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11/02/2025 19:28

DÉPARTEMENT : François Sauvadet à l'heure du bilan de mi-mandat

Afin de présenter le bilan de l'action publique menée par le Département dans chaque canton, le président de la collectivité a lancé les «Rencontres de Côte-d'Or», ce lundi 10 février, à Semur-en-Auxois. «Investir, c'est un pari sur l'avenir, a-t-il revendiqué devant 200 personnes.
Sur le thème «Le Département à l'écoute des citoyens», François Sauvadet (UDI), président du conseil départemental de la Côte-d'Or, a lancé une série de réunions, ce lundi 10 février 2025, à Semur-en-Auxois. Ces «Rencontres de Côte-d'Or» feront étape dans chaque canton. L'initiative prend place à mi-mandat puisque les prochaines élections départementales sont prévues en mars 2028.

La réunion s'est déroulée en trois temps : un propos liminaire à l'échelle départementale, une présentation de l'action de la collectivité au niveau du canton puis un échange durant lequel des participants, des maires principalement, ont pu interroger le responsable de l'exécutif côte-d'orien ainsi que les services de la collectivité.

«Nous avons une explosion de nos dépenses sociales»


«Le Département est présent à nos côtés», se félicite Catherine Sadon (centre droit), maire de Semur-en-Auxois, lors de son propos d'accueil des intervenants, devant près de 200 personnes installées dans la salle Antoine Saint-Exupéry.

«Nous avons une explosion de nos dépenses sociales», alerte François Sauvadet après avoir rappelé brièvement le contexte national en matière de finances publiques. Entre «ressources en moins» et «dépenses en plus», la collectivité a dû «absorber un choc de 100 millions d'euros» en vue de préparer son budget primitif 2025 à hauteur de 676 millions d'euros (lire notre article).

«Les dépenses pour l'essentiel nous ont été imposées par l’État sans compensation et sans concertation parfois», proteste celui qui est également président de l'Assemblée des Départements de France.

10 millions d'euros d'économies de fonctionnement en 2025


En Côte-d'Or, «on s'en sort parce qu'on a été prudentiel», commente le centriste, «mais cette situation est intenable». «On a essayé de faire des économies en réorganisant nos services, il y a eu de vraies restructurations, nous avons travaillé sur des bâtiments plus économes».

L'orateur fait ainsi référence aux 10 millions d'euros d'économies trouvées dans le volet fonctionnement du budget pour 2025 (lire notre article) et au bâtiment Osmose, en cours de construction dans le quartier de la Toison d'or, à Dijon (lire notre article).

«Pas de fermeture de collège»


«Ce n'est pas pour faire moins mais pour faire mieux», assure François Sauvadet qui revendique un «maintien de la présence territoriale».

Néanmoins, l'orateur alerte sur la baisse de la natalité. Puisque les effectifs de primaire diminueront de 800 élèves à la prochaine rentrée de septembre 2025, François Sauvadet incite à «réfléchir à la carte scolaire en proximité» avec les maires.

Concernant le second degré, «pas de fermeture de collège», martèle le président du Département qui assure aussi du maintien des Espaces solidarité ainsi que des EHPAD ou encore des agences de services techniques dans chaque chef-lieu de canton.

Le responsable de l'exécutif côte-d'orien  souhaite «préserver les investissements d'avenir» : «il faut qu'on travaille sur ce que ça permettra d'apporter comme meilleurs services à la population.»

6 millions d'euros pour «pérenniser» les emplois de l'Institut De Vigne


«Il faut faire des efforts pour que chaque euro du social aille bien à son destinataire et lutter contre toutes les fraudes», enchaîne le centriste, «un fraudeur, c'est quelqu'un qui fragilise notre système social». Pour cela, l'exécutif envisage d'«aller davantage vers l'individualisation».

Dans le champ de l'action sociale, François Sauvadet rappelle que le nombre de bénéficiaires de la protection de l'enfance a doublé en un an (lire notre article).

Dans ce contexte, la collectivité a mobilisé plus de 6 millions d'euros afin de «pérenniser» les 70 emplois de l'Institut De Vigne, situé à Semur-en-Auxois.

«Je n'ai pas voulu que ça ferme», précise François Sauvadet qui indique trouver «insultant» les sorties médiatiques «laissant entendre que l’État ferait mieux que nous» en la matière.

Un million d'euros pour l'entretien des collèges de Saulieu, Semur-en-Auxois et Vitteaux


L'orateur poursuit avec un autre sujet intéressant les enfants, la restauration scolaire et «le repas à deux euros», ainsi tarifé aux familles tandis qu'il revient à 10,83 euros à la collectivité. «On a imposé dans chaque collège un menu 100% Côte-d'Or.»

Au passage, dans son canton d'élection, François Sauvadet signale qu'un million d'euros ont été engagés pour l'entretien des collèges de Saulieu, Semur-en-Auxois et Vitteaux.

«On continuera d'investir sur nos routes, on a repris l'A38, (…) on assurera la gratuité, (…) on aide les communes sur leurs voiries communales», reprend le président du Département, «on va continuer les mobilités douces».

Un «kit de gestion» numérique sera proposé aux maires


En matière d'investissements d'avenir, «la première question, c'est d'avoir d'accès au très haut débit», remarque François Sauvadet, «on a terminé le déploiement de la fibre dans le département, (…) il faut qu'on travaille sur les nouveaux usages».

En juin, un «kit de gestion» sera présenté aux communes afin d'accompagner leurs projets de construction en s'appuyant notamment sur des jumeaux numériques de bâtiments. «Vous pourrez modéliser votre mairie», glisse-t-il aux élus de la salle en donnant des exemples en matière de rénovation thermique.

«Il faut qu'on travaille pour éviter la fracture numérique», relève-t-il en évoquant une démarche en lien avec les maires au sein des Espaces numériques.

«Je vous invite à manger de la viande aussi souvent que vous pouvez !»


Concernant les sujets agricoles, François Sauvadet défend l'action du laboratoire départemental, déficitaire de 2 millions d'euros. «Je suis très attaché au modèle de sécurité sanitaire face à la multiplication des maladies, on a un laboratoire qui est reconnu au plan départemental».

«Dans les dix ans qui viennent, 30% des agriculteurs vont partir en retraite», alerte-t-il. «Je vous invite à manger de la viande aussi souvent que vous pouvez !»

Avec «une vache et son veau à l'hectare», «l'élément perturbateur planétaire de la vache demande à être prouvé», ironise-t-il avant de conclure en se félicitant que 500 producteurs aient à ce jour fait agrémenter 1.000 produits par la marque territoriale Savoir-faire 100% Côte-d'Or.

«Toutes les communes peuvent être accompagnées»


Avant la présentation du budget déclinée à l'échelle du canton par les directeurs des services, Martine Eap-Dupin (LCOP), élue sur le canton et vice-présidente chargée des finances, expose les grandes lignes du budget primitif 2025 en insistant sur les solidarités humaines et les solidarités territoriales.

«Toutes les communes peuvent être accompagnées», signale-t-elle, «on a de l'ingénierie qui peut être mise à disposition gratuitement». «On est en accompagnement dans la proximité.»

Le groupe Vyv a brutalement annoncé la fermeture de l'EHPAD de Rouvray


Passée cette présentation formelle suivie avec attention, les débats s'animent avec les questions de l'assistance.

Annie Garcet, maire de Rouvray, exprime son mécontentement à la suite de la fermeture l'EHPAD situé sur la commune, géré par le groupe Vyv : en octobre dernier, «nous avons été prévenus quinze jours avant». «C'est scandaleux», réagit François Sauvadet.

Selon le Département, les familles, pour la plupart extérieurs à la Côte-d'Or, ont eu la garantie que les résidents seraient relogés à proximité. Parallèlement, la collectivité exprime son souhait que «l'EHPAD d’Époisses demeure ouvert».

La commune est propriétaire du bâtiment et s'interroge sur son devenir : «on a de moins en moins d'argent pour pouvoir financer ce grand bâtiment». Il pourrait être réaffecté pour accueillir, par exemple, des femmes victimes de violences intrafamiliales.

«On ne vous laissera pas tomber», assure François Sauvadet à la maire de Rouvray, «on trouvera une solution qui soit compatible avec la vie de la commune, on ne vous laissera pas tout seul avec ce bâtiment». «Je trouve que les groupes mutualistes, en ce moment, manquent un peu à leurs responsabilités». «Ils nous demandent des millions d'euros pour maintenir la présence qui leur revient aussi. On est entré dans un bras de fer avec le groupe Vyv.»

Le sujet des camions en transit sur l'ex-Nationale 6


Joel Soilly, maire de La Roche-en-Brenil, intervient à propos de la fréquentation de la RD 906, ex-Nationale 6, fréquentée par des ensembles routiers – quittant l'A6 à Chalon-sur-Saône pour la reprendre à Avallon – ainsi que par des convois exceptionnels. D'un côté, le transport routier participe à la vie économique de la commune ; de l'autre, certains ensembles au gabarit important dégradent la voirie.

«C'est très compliqué pour nous d'en assurer l'entretien», témoigne le maire. «C'est un sujet qu'on connaît bien, j'ai saisi le préfet parce que l'organisation des transports exceptionnels est gérée par le préfet», rappelle François Sauvadet. «Sur la D906, j'observe de plus en plus de camions en transit qui traverse la Côte-d'Or et qui ne fréquentent pas les autoroutes pour des raisons économiques. (…) À Pouilly-en-Auxois, ils ont fait des chicanes, les poids-lourds passent ailleurs.»

Le président du Département indique prendre en compte l'«avis» des maires avant de définir un arrêté concernant la circulation des camions. «J'ai discuté avec des syndicats de transporteurs : il faut que les camions de transit empruntent les itinéraires de transit sans quoi on va se retrouver devant des problématiques de tolérance à la circulation. Il faut écouter tous les points de vue.»

Selon les services du Département, 30% des véhicules circulant sur la RD906 sont des poids-lourds (contre 10% en moyenne sur les routes départementales) dont 40% ne s'arrêtent pas du tout au long de leur traversée de la Côte-d'Or. La route fait partie de celle où «le Département a investi le plus ces dernières années».

Pas de transport ferroviaire de céréales entre Époisses et Venarey-Les Laumes


Un agriculteur exprime son souhait de voir l'ancienne voie ferrée Époisses-Venarey-Les Laumes être affectée au transport de céréales puisque le silo exploité par la coopérative Dijon Céréales à Époisses serait «le premier collecteur de Côte-d'Or» en étant desservi par «50 camions tous les jours».

«La question s'adresse à Dijon Céréales, (…) on a eu une fin de non-recevoir», renvoie François Sauvadet qui se dit prêt à soutenir un tel projet. «Sur le réseau ferré, c'est la responsabilité de la Région [Bourgogne-Franche-Comté]», enchaîne-t-il, «la Région est aux abonnés absents».

«Les lois NOTRé et MAPTAM ont saucissonné en nous reprenant la compétence économique de proximité. Celui qui fait une petite épicerie, une boulangerie, qui va demander des aides à la Région, il est encore en train de pleurer alors qu'on nous interdit d'intervenir. Il faut qu'on retoilette un peu tout ça. La première efficacité, c'est de redonner de la responsabilité et des moyens à ceux qui sont au plus proche de la population et qu'on commence par faire des économies au niveau de l’État. Il y a vraiement des économies à faire pour qu'on redonne de la proximité dans la décision. C'est ça qu'attend le peuple», développe le centriste en étant applaudi.

«Il faut se battre pour l'arrêt TGV à Montbard»


Un habitant s'interroge sur les indicateurs permettant d'évaluer les effets de la politique d'attractivité menée en Côte-d'Or.

«Investir, c'est un pari sur l'avenir», réagit François Sauvadet, «c'est un acte de foi». «Je pense qu'on est à un tournant considérable : il y a une aspiration pour les jeunes générations qui ont envie de vivre différemment, de trouver un nouvel équilibre de qualité de vie entre la relation au travail et la relation à la vie personnelle.»

«La COVID nous a permis de voir qu'on pouvait travailler différemment», poursuit-il, «pas dans tous les métiers, pour tous ceux qui travaillent avec l'outil numérique». «On s'est aperçu qu'il y a eu des arrivées nouvelles.»

«Qu'est-ce qu'il faut pour être attractif ? Il faut de la mobilité ! Il faut se battre pour l'arrêt TGV à Montbard, pour nos axes de circulation. Il faut ensuite avoir du très haut débit, (…) puis une école, un collège. Troisième chose, c'est la présence médicale de proximité organisée», analyse le président du Département devant le président du conseil régional de l'Ordre des médecins.

«Il faut qu'on continue d'investir pour qu'on ne désespère pas les gens», rebondit-il, «parce qu'il faut aussi que les gens soient accueillant, soient fiers de ceux qui arrivent et que celui qui arrive comprenne qu'on est le fruit d'une histoire locale», considère-t-il. «J'ai une conviction profonde : la métropolisation ferait courir un grave danger pour un pays. (…) Je veux un territoire d'équilibre !»

Tandis que les services du Département indiquent dans un premier temps que le nombre de médecins installés en Côte-d'Or a été «stabilisé», le président de la collectivité signale à l'habitant qu'il compte demander «un diagnostic très précis» à l'agence Côte-d'Or Attractivité.

«Je suis opposé à l'éolien dans nos paysages»


Une représentante du collectif anti-éolien Auxois citoyen interpelle le président du Département sur «la préservation de la richesse des paysages» alors que des «mâts de 240 mètres» pourraient «ruiner les vallées de l'Armançon, de la Brenne, du Serin».

«Je suis opposé à l'éolien dans nos paysages», martèle François Sauvadet sous les applaudissements, «notre patrimoine est une formidable richesse».

«Cela ne veut pas dire que je veux pas des énergies alternatives», tempère-t-il en renvoyant au soutien accordé au syndicat mixte d'énergie SICECO qui accompagne notamment les maires souhaitant développer des projets de parc solaire photovoltaïque.

Des questions via un outil numérique


Les habitants avaient aussi la possibilité de poser des questions via un outil numérique. Ainsi, Patrice Bouillot qui anime la soirée relaie la question de «Régis» concernant des travaux d'entretien de la RD954 suite à un éboulement à Torcy-et-Pouligny.

«Le chantier est terminé», répondent les services du Département, «les glissières de sécurité seront mises en place mercredi». «À l'issue, la circulation sera rendue à la normale.»

«Il faut que ceux qui ont des choses à dire viennent les exprimer»


«C'est important que vous soyez là», déclare François Sauvadet en fin de réunion, «d'abord pour vous, ensuite pour l'idée que l'on se fait de la France ; il faut que ceux qui ont des choses à dire viennent les exprimer».

La réunion se termine effectivement par un moment de convivialité agrémenté de produits «100% Côte-d'Or» préparés par un traiteur local.

De prochaines réunions sont programmées le 17 février à Nuits-Saint-Georges puis le 20 février à Auxonne. D'autres suivront jusqu'au mois de juin.

Jean-Christophe Tardivon

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