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24/05/2022 08:56

LÉGISLATIVES : Les candidats font leurs jeux

Les noms des candidats aux élections législatives sont désormais connus, y compris les candidats de dernière minute. Les scores permettant d'accéder au second tour pourraient bien être particulièrement serrés à moins qu'un réflexe de «vote utile» ne se reproduise localement.
Chaque parti a placé ses champions, chaque dissident a pesé le pour et le contre avant de se lancer, chacun a son numéro de panneau électoral. Ce n'est certes pas la roulette de la chance qui indiquera le score final et la démocratie ne joue pas aux dés mais les candidats font leurs jeux et établissent leurs stratégies politiques.

Certaines circonscriptions voient tellement de candidats se lancer avec des notoriétés et des positionnements proches que des résultats très serrés au soir du premier tour donneront immanquablement l'impression que l'accession au second tour est le fruit du hasard des nombres. La règle est bel et bien la même pour tous et fonde la légitimité des élus : une voix d'avance suffit.

Un scrutin structuré par les nouvelles coalitions


Plusieurs coalitions se sont formées pour ces élections législatives avec l'objectif de structurer la vie de la législature à venir.

Ensemble

Ensemble pour la majorité présidentielle (Ensemble) a été lancée en novembre 2021 afin de fédérer les mouvements soutenant l'action d'Emmanuel Macron, à présent président de la République réélu. La coalition est présidée par Richard Ferrand avec deux vice-présidents, François Bayrou et Édouard Philippe. Stanislas Guerini en est le secrétaire général.

L'attelage regroupe La République En Marche (devenue Renaissance), le Modem (présidé par François Bayrou), Horizons (Édouard Philippe), Agir (Franck Riester), Territoires de progrès (Olivier Dussopt), le Parti radical (Laurent Hénart), En Commun (parti d'écologie politique, créé en 2020 par Barbara Pompili et présidé par Philippe Hardouin) et la Fédération progressiste (François Rebsamen).

Les candidats abandonnent leur étiquette habituelle une fois investis par la majorité présidentielle puisqu'ils devraient siéger dans un seul et même groupe parlementaire. D'où la nuance politique Ensemble validée par le ministère de l'Intérieur.

En Côte-d'Or, un candidat par circonscription a été investi.

La NUPES

La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) s'est constituée autour de Jean-Luc Mélenchon en mai dernier. Présentée par ses fondateurs comme «l'union de la gauche», elle fédère des troupes anticapitalistes, écologistes, néoprogressistes, régionalistes et critiques du fonctionnement de l'Union européenne.

Quinze partis la composent, les principaux sont La France Insoumise (dirigée par Adrien Quatennens), Europe Écologie Les Verts (Julien Bayou), Génération.s (Sophie Taillé-Polian), Génération Écologie (Delphine Batho), les Nouveaux Démocrates (Aurélien Taché), le Parti communiste français (Fabien Roussel) et le Parti socialiste (Olivier Faure).

Au terme d'un accord entre les composantes répartissant les circonscriptions, les candidats ont été investis par leur parti d'origine d'où le refus du ministère de l'Intérieur d'enregistrer une nuance politique NUPES.

En Côte-d'Or, trois circonscriptions ont été réservées à La France Insoumise, une aux Verts et une au PCF.

La Fédération de la gauche républicaine

C'est en quelque sorte «l'autre union de la gauche», insistant sur la laïcité et la démondialisation (lire le communiqué). Fondée en avril dernier, elle rassemble la Gauche républicaine et socialiste (GRS) du député européen Emmanuel Maurel et de la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann ainsi que le Mouvement républicain et citoyen (MRC), les Radicaux de Gauche (LRDG), résultant de la scission du Parti radical de gauche et à ne pas confondre avec le PRG-Centre gauche, L'Engagement fondé par Arnaud Montebourg et Nouvelle Gauche Socialiste (NGS) résultant d'une scission du PS.

Se positionnant entre Emmanuel macron et Jean-Luc Mélenchon la coalition présente une centaine de candidats dans toute la France dont un en Côte-d'Or.

L'Union pour la France

À partir d'un accord conclu en mars dernier, la coalition Union pour la France (à ne pas confondre avec la coalition du même nom instauré par le RPR et l'UDF pour les législatives de 1993) regroupe Les Patriotes (Florian Philippot), Debout la France (Nicolas Dupont-Aignan) et Génération Frexit (Charles-Henri Gallois). Génération Frexit a été créée  en juillet 2020 par d'anciens cadres de l'UPR de François Asselineau.

Sous l'étiquette «droite souverainiste», la coalition présentera 400 candidats, 209 pour Les Partriotes, 185 pour DLF et 10 pour Génération Frexit.

En Côte-d'Or, trois circonscriptions ont été réservées à DLF et deux aux Patriotes.

Parmi les partis


Plus localement, un tandem plutôt qu'une coalition a vu jour en Côte-d'Or pour associer les militants du PS réfractaires à l'accord de la NUPES, s'appelant «les socialistes de Côte-d'Or», et le Parti radical de gauche-Centre gauche (PRG) dont les adhérents ont rejeté massivement l'entrée dans la NUPES. En Côte-d'Or, le PRG soutient trois personnalités face aux Insoumis.

Début mai, Les Républicains ont noué un accord avec leurs partenaires historiques du Nouveau Centre-Les Centristes et de l'UDI avec la volonté d'exclure toute double appartenance à LR et à la majorité présidentielle (lire le communiqué). En Côte-d'Or, un candidat est investi dans chaque circonscription.

La stratégie d'«union des droites» d’Éric Zemmour faisant long feu, le Rassemblement National et Reconquête font cavaliers seuls et présentent des candidats dans toutes les circonscriptions de la Côte-d'Or.

Fidèle à sa ligne et considérant de l'accord de la NUPES n'est qu'un «ravalement de façade», Lutte Ouvrière présente des candidats partout (lire le communiqué).

Première circonscription


En 2017, Didier Martin (LREM) a été élu avec 54,14% des voix face à François-Xavier Dugourd (LR) avec 45,86% des voix.

Le premier tour de la présidentielle 2022 a placé Emmanuel Macron largement en tête, suivi de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen (respectivement 33,48%, 21,39% et 15,62%). Le second tour a été en ligne avec 69,12% pour Emmanuel Macron et 30,88% pour Marine Le Pen.

Les candidats (par panneau électoral)

1- Didier Martin (Ensemble)
2- Antoine Peillon (La France Insoumise, NUPES)
3- Grâce Jourdier (Rassemblement National)
4- Ambrine Mohamed (Reconquête)
5- Sladana Zivkovic (divers gauche)
6- Amar Titraoui (divers centre)
7- Dominique Gros (Parti ouvrier indépendant démocratique)
8- Julien Thévenin (Lutte ouvrière)
9- François-Xavier Dugourd (LR-UDI)
10- Franck Ayache (divers centre)
11- Manon Bourguignon (Patriotes)

Le député sortant Didier Martin (Renaissance et Parti radical) a lancé sa campagne le 9 mai dernier en indiquant vouloir «poursuivre un travail de transformation» au sein de la majorité présidentielle qui l'a investi (lire notre article).

Son rival de 2017, François-Xavier Dugourd (LR), mène campagne tambour battant (lire notre article), fort de sa dynamique des élections départementales de 2021 où il a devancé le député sur le canton Dijon 1 mais apparaît marqué par le clash des élections régionales entre les militants de centre-droit et la liste ayant intégré un candidat de Debout La France.

Concurrencé par l'extrême-droite, la droite souverainiste et la droite nationale, François-Xavier Dugourd doit tracer son propre sillon et compter sur son implantation pour rassembler au-delà des électeurs de Valérie Pécresse à la présidentielle.

D'autant plus que «Franck is back». Le centriste Franck Ayache (UDI), candidat malheureux aux municipales et aux départementales avec la majorité présidentielle, s'est lancé à la dernière minute sans avoir l'investiture de l'UDI mais en se rattachant au groupe parlementaire UDI et indépendants en cas d'élection (lire le communiqué). Franck Ayache a pour suppléant Ludovic Bonnot, ancien suppléant de François-Xavier Dugourd.

Représentant de la NUPES, Antoine Peillon (LFI) aspire à voir émerger une cohabitation pouvant mener à la désignation de Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre (lire notre article).

Par ailleurs, l'Insoumis est vent debout contre la candidature indépendante de Sladana Zivkovic, taxée d'«usurpation d'investiture politique» du fait de sa communication incorporant une rose rouge (lire le communiqué).

Pour sa part, la socialiste Sladana Zivkovic est soutenue par le PRG. Elle rejette l'accord de la NUPES et tente donc de se trouver un espace politique entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon (lire notre article).

Deuxième circonscription


En 2017, Rémi Delatte (LR-Libres) a été élu avec 52,44% des voix face à François Deseille (Modem) avec 47,56%.

Le premier tour de la présidentielle 2022 a placé Emmanuel Macron en tête, suivi de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon (respectivement 28,03%, 23,27% et 21,31%). Le second tour a vu un sursaut des électeurs d'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen avec 59,04% et 40,96%, accentuant légèrement les écarts du niveau national.

Les candidats

1- Mélanie Fortier (Rassemblement National)
2- Bruno David (divers droite)
3- Franck Gaillard (Reconquête)
4- Benoît Bordat (Ensemble)
5- Catherine Hervieu (EELV, NUPES)
6- Adrien Huguet (LR-UDI)
7- Claire Rocher (Lutte Ouvrière)
8- Amélia Salinas (Debout La France)

Rémi Delatte a annoncé tardivement qu'il ne se représentait pas et soutient du bout des lèvres son collaborateur Adrien Huguet (lire le communiqué). Adjoint au maire de Saint-Apollinaire, celui-ci aura à convaincre sur l'ensemble de la circonscription.

Espérant recevoir le soutien de Rémi Delatte dont il était suppléant, le maire de Brognon Ludovic Rochette (divers droite) a dû jeter l'éponge.

Investi par la majorité présidentielle, Benoît Bordat, élu centriste à Dijon, passé du parti de l'écologie politique Cap 21 à la Fédération progressiste fondée par François Rebsamen, doit se faire connaître à la campagne, lui qui assure avoir «un pied dans l'urbain, un pied dans le rural» (lire notre article).

En matière d'écologie, il est concurrencé par Catherine Hervieu (EELV, NUPES) qui l'accuse d'avoir «retourné sa veste» après avoir soutenu Yannick Jadot à la présidentielle. La candidate des Verts entend pousser les sujets sociaux et environnementaux dans une circonscription difficile au vote rural tenté par le populisme (lire notre article).

La candidate du RN, Mélanie Fortier (lire notre article), s'est fait un nom avec le bad buzz qui a suivi sa prestation télévisée chez France 3 Bourgogne-Franche-Comté mais elle risque de se faire tailler des croupières par Franck Gaillard (RCQ), bien implanté, très en vue pendant la campagne d’Éric Zemmour et fortement soutenu par son parti (lire notre article).

Dans ce contexte très conservateur, le candidat dissident Bruno David (LR) risque d'être isolé faute du soutien d'une formation politique (lire le communiqué) malgré le fait qu'il a pour suppléante Julie Bligny (LR), ancienne binôme de Stéphane Chevalier aux département en 2021, à présent directeur de campagne de Benoît Bordat.

Troisième circonscription


En 2017, Fadila Khattabi (LREM) a été élue avec 65,31% des voix face à Jean-François Bathelier (FN) avec 34,69%.

Le premier tour de la présidentielle 2022 a placé le trio de tête à quelques points d'écart : 27,42% pour Emmanuel Macron, 24,22% pour Marine Le Pen et 23,11% pour Jean-Luc Mélenchon. Le second tour a clarifié les positions avec 58,65% pour Emmanuel Macron et 41,35%% pour Marine Le Pen, en phase avec les scores nationaux.

Les candidats

1- Xavier Richard (divers gauche)
2- Solène Lacroix-Samper (Reconquête)
3- Tarja Fauvet (Parti pirate)
4- Patricia Marc (La France Insoumise, NUPES)
5- Bruno Louis (divers écologiste)
6- Valérie Grandet (LR-UDI)
7- François Benredjem (Parti animaliste)
8- Yasmina Hamidi (Debout La France)
9- Julien Collenne (divers gauche)
10- Dominique Alexandre Bourgois (Rassemblement National)
11- Clément Van Melckebeke (L'Engagement)
12- Fabienne Delorme (Lutte ouvrière)
13- Fadila Khattabi (Ensemble)

Cela se bouscule sur ce territoire. Parfois avec des nuances idéologiques infimes faisant penser à des démarches relevant plus de l'aventure personnelle que de la stratégie politique.

Triangulaire or not triangulaire ? L'éparpillement des voix et la barre des 12,5% des inscrits devraient réduire le nombre d'impétrants au second tour.

Avec un van floqué à son nom, la députée sortante entend faire campagne sur le bilan du premier quinquennat d'Emmanuel Macron et défendre la future réforme des retraites (lire notre article).

Face à elle, Valérie Grandet (LR) entend «renverser la table». Investie par Les Républicains, elle est soutenue par Nouvelle Énergie, le parti de David Lisnard, maire de Cannes (lire notre article).

Patricia Marc sera-t-elle «la troisième femme» ? Investie par la NUPES, elle se doit de remobiliser les électeurs de Jean-Luc Mélenchon pour s'assurer de leur participation. Fait rare en Côte-d'Or, elle bénéficie du soutien de sections locales du PS (lire le communiqué).

Partisan d'Arnaud Montebourg, Clément Van Melckebeke (l'Engagement) espère ravir la vedette à l'Insoumise avec le soutien de l'ancienne députée socialiste Kheira Bouziane (lire notre article). Il est investi par la Fédération de la gauche républicaine.

Un dissent socialiste tente, lui aussi, de saper les voix des Insoumis. Xavier Richard (PS) se lance avec l'appellation «socialistes de Côte-d'Or», tel un produit local, et avec le soutien du PRG.

Le volet écologie portée par la NUPES sera cette fois contestée par Bruno Louis (divers écologiste) – avec pour suppléante Catherine Durnerin – qui avait été candidat aux élections municipales à Dijon en 2020.

Bénéficiant de sa notoriété de conseiller régional, Dominique Alexandre Bourgois, devrait capitaliser les voix du RN (lire notre article) dans une circonscription où il ne faut pas oublier que Marine Le Pen est arrivée devant Jean-Luc Mélenchon.

Actualisé le 24 mai 2022 :

Se présentant avec la nuance «divers gauche», Julien Collenne est investi par Républicaine souveraine, le parti fondé en 2019 par Georges Kuzmanovic, lui-même précédemment passé par Lutte ouvrière, le Parti de Gauche et La France Insoumise. Julien Collenne revendique un «souverainisme social» et fustige «une Europe bureaucratique, opaque et ultralibérale».

Quatrième circonscription


En 2017, Yolaine de Courson (alors LREM) a été élue avec 51,29% des voix face à Charles Barrière (LR) avec 48,71%.

La présidentielle a été favorable à Marine Le Pen sur cette circonscription avec 30,17% des voix au premier tour et 52,08% au second, la positionnant en tête devant Emmanuel Macron (24,60% au premier tour, 47,92% au second) et distançant Jean-Luc Mélenchon (16,02% au premier tour).

Les candidats

1- Jean-Marc Ponelle (Rassemblement National)
2- Patrick Molinoz (PRG-Centre gauche)
3- Loup Bommier (Reconquête)
4- Michel Guillet (Parti animaliste)
5- Yolaine de Courson (Ensemble)
6- Isabelle Marchal (Lutte ouvrière)
7- Hubert Brigand (LR-UDI)
8- Julien Beudet (Les Patriotes)
9- Stéphane Guinot (La France Insoumise, NUPES)
10- Laurence Porte (divers centre)

Soutenue par le maire de Dijon François Rebsamen, Yolaine de Courson (Ensemble) est candidate à sa réélection et a été investie par la majorité présidentielle. Elle qui s'était réfugiée dans le groupe Modem pour poursuivre son travail parlementaire autour du «chèque alimentaire» voit le sujet mis en pleine lumière du fait de la hausse des matières premières agricoles qui se répercute progressivement sur les produits alimentaires. Le dispositif devrait faire partie des tout premiers sujets de la prochaine législature avec le paquet de lois sur le pouvoir d'achat.

Malgré le fait que Marine Le Pen soit arrivée en tête dans cette circonscription, le candidat du RN, Jean-Marc Ponelle, avocat inscrit au barreau de Paris, est fragilisé par une investiture décidée en dernière minute (lire notre article).

Plus connu, Loup Bommier, très actif durant la campagne d’Éric Zemmour, pourrait bien rivaliser au nom de Reconquête (lire notre article).

L'Insoumis Stéphane Guinot, maire de Boussenois, multiplie les réunions publiques. Il devra compter avec la concurrence et la notoriété de Patrick Molinoz (PRG), maire de Venarey-Les Laumes et conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté (lire le communiqué).

Hubert Brigand (divers droite), investi par Les Républicains et l'UDI (lire le communiqué), et Laurence Porte (LCOP, Horizons), candidate indépendante (lire le communiqué), sont deux vice-présidents du conseil départemental de la Côte-d'Or. Entre les deux, François Sauvadet (LCOP) refuse de choisir. Le président du Département a précisé n'apporter de soutien qu'«aux membres de [sa] majorité pour peu qu'ils candidatent seuls sur une circonscription».

Le fort vote conservateur dans cette circonscription pourrait bien conduire à une triangulaire au second tour.

Cinquième circonscription


En 2017, Didier Paris (LREM) a été élu avec 53,78% des voix face à Hubert Poullot (LR) avec 46,22%.

Au premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron (29,03%) et Marine Le Pen (28,34%) se sont retrouvés dans un mouchoir de poche. Jean-Luc Mélenchon (14,27%) et Éric Zemmour (7,89%) arrivant loin derrière. Au second tour, les résultats sont restés serrés avec 52,75% pour Emmanuel Macron et 47,25% pour Marine Le Pen.

Les candidats

1- René Lioret (Rassemblement National)
2- Isabelle de Almeida (Parti communiste français, NUPES)
3- Clélia Robert (sans étiquette)
4- Françoise Petet (Lutte ouvrière)
5- Hervé Moreau (divers droite)
6- Denis Jordan (Reconquête)
7- Charlotte Fougère (LR-UDI)
8- Didier Paris (Ensemble)
9- Michel Lambert (Parti ouvrier indépendant démocratique)
10- Jean-Claude Bouvarel (Debout La France)

Dans cette autre circonscription très conservatrice, René Lioret, délégué départemental du RN, se doit surtout de remobiliser les électeurs de Marine Le Pen en comptant sur leur fidélité (lire notre article).

En effet, il est concurrencé non pas par une implantation locale mais une implantation générationnelle cette fois avec la candidature de Denis Jordan (RCQ), fondateur de Génération Z, le mouvement de jeunesse accompagnant Éric Zemmour, qui se revendique «patriote sincère» (lire notre article).

Un rival indépendant pourrait bien se transformer en réserve de voix si René Lioret accédait au second tour. L'ancien capitaine de gendarmerie Hervé Moreau (divers droite) se situe stratégiquement entre Les Républicains et Reconquête, en ayant pour suppléante Marie Chodron de Courcel (sans étiquette), maire d'Écutigny, qui a parrainé Éric Zemmour (lire notre article).

Se lançant dans un marathon de réunions publiques, le député sortant Didier Paris, investi par la majorité présidentielle, compte mener une campagne de proximité et mettre en avant le bilan économique du président de la République (lire le communiqué).

Cette fois, c'est bel et bien la mobilisation des électeurs d'Emmanuel Macron qui pèsera. Le fait qu'au niveau national, le viseur de la majorité présidentielle délaisse Marine Le Pen pour Jean-Luc Mélenchon pourrait compliquer la tâche dans la circonscription.

Dans ce contexte, porter le programme de la NUPES est un véritable défi pour la communiste Isabelle de Almeida qui, du fait de l'accord national, hérite ainsi d'une circonscription particulièrement difficile (lire le communiqué).

Duels fratricides ou vote utile


Entre casino et foire d'empoigne – les noms d'oiseaux volent déjà sur les médias sociaux entre militants proches idéologiquement – ces élections législatives pourraient bien être très serrées pour accéder au second tour.

Les candidats investis par la majorité présidentielle abordent le scrutin en position de force du fait de la réélection d'Emmanuel Macron et de leur ancrage pour les quatre députés sortants.

Le principal défi pour les opposants à Emmanuel Macron est de sortir des duels fratricides qui occupent actuellement le devant de la campagne (lire notre article) afin de se concentrer sur ce qui les distinguent du programme porté par la majorité présidentielle.

Il sera également intéressant de voir si les électeurs reproduisent localement le phénomène de «vote utile» qui est apparu au niveau national durant la présidentielle où, avec notamment l'aide des réseaux sociaux et des sondages, les opposants à Emmanuel Macron ont défini une personnalité portant préférentiellement la contestation, conduisant à l'émergence de trois blocs et marginalisant les partis traditionnels.

Jean-Christophe Tardivon