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23/05/2022 03:27

LÉGISLATIVES : «J'ai un pied dans l'urbain, un pied dans le rural», assure Benoît Bordat

Centriste et écologiste, le candidat investi par la majorité présidentielle sur la deuxième circonscription est soutenu par le maire de Dijon François Rebsamen et par le sénateur François Patriat. Ce dimanche 22 mai, Benoît Bordat a indiqué vouloir porter les sujets d'écologie, de pouvoir d'achat et de sécurité auprès des électeurs.
Sa candidature constitue LA surprise de ces élections législatives en Côte-d'Or. L'écologiste Benoît Bordat a rejoint la Fédération progressiste fondée par François Rebsamen et se lance sur la très convoitée deuxième circonscription dont le député sortant Rémi Delatte (LR-Libres) ne se représente pas.

En 2017, François Deseille (Modem) avait été soutenu par la majorité présidentielle. Le jeu des alliances au sein de la nouvelle coalition Ensemble regroupant les soutiens d'Emmanuel Macron a conduit celui-ci à lui-même retenir le nom de Benoît Bordat, la seule circonscription de Côte-d'Or dévolue au Modem revenant à Yolaine de Courson, celle-ci présentant l'avantage d'être députée sortante.

Stéphane Chevalier, l'ancien directeur de campagne de Rémi Delatte


Autre surprise qui pimente la candidature, Stéphane Chevalier a été choisi comme directeur de campagne. Lui qui a travaillé avec Bruno Le Maire, reconduit ministre dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, est passé de LR à Agir, un parti partenaire de la majorité présidentielle.

Pour corser le tout, Stéphane Chevalier a été directeur de campagne de Rémi Delatte lors des élections législatives de 2012 et 2017.

Au conseil municipal de Dijon, Benoît Bordat et Stéphane Chevalier siègent dans des camps différents mais pourraient bien se retrouver côte à côte après les législatives.

Le candidat de la majorité présidentielle, favori du premier tour


En 2017, François Deseille, candidat centriste de la majorité présidentielle, avait fédéré 32,57% des voix au premier tour mais avait ensuite été battu par Rémi Delatte au second tour.

Au premier tour de l'élection présidentielle de 2022, dans cette circonscription, Emmanuel Macron est arrivé en tête avec 28,03% des voix, suivi notamment de Marine Le Pen (23,27%), Jean-Luc Mélenchon (21,31%), Éric Zemmour (7,38%) et Yannick Jadot (5,21%).

De Cap 21 à la Fédération progressiste


Âgé de 38 ans, résidant à Dijon, Benoît Bordat est conseiller agricole de profession. Il participe à la réserve opérationnelle de la Garde nationale. Il a travaillé en chambre d'agriculture puis a été collaborateur de groupe politique au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté avant de se consacrer à ses mandats électifs depuis les départementales de 2021 où il a été élu sur le canton Dijon 4.

Depuis 2008, il est conseiller municipal de Dijon. Il est actuellement adjoint au maire de Dijon délégué aux anciens combattants, au devoir de mémoire, à l'engagement citoyen et à la défense nationale.  Il est également conseiller métropolitain délégué à l'agriculture péri-urbaine, à la renaissance du vignoble et à la légumerie.

En 2008, Benoît Bordat a intégré la majorité municipale de François Rebsamen avec l'étiquette Modem puisqu'il était adhérent de Cap 21, présidé par Corinne Lepage qui a contribué a fondé le parti centriste avec François Bayrou. En 2011, Benoît Bordat devient délégué départemental et membre du bureau national de Cap 21.

En 2021, Cap 21 fusionne avec l'Alliance écologiste indépendante de Jean-Marc Governatori et participe au pôle écologiste puis, à la suite de la primaire de l'écologie dont ce dernier ne reconnaît pas le résultat, les deux structures se séparent.

Puisque Cap 21 participait au pôle écologiste, Benoît Bordat a parrainé et soutenu Yannick Jadot pour la présidentielle. Cela aux côtés de Catherine Hervieu (EELV), désormais elle aussi candidate sur la deuxième circonscription.

En apprenant la démarche de Benoît Bordat, Cap 21 lui a demandé de quitter le mouvement, Corinne Lepage ayant rompu avec Emmanuel Macron qu'elle avait, un temps, soutenu. Il a donc rejoint la Fédération progressiste fondée par François Rebsamen, même si le logo du mouvement ne figure pas sur les documents de campagne.

Le candidat est également soutenu par des socialistes de l'équipe municipale dijonnaise comme Nuray Akpinar-Istiquam, également sa binôme sur le canton Dijon 4, ainsi que par Jean-Paul Durand, Philippe Lemanceau et Nadjoua Belhadef.

Âgé de 60 ans, résidant à Bezouotte, Pascal Théron (sans étiquette) est le suppléant de Benoît Bordat. Professionnellement, il est directeur commercial. Il est maire de sa commune depuis 2020 et a parrainé Emmanuel Macron. Il est vice-président du syndicat de rivière Vingeanne-Bèze-Albane.

«C'est Emmanuel Macron qui a tranché»


Ce dimanche 22 mai 2022, Benoît Bordat a répondu aux questions d'Infos Dijon pour éclairer les électeurs sur sa démarche.

Votre candidature a surpris nos lecteurs. Comment s'est passé le processus d'investiture par la majorité présidentielle ?

«Il y a eu mon soutien à la campagne de présidentielle avec le parrainage de Yannick Jadot et il y a eu l'entre-deux-tours, la présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. J'ai appelé à voter Emmanuel Macron sans ambiguïté. Je tiens à préciser que si cela avait été Jean-Luc Mélenchon face à Emmanuel Macron, j'aurais aussi appelé à voter Emmanuel Macron.»

«Il y a eu un fait déclencheur, la création de la NUPES [NDLR : Nouvelle Union populaire écologique et sociale] où je ne me reconnais pas du tout dans un certain nombre de valeurs de Jean-Luc Mélenchon. À partir de là, il y avait des discussions ici ou là avec mon parti, Cap 21, avec d'autres partis pour créer une plateforme sur l'écologie au centre, peut-être avec le Parti radical de gauche.»

«J'ai fait savoir dans mon entourage que je pourrais être candidat indépendant au proche du centre-gauche parce que je ne me reconnais pas dans la démarche qu'avaient prise une partie des Verts, une partie de Génération écologie pour rejoindre l'alliance avec Mélenchon.»

Parrainer Yannick Jadot et participer au pôle écologiste était possible, suivre Jean-Luc Mélenchon était impossible ?

«C'est impossible pour moi ! Ça s'est su. On m'a dit 'est-ce que tu serais prêt à y aller avec la Fédération progressiste ?' On a eu dans le même temps l'annonce que Rémi Delatte ne se représentait pas, il a été présent pendant quinze ans, il a fait un beau travail.»

«Mon nom a été inscrit sur la liste des potentiels candidats à l'investiture avec la majorité présidentielle. J'ai consulté mes amis, mon entourage, c'est allé très vite. Au final, ma candidature a été tranchée.»

Par qui ?

«C'est Emmanuel Macron qui a tranché. J'ai été soutenu par François Rebsamen, par la Fédération progressiste. J'ai aussi eu ensuite le soutien de François Patriat. Emmanuel Macron a tranché je crois au regard de mon profil. Je suis élu de la Ville depuis 2008, j'ai pris des responsabilités en tant qu'adjoint, j'ai été élu au département l'an dernier. Il savait aussi que j'avais une capacité à aller dans le rural de part mes antécédents professionnels, mes engagements pour l'agriculture et d'autres dossiers agricoles.»

«Je suis le candidat de la majorité présidentielle !»


Êtes-vous le «candidat de François Rebsamen» ?

«Je suis déjà le candidat d'Emmanuel Macron ! J'entends dire ici ou là que je serais le pion de l'un ou de l'autre, je suis le candidat de la majorité présidentielle ! Évidemment, j'ai eu le soutien de François Rebsamen et j'en suis fier. J'ai aussi eu le François Patriat. J'ai aussi eu aujourd'hui le soutien d'élus, d'acteurs locaux. Ça me conforte dans mon choix.»

Le choix d'un directeur de campagne passé par LR puis Agir a également surpris. Pourquoi ce choix marqué à droite ?

«On échange depuis plusieurs mois avec Stéphane Chevalier. Il a voté en avril le budget à la Métropole, comme le maire de Saint-Apollinaire ou d'autres élus de droite à l'échelle métropolitaine. On se retrouve dans un certain nombre de projets.»

«Il a évolué et m'avait fait savoir depuis plusieurs semaines qu'il voulait être au service de la ville de Dijon. (…) Il connaît bien la circonscription.»

«J'ai d'autres élus de gauche, sans étiquette et modérés qui me soutiennent dans la campagne. Tous ceux et toutes celles qui se reconnaissent dans le projet de la majorité présidentielle, je travaille avec eux.»

«Je suis pour une croissance sûre et responsable»


Votre concurrente Catherine Hervieu parle d'un «retournement de veste», pourquoi toutes ces évolutions ?

«Je suis surpris de mon côté de voir Catherine Hervieu travailler avec La France Insoumise et de rejoindre celles et ceux qui veulent Mélenchon comme Premier ministre. Je suis surpris de la voir avec celles et ceux qui prônent la décroissance. Je suis surpris de la voir dans une alliance où il y a des communistes qui sont clairement pour le nucléaire.»

«Pour moi, c'est un regroupement qui ne sera pas en capacité de travailler et d'avoir d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale avec un projet cohérent. Ils n'ont pas les mêmes visions.»

«Eux, c'est l'Europe à la carte. Je suis profondément européen. Je suis pour une croissance sûre et responsable. Ils sont, pour un certain nombre, pour une décroissance. Ils prônent des positions brutales, notamment pour la ruralité. Quand ils parlent de la suppression de la voiture, je pense qu'il faut qu'ils aillent voir en rural ce qui se passe, qu'ils comprennent qu'on ne peut pas vivre sans sa voiture en rural. Donc, on ne va pas supprimer la voiture du jour au lendemain dans le rural.»

«Il y a comme ça des thèmes sur lesquels j'ai un profond désaccord. On le voit encore avec les prises de position du maire de Grenoble, Piolle. Ils n'ont pas réglé les questions de laïcité. On l'avait dénoncé avec Corinne Lepage depuis un certain nombre de mois.»

L'accord «contre-nature» de la NUPES


Pourtant Yannick Jadot soutient la NUPES !

«Yannick Jadot a quand même été très discret au début. C'est surtout Julien Bayou et Sandrine Rousseau. (…) Yannick Jadot, je l'ai toujours considéré comme un écologiste modéré. J'ai trouve qu'il avait fait une bonne campagne, qu'il avait redonné une certaine image à l'écologie en France. Malheureusement, il n'a pas su attirer plus d'électeurs, il y a eu un effet vote utile au premier tour avec l'aspirateur de Mélenchon. Il va soutenir ici ou là des candidats en fonction des affinités. Je suis surpris que lui aussi fasse partie de cette aventure-là.»

«Je suis pour la mise en place d'une part de proportionnelle aux législatives. Je pense que tous les partis doivent être représentés. Ça évitera d'ailleurs des accords contre-nature comme on peut voir avec la NUPES. Chacun pourra être représentés sur ses valeurs, sur ses ambitions et on pourra débattre programme contre programme d'une manière assez simple.»

«Il y a Yolaine de Courson, dans la quatrième circonscription qui avait fait des réunions de discussion et d'échange avec les Gilets jaunes. Il ne faut pas avoir peur de discuter, d'écouter parce qu'il y a aussi un vote de colère, un vote de déception. Il faut aussi écouter les gens et aller les voir.»

Qu'est-ce qui vous distingue de la candidate du parti historique de l'écologie politique ?

«Je crois qu'on n'a pas la même vison. (…) Il faut être modéré, il faut tenir compte des spécificités des territoires.»

«Je parle d'écologie mais je suis aussi là pour parler de pouvoir d'achat. Je ne connais pas ses positions sur la sécurité. J'ai des positions sur la sécurité.»

Comment jugez-vous le bilan du député sortant ?

«Rémi Delatte a été député pendant quinze ans de cette circonscription. (…) C'est quelqu'un qui était réputé pour sa proximité, son écoute et son humilité.»

«Je souhaite m'inspirer de la manière dont il a fait de la politique en local avec de la présence, de l'écoute. Les gens en ont besoin.»

Après avoir soutenu Emmanuel Macron, Corinne Lepage a pris ses distances en considérant que son bilan environnemental n'était «pas bon». Pourquoi ferait-il mieux durant son second quinquennat ?

«C'est vrai, on a eu des désaccords en 2017. On ne s'est pas retrouvé sur tous les sujets. Il y a eu des erreurs de communication. J'ai fait à l'époque des déclarations, des communiqués.»

«La situation a basculé avec la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. On s'est tous posé beaucoup de questions sur notre souveraineté alimentaire, sur notre souveraineté énergétique. Je suis favorable au mix énergétique».

«Maintenant, si on veut agir, ce sera dans la majorité avec Emmanuel Macron.»

«L'engagement de soutenir la création d'une nouvelle brigade de gendarmerie»


Dans le nouveau gouvernement, les deux personnalités chargées de porter concrètement les questions de transitions écologique et énergétique sont inconnues de Greenpeace par exemple. Les associations environnementales sont donc pour le moins dubitatives devant ces nominations. Comment les défendez-vous ?

«Je souris quand l'extrême-droite dit 'c'est un gouvernement d'extrême-gauche' et l'extrême-gauche dire 'c'est un gouvernement libéral'. Il y a peut-être une juste mesure dans tout ça.»

«On va leur laisser le temps de s'installer, de projeter leur vision des choses. Il y a les personnes qui constituent le gouvernement et il y a aussi le programme. (…) Je suis assez attentif à ce qu'elles vont faire et il faudra qu'il y ait une majorité à l'Assemblée nationale pour accompagner ce travail.»

Quelles mesures spécifiques du programme de la majorité présidentielle allez-vous porter auprès des électeurs ?

«Il y a les questions de pouvoir d'achat. Ils vont travailler dès lundi-mardi sur les mesures supplémentaires qu'ils vont pouvoir mettre en place pour le pouvoir d'achat des Français dès cet été. (…) Il y a la mise en place de chèques alimentaires pour ceux qui en auraient le plus besoin, on voit tous l'explosion du prix des denrées alimentaires. (…) Il y a tous les boucliers mis en place au niveau des tarifs énergétiques. (…) Il faut trouver des solutions et protéger ceux qui sont les plus fragiles face à cette inflation-là.»

«Il y a aussi la garantie de la retraite au moins de 1.100 euros qu'il va falloir mettre en place. Ça fait partie des urgences pour le pouvoir d'achat.»

«La question de la sécurité, il y a des engagements très clairs. C'est le recrutement de policiers et de gendarmes supplémentaires. Il y a une demande des élus sur le territoire, du côté de Fontaine-Française, de recréer une brigade de gendarmerie qui avait été supprimée sous Sarkozy.»

«Ça me semble rentrer dans les propositions du programme d'Emmanuel Macron puisqu'il y a la proposition de créer 200 nouvelles brigades de gendarmerie. J'ai pris l'engagement de soutenir la création d'une nouvelle brigade [de gendarmerie] du côté de Fontaine-Française.»

«Il y a aussi la question de la rénovation de la caserne Deflandre, à la fois pour la qualité de vie du personnel de gendarmerie et pour des raisons énergétiques. Il y a une enveloppe presque garantie mais il va falloir accélérer les études et le travail. Il y a une enveloppe de 77 millions d'euros qui devrait être débloquée pour faire les travaux de cette caserne de gendarmerie.»

«Le gouvernement a mis l'accent sur le mix énergétique»


Emmanuel Macron a voulu faire de l'élection présidentielle un référendum sur la réforme des retraites. Comment la défendez-vous ?

«Je suis déjà allé à la rencontre des gens, on ne me parle pas trop de la réforme des retraites.»

«Quand on raisonne retraite, on raisonne annuités de cotisation de retraite : 43 ans. (…) Aujourd'hui, on sait qu'il y a une réforme à faire. Par contre, il faudra tenir compte de la pénibilité de certaines professions.»

La politique environnementale du pays peut-elle se résumer à la question énergétique et à la réduction des gaz à effet de serre (encore insuffisante au regard même des objectifs que la France s'est fixée) ?

«Le gouvernement se focalise sur là où il estime qu'il a des marges de manœuvre rapides et efficaces. Je compte aussi sur les collectivités locales pour prendre pleinement leur part dans la transition écologique-énergétique. On le voit ici à Dijon ou même au Département ou à la Région. Il y a des mesures pour le tri des déchets, le gaspillage alimentaire. Il y a des collectivités qui s'engagent dans des systèmes de production d'énergie verte, le projet d'hydrogène vert à Dijon Métropole au nord est un exemple typique.»

«Le gouvernement a mis l'accent sur le mix énergétique. Macron a été très clair au congrès de Marseille, il a fait de nouvelles propositions. Ça m'a séduit. Notamment sur les éoliennes de pleine mer, sur le photovoltaïque.»

«Aujourd'hui, il est annoncé six nouvelles centrales nucléaire [NDLR : le président de la République a annoncé la construction de six nouveaux réacteurs EPR pour une mise en service étalée entre 2035 et 2050] sur un parc total de 54 et 24 sont à l'arrêt pour des remise à niveau, pour des problèmes de fonctionnement, mais vont être prolongés [NDLR : La France compte 56 réacteurs nucléaires répartis en 18 sites, plusieurs sont en cours de démantèlement dont deux à Fessenheim].»

Encore une fois, cela reste des questions d'énergie. Quid de la préservation de la ressource en eau, de la préservation de la biodiversité..?

«Je pense que c'est les collectivités locales à qui on doit faire confiance et qui doivent mener ces politiques-là. On peut les accompagner.»

«La politique de l'eau est un grand sujet qui est évoqué par tout le monde, qu'on soit en urbain ou en rural. Il y a la sécheresse qui est arrivée. Il faut trouver des solutions pour les agriculteurs, pour les consommateurs, pour les communes et l'accès à l'eau. Il va falloir que les collectivités locales discutent entre elles.»

«Je serai là pour défendre les collectivités locales»


Peut-on demander aux collectivités territoriales de faire plus d'investissements sur les questions de développement durable tout en leur demandant de contribuer au «quoiqu'il en coûte» par une réduction de leur dotation globale de financement ?

«Je suis là pour porter la voix d'un élu local. Il a manqué d'élus locaux dans l'Assemblée nationale. (…) Je conserverai un mandat local pour porter la voix des collectivités locales qui se posent beaucoup de questions sur leur autonomie financière avec la suppression de la taxe d'habitation, avec peut-être bientôt la suppression de la CVAE. (…) Je serai là pour défendre les collectivités locales.»

«La filière moutarde a besoin clairement d'être soutenue»


Vous êtes conseiller municipal de Dijon, conseiller départemental sur le canton Dijon 4, comment prendrez-vous en considération la partie rurale de la circonscription ?

«Je ne vais pas raconter ma vie, où je suis né, si ma grand-mère est née à Champagne-sur-Vingeanne, ce qui est le cas, ou si ma famille sont des viticulteurs de la côte de Nuits.»

«J'ai fait un bac agricole à Quetigny, j'ai fait un BTS en production végétale. J'ai une école de droit rural à Paris pendant quatre ans. Ça m'a permis de travailler pendant sept ans à la chambre d'agriculture de Côte-d'Or. La première chose pour laquelle j'ai été recruté, c'est pour la mise en place des bassins d'irrigation de Fauverney et d'Aiserey.»

«Je connais un peu le monde agricole, j'ai circulé dans un certain nombre de communes. Je m'engagerai clairement à porter des dossiers pour des agriculteurs. Je prends l'exemple de la filière moutarde qui rencontre des gros problèmes avec des impasses sanitaires, des problèmes de pression d'un certain nombre d'insectes. Je crois beaucoup en l'innovation, en la recherche variétale. C'est une petite filière, elle a besoin clairement d'être soutenue.»

«Les gens savent que je suis engagé sur les dossiers agricoles et viticoles à la Métropole. (…) J'ai un pied dans l'urbain, un pied dans le rural. Je suis très à l'aise dans ces deux zones du territoire en promouvant l'alliance des uns et des autres, en promouvant le fait que, dans les territoires ruraux, il faut du développement économique, qu'on les accompagne, qu'on soutienne les communes dans leurs projets.»

Dans la ruralité, il n'y a pas que des agriculteurs...

«J'ai déjà rencontré un certain nombre de maires du rural. Ils ont besoin qu'on les aide à porter des dossiers de crèches, des dossiers de tiers lieux, des implantations de nouveaux commerce (…) parce qu'il y a des familles qui font le choix d'aller vivre à la campagne, il y en a qui font le choix d'aller dans les villes. Je respecte tout le monde, je veux accompagner tout le monde.»

Au moins un meeting important


Du fait d'une décision tardive, les documents de campagne ont dû être réalisés dans un temps record alors que le prix du papier flambait. Benoît Bordat a consacré ses premiers temps à aller saluer les maires des communes de la circonscription, ne serait-ce que pour se présenter auprès de ceux qui ne le connaissaient pas. Représentants d'entreprises et de syndicats devraient être contactés prochainement.

Au jour le jour, le candidat a prévu de se rendre sur des événements comme ce dimanche à la Fête du Vin à Blagny-sur-Vingeanne. Une douzaine de réunions publiques seront déclinées d'ici le 10 juin. Le programme de la majorité présidentielle avec des focus sur le territoires sera envoyé aux électeurs. De plus, Benoît Bordat envisage «un ou deux» meetings importants qui se tiendraient dans la périphérie de Dijon.

Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon

Les candidats font leurs jeux pour les élections législatives en Côte-d'Or


Les candidats sur la deuxième circonscription (par panneau électoral)

1- Mélanie Fortier (Rassemblement National)
2- Bruno David (divers droite)
3- Franck Gaillard (Reconquête)
4- Benoît Bordat (Ensemble)
5- Catherine Hervieu (EELV, NUPES)
6- Adrien Huguet (LR-UDI)
7- Claire Rocher (Lutte Ouvrière)
8- Amélia Salinas (Debout La France)