Ce jeudi 19 octobre, les militants pacifistes ont renouvelé leur appel à ce que la France adhère au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.
Communiqué du collectif Bourgogne-Franche-Comté pour l'abolition des armes nucléaires du 21 octobre 2023 :La « frappe d’ultime avertissement », aveu d’échec de la dissuasion nucléaire
Le 19 octobre 2023, 17 lanceuses et lanceurs d’alerte ont déployé des banderoles à Dijon et à Moloy, près du site du CEA de Valduc (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) qui s'occupe de la maintenance et la modernisation des 290 armes nucléaires françaises.
Leurs demandes :
- le respect par la France de l’art. 6 du Traité de non-prolifération (TNP) auquel elle a adhéré en 1992 et dont elle viole l’esprit et la lettre,
- l’adhésion de la France au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), nouvelle norme du droit international depuis le 22 janvier 2021. La France doit à minima être observatrice à la 2ème réunion des États-parties au TIAN, qui se tient à l'ONU à New-York du 27 nov. au 1er déc. 2023.
- l'arrêt du financement par les banques françaises de la production des armes nucléaires,
- et, à terme, la reconversion à des activités pacifiques des sites CEA-DAM, dont celui de Valduc.
La dissuasion nucléaire n’est pas crédible !
Une arme inutilisable stratégiquement (« mutual assured destuction », mad = fou en anglais !), politiquement (l’utilisateur serait mis au ban des Nations), juridiquement et moralement (crime contre l’Humanité) et sur le plan écologique (la radioactivité n’a pas de frontière) n’a aucun effet dissuasif.
L’histoire récente depuis 1948 présente au moins 8 exemples où la dissuasion nucléaire n’a pas empêché une agression ou une guerre conventionnelle, y compris entre des puissances nucléaires (Chine-Russie, Inde-Pakistan, Chine-Inde).
Quelle est la crédibilité de la dissuasion nucléaire française, alors que le règlement militaire français interdit aux militaires, et donc aux officiers de tir des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), d’obéir à des ordres contraires à la loi internationale et à la morale ?
Nos gouvernants, conscients que la dissuasion nucléaire n’a aucune crédibilité et qu’un agresseur potentiel le sait pertinemment, ont développé depuis 1981 la doctrine de « l’ultime avertissement », sans doute sur un objectif militaire ou industriel, qui vise à « restaurer la dissuasion au niveau stratégique. »
Aujourd’hui, c’est la composante aérienne de la dissuasion (Rafale porteurs de missiles ASMP-A) qui est censée frapper des objectifs non-démographiques.
Loin de renforcer l’efficacité dissuasive, « l’ultime avertissement » est la preuve manifeste que nos gouvernants ne croient pas à l’efficacité de la dissuasion nucléaire. Mais, en revanche, il est bel et bien susceptible de conduire à la guerre nucléaire… car imagine-t-on un pays qui reçoit une frappe d’avertissement d'un ou plusieurs Hiroshima et qui décide de ne pas riposter ?
La Revue nationale stratégique (RNS) 2022 affirme que la France doit devenir capable de « passer en économie de guerre, c’est-à-dire de s’organiser pour que l’industrie française puisse soutenir un effort de guerre dans la durée, en cas de nécessité. » Il s’agit donc de se préparer à la guerre alors que la stratégie affirmée de la dissuasion nucléaire « vise fondamentalement à empêcher une guerre majeure qui menacerait la survie de la Nation en protégeant la France contre toute agression d’origine étatique contre ses intérêts vitaux et contre toute tentative de chantage. »
Autant dire que l’on ne fait pas réellement confiance à la dissuasion nucléaire, pourtant censée être « crédible », pour empêcher la guerre. Au total, comme l’écrit Marc Finaud, diplomate, vice-président de l’association ‘Initiatives pour le Désarmement Nucléaire’ (IDN), cette mise à jour de la stratégie de la France compte tenu du nouveau contexte international ne se traduit que par « la réaffirmation de dogmes éculés et des contradictions constantes d’une politique de défense rendue impuissante par l’endormissement de l’esprit de défense imputable à la dissuasion nucléaire ».
« Gaspillage : dépenses mondiales en armes nucléaires en 2022 »
Les 9 pays disposant de la bombe atomique ont gaspillés 78,84 milliards d’€ en 2022 pour l'arsenal mondial de 12 512 armes nucléaires. Soit environ 150 000 € par minute :
http://icanfrance.org/depenses-mondiales-armes-nu...Comment les Citoyen-nes peuvent-ils soutenir le TIAN ?
Chacun doit être conscient de la menace permanente des 13 000 bombes atomiques détenues par 9 pays.
Et agir avec les élus et l'ONU pour le désarmement atomique.
- Écrivez à votre Maire, pour que votre commune rejoigne les 76 collectivités qui ont signées l’Appel des villes d'ICAN pour le désarmement nucléaire, dont PARIS, GRENOBLE, LYON Métropole, SAINT-ETIENNE, BESANÇON et le Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté !
http://icanfrance.org/appel-aux-maires- À votre Député et Sénateur pour que la France adhère au TIAN.
- Questionnez votre banque sur son financement des bombes atomiques et participez à la campagne d’action sur ce thème.
http://icanfrance.org/engagez-votre-banque- Intéressez-vous aux armes nucléaires, à la sécurité internationale et aux alternatives de défense de la démocratie.
Et participez aux :
- Vigies Citoyennes mensuelles à Dijon et Moloy : 16 novembre et 14 décembre, ou à Paris.
- Le 8 novembre, à la conférence de Jean-Marie COLLIN d'ICAN à Sciences-po DIJON
- Le 15 novembre à la table ronde « Armes nucléaires et quête de sens » de 18 à 20 h organisée par 'Démocratie & Spiritualité’. Salle Camille Claudel, DIJON. ou en visio.
- Aux commémorations des bombardements atomiques d'Hiroschima et Nagasaki, 6 > 9 août.
Les vigies et actions non-violentes menées par le ‘Collectif Bourgogne Franche-Comté pour l’abolition des armes nucléaires’ s’inscrivent dans le cadre d' ICAN, 'Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires’ (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons), prix Nobel de la Paix 2017, et dans la suite des précédentes victoires de l'ONU : interdiction des armes biologiques (1972), des armes chimiques (1993), des mines antipersonnel (1997), et des bombes à sous-munitions (2008).
Regardez la vidéo « Le début de la fin des armes nucléaires », l’historique avec photos des actions à Dijon et Valduc depuis 2013. Faites connaître les 7 vices de la dissuasion nucléaire.
Le collectif Bourgogne Franche-Comté pour l'abolition des armes nucléaires
http://abolitiondesarmesnucleaires.org - abolitiondesarmesnucleaires@laposte.net
06 14 24 86 96