Recherche
Pour nous joindre
redaction.infosdijon@gmail.com
SMS au 07.86.17.77.12
> Côte d'Or > Côte d'Or
26/05/2022 03:27

LÉGISLATIVES : «On ne peut pas laisser s'installer l'explosion des maladies liées aux pesticides sans agir», s'insurge Yannick Jadot

Ancien candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot est venu soutenir Catherine Hervieu, candidate de la NUPES sur la deuxième circonscription, aux côtés de militants Insoumis ce mercredi 25 mai à Dijon. «Le programme écologiste est un programme pour le pouvoir d'achat», a-t-il défendu.
Un bol d'air frais de campagne... voilà ce qui attendait Yannick Jadot ce mercredi 25 mai 2022 à Besançon et à Dijon. Un bol d'air de la campagne électorale en vue des élections législatives des 12 et 19 juin prochains.

Un bol d'air pour se ressourcer auprès des militants et des candidats après la présidentielle, loin du microcosme parisien et de son obsession pour l'agenda personnel du maire écologiste de Grenoble, rival de Yannick Jadot au sein même des Verts.

Un déplacement pour soutenir Catherine Hervieu


Après avoir rencontré à Besançon Stéphane Ravacley (EELV) et Hervé Prat (EELV), candidats de la NUPES dans le Doubs, Yannick Jadot est arrivé en milieu d'après-midi à Dijon pour échanger tout particulièrement avec Catherine Hervieu (EELV), candidate de la NUPES sur la deuxième circonscription de la Côte-d'Or.


Autour d'eux, David Camus (EELV), suppléant de Catherine Hevieu, Carole Bernhard (ELLV), suppléante d'Isabelle de Almeide (PCF), candidate de la NUPES sur la cinquième circonscription, ainsi que les élus écologistes Stéphanie Modde (EELV), Éric Oternaud (EELV) et Olivier Muller (EELV) sans oublier des militants Verts, Insoumis et même des Gilets jaunes. À part Sylvain Nocquard (Nouveaux Démocrates), les autres alliés du pôle écologiste brillaient par leur absence.

Quand les Insoumis tractent pour une candidate Verte


C'est l'un des défis qui incombent à Catherine Hervieu puisqu'une campagne se mène avec des troupes : mobiliser notamment les militants de La France Insoumise dans le cadre de l'accord de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES).

L'accord étant récent, l'acculturation sur les nuances programmatiques doit se faire à vitesse grand V, au risque de froisser des militants connaissant par cœur le programme du candidat qu'ils ont soutenu à la présidentielle.

Néanmoins, Victorien di Fraja (LFI) est présent. Il a rapidement troqué sa casquette d'animateur des Jeunes Insoumis à Dijon contre une casquette des Jeunes NUPES. Même Alexandre Emorine (LFI) est de retour. Lui, qui n'est plus un militant actif chez les Insoumis, est ravi de tracter aux côtés de Yannick Jadot au nom de «l'union de la gauche».

Les sapeurs-pompiers, «témoins professionnels de la crise écologique»


«Pour gagner, il faut le rassemblement», assure Yannick Jadot en évoquant le soutien de la NUPES à la candidature de Catherine Hervieu, «ajouter les électorats pour avoir une députée écologiste à l'Assemblée nationale, (…) pour porter ces enjeux de la sécheresse, du dérèglement climatique, de la précarité, du pouvoir d'achat».

«Il faut Catherine Hervieu à l'Assemblée nationale», martèle l'écologiste, «elle est accompagnée par un suppléant, David Camus, sapeur-pompier, qui sait bien combien les questions environnementales, aujourd'hui, déterminent les enjeux de santé et de sécurité de nos concitoyens. (…) S'il y a un profession qui sait aujourd'hui les impacts des pesticides, du dérèglement climatique comme enjeu de sécurité et de déstabilisation de la santé des habitantes et des habitants, ce sont les sapeurs-pompiers. Donc il est un témoin professionnel de la crise écologique et de ce que ça veut dire socialement.»

«Le programme écologiste est un programme pour le pouvoir d'achat»


«Le pouvoir d'achat, on sait que c'est lié à nos consommations d'énergie, de chauffage, d'électricité, de carburant», signale Yannick Jadot, «donc le programme écologiste est un programme pour le pouvoir d'achat», défend le député européen, «on sait que c'est plus d'emploi, plus de décentralisation, plus de pouvoir à l'échelle locale et surtout redonner du pouvoir au parlement pour agir au service des Français».

«Un retard considérable d'Emmanuel Macron sur la question climatique»


«On voit bien que les premiers pas de ce gouvernement poursuivent l'inaction climatique, on voit bien le projet de régression sociale, d'affaissement démocratique», glisse Yannick Jadot.

«La question du climat est absolument majeure. Le président de la République, dans son précédent quinquennat a été condamné deux fois par la justice pour inaction climatique. Il y a un retard considérable d'Emmanuel Macron et de ce gouvernement sur la question climatique», s'insurge l'opposant au président de la République.

Si la France ne respecte effectivement pas ses propres engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, évoquer une «condamnation» pour «inaction climatique» est un raccourci de la part de l'élu écologiste.

En deux affaires distinctes, jugées en 2020 et 2021, c'est l’État qui a été condamné pour un préjudice moral subit par des associations plaignantes et portant sur la période 2015-2018 donc datant d'avant l'accession d'Emmanuel Macron à la tête de l’État.

«Il faut que l'on soit capable de donner l'exemple de notre responsabilité»


La France participe à hauteur de 1% aux émissions de gaz à effet de serre mondiales. Concernant l'enjeu de réduire ces émissions à l'échelon local, Yannick Jadot considère qu'«il faut que tout le monde prenne sa part». «La question du dérèglement climatique est mondiale. Si on ne s'y met pas tous, on ne va pas réussir. Pour réussir, y compris dans des pays où c'est plus compliqué aujourd'hui, il faut que l'on soit capable de donner l'exemple de notre responsabilité. Aujourd'hui, agir pour le climat, c'est développer les transports collectifs de qualité, c'est avoir de la mobilité douce y compris des véhicules électriques largement subventionnés pour que les habitants puissent y accéder, c'est rénover nos logements pour moins consommer et avoir plus de pouvoir d'achat.»

«Un pacte avec les agriculteurs» pour «la sortie des pesticides»


«Nous voulons passer un grand pacte avec le monde rural en général où il y a plein de dynamiques qui s'installent», poursuit le député européen, «dynamiques de relocalisation de l'économie, des entreprises, de l'industrie. Un grand pacte avec les agriculteurs : tout le monde est parfaitement conscient qu'il faut accélérer la sortie des pesticides. On a rapport après rapport les dangers pour la santé, la biodiversité. C'est les écologistes qui porteront ce pacte avec les agriculteurs pour les accompagner, pour qu'on ait des milieux ruraux vivants, dynamiques, avec des commerces de proximité, avec des services publics et la protection de la nature évidemment».

«Entre les pesticides et le dérèglement climatique, on a une agriculture qui est face à des défis qui sont majeurs», alerte-t-il. «Si on n'agit pas, c'est les sols qui deviennent totalement morts, c'est la biodiversité qui n'existe plus, ce sont les sécheresses, les canicules, les inondations. C'est une agriculture qui est en difficulté majeure alors qu'on voit bien combien on a besoin de retrouver notre souveraineté alimentaire et agricole. Avec le programme de la coalition, (…) c'est l'organisation avec les agriculteurs de la sortie des pesticides mais on sera intransigeants sur cette sortie, on trouvera les moyens d'accompagner les agriculteurs, on ne peut plus reculer, on ne peut pas perdre encore cinq ans comme a perdu Emmanuel Macron.»

«Le gouvernement est inféodé au lobby des pesticides»


«Ce n'est pas le gouvernement qui porte [ce programme] puisque le gouvernement est inféodé au lobby des pesticides. Quand vous voyez que la cheffe de cabinet du ministre Fesneau, maintenant ministre de l'Agriculture, devient lobbyiste en cheffe du lobby des pesticides, (…) ça explique pendant cinq ans pourquoi on a reculé sur les pesticides», souligne Yannick Jadot.

Ce mercredi matin a été révélé qu'Éléonore Leprettre, l’ancienne cheffe de cabinet de Marc Fesneau quand il était ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la Participation citoyenne, a été recrutée pour travailler à partir du 1er juin pour Phyteis (ex-Union des industries de la protection des plantes), l'organisation professionnelle des entreprises produisant des produits phytosanitaires dont les fameux pesticides de synthèse. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a rendu un avis favorable le 16 mai.

Cela fait bondir l'élu Vert : «vous voyez bien comment ce gouvernement continue à reculer face aux lobbies, comment les lobbies continuent à gouverner en matière d'agriculture et de santé. (…) Les premières victimes des pesticides, ce sont les agriculteurs après c'est notre santé, c'est la biodiversité. (…) On ne peut pas laisser s'installer l'explosion des maladies liées aux pesticides sans agir».

Jean-Christophe Tardivon

Les candidats font leurs jeux pour les élections législatives en Côte-d'Or


Catherine Hervieu réfute «l’opposition systématique entre les questions sociales et celles écologiques»


Catherine Hervieu souhaite «convaincre l'ensemble des électeurs de voter pour le climat, la justice sociale, les solidarités»


«La souveraineté alimentaire doit être décidée par les élus d'un pays, pas par le privé», alerte Claude Gruffat


Les candidats sur la deuxième circonscription (par panneau électoral)

1- Mélanie Fortier (Rassemblement National)
2- Bruno David (divers droite)
3- Franck Gaillard (Reconquête)
4- Benoît Bordat (Ensemble)
5- Catherine Hervieu (EELV, NUPES)
6- Adrien Huguet (Les Républicains)
7- Claire Rocher (Lutte Ouvrière)
8- Amélia Salinas (Debout La France)






























Infos-dijon.com - Mentions légales