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16/06/2024 03:22
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EXCLUSIF : Fadila Khattabi choisit François Deseille comme suppléant dans la troisième circonscription de la Côte-d'Or

«Il faut plus de justice sociale, tenir compte de plus de pénibilité dans le travail, plus de pouvoir d'achat pour certains», a déclaré François Deseille, ce samedi 15 juin, à Dijon, après avoir accepté la proposition de la candidate qui entend continuer de «protéger les Français».
L'arrivée de Fadila Khattabi avec François Deseille a été discrète, ce samedi 15 juin 2024, à la Nuit du handicap, organisée dans le parc du château de Pouilly, à Dijon.

Pourtant, le fait d'être ainsi côte à côte marquait une décision importante, prise le jour même : Fadila Khattabi (REN), candidate à sa réélection à la députation sur la troisième circonscription de la Côte-d'Or, a choisi François Deseille (Modem) comme suppléant.

En marge de la Nuit du handicap, Infos Dijon a interrogé en exclusivité le duo nouvellement constitué.

François Deseille retrouve la troisième circonscription



Président de la fédération de la Côte-d'Or du Modem, François Deseille est actuellement deuxième adjoint au maire de Dijon délégué aux finances et la Cité internationale de la gastronomie et du vin ainsi que vice-président de la Métropole de Dijon délégué au patrimoine bâti et au complexe funéraire.

Depuis 2007, François Deseille représente le parti de François Bayrou aux élections législatives. Cette année-là, il se présentait déjà sur la troisième circonscription de la Côte-d'Or et réalisait un modeste score de 7,13% tandis que la socialiste Claude Darciaux était élue.

En 2017, sur la deuxième circonscription cette fois, soutenu par La République en Marche, il accédait au second tour avec 32,57% des suffrages mais Rémi Delatte (LR) remportait l'élection.

En 2022, il n'a pu se présenter car, par le jeu des investitures nationales, la circonscription a été réservée à la Fédération progressiste, fondée par François Rebsamen (PS, FP), et Benoît Bordat (FP) a été élu.

Dans le contexte des élections législatives anticipées, François Deseille retrouve donc la troisième circonscription et compte incarner la participation du Modem au soutien d'Emmanuel Macron au sein de la coalition Ensemble pour la République.

Fadila Khattabi remercie Philippe Frei pour la qualité de son travail


Pourquoi ne pas avoir reconduit Philippe Frei comme suppléant ?

Fadila Khattabi : «Je voudrais vraiment dire que Philippe Frei a été à mes côtés depuis 2017. On est reparti dans cette aventure en 2022. Il a fait preuve d'un travail de grande qualité, il a siégé. Vraiment, je voudrais le remercier encore une fois pour toute la qualité de son travail.»

«Au regard des résultats suite aux européennes, la situation a changé. On a une nouvelle donne, un nouveau contexte politique. Donc j'ai souhaité effectivement avoir François Deseille à mes côtés qui est implanté depuis de nombreuses années dans le territoire de la métropole pour avoir une nouvelle dynamique.»

François Deseille représente «l'ouverture, l'union et une nouvelle dynamique»


François Deseille représente le Modem. Quelle importance a, pour vous, la représentation de cette composante de la majorité présidentielle sortante ?

Fadila Khattabi : «Nous travaillons déjà ensemble depuis de nombreuses années et puis, aussi, c'est l'ouverture, l'union et une nouvelle dynamique. Nous avons déjà travaillé depuis 2017 avec le Modem et nous continuons à le faire mais j'ai souhaité aller au-delà. Philippe Frei était adhérent de Renaissance et, là, je fais preuve encore plus d'ouverture avec François Deseille.»

«Si on ne fait rien, on se dirige vers un combat Mélenchon-Bardella»


Pourquoi acceptez-vous la suppléance dans ce contexte difficile ?

François Deseille : «Ma principale motivation en politique, c'est la lutte contre les extrêmes or, si on ne fait rien, on se dirige vers un combat Mélenchon-Bardella, ce n'est pas possible. Quand Fadila Khattabi m'a dit ''François, est-ce que tu peux venir travailler avec moi ?'', j'ai dit ''oui'' tout de suite. Pour moi, c'est un combat de valeurs, j'ai 4 enfants, je n'ai pas envie de voir [Jordan] Bardella, ni [Jean-Luc] Mélenchon à la tête d'un gouvernement français. C'est le combat des valeurs qui m'anime avant tout.»

François Deseille priorise «la lutte contre les exclusions» et «la qualité des finances publiques»


Soutenant tous les deux Emmanuel Macron depuis la présidentielle de 2017, vous vous connaissez de longue date, vous connaissez aussi le programme et la coalition, mais, en particulier, durant cette campagne express, sur quoi allez-vous effectuer un focus ?

François Deseille : «Ce qui est important, c'est travailler notamment la lutte contre les exclusions, contre les difficultés rencontrées au quotidien.»

«J'ai un métier où je suis confronté à des gens qui sont dans la souffrance, dans la difficulté, qui ont des problèmes [NDLR : François Deseille est masseur-kinésithérapeute de profession]. Le but, c'est d'aider ces personnes au maximum, c'est d'aider à rassembler un maximum de personnes pour essayer de sortir de cette crise que nous vivons actuellement.»

«Pour moi, c'est important aussi de travailler sur les finances publiques. À la Ville de Dijon, j'ai pu apporter cette qualité des finances qu'on ne peut critiquer actuellement. On a baissé la dette énormément tout en continuant à investir. On a pu faire les choses, il suffit d'avoir une gestion de père de famille.»

«Quand je vois les programmes annoncés par [La France insoumise], on va annoncer un SMIC à 3.000 euros, si cela continue. Je pense que, maintenant, le but est de dire tout et n'importe quoi sans savoir travailler le financement derrière et puis voir comment ça va se passer au niveau des taux d'intérêt de la dette future. À un moment, il y a un travail à faire là-dessus.»

«On parle des problèmes des retraites. Moi qui suis kiné, je souhaite travailler pour mettre en place la pénibilité dans les retraites. C'est un volet qu'il faut encore plus prendre en compte. Il y a des métiers où bosser la nuit jusqu'à 50 ans, c'est de trop et d'autres, à 60 ans, c'est faisable, d'autres à 65 et il y a même des gens, à 70 ans, ils veulent toujours bosser donc il faut laisser les gens travailler comme ils le souhaitent.»

«C'est pour ça que travailler avec la ministre qui est en charge du handicap notamment, c'est important.»

«Il ne faut pas laisser la dette aux générations futures»


S'il y a une reconduction d'une majorité soutenant Emmanuel Macron, Fadila Khattabi pourrait éventuellement rester ministre. Êtes-vous prêt à siéger à l'Assemblée nationale ?

François Deseille : «Si Fadila Khattabi redevient ministre, je le souhaite, je serai prêt à aller à l'Assemblée nationale !»

François Deseille a mis en avant ses compétences en matière de finances publiques et l'intérêt particulier du Modem pour cette thématique-là. Vous avez critiqué les «propositions délirantes» du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire. Est-ce que les électeurs de la troisième circonscription qui, pour beaucoup, connaissent la précarité, peuvent être sensibles à l'enjeu des finances publiques ?

Fadila Khattabi : «Bien sûr ! On sait que nous avons une dette abyssale et il nous faut faire preuve de responsabilité et ne pas laisser cette dette courir et la laisser aux générations futures.»

«Pour autant, il faut aussi de la justice sociale et prendre en compte aussi toutes les précarité et les attentes des Français. Je suis sur le terrain. Je l'étais encore, tout à l'heure, à Longvic. L'inquiétude, c'est aussi le pouvoir d'achat. L'inquiétude, c'est aussi, peut-être demain, suite au programme délirant, que ce soit de l'extrême-droite ou de l'extrême-gauche – une retraite par exemple à 60 ans –, de voir les pensions des retraités baisser. Je ne veux pas que nos retraités, qui ont déjà des petites retraites, les voient baisser. N'oublions pas ce qui s'est passé en Allemagne. Un Allemand touche 85% de ce que touche un Français. Je veux véritablement continuer à protéger les Français, protéger leur pouvoir d'achat, protéger leur emploi et faire en sorte que notre pays puisse avancer sereinement.»

«La dette appartient à des Chinois, à des Qataris, des Américains...»


Fadila Khattabi : «Aujourd'hui, effectivement, nous avons une dissolution mais, quelque part, est-ce qu'on pouvait continuer ainsi avec le blocage du pays qui était pris en otage par l'extrême-droite et par l'extrême-gauche ? Ça n'allait pas dans le sens de intérêt des Françaises et des Français. Le président a pris une décision. Je veux continuer de servir les Français et les protéger.»

François Deseille : «Concernant les finances, ce que je reproche, c'est surtout d'annoncer n'importe quoi. LFI annonce un programme qui est irréalisable, donc, après, on peut dire n'importe quoi.»

«La dette appartient à des Chinois, à des Qataris, des Américains... Ils vont augmenter les taux d'intérêts et c'est terminé, vous ne pouvez plus rien faire, tout est bloqué.»

NDLR : Selon un rapport de l'Assemblée nationale de mai dernier, 53,2% de la dette publique française est détenue par des investisseurs étrangers (dont 29% hors zone euro).

Cela correspond à l'alerte lancée par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire qui envisage le scénario auquel la Première ministre Liz Truss a été confrontée au Royaume-Uni avant de devoir démissionner.

NDLR : Le 23 septembre 2022, Liz Truss (conservatrice) a dévoilé une politique budgétaire axée sur 45 milliards de livres de baisses d'impôts, au bénéfice des ménages les plus aisés, sans compensation de recettes par ailleurs. Devant le risque de grever les finances publiques et d'amplifier l'inflation déjà élevée depuis le début de la guerre en Ukraine, les marchés financiers chutent, la livre est attaquée, les taux d'intérêt se tendent. N'étant plus soutenue par son parti, Liz Truss a démissionné le 20 octobre suivant.

François Deseille : «C'est tout à fait possible donc, à un moment, il faut être réaliste. Par contre, il faut plus de justice sociale, tenir compte de plus de pénibilité dans le travail, plus de pouvoir d'achat pour certains.»

«Ils mettent dans leur programme les cantines scolaires gratuites avec des produits bio. Cela coûterait près de 50 milliards d'euros. Non. Nous, on veut les cantines gratuites pour certaines personnes.»

«Par exemple, la Ville de Dijon a des tarifs à 53 centimes d'euros pour les plus démunis et puis d'autres à 7 euros.»

«Nous n'avons eu de cesse de protéger les Français»


Ce nouveau contexte pourrait-il être associé à de nouvelles mesures concernant le pouvoir d'achat notamment ?

Fadila Khattabi : «J'entends personnellement la colère et la déception des Français mais il nous faut aussi être pragmatiques et nous allons essayer à travers deux-trois sujets de répondre à leurs attentes.»

«Ce qu'on me dit sur le terrain, c'est le pouvoir d'achat. Ça, c'est une réalité. L'accès aux soins, notamment dans certains quartiers ou dans la ruralité, où il y a des difficultés, des problèmes aussi de mobilité. On sait aussi que le transport est coûteux. Des gens prennent leur voiture, vont travailler dans la métropole et ça représente un coût de carburant. On a essayé aussi de répondre sur l'énergie à travers le bouclier tarifaire pour protéger justement le pouvoir d'achat des Français.»

«Il y a des attentes auxquelles nous devons répondre et nous répondrons si, effectivement, les Français décident de nous faire confiance. Encore une fois, nous n'avons eu de cesse de protéger les Français de l'inflation, du coût de l'énergie ou du carburant, pendant la crise sanitaire, sur le plan sanitaire mais également protéger nos entreprises et nos emplois. J'ai envie de continuer de protéger les Françaises et les Français.»

«Il faudra encore faire plus et nous sommes mobilisés. On va faire une campagne de terrain, dynamique, de proximité. D'ailleurs, je suis toujours sur le terrain depuis que j'ai été élue en 2017. Je n'ai cessé d'être en campagne depuis 2017. Je suis encore sur le terrain à la rencontre des concitoyens.»

Propos recueillis par
Jean-Christophe Tardivon

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