple sur les sapeurs-pompiers, l'adoption, les directeurs d'école...). Certains textes pourraient être fragmentés pour en voter des aspects avant la présidentielle.

Alors qu'Emmanuel Macron a laissé entendre qu'il souhaitait poursuivre la réforme des retraites, Didier Martin se dit favorable à des «signaux forts» adoptés avant la présidentielle : «supprimer les avantages flagrants que sont les régimes spéciaux et remonter les retraites minimum à 1.000 euros».

Revaloriser les métiers de l'aide à domicile


Autre priorité chère aux deux Côte-d'Oriens : l'autonomie. «C'est quand même sous cette mandature que l'on a créé la cinquième branche autonomie», signale Fadila Khattabi. «Ça s'est accentué avec la crise sanitaire, il y a énormément d'attente concernant l'accompagnement de nos anciens», reconnaît-elle.

Le grand chantier de la commission concernera donc le budget de la Sécurité sociale avec le PLFSS qui détaillera notamment les contours de la nouvelle branche.

«On mettra des amendements sur la rémunération des métiers du domicile pour les revaloriser», envisage Didier Martin qui songe aussi à des amendements pour favoriser la rénovation et la numérisation des EHPAD.

«Deux points durs» concernant l'emploi


Au moment du bilan, Fadila Khattabi insiste sur les efforts faits en direction des jeunes : «sur l'apprentissage, c'est du jamais vu !» Au niveau national, 526.000 contrats ont été signés en 2021 contre une moyenne de 340.000 dans les dix dernières années. En Côte-d'Or, en 2020, 3.400 jeunes ont bénéficié du plan «1 jeune 1 solution», 1.826 primes à l'embauche ont été attribuées et 96 emplois francs ont été contractés (plus une cinquantaine en 2021).

Prochainement, le gouvernement va mettre en place un revenu d'engagement pour les jeunes âgés de 18 à 25 ans. «Ce n'est pas un RSA jeunes», nuance Didier Martin qui évoque un accompagnement financier pour les jeunes entrant dans un parcours de formation.

Sur le sujet de l'emploi, le député reconnaît «deux points durs» : les jeunes sans travail et sans formation et les seniors ni en retraite ni en emploi. «Notre rôle est aussi d'apporter une attention particulière là où il y a encore des problèmes à résoudre», indique Didier Martin.

L'accent sur le dédoublement des classes en REP


«Si on veut renforcer l'égalité des chances, il faut mettre le paquet dans l'éducation», considère Fadila Khattabi qui ajoute que «ça a été notre priorité dans ce quinquennat».

Les députés embrayent sur des exemples issus de leur circonscription : dans le quartier du Mail à Chenôve, 19 classes ont été dédoublées (grande section de maternelle, CP et CE1) ; Chenôve a été labellisée «Cité éducative» (label assorti d'une dotation de 630.000 euros sur trois ans pour des projets éducatifs) ; dans les quartiers des Grésilles et de la Fontaine d'Ouche à Dijon, 63 classes ont été dédoublées ; dans le quartier du Belvédère à Talant, le taux d'encadrement est de 22,13 élèves par enseignant.

«Nous sommes sur le terrain ! Dans les établissements scolaires privés et publics, nous avons fait des rentrées, nous avons rencontré les équipes administratives et pédagogiques. Nous sommes en contact avec le rectorat», résume Didier Martin.

Le sujet de l'accompagnement des élèves en situation de handicap


Dans le champ de l'éducation, Fadila Khattabi évoque «l'école inclusive» et l'accueil des élèves en situation de handicap : «on a fait en sorte que les enfants puissent trouver toute leur place dans l'école républicaine». Au niveau national, le nombre d'accompagnants de ces élèves (AESH) a augmenté de 46% depuis 2017 pour 20% d'élèves accompagnés en plus.

Les contrats des AESH ont été transférés du ministère du Travail (en tant que contrats aidés) vers le ministère de l’Éducation nationale. «On a fait en sorte d'améliorer les choses et d'aller vers des CDI», insiste la député qui sait que la réforme subit quelques critiques, des manifestations de soutien aux AESH étant régulièrement organisées.

«Il y a un travail de fond à faire au niveau des ressources humaines», reconnaît la députée qui a interpellé Jean-Michel Blanquer à ce sujet. «Ils ont besoin d'être qualifiés davantage sur leur métier», ajoute Didier Martin qui préfère mettre en avant le déploiement des unités localisées pour l'inclusion scolaire (dont les unités pour les troubles du spectre autistique) : passées de 63 en 2017 à 75 en 2021 en Côte-d'Or.

Bilan de mandat en décembre


Les parlementaires devront donc mettre les bouchées doubles dans les prochains mois pour boucler le calendrier législatif. La présidente de la commission des affaires sociales jette un œil à son agenda : examen de rapports sur l'emploi des seniors notamment, auditions sur la gestion de la crise sanitaire et bien sûr examens des propositions de loi. Et de conclure : «il faudrait même un deuxième mandat tellement il reste beaucoup à faire !»

Pour préparer la présidentielle et les législatives, les députés feront une rentrée plus politique fin septembre avec d'autres parlementaires de la Côte-d'Or et des partenaires de la majorité. Ce sera en décembre qu'arrivera le temps du véritable bilan de la mandature.

Jean-Christophe Tardivon