Hausse du coût de l'énergie, difficulté de recrutement, fin de dérogation d'ouverture tardive... Les vœux 2023 avaient un goût amer pour le président de l'UMIH 21, ce jeudi 12 janvier.
Les revendications étaient de mise lors de la cérémonie des vœux de la fédération de Côte-d'Or de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH 21), ce jeudi 12 janvier 2023, dans le caveau du Grand Hôtel La Cloche, à Dijon.
Président de l'organisation patronale et propriétaire de l'établissement, Patrick Jacquier a pris la parole entouré des vice-présidents Médéric Fauchille, Gilbert Febvay et Alexander Krips ainsi que de la secrétaire générale Isabelle Grandin.
Parmi les adhérents, les partenaires, les représentants de chambres consulaires, de la police, des sapeurs-pompiers et d'énergéticiens ainsi que les élus se trouvaient notamment Marie-Claire Bonnet-Vallet (LCOP), vice-présidente du conseil départemental de la Côte-d'Or et présidente de Côte-d'Or Attractivité, Sladana Zivkovic (PS), vice-présidente de Dijon Métropole et présidente de l'office de tourisme de Dijon Métropole, Danielle Juban (sans étiquette), vice-présidente de Dijon Métropole, Nadjoua Belhadef (PS, FP), adjointe au maire de Dijon, Jean-Paul Durand (sans étiquette), conseiller municipal de Dijon et ancien président de l'UMIH 21, Laurent Bourguignat (LR), conseiller municipal d'opposition de Dijon, et Adrien Huguet (LR), conseiller municipal de Saint-Apollinaire.
L'UMIH demande au gouvernement de fixer un tarif de référence de l'électricité et du gaz
Après avoir souhaité à tous «une année dynamique, constructive, de santé, de joie et de réussite», Patrick Jacquier aborde rapidement les sujets d'actualité en relayant les positions de l'UMIH au niveau national.
«Le cadre législatif et réglementaire devient de plus en plus contraignant», regrette le président de l'UMIH 21. À cela s'ajoutent des factures d'électricité ou de gaz multipliées «par dix ou par quinze».
Et de citer l'exemple local de l'hôtel Henri II, établissement de 65 chambres à Beaune, qui a pris la décision de ne pas recevoir de clientèle durant six semaines pour réaliser des économies de chauffage, la facture d'énergie passant de 8.000 euros à 45.000 euros par mois.
Le président confédéral de l'UMIH, Thierry Marx, a demandé au gouvernement de fixer un tarif de référence de l'électricité et du gaz «réglementé et encadré», un simulateur pour les bénéficiaires des aides gouvernementales et «la simplification du dispositif actuel, vécu comme une usine à gaz».
«Le gouvernement a été en partie à notre écoute», commente Patrick Jacquier en évoquant le prix moyen garantie de 280 euros par MWh pour les TPE de moins de dix salariés et de moins de 2 millions d'euros de chiffre d'affaires. «Nos fonds de commerce sont en péril», insiste-t-il (
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Alors qu'un mouvement social s'annonce pour contester la réforme gouvernementale du système de retraire, le représentant des hôteliers, restaurateurs et cafetiers alerte sur «le problème de la grève en général, de ses conséquences et des limites qu'elle ne doit pas dépasser».
Autre «mauvaise nouvelle», la menace de «42 licenciements» qui plane sur les ressources humaines des cinq établissements de nuit autour de la place de la République qui ont vu leur horaire de fermeture passer de cinq à deux heures du matin du fait des agressions et nuisances sonores survenant dans le secteur (
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«Un tourisme qui laisse la place à l'art de voyager»
En revanche, le président de l'UMIH 21 se félicite du retour de la clientèle touristique post-crise sanitaire et «son engouement profond pour un tourisme qui laisse la place à l'art de voyager, de s'imprégner pleinement de notre gastronomie, de notre vin et de la richesse de notre patrimoine».
Patrick Jacquier applaudit l'ouverture de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin de Dijon, en mai dernier, ainsi que le prochain lancement de la Cité des Climats et vins de Bourgogne de Beaune, en mai prochain (
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«Ces deux ouvertures, une année après l'autre, vont véritablement contribuer au tourisme de la Côte-d'Or, à enfin arriver à ce que nous puissions avoir des touristes qui passent plusieurs nuits dans notre département», commente-t-il.
Patrick Jacquier salue également la mise en place d'un bureau des congrès mis en place par la Métropole de Dijon dans le cadre du renouveau du parc des expositions ainsi que le développement de la marque territoriale Savoir-faire 100% Côte-d'Or par le Département.
«Il nous faut offrir aux jeunes des perspectives de travail»
«Poids-lourd de l'économie en France, le secteur de l'hôtellerie-restauration est l'un des premiers pourvoyeurs d'emplois. Côté hébergement comme en cuisine ou en salle, des multitudes de postes sont ouverts à nos jeunes avec, fréquemment, de belles perspectives de carrière. L'offre de formation est riche et variée dès la fin de la classe de la troisième», relate le président de l'UMIH 21.
«Pourtant, force est de constater que l'embauche reste compliquée», poursuit-il. «Dans les prochaines années, la restauration continuera d'avoir besoin de bras et de jeunes capables d'évoluer pour prendre leurs responsabilités, des jeunes motivés auxquels il nous faut offrir des perspectives de travail et carrières normales. (…) La restauration est un secteur très influencé par les changements économiques et sociologiques. Les problématiques actuelles de développement durable, de santé, de sécurité alimentaire deviennent essentielles et nos clients deviennent de plus en plus exigeants et vigilants sur la qualité de la prestation offerte et sur leur bien-être. Face à cette évolution, nous devons être capables de faire preuve d'adaptabilité, privilégier service et proximité et en profiter pour entraîner avec nous toute une génération motivée qui fera d'autant plus ses preuves que nous saurons lui faire confiance.»
En toute convivialité, la cérémonie s'est terminée par la dégustation d'une tête de veau préparée par le chef cuisinier du Grand Hôtel La Cloche.
Jean-Christophe Tardivon