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08/09/2022 03:53
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ÉDUCATION : Une infirmière scolaire interpelle le recteur de l'académie de Dijon

Le 31 août dernier, le recteur a pris le pouls de l'équipe éducative du lycée Étienne-Jules Marey à Beaune. Une infirmière scolaire a insisté sur l'état psychologique des élèves et les difficultés à les accompagner : «Je ne compte pas mes heures sup'».
Marie-Line Voredini ne goûte guère le regard des objectifs des caméras et appareils photos. Pourtant, ce mercredi 31 août 2022, elle prend son courage à deux mains pour, devant les journalistes, interpeller Pierre N'Gahane, recteur de l'académie de Dijon, qui participe à la pré-rentrée des équipes du lycée Étienne Jules Marey à Beaune.

Infirmière scolaire depuis septembre 2017 après un parcours professionnel au sein d'établissements hospitaliers, Marie-Line Voredini effectue sa cinquième rentrée au lycée Étienne Jules Marey.

«Les psychologues scolaires ne viennent qu'une fois par semaine»



En prenant la parole d'une voix calme et posée, Marie-Line Voredini tient à alerter sur le suivi psychologique des élèves en ayant notamment constaté «25 cas de phobie scolaire» durant l'année 2021-2022. «Les psychologues scolaires ne viennent qu'une fois par semaine», a-t-elle relevé pour les solutions à l'intérieur de l'établissement. «L'assistante sociale est là une fois par semaine aussi.»

À l’extérieur, le secteur hospitalier pédopsychiatrique n'est pas toujours en mesure de prendre en charge les élèves beaunois qui sont donc amenés à se rendre au centre hospitalier La Chartreuse, à Dijon. «À l'extérieur, tout bloque.»

«Des bons élèves en dépression»


«Il n'y pas que la crise Covid, il y a toute la crise sociale, économique et ce nouveau bac, ça nous a même mis en danger nos bons élèves», analyse Marie-Line Voredini. «Je me suis retrouvé avec des bons élèves, qui n'avaient pas de soucis familiaux, en dépression ou très mal», signale-t-elle tout en recevant un chaleureux soutien de ses collègues qui applaudissent le propos. Près de 80 personnels de l'Éducation nationale sont dans la salle.

«Je ne compte pas mes heures sup'»


Dans ce contexte, l'infirmière scolaire se retrouve à étendre ses horaires au-delà du cadre réglementaire en étant présente «tous les jours à 7 heures 30», journées auxquelles s'ajoutent «trois astreintes par semaine» en soirée.

«Je ne compte pas mes heures sup'. Le ministre a oublié que les infirmières faisaient beaucoup d'heures sup',» indique-t-elle en étant une nouvelle fois applaudie. «En période Covid, j'ai travaillé douze heures par jours, cinq jours par semaine, sans compter les week-ends et les vacances. (…) J'ai beaucoup travaillé avec les [assistants d'éducation] pour le tracing, c'était très lourd.»

«C'est important qu'on vous écoute», répond le recteur


Le «peu de reconnaissance au niveau médical» pèse sur la professionnelle de santé qui entre dans la catégorie des personnels administratif, technique, ouvrier et de service (ATOS).

«Il y a une augmentation du nombre [d'élèves bénéficiant d'un plan d'accompagnement personnalisé lié à un trouble de l'apprentissage], des élèves reconnus [par la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées], de tout ce qu'il faut mettre en place. (…) Il y a de plus en plus d'élèves avec des pathologies chroniques, je n'ai pas de solution», ajoute Marie-Line Voredini en pointant la problématique de leur évaluation à la suite de la réforme du bac.

«C'est important qu'on vous écoute», répond tout d'abord le recteur avant de signaler les difficultés de recrutement de personnels infirmiers pour alors envisager de créer un «projet» adapté aux «réalités territoriales» correspondant au secteur du lycée beaunois.

Jean-Christophe Tardivon

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