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25/01/2022 03:29

CÔTE-D'OR : Une friche industrielle recyclée en écoquartier à Is-sur-Tille

L’État a apporté 1,4 million d'euros pour aider les communes d'Is-sur-Tille et de Marcilly-sur-Tille à dépolluer et désimperméabiliser un ancien site d'usine de plasturgie afin de le transformer en ensemble mêlant logements, activités économiques et trame écologique. Ce lundi 24 janvier, le maire d'Is-sur-Tille a présenté l'aménagement au préfet de la Côte-d'Or.
Les communes d'Is-sur-Tille et de Marcilly-sur-Tille se trouvent à mi-chemin d'un projet d'aménagement immobilier de près de vingt ans. Au milieu du gué, la dépollution d'une ancienne friche industrielle et la rénovation de logements ouvriers ont été effectués.

Les premiers bâtiments nouveaux sont en construction avec l'objectif de 380 logements sur 16,5 hectares d'ici le début des années 2030. C'est donc un nouvel ensemble, labellisé écoquartier, qui émerge, mêlant différents types d'habitats (habitat individuel, intermédiaire et petit collectif) dont des logements pour 85 familles de gendarmes ainsi que des activités économiques (supermarché, commerces de proximité...).


Ce lundi 24 janvier 2021, le préfet de la Côte-d'Or Fabien Sudry s'est rendu sur le site pour mettre en avant les financements de l’État – ADEME et France Relance – totalisant 1,4 million d'euros afin de contribuer à la réalisation du projet.

Le préfet a été accueilli par Thierry Darphin (LR), maire d'Is-sur-Tille. Dans la délégation étaient également présents Daniel Lavèvre (sans étiquette), maire de Marcilly-sur-Tille, Luc Baudry (UDI), maire de Courtivron et président de la communauté de communes des vallées de la Tille et de l'Ignon (COVATI), ainsi que Charles Barrière (LCOP) et Catherine Louis (LCOP), conseillers départementaux.

Recyclage de la friche industrielle de la plasturgie


En 2006, après soixante ans d'activité, l'usine de plasturgie des Ateliers de Mécanique Issois (AMI) a mis la clé sous la porte en laissant un site – pollué par des hydrocarbures et des solvants chlorés – racheté deux millions d'euros par la Société d’Économie Mixte d'Aménagement Dijonnaise en 2007. Après une première étude correspondant à 700 logements potentiels, la SEMAD a jeté l'éponge.

En 2012, la Société Publique Locale Seuil de Bourgogne a été créée pour «une reprise en mains locale» et aménager la friche en étant accompagnée par les caisses régionales du Crédit Agricole et de la Caisse d’Épargne. Après avoir redéfini le projet, en 2016, la SPL a lancé les procédures administratives de classement en zone d'aménagement concerté.

En 2018 et 2019, s'est déroulé le chantier de dépollution, suivi de l'implantation d'un supermarché Aldi et de la réhabilitation de logements ouvriers. Construites en 1917 par la Société des Chemins de fer de l'est, les résidences Carnot ont donc reçu une cure de Jouvence répondant aux normes BBC Rénovation en guise de cadeau pour leur centenaire. Cette étape a été cofinancée à hauteur de 342.000 euros par la Région Bourgogne-Franche-Comté (sur un budget de 1,5 million d'euros pour seize logements).

En 2020, la première tranche de 90 logements sur deux hectares a commencé sur la commune de Marcilly-sur-Tille pour une viabilisation terminée en octobre 2021. Les principaux partenaires opérationnels sont le bureau d'études Envirosol, le cabinet cabinet Berthet Liogier Caulfuty, le SICECO, Enedis et GRDF.

L'écoquartier AMI accueillera 85 familles de gendarmes


«Le principal enjeu du projet consiste à développer un nouveau quartier harmonieux et attractif constituant un trait d'union entre [Is-sur-Tille et Marcilly-sur-Tille]», explique Thierry Darphin ce lundi.

«L'écoquartier AMI offrira à terme, sur ses 16,5 hectares, des logements, des espaces publics de qualité, un équipement public à définir, quelques commerces, des services de proximité liés à la santé, différents types de résidence pour senior...», ajoute-t-il. Qui plus est, l'ensemble pourrait voir s'installer une Maison de Santé Pluriprofessionnelle privée.

À partir d'un renforcement d'un Peloton de Surveillance et d'Intervention de la Gendarmerie sera créé le Peloton Spécialisé de la Protection de la Gendarmerie dédié à la sécurisation du CEA de Valduc. L'achat du terrain par Orvitis est en cours de négociation ; le bailleur social du Département aura à réaliser les logements pour les louer au ministère de l'Intérieur. C'est donc une toute nouvelle gendarmerie et 85 familles qui pourraient prendre place dans l'écoquartier à partir de 2024.

«Seul écoquartier labellisé en dehors de la métropole dijonnaise»


Le point de départ du projet est donc constitué du recyclage foncier de la friche industrielle AMI de 120.000 m² soit 75% du périmètre de l'actuelle opération d'aménagement labellisée Écoquartier étape 1, l'étape 2 étant en cours d'instruction. Il s'agit ainsi du «seul écoquartier labellisé en dehors de la métropole dijonnaise», souligne le maire de Marcilly-sur-Tille.

Avec 50% de la surface de la friche désimperméabilisée, le projet est en phase avec la loi Climat et Résilience d'août 2021. Les surfaces végétalisées des parties collectives représentent 25% du site, sans compter les parties privées des résidences.

Les 750 mètres d'une coulée verte seront accessibles pour des promenades mais occuperont également une «fonction écologique» de trame verte afin de faire communiquer les champs et l'espace naturel de l'Ignon.

«L'habitat à côté de l'industrie»


Le maire d'Is-sur-Tille revendique ainsi «une opération de grande qualité environnementale» conduite avec un objectif de «limiter la consommation de l'espace et de lutter contre l'étalement urbain»

«Ça participera à l'attractivité de notre territoire. Is-sur-Tille/Marcilly, c'est la ville à la campagne», revendique Thierry Darphin. «On a des atouts avec la proximité avec la nature, avec beaucoup d'associations sportives et culturelles.»

Le principe de «l'habitat à côté de l'industrie» a inspiré Thierry Darphin : «c'est quelque chose qu'il faut remettre dans les modèles économiques parce qu'à l'heure actuelle, on canalise les entreprises en zones et elles ne sont pas à proximité de l'habitat. Ça nécessite après du pendulaire donc des coûts. (…) Être à proximité de son entreprise, c'est plutôt une force».

L’État apporte 1,4 million d'euros au projet d'aménagement


En écho à cette présentation, le préfet applaudit «un exemple remarquable de requalification de friche industrielle». En Bourgogne-Franche-Comté, 22,8 millions d'euros ont été engagés pour soutenir 36 projets similaires (dont 4 dans la Côte-d'Or). L’État contribuera également en installant la nouvelle gendarmerie.

L'Union européenne, l'État (485.000 euros du fonds Friches du plan de relance), l'ADEME (914.000 euros représentant la moitié du coût de la dépollution) et la Région Bourgogne-Franche-Comté s'affichent comme partenaires financiers de l'opération dont le coût global est estimé à 14,4 millions d'euros. Néanmoins, le maire d'Is-sur-Tille regrette l'absence du Département à ce tour de table.

Vingt liaisons TER quotidiennes avec Dijon


Comme le signale le maire d'Is-sur-Tille, «la commune se positionne comme un des pôles relais de l'agglomération dijonnaise» et compte notamment sur le développement du quartier de la Toison d'Or et du parc Valmy.

La gare d'Is-sur-Tille jouxte l'écoquartier AMI. À l'heure actuelle, une vingtaine de liaisons TER sont effectuées quotidiennement entre Is-sur-Tille et Dijon, représentant 700 voyageurs (+30% depuis 2010).

À l'avenir, en lien avec le conseil régional, autorité de régulation des mobilités, les élus issois réfléchissent même à une liaison train-tram entre la gare d'Is-sur-Tille et le parc Valmy dans le cadre du projet Mille et une gares.

Un bassin d'emploi dynamique


Les deux communes Is-sur-Tille et Marcilly-sur-Tille représentent 6.100 habitants, la démographie augmentant de 0,38% par an.

Le bassin d'emploi est principalement animé par le CEA Valduc, SEB, l'entreprise d'isolation par l'extérieur Miral, les transports Cordier, l'usine italienne de tuyaux industriels System Group ou encore la société autrichienne spécialiste du traitement de l'eau BWT.

L'activité de cette dernière est maintenue dans le nouvel aménagement. Environ 25 personnes sont employées à des opérations de rotomoulage pour réaliser des coques en plastique d'adoucisseurs et d'osmoseurs d'eau.

Au sud, l'usine est jouxté par un merlon paysager qui a reçu les terres inutilisables après la dépollution. Au nord, il reste un parvis pouvant recevoir des équipements publics.

Au cours de la visite, les élus de la commune se prennent à rêver notamment d'une piscine dont l'eau serait chauffée par un réseau de chaleur. Dans tous les cas, les élus l'assurent, la destination de cet endroit de l'écoquartier sera en lien avec la culture, le sport ou bien les loisirs.

Jean-Christophe Tardivon

L'accompagnement de France Relance à travers le fonds Friches en Bourgogne-Franche-Comté



























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