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16/06/2021 08:58
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DÉPARTEMENTALES : Marc Frot et Laurence Porte veulent «poursuivre toute l'action menée pour le quotidien des habitants» sur le canton de Montbard

Élus centristes de la majorité sortante présidée par François Sauvadet, les candidats assurent de leur «volonté d'aller plus loin dans l'aide aux communes». «Je soutiens l'action du gouvernement quand elle va dans le bon sens», déclare Laurence Porte.
«Nous sommes derrière François Sauvadet», annoncent clairement Marc Frot et Laurence Porte en se présentant sur le canton de Montbard qui fait le lien entre l'Auxois et le Châtillonnais. Petite centralité rurale, Montbard partage des atouts industriels avec Venarey-Les Laumes.

Depuis 2015, le nouveau canton de Montbard est passé de 28 à 57 communes relevant des intercommunalités du Montbardois ainsi que du Pays d'Alésia et de la Seine. Il compte 18.000 habitants.

En 2015, les candidats de centre-droit Marc Frot et Laurence Porte (UDI) l'avait emporté avec 53,48% des voix contre 46,52% pour le binôme de centre-gauche composé de Patrick Molinoz et de Marion Mongouachon (PRG).


«Des convictions européennes et humanistes»


Vice-président sortant du conseil départemental, Marc Frot s'occupait tout particulièrement des questions liées à la ruralité et à l'économie dans la mandature qui s'achève. Il préside également la SPL MuséoParc Alésia. Ancien agriculteur, âgé de 64 ans, il est à la retraite depuis 2020.

Conseillère départementale sortante, Laurence Porte est également maire de Montbard (5.300 habitants) depuis 2014. Elle est première vice-présidente de la communauté de communes du Montbardois et a le même mandat au Pays Auxois-Morvan. Âgée de 51 ans, elle est enseignante en histoire-géographie disponibilité de l’Éducation nationale.

Remplacante, Aurore Mercey (sans étiquette) est âgée de 41 ans et habite Pouillenay. Elle est infirmière libérale. Également militante associative, elle préside la coordination des comités Téléthon en Côte-d'Or.

Remplaçant, Michel Andlauer (sans étiquette) est est premier adjoint au maire de Saint-Rémy. Âgé de 66 ans, il est retraité de l'industrie métallurgique.

Les deux titulaires se connaissent depuis 2007. «On a deux personnalités  complémentaires», confie Laurence Porte ce lundi 7 juin 2021, «avec des compétences dans des domaines qui font que ça s'imbrique parfaitement».

Politiquement, les deux candidats n'adhèrent plus à l'UDI et se présentent avec l'étiquette divers centre. «Je suis UDI dans l'âme», glisse néanmoins Marc Frot. «J'ai des convictions européennes et humanistes», ajoute Laurence Porte. En revanche, les deux candidats ont adhéré au micro-parti La Côte-d'Or Passionnément créé en 2020 par François Sauvadet (lire le communiqué).

«Nous appartenons à une majorité, nous sommes derrière François Sauvadet», insiste Laurence Porte qui s'agace de la question des soutiens, «nous n'avons pas ressenti le besoin d'aller chercher des adoubements divers et variés». «Surtout, nous n'avons absolument pas besoin de chercher le soutien du maire de Dijon pour mener nos projets pour notre canton, rural et industriel», ajoute-t-elle.

«Le ministre a souhaité venir en personne pour le symbole que représente notre ville»


Cependant, le large détour par Montbard d'Olivier Dussopt, ministre des Comptes publics, lors de son déplacement en Côte-d'Or du 26 avril dernier a fait jaser (lire notre article). «La venue d'Olivier Dussopt, il faut bien la relier au dossier de candidature que j'ai portée en tant que maire de Montbard pour accueillir le service relocalisé de Bercy», se justifie Laurence Porte.

«Le ministre a souhaité venir en personne pour le symbole que représente notre ville, c'est à dire une petite ville à la campagne avec beaucoup d'atouts, d'équipements, de fortes centralités pour marquer l'engagement du gouvernement à réinvestir les territoires, ce qui est un bon signe», ajoute-t-elle.

«Quelque soit le gouvernement en place, l'action gouvernementale est quand même d'une complexité forte à mener. Je peux observer en écoutant les entrepreneurs, les cafés-hôteliers-restaurants par exemple, qu'il y a eu vraiment une politique qui a été appréciée par rapport à la crise. Ensuite, je n'oublie pas l'épisode des Gilets Jaunes qui nous a permis de rencontrer sur le terrain, de façon encore plus forte, des administrés de la ville et de l'extérieur et de pouvoir leur expliquer vraiment ce qu'était le boulot d'élu local. (…) J'ai un souhait, c'est que la France réussisse, que la France soit portée le plus haut possible donc je soutiens l'action du gouvernement quand elle va dans le bon sens», développe la maire de Montbard.

«Le conseil départemental s'est toujours mobilisé pour la desserte TGV»


Pour leur bilan, les deux candidats soulignent qu'il s'agit de la première mandature ayant suivi le regroupement des cantons en 2015. «Ce qui était très important, c'était de tisser un lien et de développer l'esprit de coopération entre ces 57 communes. (...) Ça s'est concrétisé par le choix d'une proximité très forte auprès des maires», explique Laurence Porte qui estime que «ce canton fonctionne bien dans sa configuration».

Canal de Bourgogne, rail, Metal Valley... plusieurs enjeux relient Montbard à Veneray-Les Laumes. «Beaucoup de salariés viennent à Montbard et habitent à Venarey et inversement», souligne la maire.

«On est une force motrice», insiste Laurence Porte en mettant en avant les gares des deux communes. «Le conseil départemental s'est toujours mobilisé pour la desserte TGV», rappelle Laurence Porte qui assure «une vigilance totale» afin de «rester en adéquation avec les besoins de la population» dont la possibilité d'un aller-retour depuis Montbard pour aller travailler à Paris.

Secteur rural accueillant des activités industrielles, le Montbardois réalise 25% de la production française de tubes sans soudure en inox destinés à la filière nucléaire. Le 1er juin dernier, Framatome a finalisé le rachat de Valinox Nucléaire SA qui deviendra Tubes Nucléaires Montbard (lire le communiqué).

«Notre canton sera fibré fin 21»


«L'accessibilité numérique, dans un an c'est fini», lance Marc Frot à propos des infrastructures. «La fibre pour tous les villages, ce sera magnifique. Heureusement que le Département était là même si les gens trouvent que ça traîne un peu, ça traîne pas, ce sera fait, notre canton sera fibré fin 21», lance-t-il en envisageant néanmoins l'année 2022 pour «cinq-six villages» du fait de «raisons techniques».

D'ici là, Marc Frot indique que le Département propose un kit satellitaire «clé en main» avec une prise en charge de 80% du montant du matériel.

«On aura fait le fibrage de la Côte-d'Or en six ans. Le téléphone fixe fait par l’État a mis vint-cinq ans», tient à mettre en perspective l'élu départemental. «Stop à la démagogie», renchérit Laurence Porte.

De plus en plus de chambres d'hôtes autour du MuséoParc Alésia


Le MuséoParc Alésia fait la fierté de Marc Frot qui, sur les dix premières années, compte deux années «en deçà» des attentes en termes de fréquentation. «Ça repart bien, on cartonne les week-ends», annonce-t-il. Le conseiller départemental défend «une vision du Département» conduisant à proposer un équipement culturel «emblématique» en dehors de l'axe Dijon-Beaune.

«Au-delà du geste architectural, c'est un geste politique fort qui a été de marquer par la majorité du Département l'équilibre territorial indispensable», abonde Laurence Porte.

«Ce n'est pas un gouffre, c'est deux millions pour les Côte-d'Oriens et ça en rapporte un, (…) c'est raisonnable», répond Marc Frot face aux critiques du quatuor mené par Yolaine de Courson. Le président du MuséoPac Alésia met en avant les retombées dans la filière touristique qui approcheraient un million d'euros.

«Quand on a demandé [aux Forces de progrès] combien était le déficit des musées de Dijon, il n'y a plus eu de débat», soupire le centriste. «Les propos de Madame de Courson et de son équipe sont particulièrement choquants, c'est un manque de respect pour le territoire et les habitants qui y vivent», s'insurge Laurence Porte.

Entre la Grande Forge de Buffon, l'abbaye de Fontenay inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, Flavigny-sur-Ozerain labellisé parmi les Plus beaux Villages de France, le MuséoParc Alésia est vu comme «une locomotive» du tourisme. «C'est ce qui extraordinaire dans ce canton, on a une lecture de toute notre histoire», s'enthousiasme l'enseignante en histoire-géographie.

Le sujet des hébergements autour du MuséoParc Alésia est toujours en débat. «Je ne sais même pas si c'est un hôtel qu'il faut», indique Marc Frot. «Il y a eu un développement important des chambres d'hôtes qui marchent vraiment très bien», signale-t-il.

Aussi, la réflexion à court terme tendrait à s'orienter vers «un habitat spécial» même si l'établissement d'un hôtel permettrait d'accueillir des congrès. «On a de plus en plus de chambres d'hôtes, on en a cinq nouvelles qui peuvent accueillir vingt-cinq personnes sur des communes proches», signale Marc Frot.

Le Département «en première ligne» pendant la crise


«Le Département a été sur le pont comme l'ensemble des collectivités à l'échelle de tout notre pays», martèle Laurence Porte à propos de la réaction à l'épidémie de coronavirus, «il a été en première ligne déjà par le plan de solidarité de plus de 33 millions d'euros qu'on a mis en place et que nous poursuivrons parce que nous ne sommes pas encore sortis de la crise sanitaire». La conseillère départementale rappelle également les distributions d'équipements de protection ainsi que l'aide apportée aux communes avec le dispositif Village Côte-d'Or «spécial Covid».

«On a mis la cantine [des collèges] à 2 euros au lieu de 3,76», ajoute Marc Frot à ce chapitre, «on le maintiendra pour l'année suivante». Pour sa part, Laurence Porte salue «le boulot que font les associations» et évoque l'accompagnement de la collectivité qui a maintenu les subventions tant au secteur culturel que sportif.

«Nous serons attentifs aux centres de secours avec le SDIS 21»


En cas d'élection, l'accompagnement face à la crise sanitaire fera le lien avec la mandature suivante. Ensuite, les candidats envisagent de «poursuivre toute l'action menée pour le quotidien des habitants, pour leur pouvoir d'achat».

Même la compétence économique relève de la Région, les candidats proposent de se tenir «aux côtés des unions commerciales et des associations à caractère économique».

La maire de Montbard met en avant la création en 2024 d'un internat d'excellence au sein du collège Louis Pasteur. «C'est un gros investissement de plus d'un million d'euros porté par le Département et l’État», revendique-t-elle.

Avec le dispositif national des Petites villes de demain dont Montbard est la première à bénéficier en Côte-d'Or (lire notre article), Laurence Porte assure que «le Département sera encore plus aux côtés des bourgs-centres». Pour les autres, «il y a une volonté d'aller plus loin dans l'aide aux communes avec une contractualisation très fine sur des projets patrimoniaux par exemple».

«Nous serons attentifs aux centres de secours avec le SDIS 21», signale la candidate. Le canton compte deux centres de secours dont la reconstruction est à l'étude, ceux de Montbard et de Venarey-Les Laumes. «Le centre de Darcey a été rééquipé de véhicules l'année dernière», mentionne Marc Frot.

«On s'aperçoit que le prix de l'eau baisse en ville et augmente en campagne»


«Il y a un vrai clivage», admet Marc Frot sur la problématique de la ressource en eau vu que le groupe d'opposition des Forces de progrès a déclenché un contentieux auprès de la justice administrative à propos d'un projet de syndicat départemental de l'eau qui viendrait coordonner les syndicats communaux ou intercommunaux.

Pour autant, l'élu sortant tempère car il s'agit d'«un conseiller départemental qui voudrait avoir la main-mise et qui est président de son syndicat d'eau».

La majorité départementale sortante envisage de recourir au réservoir de Grosbois-en-Montagne pour contribuer à l'alimentation en eau de l'Auxois et à la réserve des Maillys pour le val de Saône. «On s'aperçoit que le prix de l'eau baisse en ville et augmente en campagne», alerte Marc Frot.

«Le clivage va se calmer car si le Département n'intervient pas, ce sera Dijon Métropole qui n'aura rien à faire de Montbard ou du Châtillonnais. L'Aube l'a déjà fait et même l'opposition qui était contre maintenant comprend que c'est bien», explique l'élu sortant.

«Créer de la valeur ajoutée dans notre ruralité»


Les deux candidats se disent attentifs au développement des circuits courts au travers de la marque Savoir-faire 100% Côte-d'Or et d'un futur plan alimentaire territorial (PAT) à l'échelle départementale. Selon Marc Frot, il s'agit de «créer de la valeur ajoutée dans notre ruralité quitte après à aller vendre le produit fini dans les centres, dans l'agglo dijonnaise, à Auxerre, partout».

«L'opposition fait un mauvais débat. On ne veut pas tout régenter», se défend Marc Frot alors que les Forces de progrès ont contesté la pertinence de l'échelon départemental pour établir un PAT. Selon Laurence Porte, «faire une plateforme logistique sur une com'com', c'est illusoire». «Il en faut trois en Côte-d'Or», estime son binôme. Une telle plateforme est prévue à Genlis, associée à une légumerie où viendraient «les bios de Côte-d'Or et du Jura».

«Un cap clair»


«Le Département, c'est la bonne échelle de proximité pour accompagner et faciliter les projets des intercommunalités», résume la candidate qui revendique de proposer pour la prochaine mandature «un cap clair».

«Nous ne sommes pas des girouettes, nos concitoyens nous connaissent, ils connaissent les valeurs que nous avons. (...) Avec nous, c'est l'assurance de conserver l'original», déclare la centriste.

Pour terminer la campagne du premier tour, le quatuor a diffusé un document de huit pages dans les boîtes aux lettres des habitants du canton et a prévu quatre réunions publiques du 14 au 17 juin.

Jean-Christophe Tardivon






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