La filiale française de Coca-Cola Europacific Partners, embouteilleur européen de boissons gazeuses Coca-Cola, ambitionne de «sortir du plastique vierge» d'ici à 2030 avec une production totalement issue de PET recyclé.

Pour cela, l'entreprise compte sur «un saut de performance en qualité et en quantité» concernant la collecte des bouteilles usagées, ainsi que l'a indiqué son P-DG François Gay-Bellile, présent, ce jeudi 20 avril 2023, à Sainte-Marie-la-Blanche, pour célébrer les dix ans d'un partenariat concernant le site beaunois de Plastipak France.

Expérimentation et concertation

En octobre dernier, Coca-Cola Europacific Partners France a lancé une expérimentation de consigne de bouteilles plastiques d'un litre de Coca-Cola sans sucres dans des supermarchés Match, en Alsace, et Carrefour, en Ile-de-France. Le consommateur reçoit un bon d'achat de 20 centimes d'euro par bouteille.

Le 30 janvier dernier, le gouvernement a lancé une concertation sur ce sujet pour en débattre entre metteurs en marché et collectivités territoriales. Ces dernières perçoivent des ressources liées à la collectes des déchets pour recyclage et sont hostiles à l'émergence d'une filière parallèle de collecte (lire le communiqué).

«Je pense qu'il faut qu'on explique plus», réagit François Gay-Bellile devant la bronca des élus locaux. «Ce qui fait peur aux municipalités aujourd'hui, c'est une baisse de ressources pour le bac jaune pour financer tout le travail qui a été fait depuis de nombreuses années sur les centres de tri et sur la collecte. (…) Il faut plus en débattre ensemble pour clarifier les chiffres et on verra que ça n'a pas d'impact sur le système actuel qui accueille de plus en plus de matériaux.»

Passer de 60% à 90% de collecte des bouteilles usagées

«Aujourd'hui, la collecte n'est pas à des niveaux suffisants en France», pointe François Gay-Bellile. «Notre priorité pour les années à venir est de travailler avec toutes les parties prenantes pour améliorer la collecte.»

«L'amélioration incrémentale juste tous les ans ne suffira pas à atteindre les objectifs qui ont été fixés par la loi», analyse-t-il, «sur les bouteilles en plastique, d'ici à 2030, on doit être à 90% de collecte, on est à 60% aujourd'hui».

«La consigne est une solution intéressante»

«La consigne peut être un des leviers pour améliorer la collecte des déchets sur un certain nombre de matériaux mais l'ensemble des leviers est géré par CITEO qui a l'agrément de l’État pour travailler avec les collectivités», ajoute-t-il.

«On pense que la consigne est une solution intéressante quand on voit ce qui se passe dans les pays qui l'ont développée parce que cela permet de prévenir les déchets sauvages ; si la bouteille plastique à 15 ou 20 centimes n'a pas de valeur pour vous, peut-être que quelqu'un trouvera que ça a de la valeur et la ramassera et ira récupérer les 15 ou 20 centimes. C'est le double bénéfice de la consigne : amélioration de la collecte de ce qui consomma à la maison ou en nomade et moins de déchets sauvages. (…) Mais il faut que ce soit une réflexion sur l'ensemble des déchets et pas uniquement sur un matériau et qu'il y ait une mutualisation des coûts pour arriver à améliorer la collecte en général, ce qui est le principe de Citeo depuis que ça a été créé, Ecoemballage à l'époque», développe le P-DG.

Coca-Cola Europacific Partners France contribue au financement de Citeo à hauteur de 16 millions d'euros par an.

«À titre personnel, je pense que la consigne est un des leviers qui peut avoir du sens sur certains matériaux – en particulier sur le plastique et l'aluminium – parce que ça fonctionne déjà dans beaucoup de pays autour de nous», précise François Gay-Bellile, «à la fin des fins, on veut tous réduire l'empreinte carbone».

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