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18/04/2025 16:49
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ÉDUCATION : La rectrice Mathilde Gollety réagit au phénomène des élèves perturbateurs

Département préfigurateur, la Côte-d'Or a vu la mise en place d'un dispositif pour «trouver les solutions les plus adaptées aux besoins de ces enfants en souffrance», comme l'a indiqué la rectrice de l'académie de Dijon, ce vendredi 18 avril, à Dijon.
En marge d'un déplacement sur le thème de l'intelligence artificielle (lire notre article), ce vendredi 18 avril 2025, au lycée international Charles de Gaulle, à Dijon, la rectrice de l'académie de Dijon s'est exprimée sur le sujet des élèves à comportement éruptif, couramment appelés «élèves perturbateurs».

Le 2 avril dernier, le syndicat enseignant FSU-SNUIPP de la Côte-d'Or, a alerté sur la «nette augmentation» des signalements de violences dues à ces élèves qui présentent un trouble du comportement.

Selon la FSU, rien qu'en Côte-d'Or, 235 signalement ont été effectué sur le registre de santé et de sécurité au travail (RSST) durant la période allant du 31 août 2024 au 18 mars 2025,  contre 224 pour toute l'année scolaire précédente (lire le communiqué).

«Des comportements qui perturbent la classe»


Comme l'expliquait l’Éducation nationale dans un document destiné notamment aux enseignants du Territoire de Belfort, «ces comportements peuvent engendrer des difficultés aux thérapeutes, éducateurs, pédagogues, juges, familles». «Ce sont des comportements qui dérangent, qui perturbent la classe, qui génèrent de l’agressivité, voire de la peur.»
 
«Ces comportements-problèmes paraissent en augmentation et concernent des enfants de plus en plus jeunes (parfois en Petite section) avec une prévalence importante pour les garçons», précisait ce même document, rédigé en 2018.

«Pour décrire les manifestations, on parle souvent d’agressivité, de tendance à la manipulation, de difficile contrôle des émotions, d’instabilité extrême, d’actes de destruction qui résistent aux rappels, à l’injonction, au changement de méthode ou d’interlocuteur», expliquait ce document.

«L’enseignant(e) doit accepter l’idée qu’il ne s’agit pas de ''simples'' problèmes de discipline liés à un manque d’effort de l’élève et/ou à une carence éducative de la famille, mais qu’il s’agit bien de difficultés particulières dont l’élève est la première ''victime''», était-il exposé.

En Bourgogne, un référent par département pour «apporter un soutien aux équipes enseignantes»


«La société est telle, aujourd'hui, que ces enfants-là sont de plus en plus nombreux», a déclaré Mathilde Gollety, «l'académie [de Dijon] pris vraiment à bras-le-corps ce sujet, d'abord en déployant des moyens dédiés en soutien aux équipes enseignantes sur l'accompagnement pour ces situations d'élèves qu'on appelle à comportement éruptif et qui viennent, en effet, perturber le fonctionnement de la classe». «À la rentrée 2025, il y a quatre référents qui seront en charge d'apporter un soutien aux équipes enseignantes pour traiter ces situations.»

En Côte-d'Or, des trinômes pour «trouver les solutions les plus adaptées aux besoins de ces enfants en souffrance»


«La Côte-d'Or a été un département préfigurateur des Pôles d'appui à la scolarité (PAS) qui sont des moyens nouveaux de traiter l'école inclusive et qui consistent, avec le soutien et la collaboration de [l'agence régionale de santé], dans un trinôme éducateur spécialisé, enseignant et un personnel de l'ARS pour recueillir les besoins pour accompagner ces enfants à comportement éruptif et trouver les solutions qui soient les plus adaptées aux besoins de ces enfants qui sont, évidemment, en souffrance, qui viennent perturber la classe mais auprès de qui il faut que nous prêtions une attention particulière», a développé la rectrice de l'académie de Dijon.

Un prochain Pôle d'appui à la scolarité également dans la Nièvre


«Il ne s'agit pas d'ostraciser ces élèves, il s'agit vraiment de réfléchir à comment on peut mieux prendre en compte leurs besoins et les PAS sont une nouvelle organisation qui permet d'apporter des réponses plus adaptées, plus rapides, aux familles, aux élèves concernés et aux enseignants aussi qui peuvent peuvent eux-mêmes saisir le PAS pour demander à ce qu'il y ait un étayage particulier pour ces enfants à comportement éruptif qui viennent perturber la classe», a complété Mathilde Gollety.

Et de conclure que «ce dispositif des PAS repose sur un déploiement de moyens extrêmement importants» et que «le dispositif est amené à être généralisé sur différents départements». «Dans la Nièvre, on va déployer des Pôles d'appui à la scolarité à la rentrée 2025 aussi, fort du bilan très positif de ces PAS qui a a été érigé par le département de la Côte-d'Or.»

Propos recueillis par
Jean-Christophe Tardivon

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