
Un spectacle de 200 drones lumineux a conclu une journée de festivités, ce samedi 20 septembre, à Alise-Sainte-Reine. «Napoléon III a voulu faire de la statue de Vercingétorix un symbole d'unité nationale», a relevé François Sauvadet, président du Département de la Côte-d'Or.

Depuis 160 ans, la statue de Vercingétorix trône au sommet du mont Auxois, site de la citadelle d'Alésia où les troupes gauloises de Vercingétorix ont été assiégées par les légions romaines de Jules César, en 52 avant notre ère.
En 1865, l'empereur Napoléon III a souhaité qu'une statue en tôle de cuivre rendre hommage au héros gaulois qui a fédéré des tribus pour se confronter au général romain, d'abord avec succès à Gergovie avant la défaite d'Alésia.
Des festivités pour les 160 ans de la statue de Vercingétorix
Ce samedi 20 septembre 2025, à Alise-Sainte-Reine, le Département de la Côte-d'Or et le MuséoParc Alésia ont organisé des festivités pour rendre hommage aux héros gaulois, «figure majeure de notre histoire commune», dans le cadre également des Journées européennes du patrimoine.
Durant les temps officiels, en présence des reconstituteurs des Mandubiens (
lire notre article), François Sauvadet (UDI), président du conseil départemental de la Côte-d'Or, a inauguré l'exposition d'un modèle du visage de Vercingétorix ayant servi pour la statue, a rappelé le partenariat engagé avec le ministère de la Culture pour doter le musée d'un centre de ressources et a annoncé un partenariat avec le groupe La Poste pour diffuser un timbre imaginé à partir de la statue.
Déjà plus de visiteurs qu'en 2024
L'événement est venu clore la saison estivale du MuséoParc Alésia avec, selon la société publique locale, plusieurs centaines de participants aux animations de la journée et, après un décompte définitif des 1.500 voitures stationnées sur place, une estimation de 6.000 spectateurs en fin de soirée, pour le drone show sur Vercingétorix en soirée.
Depuis février, le musée centré sur le siège d'Alésia et la ville gallo-romaine qui s'est développée ensuite a recensé 85.000 visiteurs – dont 15.000 élèves – soit déjà plus que sur l'ensemble de l'année 2024. La programmation court jusqu'à fin novembre.
Exposition du modèle en plâtre du visage de la statue de Vercingétorix
Pour les 160 ans de la statue de Vercingétorix, à l'initiative de la maire Catherine Sadon (HOR), le musée municipal de Semur-en-Auxois a prêté au MuséoParc Alésia une sculpture en plâtre représentant le même visage que celui de la statue, à la même échelle. L’œuvre restera exposée «plusieurs mois» dans l'atrium.
À la question de savoir s'il s'agit d'un modèle ou d'un moulage, le conservateur Olivier Caumont, responsable du département scientifique et des collections d'Alésia, a tranché : l'antériorité de la figure en plâtre prouverait que le modèle sculpté par Aimé Millet, en 1864, a servi pour réaliser la statue en cuivre, installée le 27 août 1865.
Vercingétorix incarne «la résistance de l'unificateur des peuples gaulois face à l'envahisseur romain»
Après avoir acquis l’œuvre, l’État a proposé, en 1867, qu'elle soit transférée au musée d'Alise-Sainte-Reine, le premier musée d'un site archéologique en France, ouvert en 1862, pour accompagner la campagne de fouilles initiée par Napoléon, à partir de 1861 et jusqu'en 1865. Faute de place au musée d'Alise-Sainte-Reine, l’œuvre fut confiée au musée de Semur-en-Auxois.
Fondée sur l'iconographie des Gaulois établie durant le seconde moitié du XIXème siècle, la sculpture représente un Vercingétorix «jeune, fier, vigilant, moustachu, cheveux longs, portant le torque». «Même vaincu, le personnage en impose : il incarne à cette époque l'héroïsme et la résistance de l'unificateur des peuples gaulois face à l'envahisseur romain.»
Un spot pour de nouveaux selfies
«Tout le monde s'arrête et fait de nouveaux
selfies, dorénavant, devant la tête de Vercingétorix qui accueille les visiteurs et qui concrétise le lien entre le site, la statue et le musée», relève Olivier Caumont.
Pour compléter la nouvelle œuvre exposée, le MuséoParc Alésia a produit un documentaire de quelques minutes, réalisé par Compose it, qui revient sur l'histoire de la statue de Vercingétorix.
«Le film explique la symbolique de cette œuvre qui continue de nous rappeler la figure de ce héros gaulois et le site mythique de la bataille d'Alésia», souligne Marc Frot (LCOP), président de la société publique locale.
Un nouveau centre de ressources en 2026
Le MuséoParc Alésia a prévu de produire d'autres supports audiovisuels pour valoriser les archives et la documentation qui rejoindront le futur centre de ressources dont l'inauguration est envisagée au début du printemps 2026.
Un premier don d'archives a d'ores et déjà été effectué par la Société des sciences de Semur-en-Auxois.
Déclinaison du programme Culture et ruralité
«Notre projet incarne le programme Culture et ruralité du ministère de la Culture», déclare Marc Frot pour lancer le temps de discours officiels, en référence au pacte de développement de cinq ans signé, le 3 septembre dernier (
lire le communiqué).
En présence d'Amandine Monard (divers gauche), maire d'Alise-Sainte-Reine, l'élu de l'Auxois rappelle que la statue en cuivre de 6,60 mètres de haut se dresse sur un socle de 7 mètres, en granit de Saulieu et en pierre de Pouillenay, dessiné par Eugène Viollet-le-Duc. Ajouté aux 383 mètres d'altitude, l'ensemble permet au mont Auxois de tutoyer les 400 mètres.
«La bataille d'Alésia a donné naissance à la civilisation gallo-romaine»
«Napoléon III a voulu faire [de la statue de Vercingétorix] un symbole d'unité nationale», relève à son tour François Sauvadet, «commandée en 1862, cela visait à exalter une figure française».
«À travers les confrontations qu'on a vécues dans l'histoire de l'humanité, il y a des moments tout à fait singuliers. [La bataille d'Alésia] a donné naissance à une nouvelle civilisation qui nous marque aujourd'hui encore, la civilisation gallo-romaine», développe le centriste.
Et de citer la maxime inscrite sur le socle de la statue : «La Gaule unie, formant une seule nation, animée d'un même esprit, peut défier l'univers». Une paraphrase d'un propos que Jules César prête à Vercingétorix dans la «Guerre des Gaules».
«L'histoire éclaire le temps présent», déclare le président du Département de la Côte-d'Or en formulant le vœu que les 24.000 collégiens du territoire visitent au moins une fois par an le MuséoParc Alésia. «Bien connaître son histoire, c'est éviter qu'elle ne se répète.»
Un nouveau timbre inspiré de la statue de Vercingétorix
À l'occasion de cet anniversaire, La Poste émet un nouveau timbre inspiré directement par la statue de Vercingétorix, vendu uniquement à la boutique du MuséoParc Alésia (
lire le communiqué).
«La Poste est respectueuse de l'histoire, elle est proche, elle est accessible à tous et elle est présente dans tous les grands rendez-vous», déclare Blandine Alglave, déléguée régionale du groupe La Poste en Bourgogne-Franche-Comté, en présence de Guillaume Goy, directeur du musée de La Poste.
«Le timbre, c'est l'émotion. C'est un message en même temps qu'un objet culturel. Quand l'émetteur d'une lettre choisit son timbre, il envoie un message au destinataire. C'est le message avant le message.»
«La Poste et le MuséoParc Alésia partagent une ambition commune qui est celle de contribuer activement à la valorisation du patrimoine, au développement de l'attractivité culturelle et touristique de la Côte-d'Or et à la promotion d'une approche responsable et durable au service des territoires», développe-t-elle. «Ce timbre va devenir un objet de collection, tiré à 800 exemplaires.»
Un spectacle de 200 drones lumineux
Après la déambulation de La Musique des corps creux, une formation de Montbard, le show des musiciens de la compagnie La Belle Image, la mise en lumière par la compagnie FireWorxx, la compagnie Karnavires procède alors à une parade pyrotechnique avec un séquençage accéléré en raison des risques d'orages sur l'Auxois.
Puis vient le temps fort de ces festivités, le spectacle de drone de Stellair Show, une première en Bourgogne. Au-dessus de la reconstitution des fortifications romaines, 200 drones lumineux dessinent alors douze tableaux évoquant de l’histoire du site d'Alésia et de la statue de Vercingétorix. Le final revient de nouveau à Karnavires avec un feu d'artifice.
Jean-Christophe Tardivon






































































