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20/04/2023 21:01

ENVIRONNEMENT : Plastipak recycle le plastique «de la bouteille à la bouteille»

Près de Beaune, est implanté «un concentré d'innovation en termes de recyclage». Ce jeudi 20 avril, les représentants de Plastipak France et de Coca-Cola Europacific Partners France ont célébré les dix ans d'un partenariat.
Une partie des bouteilles en plastique jetées dans les bacs jaunes de France arrivent à l'usine Plastipak de Sainte-Marie-la-Blanche, près de Beaune, qui transforme ces déchets en nouvelles bouteilles.

En 2013, Coca-Cola Europacific Partners France a investi 8,7 millions d'euros sur le site beaunois de Plastipak pour créer deux lignes de recyclage de matière plastique. Depuis le site est devenu la première usine de production de plastique recyclé en France, spécifiquement le PET, apte au contact alimentaire.

Coca-Cola Europacific Partners France est un embouteilleur européen de boissons gazeuses Coca-Cola. Le P-DG de la filiale française François Gay-Bellile a été accueilli, ce jeudi 20 avril 2023, par François Nicolas, directeur opérationnel de Plastipak France pour célébrer les dix ans de ce partenariat et le lancement d'un nouvel outil industriel de re-tri.


Le recyclage pour réduire l'empreinte environnementale


«Les emballages plastiques, ce n'est pas un déchet, ils ont une valeur, c'est une matière première, on cherche à les revaloriser», souligne François Nicolas, au moment de célébrer l'anniversaire.

«Cette usine est un concentré d'innovation en termes de recyclage», s'enthousiasme François Gay-Bellile. «Mes prédécesseurs avaient déjà la conviction qu'une économie circulaire était possible.»

«Le changement climatique va demander des transformations en profondeur de toutes les industries. De notre côté, en tant qu'entreprise leader sur le marché, on est tout à fait conscient de l'impact de notre activité avec un objectif très clair : celui de réduire notre empreinte environnementale et de contribuer à ce à quoi on s'est engagé qui est la neutralité carbone à l'horizon 2040. (…) Notre priorité est simple : agir sur les emballages. Les emballages, aujourd'hui, représentent plus de 50% de nos émissions de gaz à effet de serre», développe le P-DG de CCEP.

«Réduire, réutiliser et recycler les emballages»


Dans ce contexte, CCEP a adopté une stratégie «3R» : réduire, réutiliser et recycler les emballages. Ainsi, François Gay-Bellile appelle de ses vœux l'établissement d'une «boucle fermée» permettant le recyclage de matière plastique à l'infini.

«Notre ambition est de collecter 100% de nos emballages, que ces emballages soient 100% recyclés et que la matière issue du recyclage soit réincorporée dans les emballages», signale-t-il.

«De la bouteille à la bouteille»


«Aujourd'hui, on arrive à incorporer 100% de PET recyclé dans un certain nombre de bouteilles grâce à l'amélioration des process», se félicite François Gay-Bellile.

Ainsi, bien qu'appréciées par les consommateurs, certaines couleurs ont été abandonnées pour favoriser «l'éco-conception» de l'emballage «de la bouteille à la bouteille». «Le produit transparent peut être facilement recyclé en recyclage mécanique pour pouvoir produire une nouvelle bouteille en PET», insiste François Nicolas.

Des bouteilles à 100% en PET recyclé


Globalement, Coca-Cola Europacific Partners met sur le marché français 950 millions de bouteilles plastiques (soit 8% de la production totale en France). En moyenne, les grandes bouteilles sont constituées à 44% en PET recyclé.

Le polyéthylène téréphtalate est un des principaux matériaux plastiques servant à la production de bouteille, tout particulièrement pour contenir des boissons gazeuses. Selon l'ADEME, le PET recyclé présente un bilan carbone 70% inférieur à celui du PET vierge.

Depuis avril 2022, toutes les bouteilles de 50 cl de Coca-Cola et autres boissons de l'entreprise sont réalisées totalement en PET recyclé. Cela représente 200 millions de bouteilles annuellement. D'où une économie de  5.400 tonnes de PET vierge en douze mois et de 40.000 tonnes de CO2.

L'objectif de CCEP est que cela concerne également les grandes bouteilles donc la totalité de la production française d'ici à 2030. C'est déjà le cas de la filiale suédoise notamment, du fait des systèmes de collecte liés à ce pays.

«Avec les jeunes générations, ce ne sera même pas un avantage compétitif, ce sera un droit d'entrée d'être vertueux sur le plan environnemental», anticipe François Gay-Bellile. «Toute l'industrie veut aller vers le net zéro carbone.»

Du bac jaune au recyclage


Les sites européen de Plastipak sont implantés en Espagne, au Luxembourg et donc à Sainte-Marie-la-Blanche. Le site beaunois de Plastipak emploie 130 personnes qui produisent chaque jour 130 tonnes de pré-formes en PET recyclé– s'apparentant à de petits tubes à essai longs de quelques centimètres – qui seront transportées ainsi à proximité du client où elles seront matérialisées sous la forme de l'emballage final connu des consommateurs.

Plastipak revendique de disposer de la seule usine en France capable ainsi de produire «de la bouteille à la bouteille». Les différents emballages arrivent des centres de tri des déchets intercommunaux de toute la France (et même d'Europe pour 10 à 20% de l'approvisionnement) où ils ont été séparés par catégorie de plastiques après réception de la collecte des «bacs jaunes».

Stockés dans la cour, les cubes sont insérées dans la ligne de production. Les emballages sont alors triés, broyés, lavés, transformés en granulés et pré-formés avant expédition aux industriels. Bouchons et étiquettes sont séparés pour des  traitements confiés à d'autres industriels.

En amont de cette chaîne, Plastipak a lancé ce mois-ci une toute nouvelle étape de re-tri pour optimiser la quantité de matière issue d'un cube arrivant d'un centre de tri. Sur l'année, Plastipak compte augmenter de 2.000 tonnes sa production grâce à cet outil pour lequel l'entreprise a investi 1,5 million d'euros.

Un recyclage utilisant «le moins d'eau, le moins d'énergie et qui génère le moins de CO2»


Dans un «bac jaune» moyen, 30% du contenu permet de réaliser du PET recyclé apte à produire une bouteille, 40% sert à élaborer de la fibre synthétique et 30% d'autres emballages.

Selon François Nicolas, «si l'on veut continuer notre trajectoire de décarbonation, on doit accélérer encore le cycle de la bouteille à la bouteille pour vraiment faire tourner un maximum et retarder le plus possible le recyclage dans un état moins noble de la matière.»

«Le recyclage mécanique pour les bouteilles de type PET clair, c'est le mode de retransformation pour refaire un emballage qui nécessite à la fois le moins d'eau, le moins d'énergie et qui génère le moins de CO2», résume-t-il.

«On consomme une petite quantité d'eau fraîche qui est très faible ramenée à la taille d'une bouteille», assure le directeur de Plastipak France, «l'eau que l'on utilise, on la recycle en interne». Un prochain investissement sera consacré à l'implantation d'une nouvelle station physico-chimique bactériologique.

Un centre d'information


Créé également en 2013, Infineo comprend un centre de visites pédagogiques sur l’économie circulaire des emballages, accueille environ 2.000 visiteurs par an (principalement des représentants d'entreprises et de collectivités ainsi que des étudiants).

Selon François Nicolas, «si l'on veut arriver à une économie circulaire, la clé, c'est d'améliorer la collecte et de continuer à éduquer les consommateurs sur comment mieux trier en amont. Mieux c'est trié, plus la qualité de ce qui arrive dans les usines de recyclage est bonne, meilleur est le matériau qui en ressort».

Jean-Christophe Tardivon

François Gay-Bellile défend la consigne des bouteilles plastiques











































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