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20/06/2022 04:22
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LÉGISLATIVES : Selon Michel Neugnot, «La France Insoumise ne peut pas être à la tête de la gauche unie»

«Dans tous les pays d'Europe, quand on a tenté de rassembler la gauche à partir de la gauche radicale, ça a été un échec», commente le premier fédéral du PS en Côte-d'Or au soir du second tour.
Secrétaire de la fédération du Parti socialiste en Côte-d'Or et premier vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Michel Neugnot réagit aux résultats des élections législatives ce dimanche 19 juin 2022.
 
En Côte-d'Or, «à partir de l'accord national, il n'y avait aucune circonscription réservée au Parti socialiste. Nous avons pris nos responsabilités au premier tour parce que nous pensons que [La France Insoumise] ne peut pas être à la tête de la gauche unie. Mélenchon l'a démontré, il ne sera pas Premier ministre parce que ce n'est pas la NUPES qui arrive majoritaire comme il a essayé de vendre ça à tout le monde».


«Contrer le Rassemblement National» et «reconstruire la social-démocratie»


«Dans ces élections, nous avons voulu au premier tour témoigner et assumer ce fait-là en présentant des candidats partout où il y avait LFI. Ce que l'on constate, c'est qu'effectivement, dans une Côte-d'Or plutôt modérée, on a évité des élus du Rassemblement National, contrairement à d'autres départements, et on a évité aussi des élus LFI.»

«Il va falloir travailler à l'avenir à deux niveaux. Premièrement, il faut contrer le Rassemblement National qui va être quand même le plus grand groupe d'opposition, c'est l'affaire de tous les niveaux de collectivités locales où, effectivement, une politique de différenciation, d'explication, va être nécessaire parce que le choc des transitions va être tellement fort qu'il faut savoir s'occuper de tout le monde et, notamment, ceux qui seront les plus éloignés de cette évolution, financièrement, géographiquement et autres.»

«Deuxième sujet : reconstruire la social-démocratie pour, effectivement que, le moment venu, la gauche soit de nouveau majoritaire. Elle ne peut être que s'il y a un axe central qui est la social-démocratie. Ce combat-là se fera dans le Parti socialiste ou à l'extérieur, on va voir comment la NUPES va évoluer.»

«Les deux sujets qui m'inquiètent c'est que les deux groupes majoritaires vont être justement l'extrême-droite et la gauche radicale. C'est une assemblée qui va être ingouvernable et qui donnera une image de la politique qui ne va pas encourager beaucoup à la regarder de façon bienveillante. Cette assemblée ne pourra pas durer cinq ans et aura un terme avant la fin de la mandature.»

L'exemple de François Mitterrand


«J'ai adhéré au Parti socialiste quasiment au congrès d'Epinay. Ce qu'a fait Mitterrand, qui est quelque chose d'essentiel, et de réussir par une politique social-démocrate à rassembler autour de lui. Dans tous les pays d'Europe, quand on a tenté de rassembler la gauche à partir de la gauche radicale, ça a été un échec. Soit parce que ça n'a pas pu durer, soit parce qu'on a trahi des engagements qu'on avait pris parce qu'irréalisable. Pour redorer le blason de la politique, il ne faut jamais promettre plus que ce que l'on peut faire et, quand on est pas sûr que cela va marcher, donner ses incertitudes. Or, dans le débat politique actuel, tout le monde est pétri de certitudes et de solutions pour résoudre les problèmes des Françaises et des Français. Un peu de doute sur la capacité à faire redonnerait beaucoup de confiance au peuple français dans la démocratie.»

«Je suis en contact régulier avec François Rebsamen que je considère toujours comme un socialiste, un social-démocrate.»

«Il peut y avoir sur tel ou tel dossier des majorités qui se créent»


«Il est bon qu'il y ait une majorité, une opposition. Il peut y avoir sur tel ou tel dossier des majorités qui se créent. Que fait-on à la Région ? On ne s'oppose pas sur tout avec les oppositions. Il y a des choses qui sont votées par plus de 57 membres. Il y a le socle majoritaire qui existe et il y en a d'autres qui s'agrège sur tel ou tel sujet. C'est ça aussi la démocratie, c'est la capacité du compromis mais le compromis ne peut se faire que si on n'est pas dans  le radicalisme des positions et dans l'extrême-droite. On ne peut pas composer avec l'extrême-droite et on ne peut pas être dans un compromis avec ceux qui sont radicaux et qui veulent des solutions extrêmes.»

«Quand on est sur des fondamentaux d'organisation de la République et de ses valeurs, on ne peut pas transiger dès le départ et c'est une idée géniale qu' a eue Mélenchon et qui montre ses limites.»

Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon

Les enseignements du second tour des législatives en Côte-d'Or


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