Avec l'exposition «Quand flamboyait la Toison d’Or», la Ville de Beaune entend proposer une «relance culturelle» participant au développement économique de la commune ainsi que l'a signalé Charlotte Fougère, adjointe à la culture, le 3 décembre dernier.
«On a souhaité renouer avec ce cycle des grandes expositions», indique Alain Suguenot (LR), maire de Beaune, le 3 décembre 2021 en amont de l'inauguration de l'événement. Le maire fait ainsi référence aux expositions sur Marie de Bourgogne, sur la tapisserie ou sur le Trésor de la cathédrale de Liège.
Signe de son importance internationale, l'exposition «Le Bon, le Téméraire et le Chancelier – Quand flamboyait la Toison d’Or» a été présentée par Alain Suguenot au Sénat de Belgique en présence de Stéphanie d’Hose, présidente de la chambre haute belge.
À la suite de la visite d'Angela Merkel et d'Emmanuel Macron à Beaune le 3 novembre dernier (
lire notre article), la chancellerie de la République fédérale d'Allemagne et la présidence de la République française figurent aux côtés d'autres parrains prestigieux de l'exposition comme la famille royale de Belgique. En écho, Alain Suguenot vante la «vision de l'Europe» qui fut celle du duc Philippe le Bon au XVème siècle.
Une réaction à la crise de la vente des vins 2020
Le point de départ de cette exposition remonte à la vente des vins de 2020 qui s'est tenue en pleine crise sanitaire. «Le tissu économique local avait assez mal vécu de ne pas participer à la fête», se souvient François Poher, directeur des Hospices civils de Beaune.
«C'est aussi l'engagement que nous prenons comme établissement de santé, un peu particulier puisque l'on a une gestion d'un patrimoine remarquable», poursuit-il, «de s'engager aux côtés de la Ville pour que, dans cette période hivernale, on donne un attrait touristique supplémentaire à notre ville et contribuer comme cela au développement économique».
«On sera très rigoureux sur les gestes barrières», assure le directeur des hospices. Comme pour d'autres sites accueillant du public, le passe sanitaire est requis. De plus, le port du masque de protection est obligatoire dans les rues de l'hyper-centre de Beaune.
«Proposer une relance culturelle à la hauteur des enjeux»
«Cette exposition a été réalisée en seulement neuf mois», signale à son tour Charlotte Fougère (LR), adjointe au maire de Beaune en charge de la culture, du mécénat et des grands projets.
«Nous nous sommes lancés ce défi avec le commissaire d'exposition Philippe Georges parce que la pandémie nous oblige tous à être sur le front et proposer une relance culturelle à la hauteur des enjeux de notre ville», explique l'élue beaunoise.
Avant la crise sanitaire, l'Hôtel Dieu de Beaune était le premier site touristique de Côte-d'Or et figurait dans le top 5 régional. En 2021, Beaune a tenu son rang malgré une fréquentation presque divisée par deux par rapport à 2019. Alain Suguenot table sur un succès à la hauteur de l'exposition sur Marie de Bourgogne et ses 80.000 visiteurs.
«L'enjeu pour Beaune est de pouvoir être attractive sur une saison hivernale qui, habituellement, est moins dense. Cette exposition va permettre d'attirer des visiteurs du monde entier qui vont pouvoir séjourner à Beaune pour profiter de cette exposition sur trois lieux magnifiques et emblématiques sur la période de Philippe le Bon et Charles le Téméraire, en lien avec Nicolas Rolin, notre chancelier qui est le fondateur des Hospices de Beaune avec sa femme Guigone de Salins», développe Charlotte Fougère.
«L'empreinte politique des ducs de Bourgogne se poursuit encore»
«Les ducs de Bourgogne étaient aussi en Flandre», appuie Charlotte Fougère pour rappeler que leur capitale, avec le palais des ducs de Bourgogne à Dijon, n'est pas le seul site porteur de leur histoire. «Cet hommage au ducs de Bourgogne est une manière de rappeler nos racines qui ont construit cette Bourgogne et, surtout, des personnages qui sont au cœur de la manière dont on a développé notre ville. Leur marque, leur empreinte est partout [à Beaune], que ce soit à l'Hôtel-Dieu, à l'Hôtel des ducs de Bourgogne, dans nos remparts, à notre collégiale. Ce patrimoine fait aussi l'attractivité de notre ville, au-delà de tous les événements qui y sont créés. Ces ducs de Bourgogne ont une empreinte politique qui se poursuit encore, c'est important de se rappeler notre histoire pour les Bourguignons qui habitent aujourd'hui notre belle région.»
«Il faut rappeler l'histoire de nos grands ducs de Valois par rapport à Beaune», abonde Alain Suguenot. «S'il n'y avait pas eu ces grands ducs, Rolin ne serait pas venu à Beaune et on n'aurait pas eu les hospices».
Des visiteurs attendus de toute l'ancienne Grande Bourgogne
«Cette exposition est dédiée à la Grand Bourgogne, à la Bourgogne médiévale», s'enthousiasme l'adjointe à la culture en songeant aux visiteurs potentiels venant en particulier de pays limitrophes. «Nous sommes tous cousins, ce territoire élargi est le berceau du visitorat qui va venir à Beaune pour profiter de cette exposition, que ce soit les médiévistes chevronnés qui sont attirés par la qualité scientifique du projet comme le grand public puisque nous avons cocréé des actions de médiations pour les familles, pour les enfants, de manières à ce que tous se sentent accueillis et apprennent tout au long de cette exposition».
«Redonner des lettres de noblesse» à l'ancien hôtel des ducs de Bourgogne
En reprenant son ancien nom d'Hôtel des ducs de Bourgogne, le musée du Vin prépare sa mue qui va s'étaler tout au long de la mandature municipale du fait de la prochaine ouverture de la Cité des Climats et vins de Bourgogne (
lire le communiqué).
Actuellement pensé comme un écomusée, ce musée municipal est installé dans l'ancien parlement de Bourgogne, «un lieu politique qui est resté encore confidentiel». Beaune était la capitale judiciaire du duché de Bourgogne. Comme le dit l'adjointe à la culture : «c'était important pour moi de lui redonner ses lettres de noblesse».
Jean-Christophe Tardivon
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