
«On aura vu, en 15 réunions, plusieurs milliers de personnes», a recensé le président du Département, ce lundi 2 juin, à Dijon. «La route reste le premier sujet de préoccupation des Côte-d'Oriens.»
De Semur-en-Auxois, le 10 février, à Dijon, ce lundi 2 juin 2025, en passant notamment par Chevigny-Saint-Sauveur, le 17 avril, le conseil département de la Côte-d'Or a organisé 15 réunions pour à la fois présenter un bilan à mi-mandat et exposer le budget 2025.
À l'issue de la toute dernière «Rencontres Côte-d'Or» (
lire notre article), François Sauvadet (UDI), président de la collectivité, a répondu aux questions d'
Infos Dijon.
Mobilités, dépenses sociales, intelligence artificielle...
Quel est votre bilan de ces 15 réunions ?«On aura vu, en 15 réunions, plusieurs milliers de personnes et des personnes qui sont venues partager leurs préoccupations, leurs attentes et qui ont exprimé aussi leur profond attachement au Département, dans sa dimension de proximité pour apporter des réponses concrètes.»
«C'est nouveau par rapport à ce qu'on a connu. Si cette strate, qui incarne la stabilité dans dans un monde de désordre, venait elle-même à être fragile, leur inquiétude est grande.»
«Cela nous a permis de constater ce que nous pensions déjà : la route, ça reste le premier sujet de préoccupation des Côte-d'Oriens comme des Français. Ils veulent avoir des accès rapides, sécurisés, entretenus parce qu'on a besoin de sa voiture au quotidien. Tout le monde nous l'a redit, on a toujours eu beaucoup de questions sur la route.»
«Ils valident, dans leur très grande majorité, l'idée selon laquelle, face à l'explosion de la dépense sociale qui nous est imposée, on ait un nouveau mode d'action qui parte de la personne et, ensuite, qu'on interroge nos systèmes par rapport aux attentes de la personnes, c'est ce que nous avions voté comme le Nouveau Pacte social. Je crois qu'il est très largement partagé et validé ; il y a une vraie attente aussi de ne pas remettre en cause les accompagnements que nous faisons aux personnes mais de réinterroger nos systèmes et ceux de vos partenaires.»
«Troisième sujet, c'est l'intérêt qu'ils portent au sujet de l'intelligence artificielle et de ce monde dans lequel nous sommes engagés, du numérique, de l'IA générative.»
«Quand je leur dis que la stratégie que nous avons mise en œuvre : nous aurons demain, c'est à dire dans un an, une Côte-d'Or Map d'une qualité bien supérieure à la Google Map, et tous les usages que l'on pourra faire sur les flux, les jumeux numérique de bâtiments, tout ce que tout ce que l'IA générative nous permettra de faire, il y a un grand intérêt. Ils se disent, non seulement, on préserve ce que nous sommes, mais, en même temps, on nous accompagne pour entrer dans le monde d'aujourd'hui qui va être le monde de demain.»
«La vision d'un équilibre territorial est partagée à la ville comme à la campagne»
«J'en tire beaucoup d'enseignements. Il y a beaucoup d'attente de sens des Français, des Côte-d'Oriens en particulier. Dans les échanges que nous avons eus, ils voulaient nous entendre pour savoir la direction que nous prenions. Ça les rassure de savoir que nous sommes encore là pour trois ans.»
«Je crois que la vision qu'on a affichée d'un équilibre territorial est partagée à la ville comme à la campagne. À la réunion de Dijon, on nous a parlé de comment sortir de la métropole, comment y rentrer, du vélo... ça fait l'objet de multiples questions ici-même. On voit bien qu'on a un nouveau modèle d'équilibre à inventer. Cette inspiration à une meilleure qualité de vie, c'est celle que nous avons en partage avec nos compatriotes, à la ville comme à la campagne. Ça, c'est complètement nouveau et validé aussi par nos jeunes.»
« Un exercice salutaire de démocratie et de citoyenneté»
«C'étaient des échanges riches, francs, sincères. L'opposition est venue, c'est bien aussi qu'elle soit venu participer. Comme ça, elle aura pu entendre ce que disent aussi nos compatriotes lorsqu'on est en direct pour leur répondre à la question. C'est un exercice salutaire de démocratie et de citoyenneté.»
«C'est bon aussi pour nos équipes de managers de venir aussi écouter et entendre ce que disent les habitants de Côte-d'Or. J'ai vu qu'ils prenaient beaucoup d'intérêt, même parfois de plaisir aussi, à échanger avec les habitants parce qu'il ne faut jamais oublier que la gestion publique, ce n'est pas simplement des chiffres, c'est aussi des réalités humaines, que l'on vit et que l'on peut partager.»
Sur un plan plus personnel, y a-t-il un moment qui vous a particulièrement touché ?«Il y a les visages que j'ai retrouvés, que j'avais pas vus depuis longtemps, et notamment, lorsque j'habitais à Dijon, jeune. J'ai retrouvé celle qui est entretenait les escaliers et les parties communes du bâtiment où j'habitais. Elle est venue à la réunion de Pouilly-en-Auxois. On s'est embrassé, elle voulait absolument venir. C'était un moment très émouvant. Elle avait suivi tout mon parcours et on s'est embrassé comme si c'était hier, j'avais beaucoup d'affection pour cette femme.»
Propos recueillis par
Jean-Christophe Tardivon