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19/02/2023 03:48

POLITIQUE : Éric Zemmour a désigné Antoine Camus comme délégué de Reconquête en Côte-d'Or

Le mouvement souverainiste et identitaire se met en ordre de bataille pour les prochaines échéances électorales : les cadres se forment, la fédération se structure et un «grand meeting» se prépare. «On est ouvert à toute alliance pour les élections municipales», a indiqué Antoine Camus, ce vendredi 17 février.
Comme d'autres partis créés récemment, Reconquête poursuit sa structuration pour dépasser le totem de la présidentielle et aborder les prochaines échéances électorales. Ainsi le parti d'extrême-droite se prépare-t-il à élire un «conseil national» où chaque département pèsera en fonction de son nombre d'adhérents.

En Côte-d'Or, Antoine Camus est chargé d'organiser la fédération. Venant de Génération Z, le militant a pris du galon au sein de Reconquête au point d'être dorénavant membre de droit de la future «agora» nationale. Il a répondu aux questions d'Infos Dijon, ce vendredi 17 février 2023.


Plus jeune responsable de fédération de Reconquête


Dans le civil, Antoine Camus a 26 ans, il vit à Saint-Apollinaire et travaille dans le secteur bancaire.

Son engagement politique a commencé avec Les Républicains, il a participé localement à la campagne d'Alain Juppé lors de la primaire de 2016.

N'étant plus encarté, aux municipales de 2020, Antoine Camus a rejoint la liste «neutre» conduite par Jean-François Dodet, la seule en lice. Il est donc conseiller municipal de Saint-Apollinaire.

En avril 2021, Antoine Camus participe à la création de «la première section de France» de Génération Z, le mouvement de jeunesse soutenant la candidature d’Éric Zemmour à la présidentielle de 2022.

Le militant devient responsable de Génération Z, responsable des meetings en Côte-d'Or puis directeur de campagne des candidats de Bourgogne-Franche-Comté aux législatives de 2022.

En septembre 2022, Éric Zemmour le désigne délégué départemental, c'est à dire responsable de la fédération de Côte-d'Or, «le plus jeune de France» à ce poste. Il succède à Damien Cantin qui reste au bureau fédéral.

«Une dizaine de soutiens» parmi les maires


Le bureau de la fédération de Côte-d'Or est également composé d'Ambrine Mohamed (responsable de la première circonscription et assistante de Guillaume Peltier, ancien député LR du Loir-et-Cher devenu vice-président du parti), Franck Gaillard (référent des élus et responsable de la deuxième circonscription), Nadine Girardot (responsable de la troisième circonscription et secrétaire du bureau fédéral), Louis Guibert (responsable de la quatrième circonscription), Denis Jordan (responsable de la cinquième circonscription) et Francis Parmentier (trésorier).

Même s'il n'y a plus de hiérarchie régionale, les fédérations départementales étant en lien direct avec le siège national, un chargé de mission continue de favoriser les liens entre délégués en Bourgogne-Franche-Comté. Il s'agit de l'Icaunais Paul Tequi.

Selon Antoine Camus, la Côte-d'Or est le département qui a apporté le plus de parrainages en vue de la candidature d’Éric Zemmour à la présidentielle. Le parti d'extrême-droite compterait même «une dizaine de soutiens» parmi des maires côte-d'oriens de communes comprenant entre 500 et 1.500 habitants ainsi que «une quinzaine de soutiens» parmi des élus municipaux, «y compris de communes de la métropole».

Même s'ils ne sont pas encartés, les maires qui soutiennent Reconquête peuvent intégrer le bureau départemental en tant que membres de droit.

Le conseil national, une «agora» pour «impulser l'orientation politique»


Le futur conseil national, vu par Éric Zemmour comme «une véritable agora», devra discuter «de la définition des grands thèmes à défendre prioritairement. lors de la campagne des élections européennes».

Les responsables des fédérations départementales sont membres de droit. Autour d'eux, des élections désigneront d'autres personnes. Le nombre n'est pas encore fixé pour la Côte-d'Or. En tout, 200 membres seront prochainement désignés en vue d'une première session en mai.

«On veut que les adhérents aient le pouvoir d'impulser l'orientation politique», explique Antoine Camus, «les adhérents vont voter par département, ils vont pouvoir siéger à Paris».

La Côte-d'Or, plus important vivier de militants de Bourgogne-Franche-Comté


La fédération revendique 800 adhérents quand le parti totalise 130.000 adhérents. Il s'agit du plus important vivier de militants de Bourgogne-Franche-Comté.

Suite aux séquences électorales de 2022, le délégué départemental se félicite d'«un très bon taux de transformation». Si les adhésions ont diminué d'un tiers après le printemps 2022, le niveau de cotisation moyen serait passé de 25 à 50 euros.

Toutefois, la fédération a enregistré une centaine d'adhésions à l'automne quand la crise énergétique est devenue plus sensible pour les ménages. «On avait raison sur le nucléaire», glisse Antoine Camus.

Des «discussions» avec des élus locaux des Républicains


Selon le délégué départemental, en dehors de 180 «GZ» qui ont moins de trente ans, les âges se répartissent en deux catégories : les trentenaires et quadragénaires d'un côté, les plus de 60 ans de l'autre. Il y aurait quasiment autant d'hommes que de femmes.

Les profils des adhérents se répartiraient en trois tiers : d'anciens sympathisants des Républicains «historiques», d'anciens sympathisants du Rassemblement national séduits par «la ligne libérale» et des personnes n'ayant jamais été encartées auparavant.

«Nous sommes en discussion avec des élus locaux LR qui, suite à l'élection d’Éric Ciotti pensaient rester au parti, mais qui se rendent compte qu'il ne va pas appliquer la ligne du parti et songent à se rapprocher de nous», indique Antoine Camus.

Des formations en cascade


Autres nouveautés : les formations. En janvier dernier, des délégués départementaux ont suivi deux jours de formation organisés par Marion Maréchal et Nicolas Bay puis ponctués d'un dîner avec Éric Zemmour.

Au programme : organisation d’une fédération, préparation d'opérations militantes, rédaction d’un communiqué et relations avec la presse, travail sur les outils de communication numériques, organisation d’événements sans oublier la gestion financière.

Le mouvement souverainiste et identitaire ambitionne ainsi «de faire émerger une nouvelle génération politique de droite» avec «des cadres formés pour mieux défendre [ses] idées» ainsi que de «futurs candidats».

À présent, chaque fédération déclinera la formation dans son département. Ainsi, Antoine Camus prépare une telle session qui se tiendra le 16 mars en présence de Thibaut Monnier, directeur de l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP) fondé 2018, à Lyon, par Marion Maréchal.

«On n'a jamais proposé une formation aussi poussée à des cadres politiques locaux», assure le délégué départemental, «on veut que les gens s'engagent et puissent retirer une expérience».

«Les gens qui n'ont jamais fait de politique et qui s'intéressent, on va les former à la prise de parole, au débat télé, à l'interview et on va leur inculquer une culture politique générale», s'enthousiasme le délégué départemental qui compte «40 inscrits en une seule journée».

«Ce qui se passe en France nous donne raison»


«Sur le terrain on est extrêmement présent», assure le délégué départemental avec «un collage et un tractage tous les 15 jours» ainsi que «deux réunions publiques depuis janvier» accueillant «50 personnes à chaque fois».

«Ce qui se passe en France nous donne raison», estime le militant qui se dit favorable à «l'union des droites» c'est à dire de l'ensemble des partis s'inscrivant à l'extrême-droite et à droite dans l'échiquier politique, des nationalistes jusqu'aux libéraux en passant par les conservateurs.

La réforme du système de retraite voulue par Emmanuel Macron ? «Une demi-mesure qu'il repoussera dans deux ans», lance Antoine Camus. Reconquête est favorable au principe du report de l'âge légal de départ à la retraite en ayant proposé 62 ans dans un premier temps avant de se fixer 64 ans.

«On oublie un peu trop les femmes», analyse le militant, «on aurait préféré qu'il y ait une meilleure valorisation en fonction du nombre d'enfants» car «sans natalité le système est voué à disparaître».

Les adhérents de Reconquête aspirent à une meilleure prise en compte des activités bénévoles : «on veut valoriser le travail direct ou indirect ; en entreprise, pour la nation ou pour les associations».

«Il faut déployer le nucléaire et déployer de nouvelles centrales»


La hausse du coût de l'énergie permet au représentant du parti de développer un argumentaire pro-nucléaire, critiquant en creux les écologistes : «si on avait gardé notre parc nucléaire, comme dans les années 70, la France revendrait de l'électricité à l'ensemble des pays d'Europe, la France serait riche. Notre parc est défaillant, c'est de pire en pire, on n'a plus la technique pour entretenir ce parc, on a dévalorisé les filières, c'était des filières en or pour ceux qui voulaient travailler».

En fonction de quoi Reconquête propose «un grand programme pour relancer les métiers manuels pour avoir cette main d’œuvre en France» et appelle à «sortir» du mécanisme européen définissant les prix de l'énergie.

«On avait l'énergie la plus basse d'Europe en coût, on est en train de remonter. On pénalise les Français alors qu'on a dit aux Français d'installer des radiateurs électriques», proteste Antoine Camus, «on a décidé de construire des éoliennes, des panneaux solaires, on a un retour, on sait bien que l'on ne peut pas vivre avec». «Il faut déployer le nucléaire et déployer de nouvelles centrales», insiste-t-il.

«On est pour un retour de la diplomatique à la française»


Concernant la guerre en Ukraine qui a causé la crise énergétique, «il fallait sanctionner la Russie», reconnaît le militant qui s'empresser d'ajouter qu'«il fallait aussi appliquer les accords Minsk». «Si on avait été aussi ferme avec l'Ukraine qu'on l'est aujourd'hui avec la Russie, on n'en serait peut être pas là».

«On est pour un retour de la diplomatique à la française, comme du temps de l'Irak : on ne suit pas forcément les Américains», explique le délégué départemental afin d'«arriver à un cessez le feu le plus rapidement possible pour sauver des vies et sauver le pouvoir d'achat des Français».

«On est ouvert à toute alliance pour les élections municipales»


Si la structuration actuelle de la fédération départementale est issue des campagnes des législatives, c'est bien sur les européennes que le bureau met le cap puisque Reconquête entend présenter une liste en 2024.

Au-delà, la structuration va évoluer pour préparer les municipales de 2026 et les départementales de 2028 en désignant notamment des responsables de canton.

«On est ouvert à toute alliance pour les élections municipales, l'objectif c'est l'intérêt de la commune en priorité», indique Antoine Camus. «Reconquête s'implante bien dans chaque village, dans chaque ville avec des responsables locaux qui commencent à relever les questions qui se posent dans les communes». «On va appliquer un programme local, pas un programme national.»

De façon à «créer un lien entre les adhérents pour qu'il y ait une ambiance de famille au sein de la fédération», le délégué départemental prépare un «grand meeting» pour le printemps, devant se situer dans un territoire rural proche de Dijon, où est invité un vice-président du parti.

Jean-Christophe Tardivon

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«On voit bien que Reconquête sort systématiquement devant le parti des Républicains», constate Loup Bommier au soir du premier tour de la présidentielle


Antoine Camus lors d'un meeting de Reconquête à Saint-Apollinaire, le 17 mai 2022 (archives JC Tardivon)


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