En 2021, la campagne des dernières élections régionales avaient enfoncé un coin entre François Sauvadet et l'UDI, parti qui est un des héritiers de la démocratie chrétienne à la française.

Aujourd'hui, alors que l'UDI tourne la page de la présidence de Jean-Christophe Lagarde avec la désignation de Hervé Marseille, le Côte-d'Orien revient au bercail pour peser, au niveau national et au niveau local, sur les prochaines échéances : européennes en 2024, municipales en 2026 et présidentielle en 2027.

Engagement au centre

François Sauvadet a toujours été au centre : membre successivement de l'Union pour la démocratie française (UDF), du Nouveau centre (NC) et de l'Union des démocrates et indépendants (UDI).


Créée en octobre 2012 par Jean-Louis Borloo, venant du Parti radical, avec le soutien notamment de Simone Veil et de Valéry Giscard d'Estaing, l'UDI reprend le flambeau de l'UDF en proposant une offre politique inspirée, selon ses diverses composantes, de la démocratie chrétienne, du radicalisme et du social-libéralisme.

Député de la Côte-d'Or pendant 23 ans, de 1993 à 2016, François Sauvadet a été ministre de la Fonction publique, en 2011 et 2012, dans le troisième gouvernement de François Fillon, durant le mandat de Nicolas Sarkozy. Il a fait voter en 2012 une loi portant sur l'égalité professionnelle entre les femmes et hommes dans la fonction publique ainsi que sur un accès facilité des contractuels au statut de fonctionnaire jusqu'en 2020.

Clash avec l'UDI en 2021

Conseiller de l'assemblée départementale de Côte-d'Or depuis 1998, élu sur le canton de Vitteaux, François Sauvadet préside la collectivité depuis 2008 en ayant succédé à Louis de Broissia (UMP).

En mai 2020, préparant les élections départementales concomitantes aux élections régionales, François Sauvadet avait fondé son propre micro-parti : La Côte-d'Or passionnément (LCOP). Un mouvement qui, en coalition avec Les Républicains, a permis aux élus ruraux réticents à afficher une étiquette nationale de se présenter sous un même étendard.

Les élections régionales de 2021 avaient amené François Sauvadet à se replier sur son bastion côte-d'orien. Le choix de Gilles Platret (LR) de nouer des accords avec d'anciens cadres du Front national pour briguer la présidence de la Région Bourgogne-Franche-Comté avait provoqué une divergence politique.

Emmanuelle Coint (LR), proche de François Sauvadet, avait claqué la porte tandis que ce dernier boudait ostensiblement l'UDI qui, au niveau régional, avait donné gain de cause à Michel Zumkeller, député du Territoire de Belfort, soutenant la démarche de Gilles Platret.

L'horizon se dégage au niveau national

Depuis juillet 2021, François Sauvadet préside l'Assemblée des Départements de France faisant de lui un interlocuteur régulier de Matignon et de l’Élysée. Un véritable tremplin pour revenir se placer sur l'échiquier politique national.

Tournant la page de la présidence de Jean-Christophe Lagarde, englué dans des affaires judiciaires et les conséquences de dérapages médiatiques, le député des Hauts-de-Seine Hervé Marseille a été désigné président de l'UDI le 10 décembre dernier en proposant une ligne d'autonomie face à Renaissance et aux Républicains.

Tout comme la fédération départementale de l'UDI de la Côte-d'Or (lire le communiqué), François Sauvadet a félicité Hervé Marseille.

Les perspectives politiques apparaissent donc plus favorables pour François Sauvadet qui a indiqué avoir renoué avec l'UDI. Une décision qui devrait entraîner dans son sillage plusieurs élus côte-d'oriens qui, regrettant les bisbilles entre les échelons nationaux et locaux avaient prudemment conservé leur carte sans en faire étalage.

François Sauvadet compte sur «la volonté décentralisatrice» de Laurent Wauquiez

«Il faut préparer l'avenir», a confié François Sauvadet à Infos Dijon, le 12 décembre dernier. Le centriste a indiqué «faire confiance» à Hervé Marseille pour remettre le parti sur les rails afin que le parti «profondément européen» et «humaniste» défendent ses couleurs aux prochaines échéances.

En termes d'organisation territoriale, François Sauvadet a salué l'action de Laurent Wauquiez (LR), président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, dans sa façon de «pratiquer la subsidiarité» avec les Départements.

En fonction de quoi, le centriste compte plus sur Laurent Wauquiez que sur Édouard Philippe (Horizons) pour faire montre de «volonté décentralisatrice». Par ailleurs, le Côte-d'Orien ne fait pas mystère de son «amitié» pour l'Auvergnat.

Ainsi, alors qu'Emmanuel Macron ne peut briguer un troisième mandat successif, de préparer l'avenir à envisager l'alternance, il n'y aurait qu'un pas.