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15/06/2024 03:54
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LÉGISLATIVES : «L'avenir de la France est en jeu», dramatisent les candidats d'Emmanuel Macron en Côte-d'Or

«Toutes les promesses de la NUPES et du RN mettraient la France à genoux», a alerté Didier Paris, ce vendredi 14 juin, à Dijon, entouré de Didier Martin, Benoît Bordat et de Fadila Khattabi pour lancer la campagne des législatives de la coalition Ensemble pour la République.
Actualisé : François Deseille est le suppléant de Fadila Khattabi.
Les députés côte-d'oriens sortants n'abordent pas les élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains en position de force. Avec des résultats de la liste menée par Valérie Hayer (REN) aux européennes oscillant entre 12,86% et 18,13%, selon les circonscriptions, les soutiens d'Emmanuel Macron vont devoir mettre toute leur énergie dans la campagne.

Ayant tous essuyé les affres de la très impopulaire réforme des retraites, les élus Renaissance et Fédération progressiste – réunis dans la coalition Ensemble pour la République – ont conscience du niveau de rejet qu'a atteint le chef de l’État au point de voir sa majorité parlementaire, déjà toute relative, être menacée de dégagisme.


Dans une campagne express, les candidats auront donc à mobiliser tout particulièrement les électeurs de la présidentielle qui se sont détournés d'Emmanuel Macron et à convaincre des abstentionnistes de leur accorder un rapport de forces favorable pour légiférer et gouverner jusqu'en 2027. Pour cela, ils ont choisi de dramatiser le ton, de cibler spécifiquement le Rassemblement national ainsi que La France insoumise et d'afficher leur «responsabilité».

Pas encore de candidat investi sur la quatrième circonscription


Ce vendredi 14 juin 2024, dans un café dijonnais, Didier Martin (REN), candidat sur la première circonscription (suppléante : Catherine Refait-Alexandre (REN), conseillère municipale de Saint-Apollinaire), Benoît Bordat (FP), candidat sur la deuxième circonscription (suppléant : Pascal Théron (sans étiquette), maire de Bézouotte), Fadila Khattabi (REN), candidate sur la troisième circonscription, et Didier Paris (REN), candidat sur la cinquième circonscription (suppléante : Marie-Line Duparc (REN), maire de Saint-Jean-de-Losne), ont lancé la campagne de la coalition Ensemble pour la République alors que François Patriat (REN) était excusé pour une raison d'agenda.

Une autre absence a été remarquée : à ce jour, la coalition n'a pas investi de candidat sur la quatrième circonscription. En 2022, la député sortante Yolaine de Courson (Modem) avait été battue dès le premier tour et Hubert Brigand (LR) avait été élu face à un candidat du Rassemblement national. Des «discussions» seraient en cours avec les différents partis républicains et pro-européens représentés sur ce territoire.

Actualisé le 16 juin 2024 :
Fadila Khattabi a choisi François Deseille, président de la fédération de la Côte-d'Or du Modem et élu dijonnais, comme suppléant (lire notre article).

«Le RN est aux portes du pouvoir avec des propositions délirantes», alerte Fadila Khattabi


«Nous vivons un moment historique et inédit sous la Vème République», constate Fadila Khattabi puisqu'il s'agit de la première dissolution de l'Assemblée nationale depuis l'instauration du quinquennat. «Le président de la République a décidé de dissoudre et de redonner la parole au peuple français»

«Blocage du pays par les extrêmes», «crises que le pays a traversées», «résultats économiques», hausse des budgets dédiés à la formation professionnelle, baisse du chômage, baisse des impôts... la ministre des Personnes âges et des Personnes handicapées reprend l'argumentaire élyséen qui a été abondamment décliné pendant la campagne des européennes avec, en point d'orgue, l'intervention d'Emmanuel Macron au soir du scrutin du 9 juin.

«On voit bien la montée de tous les populistes et nous faisons appel à tous les démocrates, à toutes les forces progressistes de se mobiliser pour permettre le débat démocratique au sein de l'Assemblée [nationale] et faire en sorte que nous puissions avancer et continuer à contribuer au développement du pays, sur le plan économique, sur le plan de l'inflation, sur les attentes également des Français en matière de pouvoir d'achat», développe la social-libérale. «Beaucoup de personnes se sont abstenues dans le cadre de cette élection européenne.»

«Le RN est aux portes du pouvoir avec des propositions délirantes, avec aucune clarté, c'est inquiétant», alerte Fadila Khattabi, «le programme change toutes les semaines, tous les mois, toutes les années». «Les Français sont face à l'histoire !»

«Toutes les promesses de la NUPES et du RN mettraient la France à genoux», anticipe Didier Paris


«Nous n'avons pas à rougir de tout le travail que l'on a fait depuis 2017 et, singulièrement, depuis 2022», enchaîne Didier Paris. «Notre programme, c'est ce que nous faisons tous les jours depuis sept ans. (…) Il faut continuer à travailler.»

L'ancien magistrat estime qu'un «délitement politique» est en cours en dehors du «bloc central» qui s'est constitué autour d'Emmanuel Macron, «un bloc de stabilité, de crédibilité, de pragmatisme».

«Je suis très effrayé de la montée des extrêmes à droite, très effrayé de la montée des extrêmes à gauche», poursuit-il en considérant que les accords respectivement autour du Rassemblement national et de La France insoumise relèvent de la «contingence électorale».

«À gauche, ils ont passé deux ans à se battre, à montrer leurs désaccords profond sur tous les sujets», relève le Marcheur de la première heure, «comment peuvent-ils aller devant le peuple en ayant cette indignité de faire croire qu'ils seraient en capacité d'apporter des réponses pour la France. À droite, c'est encore pire, c'est le risque extrême de voire des valeurs qui tournent le dos aux valeurs de la République. Là, on a une indignité extrême qui est personnifiée par le président des [Républicains] qui a pris une décision que en sa faveur personnelle, dans la situation de Nice», analyse Didier Paris.

«L'avenir de la France est maintenant en jeu», dramatise le soutien d'Emmanuel Macron en envisageant «une évolution» depuis l'annonce des résultats du 9 juin. «Nous avons confiance dans les Français de la même façon dont ils doivent avoir confiance en nous. (…) Nous représentons ce qui a été fait, ce qui est encore en capacité d'être fait, un programme sérieux, crédible. (…) Je continuerai à me battre contre la dérive droitière et gauchisante excessive à laquelle nous assistons. (…) Les LFI sont un danger pour la France comme le RN est un danger pour la France.»

«Toutes les promesses de la NUPES – en réalité, ça n'a pas changé – et du RN : les uns et les autres reprochent que le budget ne soit pas tenu mais font des promesses qui se chiffrent en centaines de milliards euros [par an] qui mettraient la France à genoux, qui nous feraient reculer d'un pas terrible au plan de l'histoire et qui nous feraient reculer d'un pas terrible au plan international», anticipe le social-libéral [NDLR : En 2022, l'Institut Montaigne a chiffré les dépenses publiques supplémentaires induite par le programme de Marine Le Pen à 100 milliards d'euros par an ; la Fondation IFRAP a estimé que le programme de la NUPES induisait entre 200 et 250 milliards d'euros de dépenses publiques supplémentaires par an, tempérées par une hausse de la fiscalité augmentant les recettes de 150 à 170 milliards d'euros par an].

Didier Martin appelle à choisir entre «une liste de type Mélenchon», «l'extrême-droite» ou «le bloc central»


«Je suis prêt à dire aux électeurs ''Vous avez le choix ! À vous de choisir l'avenir de la France pour les années à venir''», indique Didier Martin, «il y a trois possibilités, soit c'est la gauche avec un programme et une liste de type [Jean-Luc] Mélenchon, (…) soit c'est l'extrême-droite, soit c'est le bloc central que nous représentons».

«Nous sommes le camp de la République, des progressistes, de tous les républicains qui veulent refuser les extrêmes. (…) Notre bloc central va répondre dans la responsabilité, dans l'écoute des électeurs», martèle-t-il.

Didier Martin affiche le soutien officiel de François Rebsamen


Dans ce contexte, Didier Martin tient à «remercier la position très claire du maire de Dijon François Rebsamen qui nous soutient». «Il appelle très clairement, pour empêcher le RN d'accéder au pouvoir tous les électeurs ceux qui ont Valérie Hayer, ceux qui ont voté Raphaël Glucksmann à se porter sur nos candidatures.»

En tant que président de la Fédération progressiste, François Rebsamen (PS, FP) a indiqué effectivement son souhait de voir «les républicains progressistes et européens» de différentes familles politiques former une coalition gouvernementale (lire le communiqué).

Par ailleurs, les maires d'Ahuy, de Brognon, d’Étaules, de Bellefond ou encore de Corcelles-les-Monts soutiennent notamment la candidature de Didier Martin sur la première circonscription ainsi que des adjoints au maire de Dijon comme François Deseille (Modem), Lydie Pfander-Mény (PRG), Jean-Philippe Morel (PR) ou encore Danielle Juban (REN).

«L'arrivée de l'extrême-droite est un risque majeur pour la paix sociale», envisage Didier Martin


«Notre proposition est la seule d'une France apaisée, réunie autour d'un bloc central, de responsabilité pour poursuivre les réformes, pour les adapter aux attentes des Français dans la paix civile», assure Didier Martin. «Demain, si l'extrême-droite arrivait, par malheur au pouvoir, je ne doute pas qu'il y aurait une réaction violente d'une partie du pays qui refusera cet état de fait. En cas de victoire du RN, le 7 juillet, on va vers une agitation du pays qui sera redoutable à la veille des Jeux olympiques, au moment où nous devons redresser le budget de la France, au moment où nous devons, effectivement, poursuivre nos efforts et nos réformes, l'arrivée de l'extrême-droite est un risque majeur pour la paix sociale et un risque de faillite pour notre pays.»

Louis de Broissia soutient Benoît Bordat


«Je repars au combat», annonce à son tour Benoît Bordat, arrivant en fin de réunion en raison, lui aussi, d'une contrainte d'agenda. «J'ai pris un engagement avec ma circonscription. Pendant deux ans, j'ai été à la rencontre de tous les territoires, toutes les communes, tous les maires, le maximum d'associations, d'entreprises.»

Dans ce contexte, une quarantaine de maire de la deuxième circonscription soutiennent le candidat de la Fédération progressiste – Auxonne, Clénay, Fontenelle, Trochères... – ainsi que l'ancien président du Département de la Côte-d'Or Louis de Broissia, qui a rendu sa carte des Républicains en 2023. Des soutiens qui viennent s'ajouter à celui de François Rebsamen, président de la Fédération progressiste.

Actualisé le 20 juin 2024 :
Le 13 juin dernier, Benoît Bordat indiquait avoir le soutien de Louis de Broissia. Ce jeudi 20 juin, l'ancien sénateur de la Côte-d'Or précise que cela vaut pour le second tour en cas de confrontation «face aux extrêmes» (lire le communiqué).

«À chaque dépense, il faut trouver une recette», signale Benoît Bordat


«Mon engagement sera toujours contre l'extrême-droite», déclare benoît Bordat qui fait remonter son engagement en politique à l'accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle en 2022. «L'extrême-droite est un poison et l'extrême-gauche, c'est le chaos.»

«Beaucoup de Français sont fâchés», concède le député sortant, «malgré les dispositions que l'on a prise sur la sécurité, sur le pouvoir d'achat, des questions qui dépassent le rural et l'urbain». «On doit aller plus loin sur le pouvoir d'achat, sur les questions de sécurité, sur l'orientation agricole.»

«Quand on est en majorité, quand on gouverne, on a le sérieux budgétaire à tenir», souligne l'élu progressiste qui pointe également les dépenses publiques supplémentaires liées aux programmes respectifs des concurrents. «À chaque dépense, il faut trouver une recette.»

Toutefois, Benoît Bordat revendique «une voix libre», qui a exprimé des «réticences» à l'encontre de la réforme des retraites. «Les gens aspirent à ce qu'on ait un peu plus de liberté.»

Et de demander la fin des «49-3» en dehors des textes budgétaires, ce qui est actuellement possible dans un nombre limité de cas, «la revalorisation des métiers de la sécurité sociale», «la revalorisation des retraites», la poursuite de l'augmentation des effectifs de policiers et de gendarmes et «une réponse pénale encore plus rapide».

Les regards se tournent vers Gabriel Attal


Ayant été briefés par les différents candidats, les militants tracteront à partir de ce samedi. Un meeting départemental commun est prévu le jeudi 27 juin. Président du bureau départemental de Renaissance, Laurent Baumann espère la venue de Gabriel Attal durant cette brève campagne ainsi que de ministres.

Sur la deuxième circonscription, Benoît Bordat se félicite de voir se mobiliser «plus de soutiens militants » qu'en 2022. Des réunions publiques seront organisées dans les jours précédant le premier tour.

Sur la troisième circonscription, Fadila Khattabi prépare des réunions publiques à Quetigny, le 20 juin, Longvic, le 24 juin, et Genlis, le 25 juin.

Pour sa part, à Beaune, square des Lions, le mercredi 19 juin à 19 heures, Didier Paris organise un rassemblement républicain où «toutes celles et tous ceux qui craignent les extrêmes, de gauche et de droite, doivent venir l'exprimer». «Je ne fais pas campagne pour Didier Paris, je fais campagne pour la France», déclare-t-il avec gravité.

Signe que l'après-Macron se prépare également parmi ses propres soutiens, quand un candidat fait apparaître une figure nationale sur son affiche – c'est le cas notamment de Didier Martin –, c'est Gabriel Attal qui est choisi.

Jean-Christophe Tardivon

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Didier Martin (REN), député sortant et candidat sur la première circonscription

Benoît Bordat (FP), député sortant et candidat sur la deuxième circonscription

Fadila Khattabi (REN), ministre des Personnes âgées et des personnes handicapées, députée sortante et candidate sur la troisième circonscription

Didier Paris (REN), député sortant et candidat sur la cinquième circonscription


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