Recherche
Pour nous joindre
redaction.infosdijon@gmail.com
SMS au 07.86.17.77.12
> Côte d'Or > Côte d'Or
31/05/2022 03:28

LÉGISLATIVES : «Aller jusqu'au bout avec Emmanuel Macron, c'est un impératif pour la France dans l'Europe», revendique Didier Paris

Candidat investi par la majorité présidentielle sur la cinquième circonscription où la culture de la vigne est très présente, Didier Paris constate «un état d'esprit général de protection de la biodiversité» et se dit «favorable à ce qu'on utilise de moins en moins les produits phytosanitaires de synthèse».
«Il nous reste du boulot à faire», Didier Paris le dit lui-même et en fait son principal argument de campagne : donner depuis l'Assemblée nationale un outil à Emmanuel Macron lui permettant de mettre en œuvre sa politique.

Assumant le bilan du quinquennat précédent et de la législature qui s'achève, Didier Paris (Renaissance) est candidat à sa réélection sur la cinquième circonscription de la Côte-dOr, investi par la coalition Ensemble, pour élaborer les lois concernant notamment la vie économique – dont les agriculteurs et les travailleurs indépendants –, la santé, l'école ou le logement.


Résultats serrés au second tour de la présidentielle


En 2017, Didier Paris (LREM) a été élu avec 53,78% des voix face à Hubert Poullot (LR), ancien suppléant d'Alain Suguenot (LR), avec 46,22%.

Au premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron (29,03%) et Marine Le Pen (28,34%) se sont retrouvés dans un mouchoir de poche. Jean-Luc Mélenchon (14,27%) et Éric Zemmour (7,89%) arrivant loin derrière. Au second tour, les résultats sont restés plus serrés qu'au niveau national, avec 52,75% pour Emmanuel Macron et 47,25% pour Marine Le Pen.

Vice-président de la commission des lois


Ancien magistrat, ayant le grade de sous-préfet, Didier Paris a longtemps cheminé aux côtés de François Patriat, alors membre du Parti socialiste, pour l'accompagner dans la dimension administrative de l'action publique, avant de se confronter au suffrage universel quand l'ancien président du conseil régional de Bourgogne a rejoint Emmanuel Macron. François Patriat (Renaissance) est aujourd'hui le président du comité de soutien de Didier Paris. Maire de Saint-Jean-de-Losne, Marie-Line Duparc est suppléante.

À l'Assemblée nationale, le député sortant est vice-président de la commission des lois depuis 2017. En 2021, Didier Paris a été élu conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté sur la liste conduite par Denis Thuriot ; le groupe de la majorité présidentielle siège dans l'opposition à la présidente Marie-Guite Dufay (PS).

Ce lundi 30 mai 2022, Didier Paris a répondu aux questions d'Infos Dijon.

«Une véritable inquiétude d'une poussée à droite dans notre circonscription»


Pourquoi recandidatez-vous ?

«Deux raisons. La première, c'est que je veux continuer à accompagner le mouvement qui a été créé par Emmanuel Macron. Lui-même réélu pour cinq ans, il n'y a pas de raison d'aller jusqu'au bout, d'autant qu'on a eu quand même des difficultés significatives dans ce premier mandat donc il nous reste du boulot à faire.»

«Deuxième raison, c'est que je ne veux pas prendre un quelconque risque sur un vote qui, ici, dans la cinquième circonscription, pourrait voir le Rassemblement National marquer des points.»

Si l'on additionne les voix de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, le camp national est arrivé loin devant Emmanuel Macron dans cette circonscription. Quelle lecture en faites-vous ?

«Une législative, ce n'est pas une présidentielle. Il y a une perte en ligne très important d'autant que ces deux candidats-là, celui du Front National [sic] fait une campagne très molle et celui de Zemmour est quasiment inexistant. (…) Je suis plutôt inquiet sur un rassemblement des droites sur l'extrême au deuxième tour.»

«Ça dit une circonscription très partagée : le val de Saône très RN, l'axe central de la côte viticole et les villes, très favorable à Macron, un score qui n'a jamais été atteint, plus de 34% ici à Beaune, plus qu'à Dijon, alors que Pécresse ne fait que 6% – c'est quand même très remarquable – et un Morvan qui s'est un peu stabilisé entre les deux. (…) il y a donc une véritable inquiétude d'une poussée à droite dans notre circonscription.»

«Ne pas oublier qu'Emmanuel Macron a été réélu dans de bonnes conditions : 58,5%. C'était un pari qui n'était pas gagné, qui est un pari relativement original par rapport aux autres cas de figure : Hollande qui ne se représente même pas et Sarkozy qui se fait battre.»

«Mon premier objectif, d'abord et avant tout, c'est d'être en capacité d'appuyer la politique nationale à travers de la majorité présidentielle qui sera donnée à Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale.»

«C'est essentiel. On ne peut pas, une seule seconde, envisager que le président de la République réélu ne dispose pas des outils politiques pour mener à bien le redressement de la France. (…) Le national doit permettre aux habitants, quel que soit l'endroit où ils se trouvent et y compris dans notre circonscription, de mieux vivre.»

«Quel que soit le candidat, il doit être respecté»


Des militants de la majorité présidentielle en Côte-d'Or disent avoir été menacés en tractant. Une candidate de Reconquête a été agressée deux fois (lire le communiqué). Comment analysez-vous ce climat d'agressivité et de manque de tolérance des opinions différentes ?

«C'est malheureusement pas un climat nouveau. Je rappelle que plus de 150 parlementaires ont fait l'objet d'exactions verbales ou physiques. J'ai le souvenir de Romain Grau à qui on avait mis le feu à sa permanence alors qu'il était encore dedans [NDLR : à la suite de son vote favorable au CETA, accord bilatéral de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, lors d'une manifestation de Gilets jaunes le 27 juillet 2019, des manifestants ont vandalisé la permanence du député LREM des Pyrénées-Orientales ; il a également été agressé physiquement le 22 janvier 2022].»

«Donc c'est malheureusement une déviation générale que je déplore. Quel que soit le candidat, il doit être respecté.»

«Un excellent bilan»


Que souhaitez-vous mettre en avant dans votre bilan de la législature qui s'achève ?

«C'est un bilan national que je trouve, dans des conditions extrêmement difficile, plutôt positif, même si je n'ignore pas que certains de nos compatriotes souffrent ou continuent à souffrir. Un bilan en termes d'emplois, de valeur économique, de réponse aux multiples crises que nous avons connu qui est un excellent bilan.»

«Deuxième élément, mon propre travail à l'Assemblée nationale. J'ai le sentiment d'avoir fait le boulot ici, avec le monde économique, avec la viticulture, avec l'agriculture, avec un certain nombre de secteurs économiques. Nationalement, j'ai été le spécialiste des affaires de justice et de sécurité et de collectivités territoriales à l'Assemblée. Il me semble qu'on a fait beaucoup, beaucoup, beaucoup même s'il reste beaucoup, beaucoup, beaucoup à faire, raison pour laquelle je me représente.»

«Il y a eu beaucoup d'évolutions sur une transformation en bio»


De nombreux rapports pointent les dangers des produits phytosanitaires de synthèse pour l'homme et l'environnement. La viticulture utilise largement de tels produits. Les tenants de l'écologie politique appellent à une «sortie des pesticides». Et vous ?

«Je ne suis pas certain que la viticulture les utilisent autant que ça. Il y a eu beaucoup d'évolutions sur une transformation en bio [NDLR : selon l'Observatoire régional de l'agriculture bio, en 2021, environ 30% des surfaces plantées en vigne en Côte-d'Or étaient engagées dans l'agriculture biologique]. Il y a une agriculture raisonnée. Il suffit d'aller dans les vignes pour voir qu'il n'y a quasiment plus de viticulteurs qui met du glyphosate comme herbicide [NDLR : selon le ministère de l'Agriculture, en Côte-d'Or, en 2019, «majoritairement, les vignes ne reçoivent aucun herbicide» et l'indice de fréquence de traitement est le second plus bas de Bourgogne (lire le rapport)]. Je suis plutôt rassuré, y compris dans les nombreux contacts que j'ai avec le milieu viticole sur la manière dont ils appréhendent ce changement.»

«Je suis, comme l'ensemble de nos concitoyens, favorable à ce qu'on utilise de moins en moins et de manière assez drastique ces produits [phytosanitaires de synthèse]. À condition quand même que – je parle plutôt des agriculteurs que des viticulteurs – l'on sache rapidement leur offrir des molécules de remplacement et que l'on puisse accompagner le mouvement général qui s'est largement mis en place.»

Comment envisagez-vous l'accompagnement des viticulteurs ?

«À plusieurs niveaux. Au niveau de la recherche, au niveau des pratiques culturales. Je vais prendre un exemple. Il y a des zones de non-traitement qui s'appliquent à l'agriculture et à la viticulture. Je souhaite que ces zones continuent à exister mais existent dans le cadre de chartes locales qui ont déjà été largement entamées pour convenir des bonnes modalités d'application de ces mesures et de faire en sorte que le bio ou la mixité du bio ne soit pas touché par des zones de non-traitement.»

Est-ce à la collectivité de prendre en charge cet accompagnement ?

«C'est un effort collectif. Bien sûr de l'interprofession, elle joue son rôle, que ce soit le BIVB |NDLR : Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne] ou la CAVB [NDLR : Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne], aux viticulteurs eux-mêmes et tous les organismes de gestion, les ODG, dans le monde viticole sont pleinement conscients de leurs responsabilités et y travaillent.»

«Les collectivités doivent jouer un rôle. Les chartes doivent se situer aussi au niveau des collectivités locales, de la même façon que l’État doit accompagner sur des molécules de remplacement et sur la manière dont on peut financièrement ou économiquement aider les viticulteurs en difficulté, ou les agriculteurs en difficulté. C'est exactement ce qui s'est joué pour le plan gel.»

«Le président Macron a réussi une négociation exceptionnelle de la PAC»


Comment valoriser les pratiques vertueuses de ceux qui sont déjà passés en bio ?

«Le problème de valorisation, ça tient à un équilibre économique. Dans la viticulture, le mouvement est largement engagé.»

«Ce que je remarque quand même, c'est qu'on a un peu une crise du bio en ce moment et que l'on a sur certains rayons le prix du bio qui est au même montant que ce qui est produit par l'agriculture conventionnel. Ça pose une difficulté parce que l'agriculteur lui-même ne s'y retrouvera pas.»

«Donc une valorisation d'ensemble, une valorisation par l'amont et par l'aval. L'amont, c'est la production. Les organismes professionnels jouent pleinement leur rôle, c'est évident. L'aval, c'est la distribution. Il faut, là aussi, que la grande distribution puisse maintenir les rayons bio dans de bonnes conditions.»

Est-ce que les services environnementaux, une rémunération liée à la politique agricole commune européenne, constituent une piste intéressante pour renforcer ces orientations vers l'agriculture biologique ?

«Ce n'est pas d'aujourd'hui que la PAC essaie de transférer une partie des aides du premier pilier vers le deuxième pilier en verdissement [NDLR : dont dépendent les services environnementaux].»

«Le président Macron a réussi une négociation exceptionnelle de la PAC en maintenant à son niveau à peine diminué alors qu'on prédisait une chute du niveau de la PAC. Donc nous avons les moyens financier de continuer à le faire.»

«La valorisation se fait au plan financier et beaucoup aussi au plan de la défense de notre agriculture. (…) Je suis ulcéré de l'agri-bashing auquel nous assistons parfois. Il ne faut jamais perdre de vue que nos agriculteurs sont le poumon absolument nécessaires d'un pays comme le nôtre d'autant que la crise ukrainienne renforce significativement cette problématique.»

«Un état d'esprit général de protection de la biodiversité»


Certains commentateurs ont l'impression que la préservation de la biodiversité est le parent pauvre de la politique environnementale de la majorité présidentielle par rapport à la lutte contre le changement climatique. Comment la défendez-vous ?

«Je ne crois pas que ce soit exactement le cas. J'ai vu très fréquemment Bérangère Abba qui était la ministre de la Biodiversité il y a peu de temps [NDLR : la Haut-Marnaise Bérangère Abba, étiquetée divers droite avant de rallier LREM, a été secrétaire d’État chargée de la Biodiversité de 2020 à 2022, elle est venue à Dijon en mars 2021 (lire notre article) ; à ce jour, personne ne lui succède dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, portant cette thématique en attendant qu'un éventuel secrétaire d’État soit nommé après les législatives].»

«On a fait une Agence de la Biodiversité. À l'inverse, beaucoup se sont émus que l'Agence de la Biodiversité prenait trop de place par rapport notamment aux problématiques de l'eau ou à certaines problématiques traditionnelles qu'elle avait à gérer [NDLR : créée en 2016, l'Agence française pour la biodiversité (AFB), est devenue en 2020 l'Office français de la biodiversité en fusionnant avec l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, au grand dam de certains représentants de chasseurs].»

«Je crois qu'il y a un état d'esprit général de protection de la biodiversité. Cela dit, on voit tous les jours, par les enquêtes qui sont menées, une diminution de la biodiversité faunistique par exemple qui est tout à fait colossale, ce contre quoi il faut lutter, cela passe notamment par les produits de substitution, par une meilleur approche culturale de nos agriculteurs.»

«Il y a aussi la biodiversité des plantes qui est assez importante. Là, nous avons un territoire qui est extrêmement bien couvert par les ZNIEFF [NDLR : Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique définissant un secteur au caractère remarquable], les zones Natura 2000, les zones humides... Il faut que l'on continue dans ce travail-là.»

L'Office français de la biodiversité se superpose à l'Agence régionale de la biodiversité créée par le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté en 2019 pour contribuer à la mise en œuvre de la stratégie régionale de la biodiversité votée en 2020. Comment voyez-vous l'articulation des deux échelons ?

«Cela fait partie de politiques qui sont extrêmement lourdes. Je suis moi-même conseiller régional. Dans mon optique, la Région doit être en capacité de se caler sur les politiques nationales et de les accentuer au plan local. Le fait-elle ? Ça mérité un peu plus d'analyse effectivement.»

Le sujet de la transmission des entreprises


Quelles autres propositions allez-vous tout particulièrement porter auprès des électeurs de la cinquième circonscription ?

«Il y a des sujets locaux plus puissants que d'autres. (…) L'agriculture se porte plutôt bien en ce moment pour des raisons qui sont assez conjoncturelles liées notamment à un relèvement du prix des ovins, des bovins, du blé.»

«Il y a d'autres secteurs économiques. Les indépendants : nous avons fait une loi qui est puissante (lire notre article). Je souhaite que l'on soit en capacité de la traduire concrètement.»

«Je pense en particulier à la transmission – sujet qui vaut aussi pour l'agriculture et la viticulture –. J'ai accompagné un de mes collègues pour déposer un rapport quelques jours avant le premier tour des élections présidentielles sur le fait que nous remettions l'outil de travail comme la priorité numéro un de la transmission, y compris par des moyens techniques de déplacer les obligations successorales.»

«Ne jamais oublier qu'il y a des Français qui sont loin des centres de décisions, il faut donc poursuivre les Maisons France services que nous avons mises en place. Il faut continuer à simplifier au maximum les liens entre l'administration, qu'elle soit locale ou nationale, et les Français.»

«Un des sujets essentiels, c'est celui de la santé. Il nous faut absolument continuer à créer des maisons de santé. Il y en a qui sont puissantes à Pouilly, à Bligny, à Seurre. Il faut continuer à les faire surgir. Il faut améliorer la situation de la présence médicale et des auxiliaires de santé dans tous les endroits du territoire, continuer à avoir des accords avec les médecins et les centres hospitaliers locaux ou régionaux.»

«Et, enfin, agir sur l'école, qui le point central, la solidarité. J'étais, il y a quelques jours, à un débat avec l'UNAPEI sur notamment le handicap [NDLR : première fédération française d’associations de représentation et de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles], cela fait partie des sujets absolument centraux sur lesquels je suis extrêmement attaché.»

«Que toutes les entreprises puissent s'installer là où elles veulent»


Les indépendants qui veulent s'installer trouvent difficilement du foncier autour de Beaune et se tournent vers la plaine de Saône ou la vallée de l'Ouche, multipliant les déplacements automobiles. Que peut un député sur ce sujet ?

«J'ai une autre vision. Le souhait que j'ai est que toutes les entreprises puissent s'installer là où elles veulent, y compris en zones rurales ou un peu éloignées.»

«J'ai visité 54 entreprises depuis le mois de septembre de l'année dernière dont certaines, petites, moyennes ou grandes, restent installées à Liernais, à Lacanche, à Seurre et c'est essentiel. Une commune sans plus aucune activité économique n'est plus une commune qui vit. C'est ça qui crée le maintien des écoles.»

«Deuxième sujet, c'est le logement. Ici, Beaune perd des habitants. On n'arrive plus à se loger à Beaune. Une des raisons, c'est qu'il n'y a pas une politique municipale suffisamment puissante pour aller dans cette direction-là.»

«Je prends un seul exemple. Je n'ai rien contre la Cité des vins à Beaune (lire notre article) sauf qu'on a gelé plusieurs hectares qui auraient très facilement pu devenir une forme d'écoquartier et loger un certain nombre d'habitants dans des conditions de mobilités douces à proximité du centre-ville. (…) Je crois comprendre que c'est une décision de nature politique de la part du maire de Beaune pour veiller à ce que son électorat reste son électorat.»

«Le plan indépendant avait été préparé par Alain Griset et fini par Jean-Baptiste Lemoyne est puissant. Le fait que les indépendants maintenant puissent à présent amortir l'achat de leur fond de commerce, ça n'existait pas. (…) Le fait que l'on puisse créer un statut unique de l'indépendant et qu'il soit plus cohérent avec leurs obligations, ça n'existait pas. Le fait qu'on ne puisse pas saisir de biens qui sont liés à l'outil de travail et à la personne de l'indépendant, (…) ça n'existait pas non plus. Je souhaite accompagner ce mouvement-là sur le plan local.»

«Rejet» de la «gauche radicale» et de la «droite radicalisée»


Quelle est votre stratégie de campagne ?

«J'ai fait très exactement 29 réunions publiques, c'est le double de tous mes autres concurrents. Bien sûr, je suis député sortant. Bien sûr, j'ai une notoriété  qui est à peu près installé. Bien sûr, je colle mon image à celle d'Emmanuel Macron et ça a du sens parce que nous représentons un arc politique qui est tout à fait exceptionnel, y compris dans le cadre de la Vème République. Je ne méprise personne, j'écoute tout le monde, je vais à la rencontre des concitoyens.»

«Je veux absolument rejeter la gauche radicale qui est une offre politique à mon sens impossible à concevoir, il y a aucun accord possible de gouvernement entre le PS, les Verts, le PC et La France Insoumise. Je veux aussi, de la même manière, rejeter une droite qui s'est très clairement radicalisée, s'agissant des élus qui la soutiennent. J'aurais apprécie qu'un certain nombre de mes concurrents appellent à voter Emmanuel Macron dans l'entre-deux-tours, ils ne l'ont pas fait. Je crains, par dessous tout, cette radicalisation autour des idées d'extrême-droite du Front National [sic].»

Jean-Luc Mélenchon, «c'est le culte de la personnalité»


Une image qui colle à celle d'Emmanuel Macron, dites-vous. On a beaucoup moqué en 2017 les affiches des candidats qui soutenaient Emmanuel Macron avec la figure d'Emmanuel Macron qui apparaissait et l'on découvre en 2022, un procédé similaire du côté de La France Insoumise cette fois avec la figure de Jean-Luc Mélenchon. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

«Je vois une affiche unique de Mélenchon. (…) C'est le culte de la personnalité. (…) Jean-Luc Mélenchon n'est même pas candidat aux élections législatives, ce qui montre son mépris finalement du mode électif français, y compris dans son discours qui est de dire 'élisez-moi Premier ministre', ce qui est une aberration même si, politiquement, cela peut avoir du sens. Ce qui m'inquiète, c'est que NUPES devient un marché de dupes.»

«Je donne un exemple. Sur la loi de l'état d'urgence sanitaire lié au Covid, nous avons passé douze textes. J'ai passé douze soirées, douze nuits, dans l'hémicycle, pour voter ces textes, pour trouver un équilibre entre des obligations en matière sanitaire et les libertés individuelles. Je ne suis pas persuadé que ni les candidats de la droite extrême ni les candidats de la gauche extrême sachent trouver ce type d'équilibre.»

«Une élection n'est jamais faite. Je crois que le fait d'aller jusqu'au bout avec Emmanuel Macron pendant les cinq ans qui viennent, c'est un impératif pour la France, pour la France dans l'Europe, pour le pouvoir d'achat, pour notre situation au quotidien, pour l'amélioration de la santé. Je crois qu'il faut que nos concitoyens aient conscience qu'aller jouer avec des extrêmes, cela ne peut en aucune façon être une réponse cohérente et, en tous cas, ce serait une réponse qui [en cas de cohabitation], le lendemain même de l'élection, ferait exploser tous les cadres dans lesquels nous nous trouvons.»

Aux réunions publiques (lire le communiqué), Didier Paris ajoute des échanges avec des maires et des représentants d'associations. Un meeting sera organisé le mardi 7 juin Porte Marie de Bourgogne à Beaune.

Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon

Les candidats (par panneau électoral)

1- René Lioret (Rassemblement National)
2- Isabelle de Almeida (Parti communiste français, NUPES)
3- Clélia Robert (divers écologistes)
4- Françoise Petet (Lutte ouvrière)
5- Hervé Moreau (divers droite)
6- Denis Jordan (Reconquête)
7- Charlotte Fougère (LR-UDI)
8- Didier Paris (Ensemble)
9- Michel Lambert (Parti ouvrier indépendant démocratique)
10- Jean-Claude Bouvarel (Debout La France)


Les candidats font leurs jeux pour les élections législatives


«Cette campagne va se faire pour ou contre les retraites», envisage François Patriat


«En Bourgogne-Franche-Comté, je ne vois pas La France Insoumise gagner une circonscription», indique François Patriat


Bruno Le Maire mobilise pour «aller au bout de la transformation du pays»



Le député sortant Didier Paris (Renaissance), le lundi 30 mai 2022 à Beaune


Infos-dijon.com - Mentions légales