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14/06/2024 17:23
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LÉGISLATIVES : Le Rassemblement national présente «les candidats de Jordan Bardella et de Marine Le Pen» en Côte-d'Or

Quatre des cinq titulaires ont exposé leurs motivations, ce vendredi 14 juin, entourés de leurs suppléants et soutiens dont d'anciens partisans d’Éric Zemmour. Les candidats pourraient ne pas figurer sur leurs propres affiches, privilégiant la «lisibilité» et renvoyant aux deux leaders du parti à la flamme.
«Nous sommes prêts pour entrer en campagne !» René Lioret ne cache pas son envie d'en découdre en vue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains.

Sur le plan militant, le délégué départemental du Rassemblement national prépare certaines candidatures depuis l'automne dernier, quand est apparue la multiplication des 49-3. En revanche, sur le plan pratique, la dissolution de l'Assemblée nationale annoncée le 9 juin dernier par le président de la République complique l'organisation de la campagne.

Des investitures largement renouvelées


«[Emmanuel] Macron pensait certainement nous prendre de court.(...) Au plan national, nous aurons 577 candidats», se félicite René Lioret, «tout est prêt».


Concernant les candidatures aux législatives de 2022, Grâce Jourdier a quitté le Rassemblement national – «déçue par ses résultats» selon René Lioret –, Mélanie Fortier, attend un heureux événement – «il y aura d'autres élections, je pense aux municipales à Dijon et il y aura d'autres législatives» –, Dominique Alexandre Bourgois change de région de résidence mais reste conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté – «il vient pour les réunions de la commission d'appel d'offres et est présent en session plénière» – et Jean-Marc Ponelle a quitté Dijon pour l'Yonne.

Ce sont donc des investitures largement renouvelées qui ont été décidées pour faire site à cette dissolution. Reste René Lioret qui aborde sa troisième tentative.

Actualisé le 14 juin 2024 :

Grâce Jourdier réagit aux propos de René Lioret, soulignant le fait d'avoir surtout voulu «quitter la fédération Rassemblement national de la Côte-d'Or» en raison de «différends avec M. René Lioret». Bien que «fière de ses résultats», ayant accru le score du RN de 3 points par rapport à 2017, la candidate aux législatives de 2022 considère avoir «manqué de soutien» et reproche au délégué départemental un «manque d'implication». «Mes idées n'ont pas changé et je suis très heureuse du score obtenu par le parti aux européennes», tient-elle à signaler auprès d'Infos Dijon.

Un «score exceptionnel» du RN en Côte-d'Or aux européennes


Face aux différents «sursauts» demandés ces derniers jours par les rivaux du RN, René Lioret répond que «le sursaut s'est déjà produit sur le département avec 33% des voix [NDLR : 33,39%] avec la première place à Dijon [21,19%], loin devant les candidats Renaissance [15,85%] et avec une première place également à Beaune [32,19%].» «Le score de la Côte-d'Or est assez exceptionnel parce que cela a toujours été un département un peu difficile, nous sommes un point et demi au-dessus de la moyenne nationale.»

Fort de ces bons résultats, le militant se sent comme «à la suite d'une présidentielle» avec des élections qui tendraient à valider le scrutin précédent : «ce vote du 9 juin était un référendum [contre Emmanuel Macron]». «Les électeurs avaient deux grandes raisons de voter pour nous : la vision de l'Union européenne qui se transforme de plus en plus en un super-État avec les pays qui perdent toute souveraineté (…) et le fait que les gens ne supportent plus [Emmanuel] Macron.»

«Nous sommes très optimistes pour gagner au moins deux, voire trois ou quatre circonscriptions», confie le délégué départemental.

Première circonscription


Candidate : Cyline Humblot-Cornille, 37 ans, mariée, un enfant, habite Mirebeau-sur-Bèze, exerce la profession de magnétiseuse ; adhérente depuis 2010, a été suppléante à l'élection départementale en 2021 sur le canton de Saint-Apollinaire. Suppléant : Frédéric Degrave.

La militante a adhéré au Front national à la suite de «la naissance de [son] fils» en raison de «l'insécurité» ressentie : «je n'ose pas aller me promener dans Dijon, le soir, toute seule ; j'ai peur d'une bande qui arrive, de prendre le tram ; j'ai déjà essayé, je me suis sentie mal».

La candidate entend faire campagne principalement sur le thème du pouvoir d'achat : «on va en reparler avec les hausse du gaz et se déplacer devient de plus en plus compliqué». «Ce n'est plus tenable !»

Deuxième circonscription


Candidate : Tatiana Guyenot, 54 ans, mariée à un ancien maire de Semur-en-Auxois où elle habite, six enfants, gérante d'une société. Suppléant : Jérémy Dameron, responsable départemental des jeunes du RN.

Tatiana Guyenot a adhéré au Front national en 1988. Elle habitait alors Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), «c'était déjà le début de l'immigration, le début de l'insécurité». «J'arrivais encore à prendre le métro toute seule pour aller à Saint-Ouen à dix heures du soir, sans trop de difficulté ; j'ai un enfant à Paris, il ne peut plus le faire maintenant». «À un moment donné, il faut faire quelque chose pour essayer d'améliorer la situation.»

Tatiana Guyenot salue le fait que Mélanie Fortier, pressentie pour candidater sur cette circonscription, accorde la priorité à son projet familial : «mes enfants ont toujours été une priorité».

La candidate souligne «la difficulté des femmes à élever leurs enfants alors qu'elles travaillent» ainsi que «le manque de reconnaissance des femmes lorsqu'elles ont travaillé toute leur vie et qu'elles ont élevé leurs enfants au niveau de la retraite».

«On s'est rendu compte, avec Jordan Bardella, que la jeunesse était en attente d'un candidat qui les représente», témoigne Tatiana Guyenot.

La candidate pointe «les fermetures de classe» ainsi que «le manque de professeurs» dans les collèges et insiste sur «les étudiant qui n'ont pas forcément à manger comme ils le souhaitent au quotidien».

Pour ceux qui réussissent à trouver un emploi, «un jeune qui touche le SMIC n'arrive pas à finir ses fins de mois», analyse-t-elle, «même avec une prime pour l'emploi, ils ne peuvent pas se loger dans les villes parce que les loyers sont trop importants, ils sont obligés d'aller à l'écart des villes, cela fait des frais de transport».

«C'est le but de mon engagement, (…) les enfants, c'est l'avenir de notre pays», insiste-t-elle, «si on n'aide pas ces jeunes à obtenir un emploi, (…) à avoir une vie décente et appropriée pour pouvoir être des acteurs de notre société et de pouvoir l'enrichir, créer des entreprises, bien vivre parce que la France est un beau pays».

Troisième circonscription


Le candidat sera un membre des Républicains issu de l'accord électoral RN-Éric Ciotti. Son nom devrait être connu ce samedi.

Le suppléant est Antoine Camus, ancien adhérent de Reconquête, désormais sans étiquette car exclu du parti d’Éric Zemmour pour avoir soutenu la démarche de Marion Maréchal souhaitant un rapprochement avec le RN.

Antoine Camus manifeste sa volonté de retrait des candidats «marionnistes» afin d'éviter la survenue de duels des coalitions Ensemble pour la République et Nouveau Front populaire, d'où le fait qu'il ne soit pas titulaire.

« Marion [Maréchal] a décidé de reprendre sa liberté et nous également, non pas pour trahir Reconquête mais, enfin, mettre en œuvre ce qu'on avait prévu dès le départ », explique Antoine Camus.

«On aura une véritable union des droites sur une circonscription», se félicite René Lioret, «cela pourra insuffler un vent de rassemblement sur le département».

Actualisé le 15 juin 2024 :

Âgé de 65 ans, résidant à Paris, adhérent de l'UMP puis des Républicains, ayant fait carrière dans le corps préfectoral, Thierry Coudert a déposé sa candidature, ce samedi 15 juin 2024, à Dijon (lire notre article).

Quatrième circonscription


Candidate : Sophie Dumont, 55 ans, mariée, cinq enfants, habite Paris, possède une résidence secondaire à Saulieu depuis dix ans, conseillère technique du groupe politique du RN à l'Assemblée nationale depuis 2022, ancienne secrétaire générale de la Fédérations des industries de santé. Suppléant : Mathieu Joly.

«J'ai grandi à la Mantes-la-Jolie [Yvelines], je n'ai jamais été de gauche», assure Sophie Dumont qui adhéré au Rassemblement national en 2023. Elle milite contre l'implantation de parcs éoliens ou photovoltaïques, «un vrai sujet dans la quatrième circonscription» car «des projets commencent à arriver».

Tout comme ses camarades, la candidate se dit sensible au thème de «l'insécurité» : «sur place, les gens se disent privilégiés mais dès qu'on sort de Saulieu, dès qu'on va à Auxerre ou à Dijon, on a peur et on se rend compte qu'on n'est plus chez nous». «J'ai vu les choses se profiler à Mantes-la-Jolie bien avant que ce soit une réalité au niveau national.»

Se revendiquant à même «d'expliquer aux élus les enjeux des industries de santé» en particulier, la candidate compte faire de la «réindustrialisation» un thème de campagne : «il faut permettre aux jeunes de rester là où ils ont grandi».

«Quand on voit les scores de dimanche, je pense que Hubert Brigand [NDLR : le député LR sortant, candidat à sa réélection] pourrait commencer à être un peu inquiet», glisse Sophie Dumont alors que la configuration est particulière.

À ce jour, la coalition Ensemble pour la république n'a pas investi de candidat sur cette circonscription, ce qui fait dire à Sophie Dumont que «Hubert Brigand est le candidat de la macronie».

Cinquième circonscription


Candidat : René Lioret, 72 ans, habite Vignoles, ancien cadre de l'industrie pharmaceutique, adhérent depuis 1986. Suppléante : Honorine Dubief, conseillère municipale à Chamblanc.

Confronté au député sortant Didier Paris (REN), René Lioret se voit «en tête au premier tour» et rêve d'un second tour contre un candidat du Nouveau Front populaire : «la NUPES reconstituée contre nous, ça serait un score extraordinaire».

«En 2022, Didier Paris a été élu avec un report de la NUPES. La différence, en 2024, il y a eu le 7 octobre avec La France insoumise qui a pris parti pour le Hamas, considérant que c'est un parti de résistance, alors que l'on pense que c'est un mouvement terroriste. Je suis curieux de voir si Didier Paris demandera à la NUPES de reporter ses voix sur lui parce que cela voudrait dire qu'il accepterait des voix de gens qui sont antisémites», déclare René Lioret. «On a reproché à Jean-Marie Le Pen trois, quatre, cinq dérapages en 40 ans de vie politique [NDLR : Jean-Marie Le Pen a été condamné quatre fois pour pour apologie de crime de guerre et contestation de crimes contre l'humanité et quatre fois pour provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale] ; là, depuis le 7 octobre, il y en a trois par jour.»

René Lioret a deux priorités, l'une, sur le plan économique, instaurant des dispositifs fiscaux facilitant l'installation d'entreprises en zones rurales – le gouvernement a prévu de réformer les zones de revitalisation rurale pour créer France ruralités revitalisation – et l'autre, sur le plan sécuritaire, visant à la construction de «centres de détention» pour «des peines légères».

Trois thèmes : «le pouvoir d'achat, la sécurité et la lutte contre l'immigration»


«On mènera la campagne sur nos trois thèmes de prédilection : le pouvoir d'achat, la sécurité et la lutte contre l'immigration», résume plus globalement le représentant du parti national-populiste.

Ces trois thèmes sont également au cœur de l'accord électoral conclu avec Éric Ciotti, président des Républicains désavoué par le bureau politique du parti héritier du gaullisme.

«Il y a des économies à trouver», envisage René Lioret


Alors que les marchés financiers sont nerveux face à l'incertitude de la situation – le CAC 40 a baissé de plus de 6% depuis vendredi soir –, les candidats du Rassemblement national espèrent pouvoir financer leurs promesses de campagne.

En 2022, l'Institut Montaigne a chiffré à 100 milliards d'euros par an les dépenses supplémentaires induites par le programme de Marine Le Pen. Une estimation que René Lioret conteste sans argumenter.

«Il y a des économies à trouver», envisage le représentant du parti national-populiste en songeant aux dépenses sociales destinées aux ressortissants étrangers vivant en France, à la réduction de la contribution au budget de l'Union européenne ou encore à la lutte contre la fraude sociale et la fraude fiscale.

Le RN pointe la dette accumulée depuis 2017


Conscient également des alertes économiques envoyées par les soutiens du président de la République, René Lioret entend «mettre en parallèle ce qui s'est passé avec Emmanuel Macron» et insiste sur «1.000 milliards de dette supplémentaire» [NDLR : L'Institut Molinari anticipe que 1.000 milliards d'euros de dette supplémentaire pourraient se retrouver cumulés en 2027, au regard de la situation de 2017].

Contrairement au chèque-énergie qui cible les ménages en fonction de leurs revenus, le parti à la flamme compte sur une baisse globale de taxes sur l'énergie pour «relancer l'économie». Des ajustements fiscaux qui sont encadrés par l'Union européenne et pourraient être sujets à contentieux voire faire l'objet de sanctions financières.

«On veut faire encore plus de nucléaire», martèle Sophie Dumont


«En France, on a toujours eu une production décarbonée», estime Sophie Dumont sur le thème de l'énergie, considérant que les productions électro-nucléaire et hydro-électriques permettent de se passer de solaire et d'éolien.

«Cela permettait aux Français d'avoir un énorme avantage concurrentiel», analyse-t-elle, «cela a été sacrifié aux débuts des années 2000 avec la libéralisation du marché de l'électricité, notamment sous l'impulsion des Allemands qui ont décidé de se lancer dans des énergies intermittentes». «C'est ce qui fait que l'électricité a augmenté de 45 ans en 4 ans.»

«On veut faire encore plus de nucléaire», martèle la candidate, jugeant qu'«Emmanuel Macron a cassé toute la chaîne industrielle du nucléaire». Parallèlement, «l'essentiel de l'amélioration de la production d’électricité par l'hydroélectrique se fera par une optimisation de la production» et non par la mise en chantier de nouveaux barrages car «il n'est pas question de noyer des vallées».

Dans ce contexte, René Lioret met en perspective les émissions de gaz à effet de serre de la France avec 0,9% des émissions mondiales de CO2 avec celles de la Chine, de la Russie, de l'Inde ou encore des États-Unis totalisant 60% : «la France est une excellente élève de l'Union européenne».

Le candidat calcule que le passage aux motorisations électrifiées des véhicules dans l'Union européenne devrait conduire à une économie de «2% des émissions mondiales de CO2». Un taux qui lui paraît faible au regard des contraintes demandées à la population.

Deux réunions publiques à venir


«Nous serons les candidats de Jordan Bardella et de Marine Le Pen», martèle René Lioret, signalant que les portraits des candidats ne figureront pas nécessairement aux cotés des visages des deux leaders du RN sur les affiches pour des «question de temps» et de «lisibilité» de l'offre électorale.

Deux réunions publiques sont prévues dans le cadre de cette campagne express : le 25 juin et le 2 juillet, sans doute sans la venue de personnalité nationale.

Les actions militantes seront principalement faites de tractages et de présences sur les quelques marchés qui se tiendront avant le 6 juillet.

Jean-Christophe Tardivon

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Première circonscription : Frédéric Degrave (suppléant) et Cyline Humblot-Cornille (candidate)

Deuxième circonscription : Jérémy Dameron (suppléant) et Tatiana Guyenot (candidate)

Troisième circonscription : Antoine Camus (suppléant)

Quatrième circonscription : Mathieu Joly (suppléant) et Sophie Dumont (candidate)

Cinquième circonscription : René Lioret (candidat) et Honorine Dubief (suppléante)


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